Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Louis Ferdinand Céline

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MessageSujet: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline EmptyMar 21 Aoû 2007 - 10:42

Louis Ferdinand Céline Img-3110

Wikipédia:
Citation :
Louis-Ferdinand Destouches, plus connu sous son nom de plume Louis-Ferdinand Céline (prénom de sa grand-mère), généralement abrégé en Céline, (27 mai 1894, Courbevoie - 1er juillet 1961, Meudon), médecin et écrivain français, le plus traduit et diffusé dans le monde parmi ceux du XXe siècle, après Marcel Proust.

Sa pensée nihiliste est teintée d'accents héroïcomiques et épiques. Controversé en raison de ses écrits contenant des propos antisémites, c'est-à-dire ses pamphlets publiés entre 1937 et 1941 (réimprimés pendant l'Occupation), il n'en demeure pas moins un écrivain majeur de la littérature française pour le reste de son œuvre, plus particulièrement ses romans (l'idéologie mise à part, les pamphlets de Céline ont eux aussi été jugés stylistiquement remarquables, certains spécialistes contestant même la séparation souvent opérée entre ces derniers et le reste de la création célinienne). Son racisme s'exprime jusque dans ses derniers écrits, autre face de celui qui acceptait de soigner les pauvres de Paris.[1] Créateur d'un langage qui traduit toute la difficulté d'une époque à être et à se dire, exprimant sa haine du monde moderne, Céline, Rabelais délusionné et pessimiste, prophète halluciné des temps nouveaux qui vécut une époque à la mesure de son génie torrentiel, paya très cher cette attitude et son comportement sous l'Occupation, est aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands prosateurs du vingtième siècle, aux côtés d'autres connaisseurs de surdité humaine comme Sartre, Albert Camus et Beckett[2].


Bibliographie

Citation :
Index: (cliquez sur les numéros de page pour y accéder directement)

Romans
1932, Voyage au bout de la nuit, Pages 3, 4, 6, 12, 13
1936, Mort à crédit, Pages 1, 3, 4
1944, Guignol's band,
1949, Casse-pipe, Pages 10
1952, Féerie pour une autre fois,
1954 Normance : Féerie pour une autre fois II,
1957, D'un château l'autre, Page 14
1960, Nord, Pages 9
1964, Le Pont de Londres : Guignol's band II,
1969, Rigodon, Pages 4

Autres textes
1924, La vie et l’œuvre de Philippe Ignance Semmelweis,
1925, La Quinine en Thérapeutique,
1933, L’Église,
1936, Mea Culpa,
1937, Bagatelle pour un massacre (*),
1938, L’école des cadavres (*),
1941, Les Beaux Draps (*),
1948, Foudres et flèches,
1948, Lettre de Céline sur Sartre et l’Existentialisme, réédité en 2006 sous le titre À l’agité du bocal, Pages 8
1950, Scandales aux abysses,
1955, Entretiens avec le professeur Y,
1959, Ballets sans musique, sans personne, sans rien,
1978, Progrès,
1983, Arletty, jeune fille dauphinoise,
1987, Préfaces et décidaces,
1997, Histoire du petit Mouk,

(*) des pamphlets anti-sémites.

Citation :
mise à jour le 19/05/2013, page 13
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline EmptyMar 21 Aoû 2007 - 10:42

Suite Wikipédia:

Citation :
Céline est né à Courbevoie, Seine, au 11, rampe du Pont de Neuilly (aujourd'hui chaussée du Président Paul Doumer) ainsi qu'il le répète avec insistance dans D'un château l'autre. Issu d'une famille d'origine noble (parenté avec le chevalier Destouches immortalisé par Barbey d'Aurevilly) mais désargentée, d'un père employé d'assurances qui était « correspondancier » selon les propres mots de l'écrivain et d'une mère commerçante en dentelles, il reçoit une instruction sommaire, malgré deux séjours linguistiques en Allemagne et en Angleterre. Il occupe de petits emplois durant son adolescence, notamment dans des bijouteries, et s'engage dans l'armée française en 1912 par devancement d'appel. Il rejoint le 12e régiment de cuirassiers à Rambouillet. Il utilisera ses souvenirs d'enfance dans Mort à crédit et ses souvenirs d'incorporation dans Casse-pipe (1949).

Son régiment participe aux combats de la Première Guerre mondiale. Pour avoir accompli une liaison risquée dans le secteur de Poelkapelle (Flandre Occidentale), au cours de laquelle il est blessé au bras droit et non à la tête, contrairement à une légende tenace (engagé dans l'armée en 1912, il fut grièvement blessé à l'épaule droite et en 1914, il eut le tympan abîmé[3]). Il sera décoré de la Médaille militaire, ce qui lui conférera la Croix de guerre avec étoile d'argent. Il est d'abord affecté comme auxiliaire au service des visas du consulat français à Londres (dirigé par l'armée en raison de l'état de siège) puis réformé à 70% en raison des séquelles de sa blessure. Il contracte alors un engagement avec une compagnie de traite qui l'envoie en Afrique.

