Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Patrick White

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MessageSujet: Patrick White   Patrick White EmptyMer 31 Mar 2010 - 3:24

Patrick White Patric10

Issu d'une famille de propriétaires terriens fixés en Australie depuis 1826, Patrick White est né en 1912. Il habite l'Australie jusqu'à l'âge de treize ans, puis fait des études au collège de Cheltenham et à Cambridge. Il commence à écrire en 1939. Après la guerre, qu'il fait dans la R.A.F. comme officier de renseignements, il revient à Sydney, où il se consacre à l'éle vage et à son oeuvre littéraire. Auteur de nombreux romans, de nouvelles et de pièces de théâtre, Patrick White a reçu ,en 1973, le prix Nobel de littérature. Il est mort en 1990.

Bibliographie ( wikipedia)

* The Ploughman And Other Poems, 1935
* The Living and the Dead, 1941, Des morts et des vivants, 1990 (Gallimard)
* The Aunt's Story, 1948
* The Tree of Man, 1955, L'Arbre de l'homme
* Voss, 1957
* Riders in the Chariot, 1961
* The Solid Mandala, 1966, Le Mystérieux Mandala, 1970 (Gallimard)
* Les Échaudés, 1969 (Gallimard)
* The Vivisector, 1970, Le Vivisecteur, 2 tomes, 1979 (Gallimard)
* The Eye of the Storm, 1973, L'Œil du cyclone, 2 tomes, 1978 (Gallimard)
* A Fringe Of Leaves, 1976, La ceinture de feuille, 1981 (Gallimard - Coll. L'Imaginaire)
* The Twyborn Affair, 1979, Les incarnations d'Eddie Twyborn, 1983 (Gallimard)
* Flaws in the Glass, (1981), Défauts dans le miroir, 1985 (Gallimard)
* Histoires peu Ordinaires, 1994 (Arléa)
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Marie
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MessageSujet: Re: Patrick White   Patrick White EmptyMer 31 Mar 2010 - 3:28

Le vivisecteur

traduit de l'anglais par Georges Magnane
Gallimard

Alors là..Je ne savais pas du tout dans quoi je m’engageais en choisissant Patrick White pour cette lecture australienne. Deux tomes de plus de 300 pages et une police d’écriture minuscule qui renforce l’impression d’étouffement.

Et on étouffe, vraiment dans cette sorte de huis clos continu, enfermé que l’on est avec Hurtle Duffield. Qui est Hurtle Duffield? Un personnage qui n’a rien de sympathique. Oh, il a des circonstances atténuantes, j’en ai conscience. Comme tout le monde, il a été enfant, même si on en a jamais l’impression. Le nième enfant d’un couple d’australiens , père alcoolo violent, mère blanchisseuse chez une famille de riches planteurs qui, eux, n’ont qu’une fille, Rhoda, bossue qui plus est. Hurtle a six ans quand ses parents le vendent à cette famille , et à six ans, Hurtle sait qu’il n’éprouve pas des sentiments « normaux ». Ce qui le fascine, c’est tout ce monde autour qu’il observe et ne comprend pas. A-t-il d’ailleurs des sentiments, ce personnage? On le suit de son enfance à sa mort, et jamais on ne le voit exprimer quoi que ce soit, depuis le moment de la séparation d’avec ses parents biologiques . Même quand ses maîtresses successives se suicident à tour de rôle. La seule chose qui lui importe est de retranscrire dans sa peinture, de grandes fresques qu’il a commencée à faire sur les murs de sa chambre dans sa famille d’adoption, la bizarrerie du monde et des humains qu’il observe et dissèque en pensée. Tel Dieu qu’il imagine comme un grand vivisecteur, il se nourrit des autres. Se nourrir est bien le terme, le système digestif et ses anomalies de tous ordres sont un sujet important dans ce roman!
Sa famille adoptive, il l’a plantée là à dix sept ans, sans jamais donner aucune nouvelles, ce n’est que très tard dans sa vie qu’il va retrouver Rhoda, sa sœur adoptive, qui ,finalement lui ressemble beaucoup. Rhoda , au corps déformé, spécialiste aussi
Citation :

des défaillances morales et des faiblesses de l'âme
.
Rhoda, et ce qu'elle lui disait des artistes:

