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| Tristan Egolf | |
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Auteur | Message |
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Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Tristan Egolf Ven 21 Mai 2010 - 16:47 | |
| 19.12.1971, Espagne - 07.05.2005, Etats-Unis. Un père absent, image d'un père engagé, luttant, croyant avec ferveur, parfois avec erreur, mais avec rage et un peu de folie. Un père que Tristan Egolf idolâtrait. Un père qui meurt d'une overdose en 1987, suicide annoncera la presse. Tristan Egolf a la plume acerbe, comme ce père journaliste. Là pour foutre le nez dedans, et remuer la merde. Il va jusqu'à publier et vendre un journal à l'école, où il dénonce le système scolaire. Il sera suspendu pendant trois jours. Une colère qui bouillonne en lui, une Amérique qu'il aime et déteste à la fois. Il se met à la boxe, est fasciné par la tauromachie. Il fait de petits boulots pour s'en sortir (magasin d'alimentation, promenade de chiens, usine de couches...). A 22 ans il part pour Paris. Il joue de la guitare sur le Pont des Arts, la fille de Modiano y fait sa connaissance, le ramène chez elle. Modiano découvre le manuscrit du Seigneur des porcheries. Il veut aider Egolf a être édité, mais les résumés (déjà impossible à faire vu le livre!) sont tous refusés par les éditeurs américains. Modiano finit par le passer à son éditeur en France, pensant qu'il pourra "faire suivre" chez un anglo-saxon. Mais ça sent tellement le chef d'œuvre que Gallimard acquiert les droits mondiaux et sortira Le Seigneur des porcheries en 1998, dans la collection "Du monde entier". Modiano : "C’est ça qui m’épatait. C’était la faculté qu’il avait, pour un aussi jeune écrivain, de travailler autant. Il n’arrêtait pas de corriger, de raturer. Vraiment, ça m’impressionnait. C’était bizarre, d’ailleurs, d’être intimidé par quelqu’un de plus jeune que moi. Il avait lu un ou deux de mes livres, mais je n’osais pas vraiment lui en parler. J’avais presque honte d’évoquer ma propre production." Puis, il sera petit à petit publier partout dans le monde... et aux États-Unis. Où il finit par retourner, alors qu'il semble détester ce pays... il va jusqu'à retourner à Lancaster, en Pennsylvannie, dans la ville de son enfance. Il s'investit dans les mouvements pacifistes. Il fonde une famille, et continue à écrire. Michael Hoober l'aide dans son travail et témoigne : «Il avait affiché au mur un collage de bouts de sacs en papier marron, sur lesquels tout le livre se trouvait résumé, à l’aide de gribouillis et de symboles regroupés en chapitres. C’était toute la décoration de la chambre, si on pouvait appeler ça une chambre. Il y avait une sorte de table basse, trop basse pour ses jambes, où il avait posé l’écran et le clavier d’un très vieil ordinateur, plutôt une machine à écrire en fait. Vous pouviez l’entendre hurler à des kilomètres à la ronde s’il avait oublié de sauvegarder son travail, ou si son antédiluvienne version de Windows 95 avait connu une erreur système. Il détestait la technologie autant que la technologie le détestait. Chaque fois qu’il en avait besoin, les appareils semblaient se liguer contre lui. C’est même un miracle que, les dernières semaines de sa vie, il se soit mis si facilement au téléphone portable.» Hoober poursuit: «Dans son studio, il était assis sur une chaise rose électrique, à côté de la table basse. Aux plus chaudes journées de l’été, à Lancaster, le ventilateur, au plafond, tournait jour et nuit. Il y avait juste un passage pour aller à la salle de bains, entre les bouteilles de bières vides et les reliefs de repas ou les vieux sacs à l’effigie des sandwicheries du coin. Quand Orla Story est née, le livre était presque terminé, et Tristan a déménagé. On ne le voyait plus jamais qu’avec elle, qu’il portait sur son dos.» Il se suicide d'une balle dans la tête le 07 mai 2005. Bibliographie - Citation :
- Index: (cliquez sur les numéros de page pour y accéder directement)
1998 Le seigneur des porcheries, Pages 1, 2, 32003 Jupons et violons, 2006 Kornwolf, Pages 2, 3 - Citation :
- Mis à jour le 17/05/2013, page 4
On a fait une Lecture en commun pour cet auteur
