Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 David Cronenberg

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Sahkti
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MessageSujet: David Cronenberg   David Cronenberg EmptyLun 26 Nov 2007 - 17:53

David Cronenberg 20070910
Citation :
David Cronenberg est un réalisateur canadien, né le 15 mars 1943 à Toronto (Canada). Ses genres de prédilection sont l'horreur et la science-fiction.
Étudiant en littérature à l'Université de Toronto, il décidera pourtant de se tourner vers le 7e art. Il évolue dans la scène artistique underground de Toronto, influencé par la vogue du cinéma expérimental new-yorkais.
Ses thèmes de prédilection sont : la sexualité, le corps comme terrain d'expérimentation, la médecine et la psychanalyse.

Citation :
Filmographie/Index (Cliquez sur les chiffres pour accéder directement aux pages)


Courts-métrages
1966 : Transfer
1967 : From the Drain
2000 : Camera (TV)
2007 : Chacun son cinéma – (segment At the Suicide of the Last Jew in the World in the Last Cinema in the World)
Longs-métrages
1969 : Stereo
1970 : Crimes of the Future Page 2
1975 : Frissons (Shivers ou The Parasite Murder) Page 3
1977 : Rage (Rabid)
1979 : Fast Company
1979 : Chromosome 3 (The Brood) Page 1
1981 : Scanners Pages 1, 2
1982 : Vidéodrome (Videodrome) Page 1
1983 : Dead Zone (The Dead Zone) Page 1
1986 : La Mouche (The Fly) Pages 1, 2
1988 : Faux-semblants (Dead Ringers) Page 1
1991 : Le Festin nu (Naked Lunch) Page 1
1993 : M. Butterfly
1996 : Crash Pages 1, 9
1999 : eXistenZ
2002 : Spider Page 1
2005 : A History of Violence Page 2
2007 : Les Promesses de l'ombre (Eastern Promises) Page 1
2011 : A Dangerous Method Pages 3, 4, 5, 6, 7
2012 : Cosmopolis Page 7 à 9

Intermèdes pour la télévision canadienne
1971 : Tourettes
1971 : Letter from Michelangelo
1971 : Jim Ritchie Sculptor
1972 : Don Valley
1972 : Fort York
1972 : Lakeshore
1972 : Winter Garden
1972 : Scarboroughs Bluffs
1972 : In the Dirt
Séries télévisées
1972 : Program X, épisode Secret Weapons
1975 : Peep Show, épisode The Victim
1975 : Peep Show, épisode The Lie Chair
1976 : Teleplay, épisode The Italian Machine
1990 : Scales of Justice, épisode Regina Versus Horvath
1990 : Scales of Justice, épisode Regina Versus Logan
1992 : Maniac Mansion, épisode Idella's Breakdown

Citation :
mise à jour le 17/02/2013 à la page 9



David Cronenberg Epr10

Réalisateur: David Cronenberg
Acteurs principaux: Viggo Mortensen, Naomi Watts, Vincent Cassel, Armin Mueller-Stahl.
Date de sortie en Europe: novembre 2007

Le site du film: http://www.focusfeatures.com/easternpromises/

Résumé: Une très jeune femme décède dans un hôpital quelques secondes avant de mettre au monde une petite fille. Anna (Naomi Watts) est la sage-femme qui s'est occupée d'elle, elle a récupéré dans son sac un journal intime écrit en russe qu'elle fait traduire, avant de comprendre, trop tard, qu'elle a affaire à un groupuscule mafieux russe extrêmement dangereux et violent. Les menaces ne tardent pas à voir le jour.

