Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Tran Anh Hung

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MessageSujet: Tran Anh Hung   Tran Anh Hung EmptyMer 4 Mai 2011 - 0:19

Tran Anh Hung Tranan10

Citation :
Trần Anh Hùng, né le 23 décembre 1962 à Đà Nẵng au Viêt Nam, est un réalisateur français d'origine vietnamienne.

Réfugié en France depuis 1975, il fait des études d'opérateur à l'École Louis-Lumière en 1987 où il réalise un premier court métrage comme film de fin d'études.

L'Odeur de la papaye verte, son tout premier long métrage, est le portrait visuellement soigné d'une petite fille qui doit quitter les siens pour devenir servante chez une famille d'aristocrates ruinée. Le film, qui compte plusieurs scènes d'extérieur, est intégralement tourné en studio à Bry-sur-Marne (aux studios de la SFP) même si l'action est censée se dérouler au Viêt Nam. Il vaut à son réalisateur la Caméra d'or du Festival de Cannes 1993 et le César de la meilleure première œuvre en 1994.

Cyclo, polar très stylisé situé dans les rues d'Hô-Chi-Minh-Ville, lui permet de remporter le Lion d'or de la Mostra de Venise en 1995. Il devient ainsi l'un des plus jeunes cinéastes à obtenir cette distinction.

À la verticale de l'été, sorti en 2000, constitue le dernier volet de la trilogie vietnamienne du réalisateur.

Après trois films sur le Vietnam, Trần Anh Hùng éprouve le besoin de prendre un tournant décisif dans sa carrière. Avec son quatrième long-métrage, Je viens avec la pluie, sorti au Japon le 6 juin 2009, il livre un film d’action baroque, un thriller passionné, intense et poétique, hanté par trois figures de la mythologie occidentale et cinématographique : le tueur en série, le détective privé et la figure christique.

Annoncée dès juillet 2008, son adaptation cinématographique de La Ballade de l'impossible (roman du Japonais Haruki Murakami) sort au Japon en décembre 2010 et le 4 mai 2011 en France.
source : wikipedia.org

traversay a écrit:
Je reviens de l'avant-première de La ballade de l'impossible, en présence de Tran Anh Hung. Le film m'a laissé sur ma faim, malgré des moments de cinéma exceptionnel. En revanche, j'ai pu discuter avec le réalisateur, qui m'a raconté notamment sa rencontre avec Murakami. J'en parlerai demain.
Ah, très bien ! (pour la rencontre).
Dans télérama, il est écrit : "Le livre était âpre et sexuellement cru. Le cinéaste a, certes, préservé cette mélancolie, mais l'a teinté du lyrisme contemplatif qui lui est propre.". Peut-être que je reprocherais au film d'être plus du Tran Anh Hung que du Murakami, mais est-ce une critique recevable... Va-t-on voir un film d'un réalisateur, ou bien l'adaptation d'un livre ?
Du livre, que j'ai lu il y a maintenant pas mal d'années, je me souviens (ou crois me souvenir) d'une scène à l'hôpital ou le narrateur est amené à engager la discussion avec un vieil homme quasi mourant, et je me souviens, donc, qu'ils parlaient de philosophes grecs. Je ne sais pas pourquoi (car au fond, c'est issu de la formation de l'auteur), ça m'avait frappé, l'irruption de la philosophie grec dans un hôpital japonais, dans la discussion entre un jeune vivant et un homme en fin de vie. Je n'ai pas retrouvé cette scène et, bêtement sans doute, ça m'a manqué. C'est bien normal qu'il y ait des coupures, mais j'ai l'impression que de ce qui reste du livre, il n'y a plus l'essence du livre, qu'il n'y a plus cette vraie mélancolie, mais juste du cinéma, des images, des acteurs qui marchent toujours, même dans une maison et une caméra qui glisse. Ce n'est pas naturel, c'est fabriqué, à aucun moment les personnages ne sont vivants, c'est trop pensé, tout le temps, chaque plan, chaque mouvement de caméra, on ne peut pas l'oublier, et c'est une barrière que je n'ai pas pu franchir.


Dernière édition par animal le Sam 10 Sep 2016 - 10:06, édité 1 fois (Raison : transformation en fil réalisateur)
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MessageSujet: Re: Tran Anh Hung   Tran Anh Hung EmptyMer 4 Mai 2011 - 11:54

Tran Anh Hung 19694032

La ballade de l'impossible de Tran Anh Hung
Citation :
Tokyo, fin des années 60. Kizuki, le meilleur ami de Watanabe, s’est suicidé. Watanabe quitte alors Kobe et s’installe à Tokyo pour commencer ses études universitaires. Alors qu’un peu partout, les étudiants se révoltent contre les institutions, la vie de Watanabe est, elle aussi, bouleversée quand il retrouve Naoko, ancienne petite amie de Kizuki. Fragile et repliée sur elle-même, Naoko n’a pas encore surmonté la mort de Kizuki.

