- Bédoulène a écrit:
- merci pour tes explications. Donc il nous faudrait lire chronologiquement ses livres pour voir l'évolution.
La guerre et l'incarcération ont donc généré cette évolution, ce changement d'écriture.
et si j'ai bien compris tu préfères cette seconde période.
de toute façon je compte bien poursuivre mes lectures sur Giono.
En fait je ne préfère pas cette seconde période en particulier, j'aime tout
Giono: ça n'a pas l'air comme ça, je crois n'avoir jamais posté sur le fil de l'auteur, mais c'est un de ceux que j'ai le plus lu, et sans doute celui que j'ai le plus relu; je possède parfois plusieurs édition d'un même livre de
Giono, et sans souhaiter me défaire de l'une ou l'autre d'entre elles, fût-elle de poche et en état médiocre tirant le piteux.
J'ai jugé bon d'en remettre une couche et d'acquérir les oeuvres complètes dans la collection La Pléïade, j'ai les deux premiers tomes pour l'instant, à continuer. Sinon il doit me rester, à lire, son théâtre, un roman ou deux (dont
Les grands chemins, qu'elle tombe bien, cette lecture commune
!),
Le désastre de Pavie et quelques petites choses encore sans doute.
Mais comme ces lectures et relectures étaient antérieures à mon inscription sur le forum, je n'en ai guère fait état - le goût de relire
Giono me prend à nouveau, grâce à vous, et je vous dis à bientôt sur le fil de l'auteur.
J'ai retrouvé la référence sur la seconde période de
Giono, celle de la division en deux grandes parties de son oeuvre:
- Jean Giono déclarait, en 1945, source: Robert Ricatte, Les œuvres romanesques complètes de Giono, tome V, 1983, p. 1144. a écrit:
- "Si je mourais maintenant avant d’avoir écrit Romanesques et Les Grands Chemins, on ne saurait pas quelle est la vraie grandeur de mon œuvre et ce que peut être mon art. Ce que j’écris jusqu’au présent n’est que le côté paysan et naturel de ce que j’ai voulu créer. À partir de maintenant autre chose va venir."
Précisons qu'on ne sait pas au juste ce que ce cycle
"Romanesques" était censé couvrir, faut-il y inclure le cycle du
"Hussard" ?
Signalons aussi qu'on trouve (dans
Le déserteur, dans
L'iris de Suse, mais aussi dans
Un de Baumugnes et dans beaucoup d'autres romans de
Giono) le routard, le chemineau, le journalier qui se loue à la tâche, à la journée, à la semaine, etc..., en tous cas l'étranger qui paraît là - voir aussi les récits de la demi-brigade, Un roi sans divertissement, et j'en oublie beaucoup - et que c'est souvent le personnage principal. Alors, c'est tout personnel comme interprétation, mais la
matière ne lui vient-elle pas de son passé d'employé bancaire au
Comptoir d'escompte, qui l'amenait sur les chemins à visiter et démarcher, à pied souvent, les vallons et les fermes les plus reculées ?
Toujours est-il qu'il excelle à peindre les routes, les itinéraires, les atermoiements et les pensées des marcheurs, les natures, campagnes, montagnes et paysages traversés à pied ou dans un véhicule de transports en commun (de la patache à l'autocar) ou d'un véhicule de rencontre -
Giono et l'auto-stop... Et que je ne me lasse jamais de le lire dans ce registre-là.
Sinon j'en suis à l'hiver au village du moulin à huile, avec ces curieuses pages où
Giono amène la tricherie avec la morale, la tricherie avec la vie, et la volupté qui peut en naître - c'est très étonnant sous sa plume, et assez fascinant je trouve - sans adhérer toutefois à la démonstration mise dans la bouche du narrateur, entendons-nos bien
!