Mon impression: J'ai aimé ce film, mais je dois tout de même dire qu'il m'a laissé une impression mitigée par moments. Notamment face à cette débauche de violence, que Cronenberg emploie certainement dans un but de caricature de certains films du genre (la bagarre dans les bains publics est un morceau d'anthologie, certes, mais trop, c'est trop... sauf qu'on y voit les fesses du beau Viggo, hé hé!). La fin en happy end me laisse aussi partagée, je la trouve complètement superflue.
A part ces bémols, c'est une intrigue bien ficelée et un film esthétiquement réussi avec de bons acteurs. Mention spéciale à Vincent Cassel, véritablement excellent dans ce rôle de mafieux homosexuel et alcoolique, et à Viggo Mortensen, impertubable et parfait dans ce rôle ambigü qui est le sien.
Bref, un film à aller voir, c'est bien fichu.


Dernière édition par Bédoulène le Dim 17 Fév 2013 - 16:47, édité 10 fois (Raison : Ajout d'une bio+filmo+photo)
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MessageSujet: Re: David Cronenberg   David Cronenberg EmptyLun 26 Nov 2007 - 19:06

On retrouve bien le Cronenberg "médical" (celui de Scanners, notamment ; il a un temps étudié la médecine, ou quelque chose approchant, et est resté fasciné par tout ce qui est biologique : glandes, humeurs, trucs qui dégoulinent et qui palpitent...) dans la scène du prématuré, le tout petit bout d'humain qui vit avec sur la bouche et le nez une sorte de minuscule ventouse à respirer, si je puis dire...
Sur grand écran, c'est assez scotchant.

Ensuite, c'est plus le Cronenberg de A History of Violence... Vincent Cassel est vraiment excellent, quand on pense à son interprétation de L'élève, par exemple, on se dit qu'il peut vraiment tout jouer de manière crédible.

Concernant la fin, c'est vrai que bon... mais (source : le trivia de imdb) le script original était différent.
Je ne sais pas pourquoi il l'a changé ; sans doute en a-t-il ressenti la "nécessité" ? (c'est un peu ce qu'il disait dans une interview, il change des choses au fur et à mesure, il ne reste pas esclave de son scénario).

Dans la salle de cinéma (c'était un tranquille samedi matin), on entendait des "ahh"... de douleurs/compassion de la part de certains spectateurs, pendant la scène des bains publics.
C'est dire si elle était réussie ! innocent
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MessageSujet: Re: David Cronenberg   David Cronenberg EmptyLun 26 Nov 2007 - 19:09

eXPie a écrit:
on entendait des "ahh"... de douleurs/compassion de la part de certains spectateurs, pendant la scène des bains publics.
C'est dire si elle était réussie ! innocent
Ha ben... pareil dans la salle où j'étais :-) (j'avoue m'être un peu caché les yeux, hum...)
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MessageSujet: Re: David Cronenberg   David Cronenberg EmptyLun 26 Nov 2007 - 21:51

David Cronenberg était un maître. Je dis bien était. Parce qu'avant history of violence, il parvenait à mettre en image ses obsessions : le corps, la manipulation de l'esprit, l'angoisse, la mort.
Faudra que je prenne le temps de revoir eXistenZ, Videodrome ou Scanner. En attendant je vous ai retrouvé un petit com sur Chromosome 3 : un film qui fait flipper comme c'est pas possible :

CHROMOSOME 3

David Cronenberg est un réalisateur singulier, qui a su utiliser les progrès technologiques de notre civilisation pour construire des histoires où l'horreur et le fantastique se mélangent à la psychologie des personnages.

Le pouvoir de l'esprit sur le corps est le thème principal de Chromosome 3.
Nola Carveth est la patiente d'un célèbre psychiatre, Raglan, qui a mis au point une méthode thérapeutique aussi originale qu'étrange: la psychoprotoplasmie. Les angoisses et autres névroses des malades se manifestent par des protubérances dermiques, leur permettant en contrepartie de soulager leur esprit torturé. Des soupçons pèseront sur l'efficacité de cette thérapie, lorsque le mari de Nola découvrira sur le corps de leur enfant de multiples ecchymoses. Existerait- il un lien avec les expériences du docteur Raglan ?