Citation :
Je crois que la moitié du temps, les artistes ne savent pas ce qu'ils créent. Oh oui, tout le tralala, la technique.. c'est une autre question. Mais de même que les gens ordinaires qui se lèvent ,se débarbouillent, se coiffent, enlèvent la calotte de leurs oeufs à la coque, ils n'agissent pas, ils sont des instruments dont on joue, ou des vases qu'on emplit..dans bien des cas seulement de désirs.


Très difficile -pour moi- de parler de ce livre. J’ai un peu ressenti la même impression qu’à la lecture d’Au dessous du volcan de Malcolm Lowry, j’étouffais sous le poids de tous ces mots qui se baladent dans la tête d’un parfait allumé, si je puis dire..Un artiste. Car il ne s’agit que de cela, et pendant tout le roman. Pratiquement aucune notion du contexte temps-lieu , cela n’intéresse nullement cet Hurtle qui est définitivement hors du temps. Mais cet enfermement donne une assez bonne idée de ce que doit être la vie d’un artiste -ici c’est un peintre, mais c’est je pense la même chose pour un écrivain de cette trempe- tout entier, je dirais englué, enfoui, dans les représentations cérébrales de la vie extérieure à laquelle il ne participe que de très loin, uniquement destinée à être phagocytée, puis retranscrite ou représentée.. Et même pas pour plaire, ou vendre, il s’en fout Hurtle, il est célèbre, reconnu, mais à quoi bon, puisqu’il n’est pas compris et ne le sera jamais, et pour cause..

Lors d'une exposition:

Citation :
Mais Honeysett, dans sa candeur, ne se contentait pas de si peu:
-N'êtes vous pas content, Hurtle?
Il était bien décidé à tirer de vous ce que vous ne vouliez pas laisser sortir.
-Oui, c'est splendide- Ca l'était, d'ailleurs, en tant que réalisation concrète. -Oui, j'en suis heureux- A cet instant, un flot de salive vous vint aux lèvres, qu'il vous fallut ravaler. - Sauf que ça vend un peu la mèche.
Il eut un rire saccadé et espéra que cela passerait pour un rire sec.
- Comment cela?
- De voir toute votre vie étalée là..votre vie entière comme une lessive mise à sécher.




C’est un roman très complexe dont peut être plus que les thèmes principaux,identité et filiation, création et personnalité, , c’est sans doute l’écriture qu’il faut saluer,qui, par sa densité, contribue beaucoup à faire ressentir l'univers clos et obsessionnel d'un artiste. C'est vraiment un écrivain à découvrir, j'ai lu que Dom le lisait également, je suppose en anglais ( la traduction est ici excellente).

Un autre extrait:


