Luc Besson

Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec de Luc Besson

Citation :

En cette année 1912, Adèle Blanc-Sec, jeune journaliste intrépide, est prête à tout pour arriver à ses fins, y compris débarquer en Égypte et se retrouver aux prises avec des momies en tout genre. Au même moment à Paris, c'est la panique ! Un œuf de ptérodactyle, vieux de 136 millions d'années, a mystérieusement éclos sur une étagère du Jardin des Plantes, et l'oiseau sème la terreur dans le ciel de la capitale.

Les amoureux de Tardi ne retrouveront pas leur Adèle Blanc-Sec et l'atmosphère sombre de ses albums dans l'adaptation guillerette de ses "Aventures extraordinaires" par Besson. Alors, Pars vite et reviens Tardi ? Pour les inconditionnels de la BD, certainement ; pour les autres, pas de réticence et, pourquoi pas, l'envie de se plonger dans l'oeuvre du grand Jacques (ils risquent d'être surpris !). Une certitude : Luc Besson a du s'amuser comme un gosse à reconstituer le Paris des années Fallières et à ressusciter ptérodactyle et momies à l'humeur folâtre. Un plaisir communicatif, à condition de prendre le film pour ce qu'il est : un pur divertissement qui ne se prend pas une minute au sérieux. Un univers ludique et loufoque dans lequel Louise Bourgoin se défend plus que bien en improbable Indiana Jones en jupons. Le film est une BD sur grand écran, plus proche de l'esprit de Tintin que de celui de Tardi, à conseiller à ceux qui ont gardé leur âme d'enfant.


Adèle et les cigares du pharaon

The Lady de Luc Besson

Citation :

"The Lady" est une histoire d’amour hors du commun, celle d’un homme, Michael Aris, et surtout d’une femme d’exception, Aung San Suu Kyi, qui sacrifiera son bonheur personnel pour celui de son peuple. Rien pourtant ne fera vaciller l’amour infini qui lie ces deux êtres, pas même la séparation, l’absence, l’isolement et l’inhumanité d’une junte politique toujours en place en Birmanie. "The Lady" est aussi l’histoire d’une femme devenue l’un des symboles contemporains de la lutte pour la démocratie.

"Une orchidée de fer", c'est ainsi qu'un journaliste a qualifié Aung San Suu Kyi, Suu pour les intimes, prix Nobel de la paix, opposante acharnée à l'abominable junte birmane. Que Luc Besson s'empare de son histoire laissait craindre le pire. L'hagiographie pointait le bout du nez et le grand spectacle allait sans doute prendre la place de la réflexion historique. On avait raison, mais en partie seulement. Constamment, The Lady navigue entre deux visions, celle politique dans le contexte birman assez grossièrement traité, à vrai dire, et celle intime de cette femme séparée du père de ses enfants, assignée à résidence et qui doit se déterminer entre l'isolement, pas choisi mais nécessaire pour continuer la lutte, et le départ vers l'Angleterre, synonyme d'exil définitif, alors même que son compagnon se meurt d'un cancer. C'est ce dilemme qui intéresse Besson, davantage que le combat contre les forces obscures de l'armée. Choix contestable, que le cinéaste assume totalement et qui passe par une mise en scène lissée, aux portes de l'académisme. Cependant, pour ceux qui estiment que Suu est une "héroïne" à la mesure d'un Mandela, le film a un aspect didactique, la Birmanie pour les nuls si on veut être trivial, qui est loin d'être inutile, à commencer par la lumière projetée sur le père de Suu, héros de l'indépendance et lâchement assassiné en 1947, dont sa fille a repris le flambeau. Enfin, comment ne pas saluer la stupéfiante interprétation de Michelle Yeoh qui trouve là le rôle d'une vie. Alors que les choses semblent enfin bouger dans le bon sens en Birmanie, avec toute la prudence requise quand on connait l'incroyable esprit retors des dirigeants du pays, The Lady, en dépit de ses défauts, a le mérite de faire le portrait d'une femme indomptable et admirable à laquelle tout être épris de liberté sur cette planète devrait penser chaque jour.


Michelle Yeoh

Suu, en novembre 2011.

Malavita

Citation :

Fred Blake alias Giovanni Manzoni, repenti de la mafia new-yorkaise sous protection du FBI, s’installe avec sa famille dans un petit village de Normandie.
Malgré d’incontestables efforts d’intégration, les bonnes vieilles habitudes vont vite reprendre le dessus quand il s’agira de régler les petits soucis du quotidien…

De Malavita, délectable et délicieux roman de Tonino Benacquista, Luc Besson a tiré un film pâle et caricatural au possible. C'est bien triste. Que la crédibilité n'étouffe pas le scénario, c'est un moindre mal. Si, au moins, il y avait un soupçon d'humour ! Mais non, tout est lourd et appuyé et le film devient une sorte d'affrontement entre deux modes de vie, américain et français. Camembert contre hamburger ! Et l'on devine quelle est la préférence de Besson qui doit se sentir tel un artiste maudit et non reconnu en son propre pays, le pauvre. Le cinéaste, très paresseux sur le coup, semble se désintéresser complètement de son sujet. Son kif, et on le comprend, est d'avoir pu diriger des stars comme de Niro, Pfeiffer ou Tommy Lee Jones. Lesquels n'ont strictement rien à faire et se contentent de régler les affaires courantes, sans conviction. Besson se réveille quelque peu dans le dernier quart d'heure avec des scènes d'action qu'il affectionne. Trop tard, le spectateur somnole depuis longtemps.

en miniature j'ai cru que c'était une image tirée de Jacky Brown.  

traversay a écrit:

Son kif, et on le comprend, est d'avoir pu diriger des stars comme de Niro, Pfeiffer ou Tommy Lee Jones. Lesquels n'ont strictement rien à faire et se contentent de régler les affaires courantes, sans conviction. Besson se réveille quelque peu dans le dernier quart d'heure avec des scènes d'action qu'il affectionne. Trop tard, le spectateur somnole depuis longtemps.