Cronenberg s'est inspiré pour Chromosome 3 de son histoire personnel.
Au milieu des années 70, sa femme avait rejoint une secte anti-psychiatrie. Le réalisateur a du se battre pour récupérer ses enfants. On comprend mieux pourquoi tout au long du film, la relation de rupture entre Nola et son mari est mise en avant au détriment du suspens, allant même jusqu'à créer certaines longueurs.

Certaines scènes sont cultes, de par leur violence et les tabous soulevés. De plus, même si le film date de 1979, la réalisation est très moderne. Seuls les vêtements des acteurs donnent une teinte un peu kitch à l'image.


----------------

Il parait que History of Violence et Les promesses de l'ombre sont des films de commande, ce qui explique certainement que les scénarios sont bien loin des thèmes obsessionnels abordés par Cronenberg par le passé.
Normalement je vais voir les promesses demain. Je vous dirai ce que j'en pense
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MessageSujet: Re: David Cronenberg   David Cronenberg EmptyMar 27 Nov 2007 - 0:10

Oui, c'est vrai, ses films plus anciens étaient nettement plus dérangeants, beaucoup plus "bruts"...

Peut-être qu'avec l'âge, les réalisateurs s'assagissent, Cronenberg, Lynch, Tim Burton, Jim Jarmusch... Wong Kar-Wai (Chungking Express !).
Ceux dont le cinéma repose sur ce qui dérange, la transgression, perdent alors pas mal, l'élan cinématographique est remplacé par la pensée (je deviens pédant, là 🐰 ). Du côté littérature, c'est la même chose pour Mario Vargas Llosa : avant il avait des choses à dires, maintenant il n'a plus que des histoires à raconter.

Mais bon, si on veut être positif et dire du bien (les journalistes, par exemple), on parlera d'épure Wink
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MessageSujet: Re: David Cronenberg   David Cronenberg EmptyVen 30 Nov 2007 - 0:11

ça y est, j'ai vu Les promesses de l'ombre. Que dire, je crois que je l'ai préféré à History of violence, quoique je ne suis pas sûre.

très très bien filmé, ambiance film noir années 30-40.
Un jeu d'acteur époustouflant je trouve (surtout pour les russes, parce que la Naomie Watts, elle me laisse un peu de marbre).
Une histoire correctement ficelée, même si on peut en deviner certains mystères avant que ceux ci ne soient dévoilés.

On m'avait dit que les trois scènes de violence étaient gratuites et tombaient un peu comme un cheveu dans la soupe. je n'ai pas trouvé. Pour moi elles ont leur place, et une importance capitale dans ce film où justement la violence ne pèse pas, où elle explose sans prévenir.

Maintenant, je pense que ce film ne me laissera pas tellement de souvenirs, tout comme history of violence. Quelques plans, une ambiance. et voilà.

Enfin, un bon moment tout de même.
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MessageSujet: David Cronenberg   David Cronenberg EmptySam 7 Juin 2008 - 13:17

David Cronenberg

David Cronenberg, réalisateur canadien, ne cesse de répéter en interview que, curieusement, ses films ne lui ressemblent pas, du moins à première vue. En effet, il paraîtrait que notre homme est une crème, quelqu'un de doux, de posé, de civilisé, d'aimable, une crème vous dis-je !
Et pourtant, cet homme ne cesse, depuis une trentaine d'années, de réaliser des films malsains, dérangeants, névrotiques.
Un cinéma viscéral, où d'ailleurs il est beaucoup question du corps et de ses rapports à l'esprit. Ce qui nous a valu des images de corps éclatés (Scanners), de foetus sanguinolents (Chromosome 3), de corps tombant en morceaux (La mouche), de machine à écrire organique (Le festin nu), de sado-masochisme (Vidéodrome et Crash), de chirurgie et de jemellité (Faux-semblants), bref d'une succession de thèmes et d'images violentes et sanglantes.
Mais il ne faudrait pas confondre Cronenberg avec d'autres réalisateurs officiant dans le film d'horreur au premier degré car chez lui, cette fascination pour l'organique atteint une dimension plus philosophique, voir spirituelle. Si nombre de ses personnages subissent des altérations - voir des métamorphoses - au plus profond de leur chairs, leur conscience en est tout autant malmenée, sinon davantage.

