Lecteurs de romans, j' aimerais savoir...

bix229 a écrit:

Sans pourtant ignorer que la frustration sera au bout. Que vous n' aurez pas le temps.
Pas le temps...D' aller bien loin : des enfilades de couloirs, de carrefours, de chemin vicinaux,
d' impasses qui vous freineront.
Mais surtout des portes des fenetres qui s' ouvrent et que vous ne saviez pas,et qui vous forcent
presque de continuer... Plus le choix... On y va. On continue. On ne se rend pas...

bix229, je partage entièrement votre perspective selon laquelle la recherche reste un idéal et que la sagesse dans ce domaine est de savoir bien connaître ses limites et les limites mêmes de notre capacité à s'imprégner d'une réalité. Vaut mieux bien savoir trois-quatre choses que d'en effectuer dix à la suite...

Bix, je crois que nous ne voyons pas du tout les choses de la même façon : je ne mourrai pas en me désolant de ce que je n'ai pas lu, mais en me réjouissant de tout ce que j'ai lu. Peu m'importe tout ce que je laisse sur le côté.

Je comprends ce que tu veux dire Topocl ! Tu es plus raisonnable que moi et tu as une forme de
sagesse que je n' aurai jamais.

Mon enfance a été en partie marquée par un déficit affectif  jamais comblé.
Mes activités professionnelles ont pompé mon énergie et ma santé sans réelles contreparties.
Je ne suis ni un homme d' action ni un voyageur. Mais plutot un reveur, un imaginatif. Et les
nécessités de la vie m' ont forcé à me faire violence. Sans que je les évite, mais en étant bléssé.
Et donc, logiquement, je me suis refugié dans la lecture, la musique, la contemplation active de
la nature, la spéculation, qui correspondent à ma nature...
Et dans ce domaine, effectivement, ma curiosité et ma passion sont sans fin.
Tout comme l' état du monde tel qu' il est et tel qu' il va. C' est pour moi une préocupation constante
et angoissante, mais je n' ai pas envie de m' en désinteresser. Au contraire.
D' où, l' interet de me réfugier dans ces chateaux intérieurs qui consolent...

Il n'est pas question de s'attribuer des mérites. Simplement de constater nos différences, qui, oui s'expliquent au moins en partie par nos histoires différentes.

bix229 a écrit:

Je comprends ce que tu veux dire Topocl ! Tu es plus raisonnable que moi et tu as une forme de
sagesse que je n' aurai jamais.

Mon enfance a été en partie marquée par un déficit affectif  jamais comblé.
Mes activités professionnelles ont pompé mon énergie et ma santé sans réelles contreparties.
Je ne suis ni un homme d' action ni un voyageur. Mais plutot un reveur, un imaginatif. Et les
nécessités de la vie m' ont forcé à me faire violence. Sans que je les évite, mais en étant bléssé.
Et donc, logiquement, je me suis refugié dans la lecture, la musique, la contemplation active de
la nature, la spéculation, qui correspondent à ma nature...
Et dans ce domaine, effectivement, ma curiosité et ma passion sont sans fin.
Tout comme l' état du monde tel qu' il est et tel qu' il va. C' est pour moi une préocupation constante
et angoissante, mais je n' ai pas envie de m' en désinteresser. Au contraire.
D' où, l' interet de me réfugier dans ces chateaux intérieurs qui consolent...

bix229, l'intérêt est aussi de partager ce que nous connaissons. Je comprends bien que les réalités des «écorchés» que nous pouvons être à divers degrés dans la vie fait en sorte de créer une situation de repli. L'important est de trouver une manière de canaliser cette imagination, de la communiquer dans le quotidien, se donner une mission, mettre de la joie dans la vie de quelqu'un. Tranquillement, tranquillement...

bix229 a écrit:

Et les ouvrages nombreux de Bataille, Simon Leys[i], Blanchot, Artaud, Cioran, Mircea Eliade, Nietzsche

Ne m'en parle pas... merci pour tes listes d'ouvrage, je sens que je pourrais y trouver de la nourriture (et comme tu dis, pas celle qui nourrit l'appétit de table )

topocl a écrit:

Bix, tu pointes quelque chose que je cache habilement sous l'étiquette « manque de temps » mais qui correspond quand même à une certaine paresse intellectuelle et un manque de curiosité : oui, plus le temps passe, plus je me consacre exclusivement au roman, restant dans ce domaine assez sûr pour moi, refusant un certain risque. Quelques récits peut-être, des témoignages, mais cela garde un côté « je te raconte une histoire » qui est finalement assez proche (Il y a, dans tes listes, des titres qui font envie d'ailleurs).
J'ai pratiquement éliminé les essais, la documentation pure, tout ce qui est réflexion pure ou rapport exclusivement factuel (sauf pour l'aspect professionnel bien sûr). Et ce n'est pas très courageux, je te l'accorde.

