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| Ana Maria Matute [Espagne] | |
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Auteur | Message |
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kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Ana Maria Matute [Espagne] Dim 5 Déc 2010 - 17:30 | |
| Ana María Matute, née à Barcelone le 26 juillet 1925, est une écrivaine espagnole. Elle est la deuxième de cinq enfants d’une famille de la petite bourgeoisie catalane, conservatrice et religieuse. Sa mère était hispanophone et son père un catalanophone, propriétaire d'une usine de parapluies. Une des voix les plus personnelles et isolées de la littérature espagnole, elle est née à Barcelone, où elle passe une enfance marquée par la Guerre Civile Espagnole, ce qui se reflétera dans son œuvre littéraire, centrée sur "les petits garçons étonnés" qui observent malgré eux et cherchent à comprendre la déraison qui les entoure. Elle commence une carrière littéraire précoce et prolifique avec Los Abel en 1948, finaliste du Prix Nadal. Bien qu’elle parle de la situation terrible des campesinos espagnols, elle n'est pas censurée parce qu’elle ne met pas en cause Franco. Après son divorce, on l’empêche de voir Juan Pablo, son fils, à cause de la législation espagnole de l'époque. Elle est le seul membre féminin actuel de la Real Academia Española dont elle occupe le siège K depuis 1996 et elle est la troisième femme à avoir reçu le Prix Cervantes (2010). source: wikipedia | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Ana Maria Matute [Espagne] Dim 5 Déc 2010 - 17:31 | |
| Le Temps - Citation :
- Présentation de l'éditeur
La première histoire de ce livre lui a donné son titre. Mais ce thème du temps qui s'écoule, on le retrouve, obsédant, dans tous les contes, violents et colorés, réunis ici. Qu'il s'agisse de deux enfants perdus à la recherche de leur vie, Pedro et Paulina, ou de Miguel Bruno, amené par sa mobilisation à s'interroger sur ses jeunes années, ou de la quête d'une femme - l'auteur peut-être ? - à travers une aventure de son enfance, ou de ce vieillard, don Julian, peu à peu détruit par le vieillissement, c'est toujours le vertige, tour à tour lumineux et angoissant, de la fuite des années. Telle est la chaîne sur laquelle l'auteur a tissé son œuvre. Quant aux soies employées, c'est surtout la variété et l'intensité fraîche de leurs coloris qui étonnent. Le récit, chez Ana Maria Matute, est plein d'inventions, d'inattendu. Ses notations sont violentes, ses contrastes subtils. A la fois nouvelles et longs poèmes, ces textes éclairent un monde très humain, un univers pétri de souffrance et de nostalgie. Dans la plupart des 13 nouvelles dans ce receuil, des enfants sont au centre des événements. Et c'est souvent un monde dur qui les attend. Souvent les enfants sont orphelins, ou un des deux parents manque. Ils sont pauvres et leurs destins est très peu enviable. Ils font face à une vie qu'ils n'ont pas choisie et dont ils ne comprennent pas les règles. Souvent ils n'ont personne, mêmes pas des amis, pour leur expliquer, donner du support. Si le temps qui s'écoule est un sujet qu'on retrouve chez Ana Maria Matute, alors dans ces nouvelles, c'est le temps de l'enfance qui est au milieu des histoires et ce temps, pour la plupart d'entre nous, entraîne des bons souvenirs ou au moins des impressions un peu nostalgiques qui donnent quand même des bons sentiments. Et bien, ce n'en est rien pour ces enfants, pour ces nouvelles. Une lecture qui ne peux pas enthousiasmer concernant leur contenu, mais d'une écriture et d'un talent qui fait plaisir à découvrir. Et en parlant "d'un bon début", voici la première phrase de la nouvelle La "Ronda"La venue au monde de Miguel Bruno coûta trois cent soixante pesetas d'honoraires pour le médecin de campagne, cinquante autres de frais spéciaux, trois repas supplémentaires et la vie de la mère. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Ana Maria Matute [Espagne] Ven 14 Jan 2011 - 19:41 | |
| Une nouveauté, Paradis inhabité - Monsieur l'Editeur a écrit:
- Nous sommes à Madrid, dans les années vingt. Adriana a six ans et vit dans une famille bourgeoise. Sensible et rêveuse, elle observe le monde des adultes, ces « Géants », et lui oppose avec opiniâtreté une licorne échappée de la trame d’un tapis, blanche, énigmatique et symbole de l’enfance qui s’enfuit. Afin de lutter contre l’angoisse qui la saisit à voir ses parents se déchirer, elle renforce ses liens avec sa tante Eduarda, féminine, indépendante et amoureuse de Michelmonamour. Et voici Adriana maintenant adolescente qui noue une amitié incandescente, sinon une passion, avec un de ses voisins, Gravila. Son univers volera en éclats lorsque la guerre civile incendiera l’Espagne. Roman d’une extrême subtilité, Paradis inhabité, évoque l’enfance à jamais enfui. Une fois de plus, Ana Maria Matute démontre qu’elle demeure un des écrivains majeurs de notre temps.