Cronenberg est sans doute le cinéaste qui a été le plus loin dans cette exploration des liens unissant le corps et l'esprit, que notre culture occidentale a longtemps cherché à séparer alors qu'ils sont inextricablement mêlés, pour le meilleur et pour le pire.
Cette thématique était particulièrement évidente jusqu'aux années 90. Ces dernières années, Cronenberg semble davantage intéressé par le thème de la violence mais sa démarche reste la même. Du reste, dans son dernier film, "Les promesses de l'ombre", on retrouve à nouveau - outre le problème de la violence - cette obsession corporelle par le biais des tatouages arborés par les membres de cette mafia russe qui ont une signification et une importance de premier plan dans leur mode de vie et de pensée.

Réalisateur fascinant autant que dérangeant, adulé et décrié, il a su proposer en tout cas une oeuvre cinématographique originale, à la frontière de l'horreur et du fantastique mais en se libérant de leurs codes pour les subvertir à sa propre vision.


Chromosome 3 (1979)
Un de ses premiers films, qui aborde déjà le thème du rapport étroit entre corps et esprit au travers d'une série B horrifique où il est question d'une femme fascinée par un psychiatre-gourou qui se livre à de curieuses exprériences sur le psychisme humain. La femme se mettra à enfanter d'effrayants rejetons psychopathes. J'en garde un souvenir assez flou mais une scène reste gravée dans ma mémoire, celle où la femme présente un de ses bébés sanguinolents à son ancien petit ami cherchant à la sortir des griffes du gourou. Ceux qui ont vu le film savent sûrement de quoi je parle.

Scanners (1980)
Un film qui reste assez mineur dans sa filmographie mais n'en est pas moins divertissant. Surfant sur la vague du paranormal qui était apparmement à la mode dans le cinéma fantastique des 80's, Scanners raconte l'histoire de personnes aux pouvoirs psychiques si puissants qu'ils sont capables de faire exploser le corps des gens. Bien entendu, le gouvernement (les services secrets) vont se mettre à s'intéresser à ses facultés qu'ils espèrent bien pouvoir exploiter. Quitte à en perdre la tête, au sens propre !
Je dois dire qu'à part les susdites scènes explosives, j'ai du mal à me rappeler l'intrigue dans ses détails. Encore un film à redécouvrir mais je ne crois pas me tromper en affirmant qu'il s'agit tout de même d'une série B commerciale.

Vidéodrome (1982)
Sans doute son premier chef-d'oeuvre. Un film extrême auquel le public de l'époque n'était pas préparé. Il y est question d'une chaîne de télé clandestine montrant des snuff-movies et de l'impact que les programmes finissent par avoir sur ses téléspectateurs, non seulement dans leur esprit mais aussi dans leurs chairs (le personnage joué par James Woods l'apprendra à ses dépens). Là aussi, je n'ai plus revu le film depuis des années mais je me souviens d'un scénario tortueux - parfois même un peu hermétique - et de scènes "oniriques/horrifiques" gratinées (une télévision qui explose dans un déluge de tripes, un cassette VHS à l'apparence organique,...).
Mais le film montre surtout le rapport du spectateur avec la télévision et le voyeurisme, jusqu'à faire littéralement corps avec celle-ci.

Dead Zone (1983)
Une des meilleures adaptations d'un roman de Stephen King et à nouveau un classique du genre. Un film que j'aime beaucoup.
Nous faisons connaissance avec un personnage de martyr appelé Johnny Smith, qu'un accident de voiture à (presque) tout pris : la femme qu'il aime, dix ans de sa vie, sa mère, son avenir... pour lui léguer un cadeau empoisonné : la faculté de précognition.
Voilà encore un personnage atteint dans son esprit (le coma, le pouvoir) comme dans son corps (Johnny devra se déplacer avec une canne). Mais l'histoire de Johnny est, comme celle de Seth Brundle dans La mouche, une véritable tragédie. L'homme se voit écarter de la société par un don qui l'handicape davantage qu'il ne le sert, condamné à jouer les Cassandre jusqu'à ce qu'il en vienne à se sacrifier pour éviter une guerre atomique.
Christopher Walken est particulièrement émouvant dans le rôle de cet héros malgré lui qui ne demandait qu'une chose : avoir une vie normale.
La vision de cet homme au manteau noir, tel un oiseau blessé de mauvais augure, claudiquant dans la neige vers son destin, est une image d'une tristesse et d'un lyrisme que l'on n'oublie pas.