L'expérience de la guerre jouera un rôle décisif dans la formation de son pacifisme et de son pessimisme.

Rencontre importante qui complète sa formation intellectuelle : il travaille en 1917-1918 auprès du savant-inventeur-journaliste-conférencier Henry de Graffigny. Embauchés ensemble par la mission Rockfeller, ils parcourent la Bretagne en 1918 pour une campagne de prévention de la tuberculose.

Après la guerre, il se fixe à Rennes. Ayant épousé Edith Follet la fille du directeur de l'École de médecine de Rennes, il prépare le baccalauréat, qu'il obtiendra en 1919, puis poursuit des études de médecine de 1920 à 1924 en bénéficiant des programmes allégés réservés aux anciens combattants. Sa thèse de doctorat, La Vie et l'Œuvre de Ignace Philippe Semmelweis (1924), est aujourd'hui considérée comme sa première œuvre littéraire. Il publie la Quinine en thérapeutique (1925). Après son doctorat, il est embauché à Genève par la fondation Rockefeller qui subventionne un poste de l'Institut d'hygiène de la SDN, fondé et dirigé par le Dr Rajchman. Sa famille ne l'accompagne pas. Habillé en dandy, aux yeux bleus clairs, il séduit une jeune danseuse américaine, Elizabeth Craig. Il accompagnera plusieurs voyages de médecins en Afrique et en Amérique. Cela l'amène notamment à visiter les usines Ford au cours d'un séjour à Détroit qui durera 36 heures.

Comme beaucoup d'écrivains, Céline a su habilement bâtir toute une série de mythes sur sa personnalité. En même temps que Voyage au bout de la nuit, Céline écrivait des articles pour une revue médicale (La Presse médicale) qui ne correspondent pas à l'image de libertaire qu'on s'est faite de lui[4]. Dans le premier des deux articles qu'il donna à cette revue en mai 1928, Céline vante les méthodes de l'industriel américain Henry Ford, méthodes consistant à embaucher de préférence « les ouvriers tarés physiquement et mentalement » et que Céline appelle aussi « les déchus de l'existence ». Cette sorte d'ouvriers, remarque Céline, « dépourvus de sens critique et même de vanité élémentaire », forme « une main d'œuvre stable et qui se résigne mieux qu'une autre. » Céline déplore qu'il n'existe rien encore de semblable en Europe, « sous des prétextes plus ou moins traditionnels, littéraires, toujours futiles et pratiquement désastreux. »

Dans le deuxième article, publié en novembre 1928, Céline propose de créer des médecins-policiers d'entreprise, « vaste police médicale et sanitaire » chargée de convaincre les ouvriers « que la plupart des malades peuvent travailler » et que « l'assuré doit travailler le plus possible avec le moins d'interruption possible pour cause de maladie. » Il s'agit, affirme Céline, « d'une entreprise patiente de correction et de rectification intellectuelle » tout à fait réalisable pourtant car « le public ne demande pas à comprendre, il demande à croire. » Céline conclut sans équivoque : « l'intérêt populaire ? C'est une substance bien infidèle, impulsive et vague. Nous y renonçons volontiers. Ce qui nous paraît beaucoup plus sérieux, c'est l'intérêt patronal et son intérêt économique, point sentimental. » On peut toutefois s'interroger sur la correspondance entre ces écrits et les réels sentiments de Céline, sur le degré d'ironie de ces commentaires "médicaux" (ou sur une éventuelle évolution), car, quelques années plus tard, plusieurs passages de Voyage au bout de la nuit dénonceront clairement l'inhumanité du système capitaliste en général et fordiste en particulier[5].

Contrairement à la légende souvent reprise, il ne sera jamais conseiller médical de la société des automobiles Ford à Detroit[réf. nécessaire]. Son contrat à la SDN n'ayant pas été renouvelé, il sera engagé, après avoir envisagé d'acheter une clinique en banlieue parisienne et un essai d'exercice libéral de la médecine, par le dispensaire de Clichy où il effectuera quatre vacations de deux heures par semaine pour lesquelles il sera payé deux mille francs par mois. Pour compléter ses revenus, il occupera un poste polyvalent de concepteur de documents publicitaires, de spécialités pharmaceutiques et même de visiteur médical dans trois laboratoires pharmaceutiques.

C'est toute cette partie de sa vie qu'il relate à travers les aventures de son antihéros Ferdinand Bardamu, dans son roman le plus connu, le premier, Voyage au bout de la nuit (1932), pour lequel il reçoit le prix Renaudot, après avoir manqué de peu le prix Goncourt.

Céline révolutionne le récit romanesque traditionnel, jouant avec les rythmes et les sonorités, dans ce qu'il appelle sa « petite musique ». Le vocabulaire à la fois argotique et scientifique, familier et recherché, est au service d'une terrible lucidité, oscillant entre désespoir et humour, violence et tendresse. Révolution stylistique et réelle révolte (le critique littéraire Gaétan Picon est allé jusqu'à définir le Voyage comme « l'un des cris les plus insoutenables que l'homme ait jamais poussé »).