... et une réédition en poche, La Tour de guet : - Monsieur l'Editeur a écrit:
- Un grand fleuve traverse un pays sans nom sur lequel règne un roi que nul n'a jamais vu. C'est là que vit un enfant de dix ans fascinant de laideur. Fils d'un petit féodal inculte et brutal, cerné par la décadence, la misère et les bûchers, le gamin part, comme ses frères avant lui, chez un puissant baron, s'initier à la guerre. Sensualité, violence, magie, l'indicible l'entoure dans un monde de crasse et d'or mélangés. Qui de lui ou des autres est le plus inhumain ? Roman initiatique halluciné proche du conte et d'une splendeur dans faille, la Tour de Guet est une quête inoubliable en forme de chef d'œuvre.
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| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Ana Maria Matute [Espagne] Jeu 23 Fév 2012 - 22:19 | |
| Paradis inhabité Le récit d’une enfance. Encore un serait-t-on tenté de dire dans un premier mouvement. Mais il suffit que l’auteur ait un talent suffisant, pour émouvoir et surprendre, même si le sujet au départ ne paraît guerre orignal. Adri est la petite dernière d’une famille espagnole aisée (le père est avocat), et son enfance se passe avant la guerre civile espagnole. Enfance à la fois douloureuse et merveilleuse. Douloureuse, car Adri est une enfant pas vraiment désirée, elle se sent rejetée et brimée par ceux qu’elle appelle Les Géants, dont le monde n’est clairement pas le sien, qui lui se déroule dans une minuscule chambre près des quartiers des domestiques, et dans la cuisine pour l’essentiel. Merveilleuse car Adri a le don d’imaginer, de rêver, de peupler le monde de magie, d’intégrer les contes qu’elle lit au quotidien qu’elle vit. Rejeté par ses camarades à l’école, elle se lie d’une amitié passionnelle avec un voisin, le fils d’une ballerine russe, avec qui elle partage le domaine magique de l’imagination. Ana Maria Matute a vraiment réussi à merveille à traduire le monde magique d’Adri d’une façon incomparable, avec subtilité et légèreté, et nous restituer toute sa poésie douloureuse. Grâce sans doute à une écriture fluide, élégante, lyrique, très personnelle. Le livre est vraiment très beau et émouvant, et laisse une trace profonde chez le lecteur. Une très belle découverte pour moi, cela faisait longtemps qu’un livre ne m’avait pas touché d’une façon si directe. Et me donne une envie furieuse de lire d’autres livres de son auteur, ce qui risque de n’être pas si facile que ça. - Citation :
- A ma naissance, mes parents ne s’aimaient plus. Cristina, ma sœur aînée, était alors une peste, dont le seul regard m’accusait de quelque mystérieux crime de lèse-majesté, que je n’ai jamais pu élucider. Quant à mes frères, Jeronimo et Fabian, jumeaux boutonneux, ils se moquaient pas mal de moi. Aussi les premières années de ma vie furent-elles solitaires.
