- Citation :
- Solomon dit Sol Plaatje (1876-1932) est un écrivain d'Afrique du Sud, membre fondateur du SANNC (ancêtre de l'ANC).
source et suite
MhudiDifficile d'évoquer mon enthousiasme pour ce classique Sud-Africain, qui donne la sensation d'être prise par la main et emmenée par un griot, quelque part dans une grande plaine, près des animaux pacifiques, pour écouter les aventures de Mhudi, de la tribu des Barolong, qui a perdu toute sa famille quand les terribles guerriers Matabélé les ont attaqués.
La figure tout à fait historique du cruel roi Mzilikazi, tyran qui renversa un autre tyran, Chaka, chef du royaume Zoulou, ainsi que les coutumes de ce 19è siècle précolonial sont décrites avec réalisme et majesté .
L'histoire se situe dans les années 1825/30, quand les Boers cherchent des terres pour s'installer.
Il y a deux axes :
- les guerres tribales, occasion pour l'auteur de mettre en scène tout un code d'honneur, une hierarchie sociale, ses croyances, et les ambitions hégémoniques des "clans", etc...
- les rapport Blancs/Noirs, non exempts de l'habituelle condescendance Européenne.
Ce livre tient du conte, de l'histoire, de la parabole.
La fabuleuse figure de Moshoeshoe, parangon d'un pouvoir sage et juste (comparable au Salomon biblique), est un repère omniprésent.
L'auteur est à la fois Africain par sa culture, son besoin d'espace et de liberté, et Européen, par sa famille Luthérienne.
Il fustige la violence clanique, les superstitions des Noirs (tout entourés de sorciers grotesques et devins flagorneurs), le racisme, la poltronnerie de l'homme qui fuit le combat, l'ignorance, la sauvagerie, etc...
Et annonce - hélas - le futur asservissement de l'homme noir à l'homme "moderne", "civilisé" : le blanc rapace et cupide.
Faune, flore, cosmos et humanité forment la trame de cette histoire d'une beauté renversante (à la fin, l'amour gagne...Que dis-je la
fusion gagne... L'amitié aussi.)
J'en reste sans voix....