C'est en 1936 que, dans Mort à crédit, cette révolution stylistique prend un tour beaucoup plus radical, notamment par l'utilisation de phrases courtes, très souvent exclamatives, séparées par trois points de suspension. Cette technique d'écriture, conçue pour exprimer et provoquer l'émotion, se retrouvera dans tous les romans qui suivront. Elle décontenancera une bonne partie de la critique à la publication de Mort à crédit. Dans ce roman nourri des souvenirs de son adolescence, Céline présente une vision chaotique et antihéroïque, à la fois burlesque et tragique, de la condition humaine. Le livre, cependant, connait peu de succès, et se trouve même critiqué par les partisans de Voyage au bout de la nuit. Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir y voient « Un certain mépris haineux des petites gens qui est une attitude préfasciste[6] » tandis qu'Élie Faure, qui avait encensé le Voyage, juge simplement que Céline « piétine dans la merde[7] ».

La violente critique du militarisme, du colonialisme et du capitalisme qui s'exprime dans ses livres, fait apparaitre Céline comme un écrivain proche des idées de la gauche. En 1936, il est invité en URSS, notamment sous l'influence d'Elsa Triolet, à valider ses droits d'auteurs pour Voyage au bout de la nuit (en Union Soviétique les droits d'auteurs étaient bloqués sur un compte en banque qu'on ne pouvait utiliser que dans le pays même). Il écrit à son retour son premier pamphlet, Mea culpa, charge impitoyable contre une Russie soviétique bureaucratique et barbare, la même année que Retour de l'URSS d'André Gide.

Céline s'exprime alors par une série de pamphlets violemment antisémites. En 1937, parait Bagatelles pour un massacre puis, en 1938, L'École des cadavres. Ces livres connaissent un grand succès : il y étale un racisme et un antisémitisme radicaux, mais aussi le désir de voir se créer une armée franco-allemande et une apologie de Hitler qui n'aurait aucune visée sur la France : « Si demain Hitler me faisait des approches avec ses petites moustaches, je râlerais comme aujourd’hui sous les juifs. Mais si Hitler me disait : « Ferdinand ! c'est le grand partage ! On partage tout ! », il serait mon pote ! » (Bagatelles pour un massacre, Denoël, 1937, p. 83).

Et dans L'École des cadavres (1938) :

« Les juifs, racialement, sont des monstres, des hybrides, des loupés tiraillés qui doivent disparaître. [...] Dans l’élevage humain, ce ne sont, tout bluff à part, que bâtards gangréneux, ravageurs, pourrisseurs. Le juif n’a jamais été persécuté par les aryens. Il s’est persécuté lui-même. Il est le damné des tiraillements de sa viande d’hybride. » (L’Ecole des cadavres, Paris, Denoël, 1938, p. 108).
Après la défaite et l'occupation de la France, Céline rédige un troisième pamphlet : Les beaux draps, où il dénonce non seulement les Juifs et les francs-maçons mais aussi la majorité des Français, soupçonnés de métissage. Le pamphlétaire demande également, entre autres considérations, une réduction du temps de travail (à 37 heures, pour commencer) et prédit un avenir noir à l'Allemagne et à la collaboration, cela déplaît tant au régime de Vichy (critiqué dans l'ouvrage) que le livre est mis l'index. L'écrivain adresse ensuite une quarantaine de lettres ouvertes publiées par les organes les plus virulents de la collaboration tout en restant en marge. Dans ces lettres il se présente comme le pape du racisme, déplore l'insuffisance de la répression contre les Juifs, les francs-maçons, les communistes et les gaullistes. Il publie en 1944 Guignol's band, récit de son séjour de 1915 en Angleterre.

Plusieurs interprétations ont été données de l'antisémitisme célinien, qui se déchaîne dans cet extrait d'une lettre à sa secrétaire littéraire :

« Je veux les [les Juifs] égorger... (...) Lorsque Hitler a décidé de « purifier » Moabit à Berlin (leur quartier de la Villette) il fit surgir à l’improviste dans les réunions habituelles, dans les bistrots, des équipes de mitrailleuses et par salves, indistinctement, tuer tous les occupants ! (...) Voilà la bonne méthode. » (Lettres à Marie Canavaggia, Du Lérôt éd., 1995).

Ainsi, selon l'historien Philippe Burrin : « Ses pamphlets de l’avant-guerre articulaient un racisme cohérent. S’il dénonçait en vrac la gauche, la bourgeoisie, l’Église et l’extrême droite, sans oublier sa tête de Turc, le maréchal Pétain, c’est pour la raison qu’ils ignoraient le problème racial et le rôle belliciste des juifs. La solution ? L’alliance avec l’Allemagne nazie, au nom d’une communauté de race conçue sur les lignes ethnoracistes des séparatistes alsaciens, bretons et flamands. » (La France à l’heure allemande, 1940-1944, Seuil, 1995, p. 63.)