On dirait que tu as eu la prescience d'un danger... je comprends, et pour ma part c'est ce qui me plaît.
Et ça me rappelle d'ailleurs cette pensée de Nietzsche, que j'aime beaucoup :

Citation :

« Toute tentative d’aller au fond des choses, d’éclaircir les mystères est déjà une violence, une volonté de faire souffrir, la volonté essentielle de l’esprit qui tend toujours vers l’apparence et le superficiel –dans toute volonté de connaître, il y a une goutte de cruauté. »

JHB, j' ai du mal m' exprimer ou meme ne pas le dire, mais le plaisir de partager ce que j' aime et
notamment mes lectures est fondamental.
Au cours de ma vie de lecteur, j' ai toujours essayé de communiquer l' enthousiame, le plaisir que
la lecture m' apportait. Et heureusment pour moi, j' y suis souvent parvenu. Tout ce qui est agréable
devrait etre communiqué, c' est une forme d' énergie positive qu' on transmet et qui réchauffe
infiniment.

Juste une anecdote. Récemment, j' ai été conduit en ambulance par une conductrice dont le visage
solaire n' était que sourire, chaleur, bienveillance, dévouement. C' est fou ce que ça peut aider.
J' ai rencontré par la suite des gens qui la connaissaient et leur visage s' éclairait immédiatment
dès qu' il était question d' elle. 

colimasson a écrit:

topocl a écrit:

Bix, tu pointes quelque chose que je cache habilement sous l'étiquette « manque de temps » mais qui correspond quand même à une certaine paresse intellectuelle et un manque de curiosité : oui, plus le temps passe, plus je me consacre exclusivement au roman, restant dans ce domaine assez sûr pour moi, refusant un certain risque. Quelques récits peut-être, des témoignages, mais cela garde un côté « je te raconte une histoire » qui est finalement assez proche (Il y a, dans tes listes, des titres qui font envie d'ailleurs).
J'ai pratiquement éliminé les essais, la documentation pure, tout ce qui est réflexion pure ou rapport exclusivement factuel (sauf pour l'aspect professionnel bien sûr). Et ce n'est pas très courageux, je te l'accorde.

On dirait que tu as eu la prescience d'un danger... je comprends, et pour ma part c'est ce qui me plaît.
Et ça me rappelle d'ailleurs cette pensée de Nietzsche, que j'aime beaucoup :

Ce n'est pas tellement au danger que je pensais, je voulais plutôt parler de flemme.Ce n'est pas tant le type de sujet qui me faisait que je n'étais pas courageuse, mais plutôt la paresse et un certain refus de l'effort car, même pour les sujets légers ou joyeux, je suis paresseuse.

bix229 a écrit:

JHB, j' ai du mal m' exprimer ou meme ne pas le dire, mais le plaisir de partager ce que j' aime et
notamment mes lectures est fondamental.
Au cours de ma vie de lecteur, j' ai toujours essayé de communiquer l' enthousiame, le plaisir que
la lecture m' apportait. Et heureusment pour moi, j' y suis souvent parvenu. Tout ce qui est agréable
devrait etre communiqué, c' est une forme d' énergie positive qu' on transmet et qui réchauffe
infiniment.

Juste une anecdote. Récemment, j' ai été conduit en ambulance par une conductrice dont le visage
solaire n' était que sourire, chaleur, bienveillance, dévouement. C' est fou ce que ça peut aider.
J' ai rencontré par la suite des gens qui la connaissaient et leur visage s' éclairait immédiatment
dès qu' il était question d' elle. 

Le pouvoir d'auto-guérison et des pensées positives a son importance. Remarquez que ce n'est pas juste quand on pense à un visage en particulier...   Nous avons tou-te-s nos zones de subjectivité.

bix229 a écrit:

JHB, j' ai du mal m' exprimer ou meme ne pas le dire, mais le plaisir de partager ce que j' aime et
notamment mes lectures est fondamental.
Au cours de ma vie de lecteur, j' ai toujours essayé de communiquer l' enthousiame, le plaisir que
la lecture m' apportait. Et heureusment pour moi, j' y suis souvent parvenu. Tout ce qui est agréable
devrait etre communiqué, c' est une forme d' énergie positive qu' on transmet et qui réchauffe
infiniment.

Juste une anecdote. Récemment, j' ai été conduit en ambulance par une conductrice dont le visage
solaire n' était que sourire, chaleur, bienveillance, dévouement. C' est fou ce que ça peut aider.
J' ai rencontré par la suite des gens qui la connaissaient et leur visage s' éclairait immédiatment
dès qu' il était question d' elle. 

Oui Bix tu y es parvenu, je te remercie de ta générosité !

et je comprends la notion de temps restant qui chez moi se couple avec le regret de n'avoir pas connu des personnes comme toi, et les Parfumés pour me proposer des lectures nourrissantes.