Depuis une expérience désastreuse avec l'adaptation de son premier roman, Haruki Murakami avait jusqu'à récemment toujours refusé de céder les droits de ses livres au cinéma. Tran Anh Hung, le réalisateur de Cyclo et de L'odeur de la papaye verte, un peu perdu de vue depuis quelques années et auteur d'un effroyable film anglophone inédit dans nos salles (Je viens avec la pluie), amoureux des romans de Murakami depuis longtemps, a finalement obtenu son accord pour filmer La ballade de l'impossible. Si Tran est respectueux de l'oeuvre de l'auteur, dans ses thèmes et obsessions (la voix off est parfois trop présente), il n'a pas moins coupé de longues parties du livre et imprimé sa propre griffe. Le résultat ? Il est mitigé. On est parfois un peu perdu dans les couches de temporalité, à ce stade là il n'est plus questions de flashbacks, mais d'interpénétration sensitive des différentes époques et des relations amoureuses. D'un autre côté, le film est très beau, peut-être trop esthétique d'ailleurs, avec plusieurs moments de cinéma exceptionnels comme cette promenade accélérée dans les hautes herbes qui est une scène de révélation, aussi "essoufflante" pour les personnages que pour les spectateurs. Et que dire des gros plans d'actrices, d'une incroyable sensualité, à ressentir pratiquement le grain de peau ? Et de la somptueuse glorification de la nature à chaque saison ! Tout cela donne un magma de sensations, mais pas d'émotion véritable, comme une oeuvre virtuose, trop consciente de sa beauté, et qui a un peu oublié son sujet au passage.
Tran Anh Hung 19599419

J'ai discuté rapidement Tran lors de l'avant-première et il a également débattu avec les spectateurs après la séance.
Quand Murakami a bien voulu le rencontrer à Tokyo, il venait d'accepter l'adaptation de l'une de ses nouvelles, il y avait donc une "fenêtre de tir" pour le projet du cinéaste de transposer La ballade de l'impossible au cinéma, un projet qu'il portait depuis une dizaine d'années.
Murakami est arrivé au rendez-vous en tenue se sport et dégoulinant de sueur, il venait de courir (cela ne surprendra pas ses lecteurs). A Tran, il a demandé deux choses : 1. Un scénario, à écrire, et à partir duquel il se réservait le droit de dire oui, ou non. 2. Le budget envisagé. Tran a donc planché pendant un an et Murakami a lu le scénario, l'a largement annoté et enrichi, puis lui a donné carte blanche : il n'interviendrait plus dans le processus de fabrication.
Tran nous a beaucoup parlé de ses repérages de lieu au Japon, pour trouver les endroits idoines, de ses partis pris de mise en scène, de son choix des comédiens. Il est visiblement très satisfait de son film et s'est montré cinglant quand une petite critique était émise. Quand quelqu'un lui a parlé d'un hommage à Wong Kar-wai, dans une des scènes, il a répondu à l'impudent qu'il n'était pas un cinéaste à "citations" et que la scène venait directement du livre.
L'échange était très intéressant avec un réalisateur qui adore le contact avec les spectateurs mais, le moins qu'on puisse dire, est qu'il a des idées très arrêtées sur la mise en scène et une certaine conception du cinéma.


Dernière édition par traversay le Mer 4 Mai 2011 - 15:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Tran Anh Hung   Tran Anh Hung EmptyMer 4 Mai 2011 - 13:33

traversay a écrit:

L'échange était très intéressant avec un réalisateur qui adore le contact avec les spectateurs mais, le moins qu'on puisse dire, est qu'il a des idées très arrêtées sur la mise en scène et une certaine idée du cinéma.