Burrin écrit encore : « Autant qu’antisémite, il [Céline] est raciste : l’élimination des juifs, désirable, indispensable, n’est pas le tout. Il faut redresser la race française, lui imposer une cure d’abstinence, une mise à l’eau, une rééducation corporelle et physique. (...) Vichy étant pire que tout, et en attendant qu’une nouvelle éducation ait eu le temps de faire son oeuvre, il faut attirer par le « communisme Labiche » ces veaux de Français qui ne pensent qu’à l’argent. Par exemple, en leur distribuant les biens juifs, seul moyen d’éveiller une conscience raciste qui fait désespérément défaut. » (Ibid., p. 427.)

Après le débarquement du 6 juin 1944, Céline, craignant pour sa vie, quitte la France le 14 juin 1944. Il se retrouve d'abord à Baden-Baden, en Allemagne, avant de partir pour Berlin, puis pour Kraenzlin (le Zornhof de Nord) d'où il ne put rejoindre le Danemark... Apprenant que le gouvernement français se formait à Sigmaringen, Céline proposa alors à Fernand de Brinon, le représentant de Vichy pour la France occupée, d'y exercer la médecine ; celui-ci accepta. Il n'est d'ailleurs pas établi qu'il y ait exercé. Voilà comment Céline gagna par le train Sigmaringen, voyage qu'il relate dans Rigodon ; là-bas, il côtoie le dernier carré des pétainistes et des dignitaires du régime de Vichy (D'un château l'autre). C'est seulement après, le 22 mars 1945, qu'il quitte Sigmaringen pour le Danemark, occupé par les Allemands, afin de récupérer son or qui y était conservé. Chronologiquement, la « trilogie » allemande commence ainsi par Nord, se prolonge par D'un château l'autre, et finit par le livre posthume Rigodon. Céline, dans Nord, fait plusieurs clins d'œil au lecteur censé avoir déjà lu D'un château l'autre. Bref, toute considération littéraire passée, il atteignit enfin le Danemark pour y vivre en captivité : près d'une année et demie de prison, et plus de quatre ans dans une baraque près de la Baltique.

Il vit dans un taudis qu'il ne peut chauffer, boycotté par le monde littéraire « alors qu'il est le seul écrivain valable et qu'il n'a écrit ses pamphlets que pour empêcher la guerre ». Lors de l'épuration, condamné à une année d'emprisonnement (qu'il a déjà effectuée au Danemark) et à l'indignité nationale, Céline est amnistié en 1951 grâce à son nouvel avocat Tixier-Vignancour. Il signe alors un contrat avec Gallimard. Désireux de bénéficier de la retraite, il s'inscrit à l'Ordre des médecins, mais demande une dispense de cotisations, « car il n'a pas de clientèle ». Il dut apposer une plaque de médecin à l'entrée de son pavillon, mais ne semble pas avoir aménagé d'emplacement où il aurait pu recevoir ses malades éventuels. À 65 ans, il retire la plaque et obtient le bénéfice de sa retraite.


La tombe de Céline au cimetière de MeudonL'écrivain retrouve le succès à partir de 1957 avec la « trilogie allemande » dans laquelle il romance son exil. Publiés successivement et séparément, D'un château l'autre (1957), Nord (1960) et Rigodon (1969) forment en réalité trois volets d'un seul roman. Céline s'y met personnellement en scène comme personnage et comme narrateur.

Louis-Ferdinand Destouches décède en 1961 à Meudon (Hauts-de-Seine), laissant veuve la danseuse Lucette Destouches (née Almanzor), pour laquelle il écrivit ses arguments de ballets. Il est enterré au cimetière des Longs Réages, à Meudon.
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline EmptyMar 21 Aoû 2007 - 10:44

Voilà un auteur que j'ai longtemps refusé de lire! Pour qui pourquoi? Les mystères de l'adolescence sont souvent impénétrables sourire
J'ai remédié à ce vide culturel et littéraire cette année grâce au Challenge lecture.
J'ai terminé la lecture de "Mort à crédit". Le commentaire va suivre d'ici peu Wink
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline EmptyMar 21 Aoû 2007 - 13:52

J'ai uniquement lu de lui "Casse-pipe", qui était relativement court.
C'est assez délectable en ce qui concerne le vocabulaire ordurier des membres de l'armée, et révélateur de la vie des soldats, les conditions affreuses... et lorsqu'on sait que c'est probablement autobiographique...

j'ai chez moi Rigodon, mais je ne sais pas si c'est un de ses meilleurs... Le livre "Guignol's band" m'attire, par son titre évidemment, et il faudra que je lise un jour "mort à crédit " et "voyage jusqu'au bout de la nuit" (si je ne me trompe pas, j'espère)

En tous cas cet auteur est appréciable, car il a vraiment une écriture personnelle, quoi qu'on en dise ce n'est pas très fréquent.
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline EmptyMer 22 Aoû 2007 - 23:14

"Mort à crédit"