Dernière édition par Queenie le Ven 17 Mai 2013 - 17:21, édité 2 fois | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Tristan Egolf Ven 21 Mai 2010 - 17:09 | |
| Difficile à résumer en fait, sans paraître "plat". Je vais tenter comme je peux. John Kaltenbrunner grandit dans l'ombre de son père ce Héros sans jamais vraiment comprendre de quel genre de Héros il s'agit. John est solitaire, ne comprend pas les autres, et ne s'entend avec personne. Il zappe l'école, et se fabrique son univers, son monde, son refuse : sa ferme. Il excelle dans ce qu'il entreprend. Mais rien ne va jamais comme on voudrait que ça aille... parce qu'il y a Les Autres. De fil en aiguille, les catastrophes s'accumulent. Il en prend plein la tête, lutte jusqu'au bout comme un acharné. Seulement il est confronté au pire : la crasseuse imbécilité humaine. Il quitte, forcé, sa ville. Il grandit. Et lorsqu'il y revient, il n'a soif que de vengeance. Et c'est à toute la ville qu'il en veut. C'est un roman qui creuse dans les sillons boueux de l'homme, ça sent mauvais, c'est violent, sale. Plein d'alcool et de colère. On suit John sans jamais vraiment le connaître (le récit est écrit comme s'il était rapporté par le seul homme qui est parvenu à devenir proche de John), on comprend sa colère, ses obsessions, ses sautes d'humeur. Ce personnage est un condensé de violence, d'énergie, de frustration. L'image de la cocotte minute lui va parfaitement. L'écriture d'Egolf ne fait pas de tours et détours, il est extrêmement efficace dans sa description des lieux miteux, des boulots minables, des situations insupportables, on sent à tout moment que ça peut péter. Que ça va péter. Je l'ai trouvé un chouia moins là du côté des personnages en général. John est une nébuleuse parfois attirante parfois effrayante, mais c'est logique, ça fait parti du deal de départ (personne ne peut vraiment le connaître l'approcher), mais les autres auraient parfois besoin d'un peu plus d'épaisseur... surtout ses potes de Torche-colline je trouve... Mais peut-être pas, peut-être que ça aurait été trop. Là, du coup, ça se lit bien, ça s'avale, des fois ça se précipite, et parfois on a besoin d'une bonne pause pour laisser les choses s'ingurgiter se digérer. Je l'avais déjà lu. Je ne m'en souvenais pas bien, et paf, les souvenirs me revenaient petit à petit. C'était étrange, j'avais l'impression d'être l'un des habitants de Baker qui avait tenté de refouler loin dans sa mémoire le moment où son chemin avait croisé celui de John Kaltenbrunner. Et j'étais une nouvelle fois confrontée à ce magma suant la haine. C'est dérangeant parce que ça réveille des choses qu'on essaye de maîtriser. Ne pas exploser à la face du monde alors qu'on en meurt d'envie. Je me souviens désormais de la période où j'ai lu ce livre, et je me souviens pourquoi je ne voulais pas m'en souvenir. C'était justement une de ces période où faire tout péter devenait de plus en plus inéluctable, où le monde semble vous étouffer, où que le regard se porte il ne semble y avoir que des impasses... on prend pas un chemin, on fait exploser les murs pour s'en sortir. Et au passage on perd des choses. Le personnage de John rappelle Ignatius dans la Conjuration des imbéciles (c'est alligator427 qui m'y a fait penser), par sa misanthropie, sa folie, sa "malchance", sa capacité à tout foutre en l'air, à tout détruire. Sa colère. Il fait aussi penser aux romans chauds, ouvriers, qui vont loin dans l'Amérique profonde et pas bien agréable à regarder par en-dessous décrite par Faulkner. Je vais essayer de lire les autres livres. | |
| | | krys Sage de la littérature
Messages : 2093 Inscription le : 06/09/2009 Age : 65 Localisation : sud ouest
| Sujet: Re: Tristan Egolf Ven 21 Mai 2010 - 18:57 | |
| Je ne connais pas du tout, il faut que je le lise ! | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Tristan Egolf Ven 21 Mai 2010 - 19:25 | |
| Moi aussi , je vais aller zieuter au Kultura | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Tristan Egolf Ven 21 Mai 2010 - 19:26 | |
| Impressionnant. Son enfance, sa vie, son parcours et sa fin. Le personnage interpelle forcément et donne envie d'aller voir même si cela doit être très violent. - Queenie a écrit:
- C'est un roman qui creuse dans les sillons boueux de l'homme, ça sent mauvais, c'est violent, sale. Plein d'alcool et de colère.