Le problème de Tran Anh Hung est qu'il est beaucoup trop fasciné par une suresthétisation de l'image jusqu'à l'asphyxie. Et il y a souvent quelque chose de trop lisse, trop ostentatoire. Le mauvais côté oriental dans un raffinement qui existe trop par lui-même au détriment du propos. Mais je fais partie de ceux qui avaient aimé L'Odeur de la papaye verte ou Cyclo et la bande annonce de Norvegian Wood semble suggérer une ouverture dans son cinéma. J'irai le voir rapidement.
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MessageSujet: Re: Tran Anh Hung   Tran Anh Hung EmptyJeu 12 Mai 2011 - 12:17

J'ai beaucoup aimé La Ballade de l'impossible malgré quelques défauts gênants. Il y a quand même des moments de cinéma époustouflants. J'y reviendrai.
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MessageSujet: Re: Tran Anh Hung   Tran Anh Hung EmptyJeu 12 Mai 2011 - 21:09

Marko a écrit:
J'ai beaucoup aimé La Ballade de l'impossible malgré quelques défauts gênants. Il y a quand même des moments de cinéma époustouflants. J'y reviendrai.
Ah oui, tiens... Il m'avait plutôt ennuyé par son artificialité.
Avais-tu lu le livre préalablement ? (j'essaye de voir si ça aurait pu être ça qui m'aurait influencé dans mon ennui, ne pas retrouver le livre, ou si peu).
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MessageSujet: Re: Tran Anh Hung   Tran Anh Hung EmptySam 14 Mai 2011 - 20:39

eXPie a écrit:

Ah oui, tiens... Il m'avait plutôt ennuyé par son artificialité.

Moi il m'a rasée tout court. Des images superbes et des actrices très photogéniques, mais à force de travellings leeeeents et de délayage de l'intrigue, la 2e heure devient limite insupportable et d'ailleurs une grande partie de la salle avait visiblement des fourmis dans les jambes (si elle ne dormait pas, j'ai entendu quelques ronflements). L'histoire est respectée (parfois à la lettre), mais pas l'esprit du roman, qui bien que contemplatif n'est jamais ennuyeux.

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MessageSujet: Re: Tran Anh Hung   Tran Anh Hung EmptyDim 15 Mai 2011 - 11:20

Il faut que je vienne un peu à la rescousse de ce pauvre Tran Anh Hung. Ce soir en rentrant...
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MessageSujet: La ballade de l'impossible [Tran Anh Hung]   Tran Anh Hung EmptyLun 16 Mai 2011 - 14:44

traversay a écrit:
Tran Anh Hung 19694032

Le résultat ? Il est mitigé. On est parfois un peu perdu dans les couches de temporalité, à ce stade là il n'est plus questions de flashbacks, mais d'interpénétration sensitive des différentes époques et des relations amoureuses. D'un autre côté, le film est très beau, peut-être trop esthétique d'ailleurs, avec plusieurs moments de cinéma exceptionnels comme cette promenade accélérée dans les hautes herbes qui est une scène de révélation, aussi "essoufflante" pour les personnages que pour les spectateurs. Et que dire des gros plans d'actrices, d'une incroyable sensualité, à ressentir pratiquement le grain de peau ? Et de la somptueuse glorification de la nature à chaque saison ! Tout cela donne un magma de sensations, mais pas d'émotion véritable, comme une oeuvre virtuose, trop consciente de sa beauté, et qui a un peu oublié son sujet au passage.

Tran Anh Hung J7t10j10

La Ballade de l'impossible raconte une nième version de l'éternel triangle amoureux (rectangle même, dans le cas présent) comme le cinéma ou la littérature nous l'ont souvent montré. Récemment, "Two Lovers" de James Gray était déjà l'histoire d'un garçon sensible qui était partagé entre deux jeunes femmes dont l'une exerçait sur lui un attrait érotique intense bien que dangereux. Pareil dans le roman "Sylvia" de Leonard Michaels où la très borderline Sylvia entrainait le narrateur dans son tourbillon autodestructeur.

Je n'ai pas lu le roman de Murakami mais ce qui me frappe d'entrée en voyant le film c'est la crudité érotique du langage qui surprend dans une culture japonaise où on s'attend à une plus grande pudeur dans la forme. On est certes dans les années 70, et le propos est aussi de montrer la solitude et l'insatisfaction favorisées par la "liberté sexuelle", mais c'est quand même surprenant d'autant que ce sont les femmes qui prennent cet ascendant verbal face à un jeune homme quasi mutique.

Histoire éternelle qui ne peut donc avoir d'intérêt que dans la manière plus ou moins nouvelle dont elle est traitée. Je ne peux argumenter sur le contenu du roman mais je perçois à travers le film ce qui a du intéresser Murakami et ce qu'il a voulu montrer. Surtout ce que Tran Anh Hung a essayé de rendre à l'écran.