Louis Ferdinand Céline 4182d610


Longtemps je suis passée à côté des écrits de Céline et hormis les extraits lus lors des cours de français au lycée, je n'avais jamais ouvert un de ses romans. Pour quelle raison? Sans doute une mauvaise, sans doute parce que ses romans n'entraient pas dans le cercle de mes préoccupations littéraires de mon adolescence, sans doute parce que le bonhomme ne me disait rien qui vaille au vu de sa sulfureuse réputation...
Cette année, alors que la quarantaine a bien sonné, le Challenge lecture m'a permis de palier ce manque cruel et injustifié de ma culture littéraire! J'étais tentée par « Voyage au bout de la nuit » et je vis arriver entre mes mains « Mort à crédit » dans un format qui aurait pu me faire fuir à toutes jambes: le format de la belle collection de Gallimard/Futuropolis, le texte de Céline illustré par le magnifique Tardi! Les illustrations m'ont permis d'entrer plus facilement dans l'univers très particulier de Louis-Ferdinand Céline...


Qu'écrire au sujet d'un tel monument de la littérature française contemporaine? Louanges, griefs, admiration, dégoût? Il va sans dire que la lecture ne me fut pas aisée car d'emblée la langue choisie par Céline est tout sauf habituelle: le lecteur est plongé dans la langue argotique du parisien moyen de la Belle Epoque. Une fois le choc culturel passé, pour une provinciale de mon acabit, la lecture se fait plus fluide: on s'habitue très vite à cette langue gouailleuse, imagée, populaire, vulgaire sans l'être vraiment et outrancière à souhait.


On peut lire sur la quatrième de couverture, signée François Gibault, biographe de Céline: « Mort à crédit c'est l'histoire d'un gamin solitaire, dans le Paris d'avant la Grande Guerre, élevé par des petits-bourgeois qui n'étaient ni riches ni intelligents ni ouverts au monde en marche, et qui se gonflaient pour paraître, pour avoir l'air de, pour ressembler aux riches qu'ils vénéraient... »

« Nous voici encore seuls. Tout cela est si lent, si lourd, si triste...Bientôt je serai vieux. Et ce sera enfin fini. Il est venu tant de monde dans ma chambre. Ils ont dit des choses. Ils ne m'ont pas dit grand chose. Ils sont partis. Ils sont devenus vieux, misérables et lents chacun dans un coin du monde. » (p 11) C'est le premier passage de ce roman autobiographique de Céline. Dèjà pointe le sordide, le sombre de la condition humaine.