Envie de tenter... En tout cas bravo pour ce commentaire Queenie, on sent que tu y as mis beaucoup de toi. | |
| | | odrey Sage de la littérature
Messages : 1958 Inscription le : 27/01/2009 Age : 46
| Sujet: Re: Tristan Egolf Ven 21 Mai 2010 - 21:32 | |
| Il a l'air terrible ce roman. Les autres, j'ai entendu dire qu'ils étaient moins bons. A voir... | |
| | | Orientale Agilité postale
Messages : 903 Inscription le : 13/09/2009 Age : 71 Localisation : Syldavie
| Sujet: Re: Tristan Egolf Ven 21 Mai 2010 - 22:13 | |
| Queenie, une fois de plus, tu presentes un ecrivain pas connu(pour moi), mais c'est fort tentant de voir ce que c'est, ses ecrits. Ou l'as-tu deniche? Il me rappelle les ecrivains americains errants - Kerouac et d'autres de sa generation | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Tristan Egolf Ven 21 Mai 2010 - 23:46 | |
| - aériale a écrit:
- Impressionnant. Son enfance, sa vie, son parcours et sa fin.
Le personnage interpelle forcément et donne envie d'aller voir même si cela doit être très violent.
- Queenie a écrit:
- C'est un roman qui creuse dans les sillons boueux de l'homme, ça sent mauvais, c'est violent, sale. Plein d'alcool et de colère.
Envie de tenter... En tout cas bravo pour ce commentaire Queenie, on sent que tu y as mis beaucoup de toi. Pas si violent que ça, en fait. Oui mais non. Disons qu'il ne se vautre pas dans le crado-violent pour le plaisir. C'est évident, et justifié, et c'est exactement ce qu'il fallait. Et pour une lectrice de Selby, don't worry, tu peux y aller. - odrey a écrit:
- Il a l'air terrible ce roman. Les autres, j'ai entendu dire qu'ils étaient moins bons. A voir...
Lu quelque part que Kornwolf était vraiment, je tenterais çui-la la prochaine fois. - Orientale a écrit:
- Queenie, une fois de plus, tu présentes un écrivain pas connu(pour moi), mais c'est fort tentant de voir ce que c'est, ses écrits. Ou l'as-tu déniché? Il me rappelle les écrivains américains errants - Kerouac et d'autres de sa génération
Je ne sais pas pour le lien avec Kerouac... peut-être le côté en dehors de la société, cynique... mais Kerouac reste très pote, communauté, drogue, musique, expérience mystico-cérébrale... rien de toute ça dans Le seigneur des porcheries. En fait, à l'époque de ma première lecture, j'étais scotchée dans une toute petite bibliothèque où peu de gens lisaient ce que je lisais, donc je tombais toujours sur des livres à côté desquels mémé Jeanne passait sans s'arrêter. Depuis, dès que les gens me connaissent un peu, et savent que je lis, ils finissent par me parler de ce livre. Je l'avais oublié, c'était un tort. Mais cela dit, il est extrêmement connu et reconnu ce livre. Et tu devrais peut-être le trouver en bulgare même. Je suis contente de susciter votre envie : LISEZ-LE ! (Et ouais, Darkanny et Odrey, vous pouvez y aller, mon p'tit doigt me dit que ça pourrait vous plaire aussi). | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Tristan Egolf Sam 22 Mai 2010 - 9:20 | |
| - Queenie a écrit:
- Pas si violent que ça, en fait.
Oui mais non. Disons qu'il ne se vautre pas dans le crado-violent pour le plaisir. C'est évident, et justifié, et c'est exactement ce qu'il fallait. Et pour une lectrice de Selby, don't worry, tu peux y aller. En te lisant j'ai pensé à Selby bien sûr, c'est une des raisons qui m'a attirée. Mais Egolf parait plus belliqueux, un rebelle misanthrope, alors que chez le premier il y a toujours un fond de tendresse caché quelque part. Mais je le note et je retiens en tout cas! | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Tristan Egolf Sam 22 Mai 2010 - 9:56 | |
| - aériale a écrit:
- Queenie a écrit:
- Pas si violent que ça, en fait.