Citation :
Tandis qu’il grimpait une fois de plus sur l’échafaudage et disposait sur la tablette réglable que l’Archange avait fabriquée selon ses instructions les tubes torturés, les pinceaux et les brosses préparés, les verres ayant autrefois contenu du beurre de cacahuète pleins d’eau claire tremblotante ( tout ce qui l’avait jamais intéressé dans le beurre de cacahuète, c’était l’usage qu’on pouvait faire des verres), il renonça aux plaisirs temporaires- ou du moins à ceux qu’on ne pouvait transformer en couleurs proliférantes en pressant dessus, compresser en une vision qui, par sa densité, exprimerait le tout.
Ainsi, il recommençait. Dans sa technique transformée. En se servant de ce que Rhoda et lui appelaient sa « bonne » main mais dont lui seul savait qu’elle était des plus décevantes qu’on pût imaginer , si la violence du sang qui battait et picotait dans ses veines encore en état de fonctionner n’avait paru ajouter une vibration à ce qu’il avait besoin d’exprimer. Il chipotait et tatillonnait avec un pinceau puis l’autre; aucun ne semblait être le bon. Tandis que les manèges des chevaux de bois de la mémoire, les auréoles et les lustres, les pissenlits et les têtards, animés de pulsions rythmées tournoyaient sans fin…..
En dépit du chuchotement continu perçu à travers les murs et les distances lointaines, il travailla pendant des semaines à ce même tableau. Ce n’était en aucune façon son testament final, mais ce pouvait éventuellement devenir ce qu’il voyait comme un abrégé de sa vie. Parfois, la mémoire le sustentait; plus souvent, l’intuition; des visions d’une telle intensité qu’il sentit qu’il devait être capable de les mettre en rapport avec l’expérience réelle; mais il échouait le plus souvent. Par exemple: les chevaux de sang qui se vautraient sur les hauts-fonds de la mer à l’aube, l’eau laiteuse qui emplissait les auges satinées entre le ventre et les cuisses quand ils roulent sur leurs dos superbes, avant de se mettre brusquement sur pieds, de secouer leurs troncs, tout moirés de lumière et de mouvement, lançant dans la mer qu’ils viennent de quitter les perles d’eau de leurs crinières épaisses. Où avait-il vu ces baigneurs? Il devait communiquer l’idée des chevaux , par la présence, l’esprit. De la même manière, la jeune fille au chapeau rose aplati et à la robe de coton grattant sur un vieux banjo toutes les chansons qui lui revenaient: les doigts , les ongles épaissis par le frottement sur les cordes, la texture sableuse des bras, les tremblotements des seins sous la robe rugueuse. Tandis que la jeune fille pénétrait sous les arbres, la peau tachetée d’ombre et de lumière, le vieux banjo faisant un poum-poum feutré qui s’attardait sur son passage, dans les touffes d’herbe. Parce que c’était là un ouvrage pour lui-même, non ce qu’il voulait peindre ou était destiné à peindre une fois qu’il se serait dominé, il était aussi la jeune fille avec qui il avait peut-être, ou n’avait pas, couché..
…Dommage que vous n’ayez pas une couverture assez grande pour recouvrir tout le gâchis. Ou le découvrir la nuit. C’était bon: « Le Tout de la Vie » C’est-à-dire ce n’était pas trop mal ( Personne n’a besoin de connaître toute votre richesse jusqu’à ce que vous soyez mort. S’ils la connaissaient, ils risqueraient de s’introduire en vous et de vous aimer, ce qui, du point de vue de la création, pourrait être plus désastreux que leur haine.)
Le signer demain. Ou les laisser deviner.
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MessageSujet: Re: Patrick White   Patrick White EmptyMer 31 Mar 2010 - 8:44

Si l'univers de ce livre est étouffant, ton commentaire délivre une clarté sur les sujets de ce récit, merci !
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MessageSujet: Re: Patrick White   Patrick White EmptyMer 31 Mar 2010 - 17:45

Ça pourrait m'intéresser, mais ça a l'air terriblement dense...
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MessageSujet: Re: Patrick White   Patrick White EmptyMer 31 Mar 2010 - 18:09

Je ne vais pas tarder à lire un de ses romans, Une ceinture de feuilles.
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MessageSujet: Re: Patrick White   Patrick White EmptyMer 31 Mar 2010 - 19:15

Arabella a écrit:
Je ne vais pas tarder à lire un de ses romans, Une ceinture de feuilles.

J'avais adoré ! Mais après Le vivisecteur, j'ai lâchement abandonné l'auteur.
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http://cin-phile-m-----tait-cont-.blog4ever.com/blog/index-48511
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MessageSujet: Re: Patrick White   Patrick White EmptyMer 31 Mar 2010 - 19:39

traversay a écrit:
Arabella a écrit:
Je ne vais pas tarder à lire un de ses romans, Une ceinture de feuilles.

J'avais adoré ! Mais après Le vivisecteur, j'ai lâchement abandonné l'auteur.