Le héros, Ferdinand Bardamu, est médecin, médecin des pauvres, des âmes presque damnées d'un monde où la modernité laisse les plus faibles sur les bas-côtés. Les dessins de Tardi sont sans concession, aux traits outranciers mais tellement véridiques: le lecteur approche le sordide du quotidien des oubliés du monde en marche. Très rapidement, les considérations de Ferdinand Bardamu glissent vers ses souvenirs d'enfance...enfance de Bardamu ou de Céline? Ou les deux intimement mêlées, l'une n'étant rien sans l'autre.
A partir de cet instant, commence un récit des plus incroyables, parfois à la limite du supportable.
D'emblée, le lecteur est aspiré dans un univers étriqué, amer, d'une pauvreté humaine, intellectuelle et culturelle, fait de jérémiades et de lamentations sans fin. Une atmosphère lourde, pesante, fait trembler à la lecture des disputes, des coups, des gifles, des violences tant physiques que verbales exercées au sein de la cellule familiale de Ferdinand, le sombre héros mal aimé et toujours de trop. Ce monde ne semble pas connaître la tendresse et encore moins les doux sentiments: un unique rayon de soleil minuscule en la personne de la grand-mère qui donne un peu d'amour à l'enfant solitaire et triste qu'est Ferdinand. Le monde petit-bourgeois étriqué, refermé sur lui-même, sur ses envies toujours déçues de richesse et d'aisance, ployant sous le joug d'un travail pénible est celui des parents de Ferdinand. Ce sont une petite commerçante, un petit employé de bureau (aux assurances La Coccinelle, pour le père): le commerce maternel de fanfreluches et bibelots plus défraîchis les uns que les autres, vivote, dans un des nombreux Passages couverts parisiens, avant de disparaître un jour au profit des grands magasins. Quant au milieu professionnel paternel régi par les intrigues de bureau et les minables jalousies, il apparaît d'une criante actualité aux yeux du lecteur d'aujourd'hui!
Le monde où grandit le petit Ferdinand, celui qui fera de lui l'homme qu'il est au début de son récit, est un monde où l'on compte sans cesse les sous, les thunes, « les points » avec l'éternelle peur de contracter des dettes! L'honneur de ses parents est de ne rien devoir à personne...mais à quel prix! Au prix d'un bonheur modeste mais réel, au prix d'une paix de l'âme, au prix de la santé physique et mentale!
Il y a quelques moments amusants, quoique très ironiques, notamment la traversée de la Manche ou la visite de l'Exposition Universelle: épiques, dantesques, hilarants et grinçants, le tout agrémenté par les illustrations à l'ironie grotesque de Tardi...la mascarade est à son comble. Céline, aidé a posterori par Tardi, évite de prendre au sérieux les futilités et aborde les tragédies de façon la plus comique!
Puis, l'escalade dans le sordide monte d'un cran avec l'entrée dans le monde du travail de Ferdinand. Le lecteur est alors confronté brutalement, à la suite de Ferdinand, à la mesquinerie des ouvriers entre eux, à la rouerie des chefs ou des patrons et aux abus en tout genre: du dépucelage cru au vol faussement attribué, le héros est stigmatisé, estampillé drôle, choléra et autres gentils qualificatifs peu honorables. Le monde est une jungle, un enfer sur terre où aucune rédemption semble possible: la morale n'est qu'un concept éthéré, le respect de la personne humaine de la science fiction, quant à la charité chrétienne elle semble surtout commencer par et pour soi-même (tiens, peu de choses ont changé depuis, non?)! La Belle Epoque n'est belle que par son nom!
Ensuite, Ferdinand est envoyé en Angleterre, à Rochester, afin d'apprendre l'anglais, utile dans le monde du grand commerce, aux dires des parents. Ferdinand qui ne prononcera pas un mot car ne supportant plus remarques, jérémiades et autres éructations verbales. Enfin, il revient à Paris et à bout manque de tuer son père: Ferdinand se rebelle. Le lecteur a attendu ce moment dès le début du récit car le portrait du père est exécrable et est satisfait de voir que ce personnage éructant, imbu de sa personne, profondément égoïste et mesquin, ce géant de bile, de violence, d'autoritarisme obtus, de grossièreté et qui occupe tout l'espace de la maisonnée, ce géant néfaste est enfin terrassé et prêt à mordre la poussière!
C'est un moment essentiel du récit car à partir de cet incident et l'arrivée du bon samaritain qu'est l'oncle Edouard (le frère de sa mère), le deus ex machina peut oeuvrer et donner une autre dimension au récit: Edouard ensoleille la vie de Ferdinand et lui apprend ce qu'un père aurait dû lui apprendre (se raser, vivre sa vie d'adolescent en devenir).
Dès lors, l'écriture de Céline devient apaisée, dénuée de violence et de noirceur mais conserve sa gouaille et son ironie cette fois teintée de rires enjoués. C'est la rencontre avec un personnage picaresque et incroyable: Courtial de Pereires, rédacteur en chef d'un journal consacré aux inventions « Le Génitron »! Les aventures burlesques succèdent aux mésaventures drôlatiques qui seront autant d'initiations pour Ferdinand. Céline dresse des portraits sublimes, Tardi dessine des trognes superbes: Coutial, sa femme, les inventeurs avides de reconnaissance et de célébrité, l'expérience du pensionnat et des cultures aux ondes telluriques qui sonnera le glas de Courtial.
« Mort a crédit » s'achève sur l'envie d'émancipation de Ferdinand qui souhaite tenter l'aventure militaire....mais cela est une autre histoire, un autre « Voyage au bout de la nuit »!
Un roman noir où la misère humaine, l'hygiène plus que douteuse et le sexe d'une tristesse sans nom rythment le parcours initiatique d'un enfant, d'un adolescent puis d'un tout jeune homme. La langue est d'une verdeur, d'une crudité, d'une gouaille outrancière qui n'est que saveur une fois dépassés l'étonnement et le choc culturel! Une peinture sans concession, frisant le scandale et le rocambolesque, d'une société française prenant le train de la modernité avec espoir et douleur. Céline, auteur contemporain d'une modernité à toute épreuve, se lit sans décalage avec le monde d'aujourd'hui: son écriture n'a pris aucune ride, bien au contraire!
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline EmptyJeu 23 Aoû 2007 - 1:39

Et bien, ça valait la peine d'attendre un tel commentaire...
J'ai lu Mort à crédit et Voyage au bout de la nuit, d'une traite, un vrai choc.
J'ai toujours pensé que c'était un de ses personnages comme il en est tant, qui aiment trop. Et qui souffrent de trop d'empathie. Trop de souffrance au départ,et trop d'hypocrisie ( ah, dans Voyage au bout de la nuit, le retour du front et ce qu'il ne fallait surtout pas dire à Paris..) l'enfance, la guerre , la médecine des pauvres. Et qui après deviennent tellement aigris que leur douleur se transforme en haine du premier bouc émissaire venu...
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline EmptyJeu 23 Aoû 2007 - 5:14

Je n'avais pas encore lu, Chatperlipopette, l'entretien que tu mets sur ton blog, avec son biographe ( Philippe Murray a également beaucoup écrit sur Céline)François Gibault.

J'en extrais ceci, c'est tellement vrai:

Ainsi, vous pouvez donc comprendre que vous choquez certaines personnes lorsque vous écrivez: "Céline apparaît fragile, sensible comme un enfant, souffrant de toutes les misères, tragique et désespéré."