Un de mes plus anciens souvenirs remonte au soir où j’ai vu courir la licorne. Avec une stupéfiante netteté, je la vis s’élancer hors de son cadre, puis réapparaître et reprendre sa place, belle, nivéenne, énigmatique.
Je n'ai jamais su pour quelle raison elle avait tenté de s'échapper. Longtemps cela m'intrigua et me fit même peur. Je ne devais pas avoir plus de quatre ou cinq ans, mais ce souvenir tient une place importante parmi les premiers de ma vie. Parfois, les souvenirs ressemblent à des bibelots : en apparence inutiles, nous y tenons sans trop savoir pourquoi et ne parvenons pas à nous en défaire. A la longue, ils s'entassent au fond de ce tiroir que nous évitons d'ouvrir, par crainte d'une trouvaille indésirable.
C'est vers cette époque où je vis la licorne s'élancer de son cadre que je commençai à me rendre compte que j'étais née à contretemps. J'en eus la certitude lors de mes écoutes prolongées sous la table à repasser. J'avais établi mes quartiers près de la cuisine et de l'ancienne salle de jeux reconvertie en salle d'étude, sous prétexte que Jeronimo et Fabian y étudiaient et que, semble-il, on ne jouait plus dans cette famille. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Ana Maria Matute [Espagne] Ven 24 Fév 2012 - 7:33 | |
| - Arabella a écrit:
- Et me donne une envie furieuse de lire d’autres livres de son auteur, ce qui risque de n’être pas si facile que ça.
Les Brûlures du matin, La trappe, Marionnettes, Le Pays de l'ardoise, Le Temps, Plaignez les loups, etc. sont tous disponibles... généralement en un exemplaire à la Réserve centrale de la Mairie de Paris. En attendant une réédition au prix fort (habitude chez Stock, par exemple). | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Ana Maria Matute [Espagne] Ven 24 Fév 2012 - 9:34 | |
| La plupart des livres sont en épuisés, certains exemplaires étant en effet trouvables dans de rares bibliothèques. Mais c'est en général comme ça quand j'ai envie de lire un auteur. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Ana Maria Matute [Espagne] Ven 24 Fév 2012 - 19:34 | |
| - Arabella a écrit:
- La plupart des livres sont en épuisés, certains exemplaires étant en effet trouvables dans de rares bibliothèques. Mais c'est en général comme ça quand j'ai envie de lire un auteur.
Oui, mais Parfum étant prescripteur de tendance, nul doute que de multiples rééditions vont arriver, que les éditeurs vont se battre pour la publier ! | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Ana Maria Matute [Espagne] Ven 24 Fév 2012 - 19:57 | |
| A mon avis, pour avoir quelques rééditions, le plus efficace serait un décès. Et ce n'est pas à souhaiter. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Ana Maria Matute [Espagne] Jeu 12 Avr 2012 - 15:49 | |
| La tour de guet Nous sommes dans un pays indéterminé, à un moment indéterminé du Moyen-Age. Le héros est le plus jeune fils d'un petit seigneur miteux et vieillissant. Il survit tant bien que mal, se forme un peu, et part rejoindre ses frères au château du comte Mohl, le seigneur à qui son père a juré allégeance. Il y est distingué, par le seigneur et sa dame, un étrange et malsain couple, qui fascine notre jeune personnage. Il suit une formation pour pouvoir devenir chevalier un jour. On retrouve dans ce livre la très belle écriture d'Ana Maria Matute, mais c'est à mon avis le seul intérêt du livre, qui m'a paru brumeux, confus, sans doute plein d'allégories de symboles, de sens cachés, mais à un point que je n'ai pas l'impression d'y avoir compris grand chose. Cela manque de solidité, d'une trame, d'un peu de réalisme, les personnages sont terriblement évanescents et irréels, ils ne sont pas de vraies personnes mais sans doute des symboles et des métaphores (mais de quoi ?). Je me sentais de plus en plus perdue et insatisfaite tout au long de ma lecture. Je préfère infiniment Ana Maria Matute quand elle parle du monde qu'elle connaît et dans lequel elle a vécu, que dans ce monde de nulle part. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Ana Maria Matute [Espagne] Jeu 12 Avr 2012 - 19:42 | |
| - Arabella a écrit:
- Je me sentais de plus en plus perdue et insatisfaite tout au long de ma lecture. Je préfère infiniment Ana Maria Matute quand elle parle du monde qu'elle connaît et dans lequel elle a vécu, que dans ce monde de nulle part.