La mouche (1986)
Un classique du fantastique qu'il n'est plus besoin de présenter et qui reste toujours le plus grand succès public de Cronenberg. Un film effrayant qui remplit parfaitement son programme mais aussi la description clinique d'un martyr (à nouveau) et une plongée dans le psychisme d'un homme victime d'une immonde métamorphose. La grande qualité de ce film est son parfait dosage qui voit Seth Brundle passer par divers stades, d'abord positifs (force décuplée, énergie, libido exacerbée, perte des inhibitions) puis négatifs (colère, violence, délabrement physique). Un film qui ne vieillit pas.

Faux-semblants (1988)
Pour moi, LE chef-d'oeuvre de Cronenberg ! Si on peut parfois reprocher au réalisateur une certaine tendance à l'outrance gratuite, à la bizarrerie à tous crins, aucune scène de Faux-semblants n'est gratuite. Les critiques appelleraient sans doute ça "le film de la maturité". Un scénario au potentiel fascinant et pleinement exploité, le sujet toujours troublant de la jemmelité et ses implications psychologiques, un Jeremy Irons parfait dans le double rôle des frères Mantle, aux caractères si différents (Beverly, introverti et émotif et Elliot, extraverti et froid), des images frappantes (les tenues rouges de chirurgiens, des instruments chirurgicaux aberrants qui ressemblent davantage à des instruments de torture, les deux frères côte à côte à la table d'un restaurant, leur mort).
A nouveau, Cronenberg exploite le thème de la fusion des esprits et des corps, ici par le rapport complémentaire des deux frères qui ne forment au fond qu'une seule entité, à tel point que l'un ne pourra survivre à l'autre.
Beau et profond.

Le festin nu (1991)
Fausse adaptation du livre de Burrough puisque, contrairement au bouquin sans queue ni tête de William, un film se doit bien de raconter quelque chose qui ressemble un peu à une histoire. Celle-ci n'en reste pas moins impossible à raconter, si ce n'est par une suite d'éléments mis bout à bout : Peter Weller - drogue - Interzone - machine à écrire insectoïde - Muggwumps - espion ? - Roy Scheider en femme au cigare (??)
Voilà à peu près ce qui me reste en mémoire, une sorte de bouillie visuelle sans continuité.
Etrange, vous avez dit étrange ? Oui et plutôt vain.

Crash (1996)
A la fois oeuvre dédiée à l'icône du XXiè siècle (l'automobile) et son pouvoir sexuel, et métaphore de la société technologique où l'homme en viendrait à fusionner avec la machine dans un rapport sado-masochiste, Crash possédait sur le papier un potentiel pas vraiment exploité à l'écran. Pourtant, Cronenberg semblait le choix idéal pour adapter le roman de Ballard tant les préoccupations du réalisateur rejoignent celles du livre.
Mais le film est au final moins subversif qu'on pouvait l'espérer, voir un peu ridicule. James Spader et Deborah Unger se tamponnent un peu les pare-chocs, on fait des galipettes sur le siège avant, mais tout ça manque d'audace et de fond. Trop lisse, trop aseptisé, trop gentil. On est tout de même loin de Vidéodrome.