Oui, j'en ai pris, pardonnez-moi l'expression, plein la gueule lorsque, sur un plateau de télévision, j'ai dit que Céline était un humaniste 7. Or, Voyage au bout de la nuit est bien le livre d'un humaniste, c'est évident. Céline était un être très contradictoire : avare et généreux, anarchiste et homme d'ordre, pour ne citer que ces deux aspects.

À cet égard, vous vous êtes d'ailleurs trouvé des points communs avec lui.


En effet, je suis bourgeois et anarchiste. Et surtout un émotif rentré, si je peux m'exprimer ainsi. Lorsque j'étais enfant, j'étais d'une extrême sensibilité. Comme Céline, j'ai compris que c'était un immense défaut et qu'il fallait rentrer tout cela, ne pas le montrer, se durcir pour ne pas être vulnérable et prendre tous les mauvais coups. Cela étant, il faut se garder, lorsqu'on est biographe, de se laisser aveugler par les points communs et éviter de faire une sorte d'autoportrait.
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline EmptyJeu 23 Aoû 2007 - 8:57

C'est le bibliomane qui m'a amenée à Céline que je refusais de lire! Le bonhomme est tellement difficile à cerner et ses partis pris lors de l'occupation allemande m'écoeurait. Mais doit-on pour autant passer à côté de l'écrivain? Maintenant, je dis non! Je suis contente d'avoir vaincu mes a priori. Je lirai dans les mois à venir "Voyage au bout de la nuit" car "Mort à crédit" m'a vraiment estomaquée!
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline EmptyJeu 23 Aoû 2007 - 9:53

Exactement pour les mêmes raisons que toi Chaperlipop', j'ai buté sur Céline dans ma jeunnesse. L'argot, je n'arrivais pas à m'y faire, en plus.
Mais ton commentaire me redonne vraiment envie de m'y plonger maintenant. Cela serait dommage de passer à côté...
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline EmptyJeu 23 Aoû 2007 - 11:02

Alors là, pour voir l’amour de l’humanité chez Céline, faut vraiment avoir de bons yeux…
On peut discuter du talent d’écrivain de Céline, qui à mon avis n’est pas si extraordinaire que ça, mais en tant qu’humaniste il est indéfendable.

Trois exemples parmi d’innombrables :
    Au printemps 1941, dans La Gerbe, Céline exigeait « un véritable statut d'exclusion pour les Juifs », celui imposé par le gouvernement de Vichy lui paraissant très insuffisant.

    Fin 1941, il sait que son camp a perdu. Par prudence, il refuse de travailler pour des journaux malgré de nombreuses sollicitations, et ne se fait jamais payer lorsque des textes de lui paraissent. Sa façon de faire est la suivante : il envoie des lettres à des journalistes en leur précisant s'ils peuvent ou non publier (à condition de ne pas changer une ligne au texte, si on triture ses écrits, il envoie l'huissier). Techniquement, il pourra par la suite prétendre que d'autres ont publié, en son nom, des lettres qui auraient dû rester privées, qu'il a écrit non pas dans, mais pour des journaux collaborationnistes, la nuance est capitale.
    Non seulement répugnant mais en plus lâche…

    Il joue la comédie en amitié, par exemple avec Albert Paraz dont il s'est servi pendant ses années de prison et d'exil, comme porte-voix. Lorsqu'il revient en France, Paraz devenu inutile, sera oublié ; il ne recevra plus de lettres et aura le plus grand mal à voir Céline.
    Avec des humanistes comme ça, pas besoin d’extrémistes…


Je ne crois pas que l’on puisse séparer l’oeuvre de l’homme mais certains hommes particulièrement déplaisants peuvent dire des choses intéressantes…d’après moi, ce n’est pas le cas de Céline qui ne fait que déverser sa bile dans un style correct, rien de plus!

Montrer « le côté obscur » est une chose, s’y complaire ou pire s’y vautrer en est une autre…
On ne doit pas « résister » à la descente dans les abîmes humains mais à la lâcheté d’y céder !
Et Céline y a cédé, comme il l’a démontré par la suite. Ce livre n’est qu’une justification a priori d’un comportement cynique, quand l’on se trouve face à une situation qui vous dépasse, où l’on se sent impuissant.
Il est évident que Céline méprise tous les personnages du Voyage, y compris le narrateur, comme il se méprise lui, vraisemblablement.
Comment justifier sa lâcheté à ses propres yeux ? En rabaissant les autres plus bas que soi…un procédé vieux comme le monde…


On nomme souvent « Mal », ce qui vous dérange…
Toutes les formes d’interprétations sont possibles sur Céline mais les faits sont têtus…son comportement pendant la seconde guerre mondiale va être difficilement compatible avec « sa haine du mal »…
Ceci étant dit il avait des qualités, aucun homme n’en est vraiment dépourvu et il est possible que son dégoût de l’humanité soit une dérive d’idéaliste frustré…mais nul besoin pour un écrivain d’ennuyer pour montrer l’ennui, ni de patauger dans le « Mal » pour le dénoncer…
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline EmptyJeu 23 Aoû 2007 - 11:41