Le début du film m'a à la fois rassuré et rebuté. Le système esthétique habituel du réalisateur, très lisse et un peu étouffant, a laissé place à plus de respiration et si les images sont très belles elles évitent malgré tout l'académisme ou la surcharge inutile. Par contre la volonté de résumer tout le début de l'histoire en petites scènes successives trop rapides empêche de s'attacher aux personnages et maintient à distance. L'ennui est proche et il a pris un gros risque. Le film aurait probablement du être plus long pour laisser ce début exister vraiment ou alors il fallait le supprimer et l'évoquer par allusions. Ceci dit la scène du suicide est impressionnante dans sa frontalité.

Heureusement le film prend de l'ampleur progressivement et toute la seconde moitié m'a semblé très forte et même particulièrement puissante vers la fin dans une montée d'intensité extrêmement bien construite et habitée. Il y a comme une contamination des émotions et de l'atmosphère (suggérée par le changement des saisons) par le suicide inaugural qui génère quelque chose de très mortifère et presque malsain. La mort s'insinue sournoisement entre les personnages, les attire et les repousse. Ce conflit permanent entre eros et thanatos donne des moments de douceur puis de violence qui procurent beaucoup de profondeur à des sentiments qui sembleraient a priori inscrits dans la banalité et le cliché. ça devient un drame existentiel qui fait office de passage initiatique et le jeune homme qui se définit comme "un éternel optimiste" plonge dans l'abîme que Naoko a ouvert et remonte à la surface pendant qu'elle se détruit. Là encore j'ai pensé au plongeon de Joachim Phoenix dans Two Lovers (même s'il était lui aussi maniaco-dépressif comme Naoko). Et il y a des moments fabuleux comme cette incroyable scène "à bout de souffle" dans la forêt qu'évoque Traversay ou ces plans de rochers battus par la mer où le jeune homme semble comme minéralisé et être retourné à un état de souffrance très archaïque où il se met à pousser une sorte de cri primal. C'est extraordinaire et j'ai un peu pensé à ces scènes finales dans Théorème de Pasolini où le père se met à courir nu dans le désert...

Tran Anh Hung Tumblr10

Il y a des choses très personnelles dans ce cinéma qui cohabitent avec des hommages qui peuvent sembler un peu trop artificiels. Je pense à ces plans à la façon de Hou Hsiao Hsien avec la caméra qui se déplace très lentement et enferme les personnages dans des tableaux contemplatifs. Ou à quelques emprunts à Wong Kar Wai. Mais ce qu'il fait dans cette deuxième moitié m'a énormément plu et l'ensemble a beaucoup de force.

Donc oui il y a de l'artifice et des maladresses, parfois un peu d'ennui, mais le résultat est une proposition de cinéma passionnante. Je lirai le roman pour voir ce qui a été respecté et ce qui a fait l'objet d'interprétations. Peut-être que le sérieux trop appliqué et théorique de Tran Han Hung qui se fait au détriment de la spontanéité et de l'inspiration l'empêche de devenir un grand réalisateur mais il s'en approche d'assez près. En tout cas certaines séquences en témoignent.

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MessageSujet: Re: Tran Anh Hung   Tran Anh Hung EmptyMer 25 Mai 2011 - 13:03

eXPie a écrit:
j'ai l'impression que de ce qui reste du livre, il n'y a plus l'essence du livre, qu'il n'y a plus cette vraie mélancolie, mais juste du cinéma, des images, des acteurs qui marchent toujours, même dans une maison et une caméra qui glisse. Ce n'est pas naturel, c'est fabriqué, à aucun moment les personnages ne sont vivants, c'est trop pensé, tout le temps, chaque plan, chaque mouvement de caméra, on ne peut pas l'oublier, et c'est une barrière que je n'ai pas pu franchir.

Je reviens sur ce que tu dis au début parce que c'est très vrai au moins dans la première partie. C'est ce soucis formel trop envahissant qui donne ce sentiment d'artificialité et de barrière qui peut maintenir en dehors du film et nous faire nous ennuyer ferme. Et pourtant, plus on avance dans le film plus il se passe quelque chose qui tient à cette forme qui subit une sorte de distorsion. Les personnages s'animent à ce moment là dans ce cadre étouffant qui dégage quelque chose de très morbide. Et il fait partie de ces films étranges qui font ressentir certaines choses par l'abstraction plus que par l'incarnation. On ne vibre pas vraiment pour ces personnages mais on ressent une émotion plus littéraire, on est comme dans un dispositif mental qui suggère les réminiscences du narrateur un peu comme Wong Kar Wai procède dans 2046 par exemple (qui peut tout autant sembler désincarné). C'est là que je retrouve le lien à l'objet littéraire. Par cette évocation mélancolique qui tient plus du poème que d'un récit avec des êtres de chair et de sang. Mais ça donne un résultat que je trouve malgré tout émouvant et parfois sidérant d'un point de vue cinématographique. Il faudrait que Tran Anh Hung perde un peu de sa raideur cérébrale et il ferait de très belles choses.
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MessageSujet: Re: Tran Anh Hung   Tran Anh Hung EmptyMer 25 Mai 2011 - 13:32

