Deon Meyer [Afrique du Sud]

Igor a écrit:

Fait il suite à "A la trace" ?

Non, c'est une nouvelle histoire. Avec Haller comme personnage principal.

Merci Traversay. Je vais peut être attendre qu'il soit dispo en médiathèque ce qui n’aurait pas été le cas si ça avait été la suite qui m'a laissé une grosse envie de revenez-y.

13 heures

L'intensité de l'intrigue, par sa courte durée, produit une tension d'une grande efficacité. Deon Meyer introduit beaucoup de personnages pour saisir un instantané de l'Afrique du Sud et la trame secondaire peut sembler plus laborieuse, mais la brutalité d'une course-poursuite fascine jusqu'au bout. C'est une fuite en avant qui épuise, détruit pour symboliser la lente désagrégation d'une société.
Sans pauses ni instants de remise en question, 13 heures ne parvient pas à développer tous les enjeux esquissés, insistant cependant sur un aveuglement collectif. La violence est le produit d'un héritage enfoui dont les racines restent emmêlées.

Avadoro ou .... comment résumer et donner un avis en 3 lignes !
Cela en devient presque un figure de style ! Bravo  

C'est vrai que le commentaire est un peu bref mais il y avait déjà plusieurs avis sur ce roman et je ne souhaitais pas apporter de contradictions. Sur la longueur, l'inspiration du moment est souvent fluctuante et je préfère toujours laisser un avis succinct que prendre le risque d'oublier ma lecture.

@Avadoro : Ne change rien ! Ton style concis m'aide vraiment dans mes choix de lecture  

mon premier livre : le Pic du Diable

Il s'agit de 3 personnages, une prostituée Christine, un inspecteur de police alcoolique Benny et un ancien combattant anti-apartheid Thobela qui chacun raconte leur histoire.

Les agissements de ces trois personnages vont s'entremêler dans des évènements tragiques
Les enquêtes pour meurtres, kidnapping se succèdent et sont autant de missions pour Benny. Il sera atteint personnellement à travers sa famille mais le lecteur l'a découvert ; c'est le meilleur inspecteur de la Criminelle.
Les personnages se déplaçant, les paysages très différents de cette région d'Afrique du Sud se révèlent par moment et de même l'ambiance post-apartheid où comme le répète l'inspecteur s' est installée la période de la discrimination positive tant dans la société qu'au commissariat.
La criminalité s'enfle à la même cadence que le sida et les quartiers pauvres sont encore ceux des Noirs ; la situation géographique du Cap est providentielle pour les trafiquants de drogue.
Après plusieurs années de fonction dans cette difficile situation, l'alcoolisme de l'Inspecteur est plus une protection qu'un vice?



Dans la première partie le chassé-croisé construit de phases courtes et rapides, donne au récit beaucoup de dynamisme plus loin les personnages et les évènements sont plus fouillés et s'imbriquent dans un rythme soutenu, malgré quelques pauses qui permettent d'assurer les enjeux des uns et des autres, avec d'inévitables surprises qui consolident le récit.

Une agréable lecture qui tient en haleine, que j'ai appréciée et qui m'incitera à lire les polars.

Merci pour ton commentaire Bédou ! C'est un auteur que j'apprécie particulièrement. Je me suis acheté récemment tous les titres parus en poche qui me manquait. Certains protagonistes, comme Benny justement, apparaissent dans plusieurs d'entre eux, en tant que héros ou que personnage secondaire. Du coup, j'ai envie de les lire dans l'ordre, histoire de connaître aussi leur évolution.

Je te conseillerais volontiers, du même auteur, Les soldats de l'aube, qui reste, à ce jour, mon favori.

Tiens ça me donne envie de lire A la trace que j'ai dans ma PAL. ça me changera de Dostoïevski (même si je me régale). Tu considères ce livre comme faisant partie de ton challenge Africain Bédoulène?

Merci pour ton commentaire Bédou. Je suis contente de voir que tu as aimé. Tu vas vouloir tous les lire à présent, c'est obligé.

merci à vous !

je note Armor le titre.

Pia oui bien sur je le considère comme faisant partie du challenge, puisqu'écrit par un écrivain d'Afrique du Sud.

7 jours

Deon Meyer expose son intrigue avec toujours beaucoup d'habileté : comme souvent, elle est le miroir des crispations et des souffrances de l'Afrique du Sud contemporaine. L'inspecteur Benny Griessel est de nouveau à bout de souffle, entre une vie personnelle chaotique et une enquête qui semble faire du surplace.
Les menaces d'un tireur solitaire et le meurtre de l'avocate Hanneke Sloet, sans mobile apparent, sont deux morceaux d'un puzzle qui ne parviennent pas à s'imbriquer. Il faudra de l'obstination et des indices inattendus pour comprendre l'étendue d'une colère et d'une détresse.
La progression parallèle des investigations est parfois lassante, portée par des détails et des développements plutôt artificiels mais Deon Meyer sait provoquer une angoisse sourde et inquiète pour soutenir l'attention.

Kobra

Un roman extrêmement efficace, de la présentation immédiate d'une macabre scène de crime à une série de filatures au coeur de la ville du Cap. Deon Meyer tisse une intrigue resserrée avec beaucoup de rythme, distillant à chaque page une sensation de malaise et d'angoisse. La tension entre les communautés qui forment l'Afrique du Sud est toujours très présente, liée au constat d'une impuissance à combler les inégalités et les souffrances de l'Apartheid. L'autorité gouvernementale est aussi en ligne de mire et une situation de crise à l'intérieur de l'enquête traduit amèrement la perte de légitimité de l'ANC.

L'épilogue, certes passionnant dans sa manière d'accélérer une poursuite contre-la-montre, m'a légèrement déçu à travers la résolution proposée : elle manque un peu de crédibilité, de nuances lorsqu'elle relie l'Afrique du Sud à une situation internationale et détermine avec presque trop d'évidence une menace restée tapie dans l'ombre. Kobra est tout de même un polar réussi, aux nombreux temps forts. Meyer est particulièrement convaincant lorsqu'il se concentre sur des parcours individuels (des tourments de l'inspecteur Griessel aux espoirs bouleversés du jeune pickpocket Tyrone Kleinbooi) qui tentent de se reconstruire.