Ben dis donc sousm' quand tu n'aimes pas ce n'est pas à moitié Wink
J'ai essayé dans "Mort à crédit" de dissocier l'écrivain de l'homme. Certes, on peut gloser à l'infini sur le fait que l'homme et l'écrivain ne peuvent être complètement étrangers l'un à l'autre (sinon ce serait de la schyzophrénie), mais je pense que Céline est un écrivain à lire. J'ai eu beaucoup de mal à ne pas être parasitée par ses prises de positions lors de la guerre puis de l'occupation. Je ne l'excuse pas car il n'est pas excusable. Mais sa vision de l'homme (et celle qu'il a de lui?) peut se comprendre lorsque l'on connait ce que fut son enfance. Comment peut-on être optimiste, avoir confiance en soi, avoir un regard humaniste sur le monde lorsque l'on s'est fait insulter, rudoyer sans cesse par ses parents? Je ne veux pas sombrer dans le pathos, mais il a certaines circonstances atténuantes. Sans doute son écriture donne-t-elle le sentiment qu'il se vautre dans une bauge de grossièretés, de crudités langagières immondes...mais de là à la mettre de côté....
Le trait célinien est-il trop marqué pour être réaliste? Pour moi, il ne fait que dessiner une société dans laquelle il évolue, une époque donnée où une humanité, qui n'a guère évoluée depuis le Moyen Age (voire avant): toujours aussi cruelle, violente et intolérante....comme aujourd'hui alors que le troisième millénaire est entamé.
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MessageSujet: CELINE   Louis Ferdinand Céline EmptyJeu 13 Sep 2007 - 15:42

Céline est un type dégueulasse. Mais en littérature il y a un avant et un après Céline. L'un n'empêche pas l'autre. Claude Autant-Lara est un type infréquentable mais il a fait des films incontournables ("La Traversée de Paris"). Je crois qu'il ne faut jamais confondre l'oeuvre et la vie de celui qui en est l'auteur.
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline EmptyJeu 13 Sep 2007 - 15:57

JDP a écrit:
Claude Autant-Lara est un type infréquentable

surtout là où il est aujourd'hui, il est devenu bien difficile de le fréquenter sourire Embarassed

Citation :
Je crois qu'il ne faut jamais confondre l'oeuvre et la vie de celui qui en est l'auteur.

ceci étant, tout à fait d'accord
et puis c'est un peu facile de toujours condamner les gens sans se replacer dans le contexte de leur époque, ce qui est impossible quand on ne l'a pas vécue. Je suis convaincu qu'on serait surpris du comportement de bien des moralisateurs actuels, si on les plongeait dans la société des années 30/40, par exemple...

méfiance avec les jugements à l'emporte-pièce :|
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline EmptyJeu 13 Sep 2007 - 19:09

L’œuvre n’est pas à confondre avec l’artiste, certes mais…l’artiste transparaît dans l’œuvre, ses peurs, ses sentiments, ses lâchetés…aimer son œuvre n’est pas le cautionner dans toutes ses opinions mais un peu tout de même…

Céline a-t-il apporté quelque chose à la littérature ou a-t-il surfé sur la vague du pacifisme à tout prix de l’époque pour y déverser sa haine du genre humain ; haine, comme souvent, fondée sur le mépris de soi ?
Le bon livre car le bon moment et le bon sujet mais intrinsèquement que dit-il ce roman…pas grand-chose…et le style ? Bof…

Son écriture « moderne » aurait influencé la littérature française contemporaine…à mauvais escient alors, quand on voit ce qu’elle est devenue… Laughing
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline EmptyJeu 13 Sep 2007 - 21:10

C'est curieux ce que tu dis sousmarin: à différentes sensibilités, différentes lectures d'une oeuvre, mais dans Voyage... - comme toi bien sûr j'y ai senti du dégoût et du mépris, mais aussi un regard profondément humain et fondamentalement bon. D'ailleurs j'ai toujours été étonnée des prises de position de Céline, cela me semblait antinomique avec ce qu'il écrivait dans son oeuvre littéraire (je n'ai lu que Voyage, Mort à crédit et un autre qui décrit sa débine dans le nord à la fin de la guerre, un espèce de récit hallucinné, que j'ai moins aimé d'ailleurs;)

Je ne sais pas s'il y a un avant et un après Céline dans la littérature française, mais pour moi la découverte de Voyage a été un choc (littéraire). Il m'arrive d'ailleurs de reprendre le livre et d'en relire quelques extraits, ou d'écouter la cassette de Luchini qui le lit. Mais n'exagérons pas, ce nest tout de même pas mon livre de chevet.

J'ai oublié de préciser que quand j'ai lu pour la première fois Voyage , j'ignorais tout de son auteur et de son passé, de ses opinions politiques et de ses prises de position antisémites, je savais juste que c'était un auteur célèbre, ceci explique peut-être celà....
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