Spider (2002)
Un film qui se distingue des autres oeuvres de Cronenberg par son austérité, à la limite de l'autisme et très avare de dialogues. Délaissant les scènes chocs, le réalisateur se penche exclusivement sur le monde mental d'un schizophrène qui reste hanté par un souvenir d'enfance tragique : le meurtre de sa mère par son propre père. De retour sur les lieux, l'homme replonge dans ce passé traumatique et mène une sorte d'enquête intime qui le mènera à une révélation surprenante, montrant qu'entre la réalité de l'événement et sa mémorisation, il peut y avoir un grand décalage. On entre difficilement dans ce film, à cause de sa lenteur, d'une impression d'opacité renforcée encore par une photographie et des décors sombres. Mais il possède un pouvoir de fascination indéniable, quasi hypnotique. De plus, Ralph Fiennes est convaincant dans ce rôle d'introverti s'exprimant plus par ses gestes et ses regards que par la parole et que la volonté d'extirper la vérité des errements de son cerveau malade rend émouvant malgré sa froideur.

Les promesses de l'ombre (2007)
Il aura fallu attendre quelques années pour que Cronenberg retrouve la puissance de certains de ses classiques (Faux-semblants, La mouche) et une émotion (Dead Zone) qui avait quitté ses dernières productions.
Après l'hermétisme du Festin Nu, la SF fauchée d'Exzistence et un History of Violence où il était plus question de violence que d'histoire, Les promesse de l'ombre est une belle réussite. Bénéficiant d'un scénario solide, consistant, d'acteurs au top (un étonnant Viggo Mortensen dont le personnage au physique gravé dans le marbre mais au psychisme plus torturé crève l'écran), le film nous entraîne dans un monde souterrain aux relents d'égoûts. Du parrain d'une mafia russe à l'apparence faussement bonhomme sous lequel transparaît une ignoble brute au fils de celui-ci, jouisseur et exploiteur sans scrupules proche de la psychopathie (Vincent Cassel), on trouve cette jeune sage-femme (Naomi Watts) détentrice d'un bien triste secret pour lequel elle risque sa vie et cet homme de main (Viggo, donc) attaché à sa loyauté envers le clan mais pas au point de sacrifier son humanité, contrairement aux autres.
Décrivant un monde sans espoir, où les plus forts exploitent les plus faibles quand ils ne les tue pas, le film est d'une noirceur d'encre au réalisme auquel Cronenberg n'avait pas habitué dans ses films plus "fantastiques".

PS : je me rends compte que mon texte est encore bien long. Merci pour votre patience.


Dernière édition par K le Sam 7 Juin 2008 - 13:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: David Cronenberg   David Cronenberg EmptySam 7 Juin 2008 - 13:23

ben si, un fil existait déjà... suffisait de regarder la liste des cinéastes chroniqués innocent

en tout cas, c'est très interessant tout ce que tu dis sur les films. et je suis d'accord avec toi les 3/4 du temps (sur le raté monumental de CRASH - l'aseptique history of violence - les troublants et marquants films des débuts - l'opaque Spider (je crois que je me suis endormie devant d'ailleurs)... Il va falloir que je vois Faux Semblants.. c'est un des rare que je n'ai jamais vu)
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MessageSujet: Re: David Cronenberg   David Cronenberg EmptySam 7 Juin 2008 - 13:31

Bon sang mais j'ai vérifié la liste avant de poster, pourtant humeur
J'ai donc supprimé la première phrase du texte.
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MessageSujet: Re: David Cronenberg   David Cronenberg EmptySam 7 Juin 2008 - 13:33

K a écrit:
Bon sang mais j'ai vérifié la liste avant de poster, pourtant humeur
J'ai donc supprimé la première phrase du texte.

ben à C = y'a david Cronenberg hein... sourire
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MessageSujet: La mouche   David Cronenberg EmptyLun 23 Mar 2009 - 14:06

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La mouche

Brundle, biologiste, cherche à inventer une machine pour se téléporter, mais lorsqu'il tente l'expérience sur lui-même, une mouche se glisse avec lui dans la machine, et leurs adn fusionnent.
Brundle va se transformer petit à petit en mouche.