Heureusement que je n'ai pas commencé par celui-ci, alors ! | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Ana Maria Matute [Espagne] Jeu 12 Avr 2012 - 20:22 | |
| Au moins ma mauvaise expérience va servir à quelqu'un. Et cela ne me décourage pas à poursuivre la lecture de cet auteur. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Ana Maria Matute [Espagne] Jeu 12 Avr 2012 - 21:11 | |
| - Arabella a écrit:
- Au moins ma mauvaise expérience va servir à quelqu'un. Et cela ne me décourage pas à poursuivre la lecture de cet auteur.
Je l'avais feuilleté, il était en poche et pas Paradis inhabité, mais en le parcourant, je n'avais pas senti que le livre avait envie que je l'achète... Merci d'avoir servi de cobaye ! | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Ana Maria Matute [Espagne] Jeu 12 Avr 2012 - 21:20 | |
| Heureusement, je ne l'avais pas acheté, mais emprunté. | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Ana Maria Matute [Espagne] Sam 27 Oct 2012 - 18:16 | |
| Paradis Inhabité Ana Maria Matute
On aura jamais fini d’explorer l’enfance et de la raconter et c’est ce que fait Ana Maria Matute avec beaucoup de grâce, de fraîcheur et de force.
Ici c’est Adriana qui raconte, la quatrième et dernière d’une fratrie qui naît alors que ses parents ne s’aiment déjà plus. Difficile de grandir sans amour au pays des Géants (c’est ainsi qu’elle appelle les adultes). Son père ne vit quasi plus à la maison et sa mère est occupée Dieu sait où à faire Dieu sait quoi, la laissant aux mains de tantes et de servantes qui heureusement sont affectueuses.
C’est ainsi que vit Adri, cachée sous une table ou derrière un panier de linge à l’office, jusqu’au jour où elle rencontre Gavrila, un garçon beau comme un ange. C’est le fils d’une voisine et ballerine russe, elle aussi fort occupée ailleurs. Les deux enfants se confient l’un à l’autre à travers un théâtre de marionnettes avec la complicité bienveillante de Téo le majordome aux doigts de fée qui s’occupe de Gavri. Ils survivent ainsi à l’indifférence et à l’étroitesse d’esprit des adultes grâce aux mondes qu’ils construisent et reconstruisent sans fin et à la beauté qu’ils inventent dans leurs jeux.
Un livre formidablement bien écrit qui raconte l’enfance sans complaisance ni mièvrerie sur un fond lointain de guerre civile espagnole. Il demeure toujours dans une sorte de tristesse légère même aux moments les plus graves ou les plus violents. Ana Maria Mature semble être un grand écrivain, malheureusement, peu de livres sont traduits et encore édités.
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| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Ana Maria Matute [Espagne] Sam 27 Oct 2012 - 19:30 | |
| Merci pour ton commentaire Domreader, c'est un livre qui m'a marquée. Je compte lire sa trilogie, que j'ai pu trouver grâce à Price Minister, car autrement épuisée. Elle semble être considérée comme un auteur important en Espagne, j'ai du mal à m'expliquer son peu de présence en France. | |
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| | | | Ana Maria Matute [Espagne] | |
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