Abel Ferrara

Encore moins constructif que K : j'ai détesté Bad lieutenant, je trouvé ce film très vicieux
Ne me demandez plus pourquoi, j'ai oublié (je dois avoir de bons mécanismes défensifs ), seule cette impression m'est restée

Citation :

sans doute à cause de la religion / du mysticime

mmmmh... mouais ça va être difficile de passer à côté, mais c'est pas que ! c'est beaucoup des acteurs/actrices qui sont filmés (étonnant pour des films non ?) et quelques films très particuliers, à cause d'une démarche pas banale (pas juste celle d'un ferrara qui titube). Alors pour K je prescrit R Xmas ou New Rose Hotel pourquoi pas ?

et pour sentinelle qui ne s'est pas complètement plantée sur Bad Lieutenant... surtout ne pas s'arrêter là. (et évité tout de même dans un premier temps ses films plus "pour manger" comme Body Snatchers).

et pour le commentaire de Queenie :

Citation :

sans doute à cause de la religion / du mysticime

ai pas du temps senti ça en regardant New Rose Hotel... Je suis passée à côté de quelque chose, j'ai rien compris, ou c'est un film un peu à part dans sa filmo ?

pas vraiment à part puisque son autre thème de prédilection (voir principal) est dedans : les femmes... et l'histoire n'est pas de lui (j'en reviens toujours pas de cette adaptation... aussi réussie que c'était improbable !).

en fait je le trouve représentatif : vague sensation de gros bricolage un peu à part ou à côté mais qui est en fait un condensé de savoir-faire (le truc de dingue "l'air de rien").

bandes annonces du déroutant et un peu crappy Ms 45 (L'Ange de la vengeance). film dans mon souvenir assez rude et mettant mal à l'aise mais aussi captivant et graphique (comme on dit). (oppressant ça marche aussi).

coline ce n'est peut être pas pour toi...

bande-annonce 1

bande-annonce 2

King of New-York

Tiens c'est rigolo, ça vient avant Bad Lieutenant en fait. Alors que ça pourrait sauter aux yeux avec les gunfights un peu cheap tendance série B toute bête. Pour le reste sous des airs de ne pas trop y toucher le film est absolument visuellement/filmiquement génial (en fait, encore).

résumé léger et communément admis :

Citation :

L'histoire d'un gangster au grand coeur mais aux méthodes définitives, surnommé par le presse 'the King of New York' et qui rêve de fonder un hôpital, confronté à des policiers opiniâtres qui ont juré de l'abattre...

Le gangster c'est Frank White, unC. Walken énigmatique et charismatique à souhaits habité d'une volonté mystique qu'il a l'air seul à comprendre... bon casting de crapules, des femmes très belles... un trio de flics en béton : Victor Argo (et on en profite bien dans ce film !), David Caruso (quand il jouait les teignes de service) et Wesley Snipes (oui le 57ème passager)...

Donc des gunfights un peu en cartons à l'occaz un gros casting merveilleusement bien mis en valeur pour camper des personnages tout sauf lisses. Mais ça je l'aurai dit sans revoir le film. Le neuf à dire c'est que pour les plans de New-York la nuit le roi c'est peut être bien Ferrara. Une extraordinaire ambiance gothique à l'américaine, décadente à souhait, parfaitement plantée dans un film de 1990 (tout rond) ça peut laisser songeur... vous rajoutez à ça plusieurs plans qui font penser aux tableaux de Hopper (en fait, troisième fois) pour les scènes chez Victor Argo qui boit du Jameson en faisant son enquête), et pour quelques bâtiments filmés à la hauteur du dernier étage...

Décrépit, violent, déterminé, mystique, beau... remarquablement soigné dans certains détails. Musique essentiellement electro/rappisante avec un zeste de classique... New-York comme si il avait absorber la nuit de New-York avec une grosse éponge et presser cette grosse éponge pour faire le film.

