Philippe Lioret

Welcome de Philippe Lioret

Ayant quitté l'Irak et après trois mois passés sur les routes, un adolescent kurde de 17 ans arrive enfin à Calais: la dernière étape avant de retrouver sa petite amie partie vivre en Angleterre avec sa famille.
Sur place, il retrouve un ami et l'espoir de vite quitter la France est à son comble.
Après une première tentative infructueuse, il passe en revue les différentes possibilités de rejoindre l' île, et fait son choix: il traversera la Manche à la nage. Pour cela, un entraînement intensif est évident, il s'adresse donc à Simon, maître nageur à Calais afin de prendre des cours.
La femme de Simon est bénévole auprès de réfugiés et Simon est, à son grand regret, en instance de divorce. Afin de l'impressionner, il s'implique de plus en plus auprès du jeune homme jusqu'à l'héberger et à se faire épingler par les autorités.

J'ai vu dans ce film l'immense espoir des gens qui fuient leurs pays: essayer, réessayer, encore et encore...
J'ai vu le rejet, la banalisation: certaines enseignes de magasins refusent l'accès à certains clients afin de ne pas ternir leur image...
J'ai retrouvé les voisins délateurs...
J'ai admiré les bénévoles, ceux qui s'impliquent au détriment de leur vie personnelle...
J'ai compris la peur de s'engager pour d'autres...

Ce film n'est pas un jugement, il n'est pas moralisateur, il est juste un constat, une piqûre de rappel afin de réveiller la prise de conscience, bousculer l'indifférence et garder les yeux ouverts.

Sortie en salle le 11 mars 2009

En essayant de comprendre le problème des réfugiés en France, j'ai trouvé ce site.
Ce camp de réfugiés est fermé mais les gens sont là et continuent d'arriver et d'espérer d' où la naissance de zones sauvages et pas seulement dans le Pas-de-Calais. L' aide des autochtones est réprimée.
Constat d'un no man's land entre légalité et droits de l'homme...

Nathria a écrit:

En essayant de comprendre le problème des réfugiés en France, j'ai trouvé ce site.
Ce camp de réfugiés est fermé mais les gens sont là et continuent d'arriver et d'espérer d' où la naissance de zones sauvages et pas seulement dans le Pas-de-Calais. L' aide des autochtones est réprimée.
Constat d'un no man's land entre légalité et droits de l'homme...

Calais c'est très chaud très chaud en ce moment. Mairie FN-UMP, je peux te dire que ça y va contre les sans papiers.

Les Sans-Papiers sont obligés enfin je sais plus maintenant si ils le font encore mais ils étaient obligés de vivre dans une forêt appelé la jungle ou les flics venaient régulièrement leur dégommer leur campement.

Sans compter l'arrestation des afghans qui allaient être renvoyer dans un charter spécial Angleterre-France en Afghanistan donc avec la quasi-certitude de se faire buter en arrivant là-bas.

Marko a écrit:

Welcome de Philippe Lioret (après "Je vais bien ne t'en fais pas") qui a une presse élogieuse.

Un sujet qui vaut bien qu'on lui consacre un bon film!

L'origine du projet
Depuis longtemps, Philippe Lioret avait l'idée de faire un film sur les personnes qui fuyant leurs pays d'origine pour rejoindre l'Angleterre se retrouvaient coincés à Calais. Après en avoir parlé à Emmanuel Courcol et Olivier Adam, ils ont commencé à chercher ensemble une histoire. Ils ont pris contact avec des associations et sont partis à Calais pour cotoyer la vie des bénévoles et des réfugiés.

Un rappel à la période de l'Occupation
Simon aide en secret un réfugié kurde en le logeant chez lui, or aider des personnes en situation irrégulière est puni par la loi. L'histoire que peint Philippe Lioret pourrait très bien se passer pendant la période de l'Occupation, avec un homme qui cache chez lui un juif et se fait prendre. "Sauf que ça se passe aujourd'hui à deux cents kilomètre de Paris" soulève le réalisateur.
(source AlloCiné)

Un film très triste, trop triste !

Je ne pensais pas que la vie des clandestins était aussi difficile. Je savais que c'était dur mais je ne pensais pas à ce point.

Un passage m'a vraiment marqué, choqué le passage du camion, lorsque les clandestins se mettent un sac plastique sur le visage pour ne laisser aucune trace de CO2 . Je ne savais pas qu'ils étaient prêts à tout pour arriver à leur but , même prêts à mourir !!!!!!

Ce film m'a vraiment beaucoup touché.

Le fait que le film soit sous titré car beaucoup parlé en anglais, donne encore plus l'impression que tout cela est vrai. On a l'impression de vivre l'histoire.

J'ai adoré mais ce n'est pas un happy end !

