La première Guerre mondiale en livres et en images

"Dans la guerre" d'Alice Ferney ICI

"le chemin des âmes de Boyden ICI

J'ai commencé le "Journal d'un homme de quarante ans" de Jean Guehenno   

majeanne a écrit:

J'ai commencé le "Journal d'un homme de quarante ans" de Jean Guehenno   

je l'ai lu il y a très longtemps mais j'en garde un beau souvenir, je vais le ressortir. Bonne lecture majeanne !

Tardi m'a marquée jeunette pour la description de la guerre, et de ses tranchée.
Croiser la Bd du regard me faisait peur : la folie, les yeux plein de peur, la boue/merde, les gros rats, les mutilations.
Malheureusement, je ne me souviens plus du titre (et comme il y en a plusieurs... ).

Putain de guerre : Tardi  
Excellent !



Celui-là, on l' a peut etre cité...

Dans "La romance du retour", Jean Pellerin, l'un des fondateurs en 1911 de "L'école fantaisiste" avec Paul-Jean Toulet, Francis Carco et Tristan Derème, ironise sur les souvenirs atroces de la guerre si vite oubliée, rejetée, et sur les mesquins déboires de l'après-guerre.

shanidar a écrit:

majeanne a écrit:

J'ai commencé le "Journal d'un homme de quarante ans" de Jean Guehenno   

je l'ai lu il y a très longtemps mais j'en garde un beau souvenir, je vais le ressortir. Bonne lecture majeanne !

Merci shanidar   
Je le trouve lucide, humble, touchant mais profondément triste.

"The Shot at Dawn Memorial", situé dans le National Memorial Arboretum (Staffordshire, Royaume-Uni), commémore les 306 soldats britanniques et du Commonwealth fusillés pour l'exemple qui furent exécutés durant la Première Guerre mondiale. Ils le furent pour désertion et couardise après avoir été condamnés par une cour martiale ; ils ont été réhabilités depuis.

Le soldat Herbert, du 1er Bataillon de fusiliers de Northumberland, qui servit de modèle pour ce Mémorial, fut fusillé en 1915 à Ypres à l'âge de 17 ans. 306 poteaux de bois portent les noms des exécutés.

J'ai beaucoup aimé le Guehenno : lucide, humble, courageux, désabusé, nous montrant comment avec un peu d'habileté et de perversité
on peut envoyer des jeunes gens au casse pipe.

Mon passage coup de coeur :

" Dans des minutes d'accalmie, quand, par chance, ni un canon, ni une mitrailleuse, ni un fusil n'avait tiré, nous entendions les éclats de leurs voix, le bruit des gamelles qu'ils remuaient. Rapides instants de reprise et d'intelligence. Le printemps nous sautait au visage. Nous écoutions le vent doux nous parler d'un univers éternel, sans que nous quittât jamais tout à fait l'angoisse, la crainte que nous inspirait cette autre vie si proche, notre ennemie, qui persévérait à côté de nous, comme nous. Une balle claquait contre un tronc du taillis déchiqueté, et nous retombions à la sottise".

  

bix229 a écrit:

Pain de soldat : Henry Poulaille

Un livre sur la guerre de 14-18, et peut etre un auteur à découvrir. Proche du prolétarait, comme Louis
Guilloux et Eugène Dabit, il est réputé avoir écrit une oeuvre authentique. Comme Le Pain quotidien.
Je pense que Constance pourrait le connaitre.

Effectivement Bix, Poulaille est un grand, très grand, immense auteur dont je viens de lire le premier roman " Ils étaient quatre" (roman soumis avant sa parution à son ami C.F Ramuz qui l'aida en le remaniant par quelques corrections), et j'ai en prévision de lire la totalité de son oeuvre.

Très bien ! Merci Constance, encore une nouvelle piste !

Quatrième de couverture :

Citation :

Il paraît qu'il existe encore des hommes faits de chair et de sang qui peuvent lire un journal sans vomir. Sans dégoût ni révolte. Peut-on avoir connu ce défilé continu de cadavres, cette production ininterrompue de souffrance, cette fabrique à malheurs, et lire avec sérénité une page sur les progrès médicaux ou le perfectionnement des soins apportés aux blessés ? Qui sont les fous ? Il est des hommes qui reviennent chez eux avec la mort dans les yeux. Ils marchent comme des somnambules dans les rues bien éclairées. Ils ont encore à l'oreille les cris qu'ils poussaient sous l'ouragan de fer pour recouvrir leur peur et leur détresse. Ils sont alourdis par l'horreur comme un mulet par sa charge. Ils voient encore les regards étonnés de ceux qu'ils ont transpercés. Et ils sont là, osant à peine ouvrir la bouche, parce que autour d'eux les femmes et les enfants parlent de grenades, d'obus et d'assauts à la baïonnette avec une curiosité enjouée. Hommes en guerre nous fait visiter la salle des machines de l'horreur qui s'ouvre sur le repos absurde que les civils ménagent à ceux qui en sortent : épisodes de la guerre reliés par un sentiment commun de souffrance et de révolte.

Site de l'éditeur avec extraits et revue de presse : ICI

Commentaire : ICI

Constance, je voudrais rebondir sur l'extrait que tu as posté dans lequel il est question des combats à la baïonnette. Il s'avère que dans les deux récits que j'ai lu dernièrement (Le Feu de Barbusse et A l'Ouest rien de nouveau de Remarque) il est question de ces combats au corps à corps. Bêtement j'avais toujours pensé (un peu comme Marie occultant les Sonderkommando) que l'usage de la baïonnette remontait au plus tard aux guerres napoléoniennes et que cet instrument barbare avait cessé d'être utilisé pour les affreuses boucheries du XXème siècle...
Or dans Le feu tout comme dans A l'ouest rien de nouveau, les combats à la baïonnette sont évoqués et j'ai même appris (je crois que c'est dans Barbusse) que certains soldats n'ayant que très peu confiance dans leur fusil choisissaient également d'aiguiser le tranchant de la pelle (leur servant à entretenir les tranchées) pour bien couper la tête de leur ennemi lors des combats rapprochés. Ailleurs (chez Remarque), le narrateur insiste souvent auprès des recrues pour qu'ils n'utilisent pas de baïonnette dont les deux faces sont aiguisées car, dit-il, si un soldat français te tombe dessus et découvre cette arme extrêmement efficace et causant des blessures terribles , il te massacrera comme un sauvage...

Je ne suis pas passionnée par les armes (au contraire même) mais je n'arrive pas à me sortir de l'esprit ces histoires de baïonnettes...