Oui mais non. Disons qu'il ne se vautre pas dans le crado-violent pour le plaisir. C'est évident, et justifié, et c'est exactement ce qu'il fallait. Et pour une lectrice de Selby, don't worry, tu peux y aller. En te lisant j'ai pensé à Selby bien sûr, c'est une des raisons qui m'a attirée. Mais Egolf parait plus belliqueux, un rebelle misanthrope, alors que chez le premier il y a toujours un fond de tendresse caché quelque part.
Mais je le note et je retiens en tout cas! Ah oui, là y'a pas beaucoup de tendresse. | |
| | | chrisdusud Sage de la littérature
Messages : 2076 Inscription le : 20/04/2008 Age : 56 Localisation : Corse
| Sujet: Re: Tristan Egolf Sam 22 Mai 2010 - 10:27 | |
| C'est bizarre mais moi je n'ai pas fait le lien avec le personnage de "la conjuration des imbéciles". J'ai trouvé le seigneur des porcheries, très sombre . Je n'ia pas vu le coté déjanté que l'on trouve dans le livre de Toole. J'ai retenu les odeurs fortes dans ce livre parce que c'est l'odeur qui fait le lien entre les différents métiers qu'il occupe dans son chemin de vie. Pour moi aussi c'est un très bon livre. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Tristan Egolf Sam 22 Mai 2010 - 10:34 | |
| - chrisdusud a écrit:
- C'est bizarre mais moi je n'ai pas fait le lien avec le personnage de "la conjuration des imbéciles". J'ai trouvé le seigneur des porcheries, très sombre . Je n'ia pas vu le coté déjanté que l'on trouve dans le livre de Toole. J'ai retenu les odeurs fortes dans ce livre parce que c'est l'odeur qui fait le lien entre les différents métiers qu'il occupe dans son chemin de vie.
Pour moi aussi c'est un très bon livre. C'est surtout, comme je l'ai dit, le côté misanthrope et destruction sur son passage qui fait penser à La Conjuration, non ? Évidemment, là, John n'est pas "surréaliste", "excentrique", et Le seigneur des porcheries n'est pas drôle ou déjanté. "Juste" extrême. | |
| | | chrisdusud Sage de la littérature
Messages : 2076 Inscription le : 20/04/2008 Age : 56 Localisation : Corse
| Sujet: Re: Tristan Egolf Sam 22 Mai 2010 - 10:54 | |
| - Queenie a écrit:
- C'est surtout, comme je l'ai dit, le côté misanthrope et destruction sur son passage qui fait penser à La Conjuration, non ? Évidemment, là, John n'est pas "surréaliste", "excentrique", et Le seigneur des porcheries n'est pas drôle ou déjanté. "Juste" extrême.
C'est vrai qu'il deteste le genre humain lui aussi et qu'il va chercher à s'en venger en quelques sortes et il y a cette convergence avec la conjuration mais les personnages sont tellement différents pour moi que je n'y ai pas vu de rapport. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Tristan Egolf Sam 22 Mai 2010 - 12:15 | |
| - Queenie a écrit:
On suit John sans jamais vraiment le connaître (le récit est écrit comme s'il était rapporté par le seul homme qui est parvenu à devenir proche de John), on comprend sa colère, ses obsessions, ses sautes d'humeur. Ce personnage est un condensé de violence, d'énergie, de frustration. L'image de la cocotte minute lui va parfaitement. Très chouette ton post sur ce livre et qui me fait penser à nouveau au fait que ce personnage est un peu sorti du même moule que le misanthrope Daniel Plainview de "There will be blood". Un bloc de douleur, de colère et de méfiance de l'autre, qui se transforme peu à peu en monstruosité et en désir de vengeance. Quand on pense que ce livre impressionnant a été refusé par tous les éditeurs américains et que c'est à Modiano qu'on doit la réussite de ce jeune écrivain (tu l'as déjà dit en introduction) ... Il avait vraiment raison pour le coup en parlant de la bêtise des autres! Il me reste toujours Kornwolf à lire!! | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Tristan Egolf Lun 24 Mai 2010 - 19:14 | |
| je ne connais pas encore, ton résumé me fait envie, mais j'espère que ça ne ressemble pas à la Conjuration des Imbéciles que je n'avais pas aimé, pourtant ton personnage noir et désespéré ne me fait pas penser à cette andouille d'Ignatius... | |
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| | | | Tristan Egolf | |
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