Je croyais revoir tranquillement un film que je connaissais... bonne petite claque en cadeau.

extrait de la BO : Schooly D - King of New-York

trailer un peu moisi

trois petites captures :

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et une comparaison pas impossible du tout avec Scarface (de de Palma). Même idée de fond d'une ascension violente, de la relation au pouvoir et de l'argent qui ne refait ni les hommes ni leurs manières (éventuellement), argent qui ne fait même pas le bonheur... Ferrara il y a rédemption à travers le projet de construction de l'hopital dans un coin pourri de la ville mais surtout il est assez fin dans les décalages de milieux qu'il montre, plus fin que de Palma sans doute. Et puis les caractères secondaires sont intéressants...

revu cette après-midi ce Christmas évoqué sur la page précédente. Bizarre. Faussement plat. Toujours l'image, le paraitre, la ville, la famille, la tradition. On pourrait aussi dire que c'est un obscur et clinquant mélange de film social et historique pour une poignée d'années !

New-York avant "nettoyage" trafic de drogue, personnages aux aguets, des visages sous tension derrière des grillages. Social dans la construction de la cellule familiale, le racisme, la drogue, le besoin d'argent. La drogue et la générosité avec l'argent. Ce couple le partage son argent de la drogue... on retrouve un peu le discours du King of New-York. Un regard particulier sur le mélange américain. Pourtant c'est bizarre, ce film est marquant je trouve mais c'est comme si il ne devait pas. Ferrara a mis de côté certaines de ces exhubérances pour un résultat plutôt intime derrière le masque de l'argent. Pour ça qu'il est fort? un peu ambigu aussi.

Film différent à chaque vision...

King of New-York

Vu. Comme le film précédent, j'ai aimé mais surtout pour les acteurs et l'ambiance générale du film. Je ne sais pas pourquoi,même si cette fois l'histoire est plus limpide, j'accroche pas. Je trouve que Ferrara ne sait pas vraiment raconter une histoire en fait... J'ai l'impression de la survoler.

Et pour reprendre les trucs avec lesquels je suis d'accord avec le Panda :

animal a écrit:

Pour le reste sous des airs de ne pas trop y toucher le film est absolument visuellement/filmiquement génial.
[...]
Le neuf à dire c'est que pour les plans de New-York la nuit le roi c'est peut être bien Ferrara. Une extraordinaire ambiance gothique à l'américaine,
[...]
New-York comme si il avait absorber la nuit de New-York avec une grosse éponge et presser cette grosse éponge pour faire le film.

J'ai d'un coup eu les deux yeux grands ouverts au moment où il filme ce NewYork de Nuit, avec le pont sur lequel il s'attarde au milieu d'une pluie torrentielle, des reflets et des touches de couleurs perforant le bleu nuit.

Je me rends compte que la scène de poursuite sous la pluie, sans trop de flanflan et de musique, et par l'ambiance étrange, m'a rappelée la superbe extra superbe scène de poursuite dans le film de James Gray : La nuit nous appartient.

Personne ne semble avoir parlé de Our funerals : un film lourd, angoissant et funèbre... justement. Mais superbe !

haha. content que ça t'ait plu

vas y bix

faudrait le revoir avant d'en parler

(mais c'est clair qu'il est (très) bien !)

CHRISTMAS

Relisez les com' du Panda, vous y trouverez déjà pas mal de trucs.

J'ai vraiment été étonnée par la simplicité de ce film, de cette histoire, qui mine de rien soulève plein de choses. Je m'étais pas habituée à un esthétique du quotidien, mafieux certes, mais quotidien quand même, chez Ferrara.
Je suis épatée. De cette couleur, de cette douceur.
De la parole, de la force données à la femme (magnifique, à couper le souffle...).
De ce couple qui s'aime contre tout. Le "méchant" Ice T, qui arrête pas de dire à la femme "mais pourquoi t'es avec lui ? Il te sort jamais, c'est une pourriture, c'est un connard." Et elle répond juste "It's my Fucking Husband". Et elle l'aime. Elle le veut. Et elle va tout faire avec ses "petits" moyens pour le récupérer.
J'aime bien comme Ferrara parvient à nous montrer que ce sont des gens "comme tout le monde" : avec la belle-mère pas foutu d'aider son gamin du fin fond de sa République Doménicaine où il lui a pourtant envoyé tant d'argent, avec la course au jouet quelques heures avant noël pour trouver ZE poupée, avec le matin de Noël, les calins et le petit dej' au lit en famille.
Avec les petites caresses, les bisous tout doux, la tendresse.

