Xavier Mauméjean

Xavier Mauméjean – car je suis Légion

En –600 à Babylone, les choses se passe mal. Sarban est un accusateur. Etre un accusateur à Babylonne c’est un peu comme être le Judge Dredd à New-York en 2060, la loi c’est eux. C’est à dire qu’il sont à la fois juge et applicateur de la loi.
Quand à la loi, et bien il s’agit du code d’Hammurabi (en gros, ça ressemble à la loi du Talion, mais en un peu plus souple quand même). Et les choses se corsent lorsque le roi-dieu décide d’aller faire une sieste, laissant la porte ouverte à la « déesse du chaos » et abolissant au passage le temps. Et de manière plus matérialiste, cela signifie la fin de la loi jusqu’à son retour. Sauf que Sarban, malgré ça, est bien décidé à régler une histoire de meurtre qui peut bien être liée à l’arrivée du chaos !

Alors la fantasy (pour autant que ce soit de la fantasy, cela peut être aussi bien être considéré comme "roman historique/mythologique") c’est pas forcément bien. Gandalf, Conan, bof à la fin. Mais la fantasy babylonienne ça a quand même du cachet d'originalité. D’autant que certains lui ont donnée une mauvaise réputation, sans viser personne, la tour de Babel, demeure des dieux babylonien, est souvent peu apprécié par certains livres. Donc c’est avec un certain plaisir que l’on fait plus ample connaissance avec la culture babylonienne (On à même un lexique Babylano-français.) tout en suivant une enquête policière, elle-même pris dans la tourmente de conflits cosmogoniques.

A coté de ça on a quand même pas mal de code de la fantasy, ça tranche, le sang gicle et les bras tombent. Avec Sarban, qui fait pas dans la demi-mesure niveau héros juge-bourrin, la comparaison avec le juge Dredd est finalement plutôt justifié. Mais au moins c’est vivant.

J'avais noté ce titre, je ne sais plus où, je me laisserais peut être tenté, en fait ce qui m'a interessé, c'est que cela se passe à Babylone, mais bon je risque d'avoir le reflexe de vouloir reperer l'erreur historique et donc forcement d'être très agacée

Tu as l'oeil !

Je suis nul en culture babylonienne/Mésopotamienne, alors j'aurais été bien incapable de repérer la moindre erreur. Cela dit, j'ai fréquemment consulter Wikipédia pour vérifier divers point sans vraiment remarquer d'erreur. Mais bon, Wikipédia ça vaut ce que ça vaut, sans compter qu'une large part du livre est largement fictive...

Car je suis Légion

Un romas de fantasy se passant à Babylone ne pouvait que tenter une passionnée d'histoire mésopatamienne comme moi. Je me suis donc lancée dans cette lecture, en espérant que le livre ne sera pas trop inexacte sur le plan historique.

Et il ne l'a pas été, de nombreux éléments de culture et civilisation sont rendu assez précisement, sauf bien sûr cette histoire d'accusateurs, à ma connaissance une telle institurion n'existait pas. De même ces références permanentes au code d'Hammurabi, comme un texte connu par coeur, et respecté unaniment sont plus que douteuses, puisque ce fameux code date de -1700 et quelque et que l'action est sensée se passer en -585 et -565, un code qui s'appliquerait de façon immuable pendant plus de 1000 ans ? d'autant plus que d'autres recueils de lois plus récents ont été retrouvés, qui n'ont pas la rénomée du fameux code, mais qui existent. Et franchement personne ne sait ce que c'était vraiment, en tous les cas pas un code dans le sens moderne, peut être un recueil de jurisprudence, j'ai aussi lu qu'il pouvait s'agir d'un texte de pure propagande, enfin bref c'est confus.

Mais pour en revenir au roman, c'est un thriller plutôt bien fait, avec des personnages relativement fouillés, une action dynamique qui ne faiblit pas jusqu'à la fin, très spectaculaire. Une lecture franchemet pas désagréable, sinon complètement inoubliable.

HILBERT HÔTEL _2009 histoire courte écrite pour le recueil Retour sur l'horizon
Le Hilbert Hôtel est infini, comme les nombres. La dichotomie sied parfaitement : les pairs et les impairs sont comme les protagonistes de cette société : ceux / celles qui servent, et ceux / celles qui se font servir. Il n’y a pas de tierce personne, pas de gouvernement. Tout s’équilibre sur le service. Il n’y a pas d’amour, et l’Hôtel gère tout, jusqu’au mariage de ses employés. Le seul espoir est d’avoir gravi des échelons, et s’être hissé plus haut que ses parents, symbolisé par les « clés d’or ».
C’est triste et affligeant, et nous montre une facette anti-utopique du capitalisme sans âme.