Déjà au niveau nombre de pages Une ceinture de feuilles paraît plus raisonable dentsblanches
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MessageSujet: Re: Patrick White   Patrick White EmptyMer 31 Mar 2010 - 20:52

Citation :
Mais après Le vivisecteur, j'ai lâchement abandonné l'auteur.
Ce n'est pas un livre très agréable à lire.. et à certains moments j'avoue que j'ai failli les envoyer balader, Hurtle et sa soeur. Mais je ne regrette pas! Je crois qu'ils ont tout ses romans à la BU, je continuerai.
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MessageSujet: Re: Patrick White   Patrick White EmptyMer 31 Mar 2010 - 21:06

C'est un beau commentaire Marie !

Cela n'a pas l'air d'être un livre très facile ! Celui que je suis en train de lire n'est pas étouffant du tout, il se lit avec plaisir et il est en même temps très riche - c'est juste que je n'ai pas beaucoup de temps et que je devrais déjà l'avoir fini ! il parait que c'est l'un de ses livres le plus facile d'accès.

Je pense que ce ne sera pas le dernier de cet auteur que je lirai, c'est sûr.
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MessageSujet: Re: Patrick White   Patrick White EmptyMer 14 Avr 2010 - 20:25

Une ceinture de feuilles

Nous suivons les pérégrinations d’Helen Roxburgh, jeune femme d’origine modeste, qui par son mariage a accédée à la partie huppée de la société. Son mari rend visite à son frère qui s’est installé en Tasmanie, le bateau qui doit ramener le couple en Angleterre fait naufrage, et un dangereux périple commence. Tous les hommes sont tués par les Aborigènes d’Australie, et Helen se retrouve esclave de la tribu. Elle arrivera à s’enfuir grâce à un bagnard évadé.

Un livre très surprenant, dans lequel les péripéties sont nombreuses et l’action ne s’arrête pratiquement jamais. Sans pour autant sacrifier l’analyse des personnages, celui d’Helen tout particulièrement, d’une richesse et complexité étonnante. La société est aussi croquée de façon fine et impitoyable à la fois. Une certaine dose d’humour est toujours présente.

En résumé, un excellent livre dans lequel on ne s’ennuie pas une minute, et qui donne envie de découvrir d’autres volumes de l’auteur.
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MessageSujet: Re: Patrick White   Patrick White EmptyJeu 15 Avr 2010 - 20:20

Ce que tu en dis me plait beaucoup, quel en est le titre en anglais?

PS: J'ai presque fini le mien de Patrick White, il est assez formidable aussi.
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MessageSujet: Re: Patrick White   Patrick White EmptyJeu 15 Avr 2010 - 20:37

Le titre anglais est A frange of leaves.

Je suis vraiment contente d'avoir découvert Patrick White que je ne connaissais pas du tout, même de nom. J'attends ton commentaire avec grand intérêt.
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MessageSujet: Re: Patrick White   Patrick White EmptyDim 25 Avr 2010 - 17:24

LE CHAR DES ELUS
THE RIDERS IN THE CHARIOT
Patrick White


Comment seulement commencer à vous faire partager cet incroyable et formidable roman, d’une densité et d’une richesse exceptionnelles.