Et on s'attend à de la violence à chaque moment. On pense que ça va péter, qu'il va y avoir des trucs hard, que tout va péter, forcement. Et Ferrara parvient à doser les coups, les cadavres, le sang, les flingues, avec une parcimonie fabuleuse. On a tant l'habitude de voir ce milieu baigné de sang et de coups de feu au ciné, que Ferrara n'a plus besoin de le montrer, ou juste par petites touches, parce que maintenant on le sens, on le sait. L'essentiel est ailleurs. L'essentiel est humain. L'essentiel est amour (et Rédemption, j'ai bien appris ma leçon hein Animal!).

Un film qui doit s'oublier aussi assez facilement, de part sa simplicité justement. Mais qui, du coup, doit pouvoir se voir et revoir des dizaines de fois, et certainement comme le dit Animal, nous permettre d'y découvrir des trucs nouveaux à chaque fois.

ça ça me fait super plaisir !

surtout que j'avais un peu peur pour cause de forme pas habituelle... je suis extra content que tu ais apprécié ce petit film plus grand qu'il n'y parait

super bien dit tout ça, faut écouter Queenie !

super en retard après la vision et ce sera léger mais faut quand même en dire deux mots...

Snake Eyes (Dangerous Game)

avec Harvey Keitel, Madonna, James Russo

Citation :

Eddie Israel est le seul metteur en scène qui tente de monter 'The mother of mirrors', un film sur la rupture d'un couple dont personne ne veut. Sarah Jennings et Francis Burns partagent les rôles principaux mais ce dernier refuse de donner la réplique à une actrice de la télévision, les choses se gâtent sur le plateau et le tournage devient pénible.

Dans l'histoire du film dans le film, après avoir choisi la déabuche à deux, la femme Sarah Jennings/Madonna se tourne vers la religion, ce qui déstabilise fortement l'homme Francis Burns/James Russo qui se sent en quelque sorte doublement jugé. Recherche de valeurs et de vérité, de mieux... comme d'hab. Orchestré par un réalisateur chevelu Eddie Israel/Harvey Keitel fasciné parce que sa vérité à lui n'est pas claire non plus.

visuellement il y a alternance entre image "standard" et video pour le film dans le film. ce n'est pas ce que Ferrara a fait de plus percutant, même en dehors de l'image peut-être. N'empêche, au milieu du bazar branchouille et de l'ambiance ferrara en phase défonce et bouteille des choses apparaissent. En premier lieu un jeu tordu (du film qu'on regarde) sur l'apparence, les scènes de crise du couple rejouées et ajustées s'ajoutent à celles entre les acteurs et autour du réalisateur... apparence et mensonge qui transmettent malgré tout une vérité ? c'est très bizarre, ambitieux quelque part et pas appuyé, l'air de rien dans un film à éclats... l'autre part des enjeux c'est l'inévitable relation inspirée entre homme et femmes, inspirée ou frustrée, violente et malsaine... quelque chose derrière le torturé/clinquant/intoxiqué.

et parce que c'est un ferrara, il y a comme il se doit une femme marquante, le personnage de Madlyn Israël, la femme du réalisateur jouée par une Nancy Ferrara...

On a parlé sur d'autres fils de panel d'émotions complet (voir le fil Nuri Bilge Ceylan), j'ai repensé à ce Snake Eyes pour cette expression, repensé à la dimension de faux qu'il ajoute, impose à l'expression des émotions.

un vrai résumé du film sur la page du www.cineclubdecaen.com