C'est vraiment du gâchis.

S'il pouvait tenir parole (mais la mode est aux paroles en l'air) et arrêter de réaliser, ça pourrait donner leur chance à d'autres plus doués ou motivés que lui...

Lucy


Un divertissement passable qui se prend très au sérieux pour raconter une histoire faussement intellectuelle et pseudo-scientifique plutôt risible qui essaie parfois maladroitement de lorgner du côté de Kubrick et de Malick.

On peut y prendre du plaisir à condition de le voir comme une histoire adolescente d'héroïne aux supers pouvoirs qui dégomme tous les méchants sur son passage. Pour cette fois j'autorise le seau de pop corn.

Des effets spéciaux plutôt pas mal, des poursuites de voitures un peu nazes, une rencontre sympa à travers le temps avec notre ancêtre Lucy...

Film de vacances vite vu vite oublié. Besson voudrait se prendre pour un poète mais il n'est qu'un faiseur tout juste efficace et au trait gras et appuyé.

Marko a écrit:

Lucy


Pour cette fois j'autorise le seau de pop corn.

  

J'hésite de moins en moins à ne pas aller le voir.

Queenie a écrit:

J'hésite de moins en moins à ne pas aller le voir.

va voir Les Combattants!

C'est prévu !

Je vais être un tout petit peu moins dure que Marko, même si ce film n'est pas sans faiblesses.

J'ai trouvé le début vraiment intéressant avec la superposition d'images de chasse dans la savane et ce que ressent l'héroïne (même si la conversation avec Richard est franchement trop longue...). Immédiatement je me suis retrouvée happer par le personnage un peu bancal de Lucy qui explose dès les premières minutes. Le méchant est un vrai méchant avec les mains pleines de sang et j'ai parfois retrouvé le rythme fascinant de Nikita. J'aime aussi la manière dont Besson traite le personnage de Lucy (assez bizarroïde, fragile et soudain totalement fixée dans l'idée de transmettre son savoir). J'ai aussi été scotchée par la scène de l'avion. Bref, les effets spéciaux marchent vraiment bien et le tout tient plus ou moins la route même si le propos : utiliser notre cerveau à 100% n'est pas vraiment renversant.

Un bon film pour se détendre donc.

Les défauts : il manque 30 mn au film pour vraiment trouver ses marques (ce qui montre tout de même la faiblesse du scénario). A l'inverse certaines scènes auraient pu être écourtées et d'autres sont pratiquement totalement inutiles : la poursuite en voitures est ridicule, l'attaque de l'université pas beaucoup plus palpitante. Les personnages navigant autour de Lucy pas assez travaillés.

Mais. Je me suis vraiment bien amusée avec ce film que j'ai trouvé très bien tourné par moment et un peu moins à d'autres, avec des images saisissantes et pas mal d'espoir !

Lucy

Je suis plutôt de ton avis Shanidar, Lucy est au final plutôt divertissant, même si le trait est appuyé et que les thèmes intéressants ne sont pas très fouillés.

Besson sait bien hameçonner son spectateur avec un début de film à la fois intriguant et effrayant, le reste est mené tambour battant.

Un film de vacances distrayant auquel on en demandera pas plus.

90% à jeter, les 10% restants valent le coup d'oeil.

Deux passages marquants :
- illustration de l'existence de la matière permise grâce au temps.
- passage de la préoccupation matérielle et individuelle immédiates à la conscience accrue des relations entre soi et le monde, le présent, l'avenir et le passé.

Le reste, trop caricatural. On finirait presque par croire qu'être intelligent et extra-lucide, c'est disposer d'un flingue sur soi en permanence et de buter les gens en toute impunité.

Quelle déception, ce film. Une bonne idée gâchée, c'est rageant.

Citation :

- illustration de l'existence de la matière permise grâce au temps.

Aurais-tu des références (livres, etc.) à partager sur cette question ? Je commence à m'intéresser de près à la physique...

colimasson a écrit:

Le reste, trop caricatural. On finirait presque par croire qu'être intelligent et extra-lucide, c'est disposer d'un flingue sur soi en permanence et de buter les gens en toute  impunité.

En fait, ce n'est pas tout à fait ça, je crois : il est dit que Lucy va utiliser toutes les capacités de son cerveau... et pas qu'elle devient plus intelligente : en effet,  capacités cérébrales et intelligence, ce n'est pas tout à fait le même chose, non ?
Dans le film de Besson, l'activation à pleine puissance de son cerveau permet à Lucy d'utiliser des capacités insoupçonnées... qui, là je suis bien d'accord avec toi, se résument à disposer de pouvoirs divers : maîtrise du temps, de la télékinésie, etc. Elle est devenue une sorte de Gandalf sexy.