Ce film est très important, il pose des questions à propos de notre pays et de notre responsabilité. Après avoir visionné le film, plusieurs associations ont organisé des débats.
Et j'ai entre autres appris l'existence d'une loi qui puni de 5ans de prison et de 30 000 euros d'amende quiconque aide un sans-papier. Vous avez sûrement entendu parler de l'histoire de cette dame qui rechargeait les tel d'immigré et qui s'est vue mettre en garde à vue!!! C'est une honte! La mère de Calais (UMP) à refusé l'invitation des associations lui demandant de voir le film. On laisse des hommes crevés sous nos yeux alors qu'un chien sur le bord de la route et la SPA est alertée dans l'heure! Ce film interroge sur notre action à nous devant notre passivité parce que ne rien faire c'est faire tout de même et accepter les choses! On voit aussi le problème de la délation et la violence policière digne des séries B américaines! Cette loi va à l'encontre même de la déclaration de droits de l'homme et du citoyen! Personnellement j'ai signé la pétition d'indignation en support papier,(mais qui est aussi m'a-t-on dit en ligne sur internet )même si mon âge risque de pesé faiblement...

Lara a écrit:

Ce film est très important, il pose des questions à propos de notre pays et de notre responsabilité. Après avoir visionné le film, plusieurs associations ont organisé des débats.
Et j'ai entre autres appris l'existence d'une loi qui puni de 5ans de prison et de 30 000 euros d'amende quiconque aide un sans-papier. Vous avez sûrement entendu parler de l'histoire de cette dame qui rechargeait les tel d'immigré et qui s'est vue mettre en garde à vue!!! C'est une honte! La mère de Calais (UMP) à refusé l'invitation des associations lui demandant de voir le film. On laisse des hommes crevés sous nos yeux alors qu'un chien sur le bord de la route et la SPA est alertée dans l'heure! Ce film interroge sur notre action à nous devant notre passivité parce que ne rien faire c'est faire tout de même et accepter les choses! On voit aussi le problème de la délation et la violence policière digne des séries B américaines! Cette loi va à l'encontre même de la déclaration de droits de l'homme et du citoyen! Personnellement j'ai signé la pétition d'indignation en support papier,(mais qui est aussi m'a-t-on dit en ligne sur internet )même si mon âge risque de pesé faiblement...

Mais non, Besson a dit ce matin, sur France Inter, que le délit de solidarité était un mythe !

Plus sérieusement, quand on est un peu impliqué dans le milieu asssociatif, il est quand même bien réel le mythe, trop réel.

Des témoignages à écouter ici dans l'émission Là-bas si j'y suis.

Mensonge mais bon Besson dirait que la terre est plate si Nikoko le lui ordonnait! Je suis allée écouter ton lien, et j'ai souri pcq hier j'ai regardé un peu arte et son émisson, très instructive. Et je suis décidée je vais aller voi une conférence de Zigler pas loin de chez moi!!
Ces témoignages de france inter me sont familiers j'ai entendu les mêmes racontés par les assoces. Je n'ai qu'une seule chose à dire j'ai honte de la France pays de je ne sais plus quoi....

J'ai beaucoup aimé Welcome qui pourtant utilise les mêmes artifices mélodramatiques que dans "Je vais bien ne t'en fais pas". La fin du film en particulier est excessivement dramatisée et artificielle.

Spoiler:

Reste un beau climat de profonde tristesse et une relation "père-fils" très juste, sobre et vraiment émouvante. Mais aussi, et c'est l'enjeu "prétexte" du film, une dimension presque documentaire assez passionnante bien que peut-être à la limite du manichéisme. La force du film me paraît plus émotionnelle que politique.

Marko a écrit:

La force du film me paraît plus émotionnelle que politique.

Peut-être est-il utile parfois, comme c'est le cas ici, de faire cheminer les consciences à partir de l'émotionnel vers le politique...
La situation de ces immigrants est dramatique!
Ce que disent les associations qui les aident n'est guère entendu et connu de la plupart de nos concitoyens.
S'engager à leur côté, les aider, ne serait-ce qu'à recharger un portable ou à leur faire faire quelques km dans une voiture, leur accorder un repas, une douche, ou un lit pour une nuit à la maison, c'est se mettre hors-la-loi!

Le film est efficace et très proche de ce qui se joue dans la réalité.
Ce film m'a profondément touchée.

Vincent Lindon,bouleversant de justesse, y est excellent. Le jeune acteur qui interprète Bilal l'est aussi.

Marko a écrit:

. La force du film me paraît plus émotionnelle que politique.

Je trouve que ce film nous interroge sur notre propre capacité à nous engager.
Je suis au courant, je râle en écoutant les infos, je me révolte intérieurement mais en réalité , qu'est- ce que je fais ? Pour l'instant, rien !!!!
Jusqu'où irai-je pour aider ?

Dans le film il y a l'engagement associatif, réfléchi mais surtout l'action spontanée dans laquelle Vincent Lindon fonce, certainement suite à la réflexion de son ex-femme...
Engagement qui va peu à peu se transformer en relation d'amitié et là, il est alors impossible de revenir en arrière.
Un film fort à la suite duquel on ne peut pas dire que l'on ne savait pas !

