Des vies sans couleur traduit de l'anglais ( Afrique du Sud) par Catherine Lauga du Plessis
Editions Phébus
Anecdote personnelle. Un de mes " fils" d'adoption, dans un aéroport, en France, à côté d'une dame. Je lui dis: " Mais qu'est ce que tu es
blanc !
Et la dame, voulant mettre son grain de sel: " ah, non, ce n'est pas un
blanc!
Rentré il y a quelques jours. Au surf, un copain: " oh, t'es
blanc, la honte! "
Comme dans
La tache de Philip Roth, ou
Le temps où nous chantions de Richard Powers, Zoë Wicomb écrit un roman sur la couleur de la peau. Mais cela se passe en Afrique du Sud,et la romancière est noire.
C'est un livre qui parle des "playing whites", ces métis qui voulaient se faire passer pour des blancs pour échapper à la discrimination. Il fallait penser à tout pour y parvenir, en particulier aux pieds, à la corne des pieds qui repousse sans cesse quand on a marché pieds nus enfant..
Marion est une femme indépendante qui dirige une agence de voyage au Cap. C'est par le biais d'une photo d'une femme noire torturée qui lui rappelle des souvenirs d'enfance et une certaine Tokkie ( employée de sa mère?)qu'elle aimait beaucoup, et qui a disparu un jour, qu'elle va être amenée à reconstruire sa véritable identité.
Ce roman n'a pas la lourdeur et la bien pensance un peu pesantes chez Brink. Ni l'âpreté et la colère de Coetzee.
Juste une page d'histoire de ce pays , mais une page tellement complexe, racontée avec beaucoup de tendresse et de compassion pour ses personnages.