Marko a écrit:


Je reviens sur ce que tu dis au début parce que c'est très vrai au moins dans la première partie. C'est ce soucis formel trop envahissant qui donne ce sentiment d'artificialité et de barrière qui peut maintenir en dehors du film et nous faire nous ennuyer ferme. [...] On ne vibre pas vraiment pour ces personnages mais on ressent une émotion plus littéraire, on est comme dans un dispositif mental qui suggère les réminiscences du narrateur un peu comme Wong Kar Wai procède dans 2046 par exemple (qui peut tout autant sembler désincarné).

Je crois que c'est ça qui m'a gênée. Le livre est ce qu'on appelle un "roman d'apprentissage" sur le passage à l'âge adulte et on peut s'identifier plus ou moins aux personnages (je l'ai lu quand j'avais leur âge). Le parti-pris esthétisant du film m'a fait rester complètement à l'extérieur. Et justement je n'y ai rien retrouvé de littéraire, car le style de Murakami, même si il est dans la retenue et la réminiscence justement (le roman est un flash-back), transmet de vraies émotions, qui n'ont rien d'abstrait ou de désincarné.
C'est un bel objet formel que ce film, un diaporama de très belles photos, mais il ne faut pas espérer y retrouver ce qui fait le charme nostalgique du roman...Comme tu ne l'as pas lu tu n'as donc pas pu être déçu Marko. Wink
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MessageSujet: Re: Tran Anh Hung   Tran Anh Hung EmptyMer 25 Mai 2011 - 13:39

Nezumi a écrit:

C'est un bel objet formel que ce film, mais il ne faut pas espérer y retrouver ce qui fait le charme nostalgique du roman...Comme tu ne l'as pas lu tu n'as donc pas pu être déçu Marko. Wink

Et oui! Mais je comblerai cette lacune Very Happy
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MessageSujet: Re: Tran Anh Hung   Tran Anh Hung EmptyMer 25 Mai 2011 - 13:40

Ah oui, il le faut, ne serait-ce que pour comparer ! oui
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MessageSujet: Re: Tran Anh Hung   Tran Anh Hung EmptyMer 14 Déc 2011 - 14:15

Le film sort en DVD (je l'ai trouvé en Belgique en tout cas) dans une version director's cut qui ajoute près de 25 minutes supplémentaires. Je suis curieux de voir cette version puisque justement j'étais un peu frustré d'avoir le sentiment de voir tout le début comme en accéléré. Il a du faire des coupes sombres pour une raison de distribution et j'espère que l'équilibre sera rétabli... Pas forcément une bonne nouvelle pour ceux que le film ennuyait déjà rire

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MessageSujet: Re: Tran Anh Hung   Tran Anh Hung EmptyMer 14 Déc 2011 - 15:37

Marko a écrit:
Le film sort en DVD (je l'ai trouvé en Belgique en tout cas) dans une version director's cut qui ajoute près de 25 minutes supplémentaires.

:apeur: rire

Merci pour l'info en tout cas!
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MessageSujet: Re: Tran Anh Hung   Tran Anh Hung EmptyVen 24 Fév 2012 - 23:53

J'irai dans le sens de Marko...je n'en attendais pas grand chose et le film m'a agréablement surpris. Certes, la mise en scène est esthétisante et consciente de ces effets, mais ce n'est pas au détriment du vécu des personnages. Tran Anh Hung dessine un univers à la fois familier et opaque, presque irréel : chaque scène crée une forme de cocon, douloureux mais nécessaire dans la recherche d'une affirmation de soi. J'ai été touché par cet incessant basculement entre diverses réalités qui ne parviennent pas à se rejoindre, et le résultat est très intense bien que fortement inégal.
Par rapport à l'oeuvre de Murakami, je suis moins sensible que certain(e)s au style de l'écrivain : il y a chez lui une dimension démonstrative, insistante que je ne retrouve pas ici. En tout cas, les deux propositions se complètent et s'enrichissent mutuellement.
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