TOUTES NOS ENVIES



Inspiré du roman d'Emmanuel Carrère, D'autres vies que la mienne, le film n’en est pas moins très éloigné.
Très vite, donc, se dire que nous ne retrouverons pas le récit que nous avons aimé et se disposer à accueillir ce film de Philippe Lioret qui n’en a choisi qu’une partie car il a beaucoup d’atouts…Ses comédiens notamment, Vincent Lindon et Marie Gillain, mais aussi la lumineuse Amandine Dewasmes.


Claire (Marie Gillain), mariée et mère de deux jeunes enfants, est juge au Tribunal d'Instance de Lyon.
Son combat pour ne pas accabler les victimes de surendettement va prendre une urgence plus forte encore lorsqu’elle apprend qu’elle a une tumeur très grave au cerveau, un glioblastome.
Elle choisit d’épargner son mari et ses enfants en ne leur révélant rien. En même temps, elle s’en éloigne et semble pour eux d’une singulière froideur. Elle leur prépare cependant, en quelque sorte, (et de façon discutable !) un avenir…
Dans son combat de magistrat et dans sa lutte contre la maladie c’est un de ses collègues qui va l’épauler (Vincent Lindon, magnifique !). Amour, amitié, combat professionnel seulement ?...Il n’est plus temps de s’interroger sur la nature des sentiments, il est seulement temps de lutter et d’agir… de désirer, de vivre…

Bon, un peu déçue par le film. Frustrée pour l'aspect "surendettement" qui n'a pas été assez développé pour moi (on ne suit presque pas les personnes concernée). Pas tellement volontaire pour entendre une histoire de cancer (j'aborde le sujet en cours en ce moment, assez lourd).
Pas convainque par le jeu de Gillain, un peu plus par celui des personnages secondaires.
Quelques jolies scènes, mais globalement, je ne suis pas rentrée dedans. une semaine après, il ne m'en reste pas grand chose. C'est dommage.

Toutes nos envies

J'avais beaucoup aimé Welcome (surprise de ne pas l'avoir commenté ici par contre) un film qui dégageait une humanité troublante, avec un Vincent Lindon tout en émotion contenue, impeccable. Ici il l'est tout autant, dans ce rôle de juge un peu revenu qui par admiration (-amour-tendresse mais on est presque au delà) pour la belle Claire/Marie Gillain va se dépasser et retrouver sa pugnacité d'antan. Au contraire de Maryvonne j'ai trouvé l'aspect surendettement plutôt explicite, ce combat de dernière chance bien rendu et juste.

Pas trop de trémolos, à l'image des acteurs, il n'empêche que le sujet est lourd et qu'il faut être dans de bonnes dispositions pour suivre tout ça. L'hopital, la maladie, ce côté inéluctable qui m'a glacée aussi et c'est normal. Le genre de film où il vaut mieux rester un peu à distance de toutes façons, si on ne veut pas finir dépressif.

coline a écrit:

TOUTES NOS ENVIES



Inspiré du roman d'Emmanuel Carrère, D'autres vies que la mienne, le film n’en est pas moins très éloigné.
Très vite, donc, se dire que nous ne retrouverons pas le récit que nous avons aimé et se disposer à accueillir ce film de Philippe Lioret qui n’en a choisi qu’une partie car il a beaucoup d’atouts…Ses comédiens notamment, Vincent Lindon et Marie Gillain, mais aussi la lumineuse Amandine Dewasmes.

Oublier que Toutes nos envies est une adaptation, partielle, qui plus est, de D'autres vies que la mienne d'Emmanuel Carrère ? Non, pas entièrement, il n'y a pas trahison, la trame générale y est, le dosage n'est pas le même, c'est tout. Lioret en a tiré un film très personnel, qui est à mi-chemin de Je vais bien ne t'en fais pas et de Welcome. Avec, contrairement à ce dernier, un fonds social moins approfondi, qui laisse une plus grande place au mélodrame. Traité avec la pudeur et ce sens de l'émotion pure, tout proche du précipice du sentimentalisme que, comme toujours, le réalisateur réussit à esquiver. Et ce n'est pas un film sur le cancer mais sur la rencontre lumineuse de deux êtres, une amitié voisine de quelque chose de plus grand encore, renforcé par un double combat, contre l'injustice et contre la maladie. Mené à deux, pour trouver la volonté de garder espoir et l'énergie de ne pas abandonner. Toute la générosité du cinéma de Lioret, son absence de mièvrerie, aussi, est concentré en deux heures de film, moins abouti et engagé que Welcome mais justement d'autant plus poignant de par ses -petites- imperfections. Une oeuvre épidermique où l'on retrouve une Marie Gillain magnifique qui se hisse à la hauteur d'un Lindon égal à lui-même, c'est à dire d'une justesse totale. Avec des seconds rôles qui vibrent et donnent une âme supplémentaire. Toutes nos envies est investi de bout en bout. Un travail d'orfèvre, humaniste et à fleur de peau. Très beau.