Le récit part de Miss Hare, un petit bout de femme ratatinée à l’âge indéfini mais avancé qui vit seule dans une immense maison en décrépitude dans la banlieue de Sydney, à Salsaparilla. Cette propriété autrefois splendide a pour nom ‘Xanadu’ et fut construite par le père de Miss Hare, un héritier fort riche qui n’eut de cesse que de se faire construire un véritable palais et d’y donner des réceptions somptueuses. Xanadu est envahi par les plantes du jardin qui reprennent petit à petit le dessus et détruisent le ‘palais’ avec un certain panache.
Miss Hare est une âme simple, à demi-folle, proche de la nature et de ses êtres auxquels elle s’identifie parfois totalement ; elle a peu le sens des réalités pratiques et finit par engager une domestique, Mrs Jolley pour s’occuper des pièces encore habitables de la maison. Cette dernière, sous des dehors joviaux, est plutôt une incarnation du mal, de la bêtise et de la méchanceté, elle sera à l’origine d’actions malfaisantes.
Miss Hare est l’un des quatre personnages dont Patrick White va raconter l’histoire dans ce roman, elle est l’un des passagers symboliques du Char, le char des élus, ce char auréolé de feu qui est envoyé pour chercher les âmes pures au moment de leur mort. Il y a aussi Mme Godbold, une blanchisseuse aux nombreux enfants qui vit avec eux et son ivrogne de mari dans une grange minable un peu à l’écart, c’est une sorte d’ange qui vient au secours des plus démunis qu’elle comme Miss Hare et Mr. Himmelfarb, un vieux juif émigré rescapé des horreurs des camps. Il y a encore le pauvre Dubbo un métis aborigène, malade, rejeté de tous. Ces quatre êtres survivent avec grâce dans un monde cruel envahi par l’indifférence ou pire par le mal. Tous ont été abîmés et rejetés, mais tous ont eu la vision du Char à un moment donné et sous une forme différente ; c’est ce qui les relient, les réunit et leur laisse entrevoir la possibilité d’un monde meilleur.

Un livre dense, humain, passionnant, riche en symboles, avec de nombreuses références intertextuelles (souvent bibliques). Les personnages sont à la fois très humains et incroyablement emblématiques. La langue est belle, travaillée, riche en métaphores, en images poétiques qui s’appellent les unes et les autres – des métaphores filées si mes vieux souvenirs sont bons. C’est tout simplement magnifique. Un vrai souffle lyrique, qui touche parfois au mystique nous emporte jusqu’au bout de ce livre. Pour moi il s’agit d’un chef d’œuvre et croyez-moi, j’emploie rarement ce terme.
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MessageSujet: Re: Patrick White   Patrick White EmptyDim 25 Avr 2010 - 17:25

Quand je parlais de symboles, les noms des personnages sont parlants, par exemple Miss Hare – cette vieille femme à demi-folle qui s’identifie à la nature et aux animaux qui l’entourent : en anglais ‘hare’ c’est un lièvre, une expression commune est ‘as mad as a March hare’ aussi fou qu’un lièvre de mars. En mars, c’est la période des amours et les lièvres sautillent sur place en tous sens comme pris de folie. On pourrait en dire autant sur Mme Godbold : ‘bold’ ou intrépide, audacieux et c’est bien ce qu’est Mme Godbold, celle qui sans peur des préjugés porte secours et aide, presque une envoyée divine. On peut dire la même chose sur le nom de tous les personnages du livre. Même les noms de lieux sont chargés de sens : comme Xanadu déjà bien connu, ou Salsaparilla, le nom de la banlieue (la salsepareille, un liseron envahissant et épineux) – ce nom à la fois représentatif des plantes qui envahissent Xanadu et de la ville de Sydney tentaculaire qui vient petit à petit grignoter ces banlieues paisibles.

Un petit extrait, pris au hasard, que je ne me permettrais pas de traduire, pour vous donner un aperçu de la langue (je le massacrerais c’est quasi sûr) :

Citation :
‘Then, suddenly, the people waiting at the crossing leaped forward in one surge, and Mrs Godbold was carried with them. How the others were hurrying to resume their always importunate lives. But the woman in the black hat drifted when she was not pushed. For the first moment in her life, and no doubt only briefly, she remained above and impervious to the stream of time. So she coasted along for a little after she had reached the opposite side. Although her tears were all run, her eyes still glittered into the distance of their sockets. Fingers of green and crimson neon grappled for possession of her ordinarily suetty face, almost as if it had been a prize, and at moments the strife between light and darkness wrung out a royal purple, which drenched the slow figure in black.’
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MessageSujet: Re: Patrick White   Patrick White EmptyDim 25 Avr 2010 - 18:09

Cela semble très tentant, et comme de toute façon je relirai cet auteur, pourquoi pas continuer avec ce livre....
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