Les transformations de Brundle sont époustouflantes, écœurantes, l'acteur a un jeu hyper flippant, l'ambiance est oppressante, paranoïaque.

Le pus coule des doigts et les oreilles tombent, des poils poussent au bout des doigts.

Je l'ai vu il y a quelques temps mais j'en garde un souvenir très intense, de sensations, de sombre, de plongée dans l'horreur, et la fascination du mal, de la perte de conscience et de moral.

Très intense, il faudrait que je le revois pour en dire plus et mieux.

Ce film est un remake de La mouche noire sortie en 1958.
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MessageSujet: Re: David Cronenberg   David Cronenberg EmptyLun 23 Mar 2009 - 14:53

Et c'est là qu'on se rend compte que c'est avant tout un vrai cinéaste car la mise en scène de ce film est très forte alors que celle qu'il a faite pour la version "opéra" de La Mouche récemment (avec une composition entièrement nouvelle d'Howard Shore lui-même) était terriblement sage et convenue.

J'aime tous ses films avec au sommet de la pyramide Crash et Faux- Semblants. J'aime moins la trame psychanalytique de Spider qui reste visuellement bluffant. Le Festin Nu m'avait pas mal ennuyé mais il faudrait que je le regarde à nouveau.
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MessageSujet: Re: David Cronenberg   David Cronenberg EmptyLun 30 Mar 2009 - 17:07

Trouvé ça un peu bidon A history of violence, le scénario est à réhabiliter jean-claude van damme et steven seagal... un peu comme les atmosphères "truands" (les bagnoles en moins). c'est pas naze mais ça ne donne pas grand chose, les trois grammes de fascination et pulsions autour de la violence étant un peu posées en passant...

devrai ptet revoir un Scanners ? jemetate
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MessageSujet: Re: David Cronenberg   David Cronenberg EmptyLun 30 Mar 2009 - 19:10

Oui, bon, moi aussi animal, mais c'était la seconde fois que je le voyais. Tu confirmes que A history of violence (2005!) n'a pas fait que mal vieillir. Comme dit plus haut, les œuvres majeures ne sont pas toujours les plus récentes. Pour ma part je suis rentrée dans le monde très intéressant de Cronenberg avec eXistenZ (1999). Nous ne sommes pas de la même génération mais j'ai accroché au film car il m'a semblé être une représentation (symbolique) de ce que pouvaient vivre nos enfants sous game boy il y a 20 ans, sous ipod aujourd'hui... (à ne pas prendre au 1er degré bien sûr). Une console appelée pod qui ressemble à une masse de tissus vivants et se connecte au système nerveux du joueur au travers d'un bioport, un trou ressemblant à un anus percé à la base du dos du joueur, etc... Vu la place que prenait le virtuel à travers le jeu uniquement, et le décalage risqué d'avec la réalité, le film touchait juste. L'addiction... La "texture biologique" qu'il donne aux "outils" technologiques est sidéranteDavid Cronenberg Existe10
Je me souviens de La Mouche (un peu trop "classique" aujourd'hui?) mais qui détonnait à l'époque (1986!!).
Quant à Faux-semblants de 1988, dur dur encore aujourd'hui! Il me manque encore le sens...
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MessageSujet: Re: David Cronenberg   David Cronenberg EmptyMar 31 Mar 2009 - 9:51

animal a écrit:
Trouvé ça un peu bidon A history of violence, le scénario est à réhabiliter jean-claude van damme et steven seagal... un peu comme les atmosphères "truands" (les bagnoles en moins). c'est pas naze mais ça ne donne pas grand chose, les trois grammes de fascination et pulsions autour de la violence étant un peu posées en passant...

devrai ptet revoir un Scanners ? jemetate

Je suis également restée très circonspecte à la vue de History of Violence lors de sa sortie ciné...
Me semble que les scènes de sexe étaient très bien. Pertinentes, symboliques, et bien foutues.
Me semble aussi que le fracassage avec la cafetière était pas mal, mais j'ai qu'un vaaaague souvenir.
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