LC Giono / Les grands chemins

Pour cause de livraison tardant tant et plus, je ne suis pas dans la course pour cette lecture: J'espère vous y rejoindre bientôt, d'ici là je m'efforce de ne pas (trop) lire le topic !

Sigismond a écrit:

Pour cause de livraison tardant tant et plus, je ne suis pas dans la course pour cette lecture: J'espère vous y rejoindre bientôt, d'ici là je m'efforce de ne pas (trop) lire le topic !

Ce n'est pas grave , ça nous permettra de rester un peu plus longtemps dans le monde de Giono à travers tes impressions en cours .... 

Sigismond a écrit:

Pour cause de livraison tardant tant et plus, je ne suis pas dans la course pour cette lecture: J'espère vous y rejoindre bientôt, d'ici là je m'efforce de ne pas (trop) lire le topic !

Je me réjouis aussi de tes commentaires à venir.

Mais tu n'es pas le seul à manquer à l'appel. Où est passé Marko?

shanidar a écrit:

Bédoulène a écrit:

n'annules tu pas alors l'idée de "suicide" ?

car lorsque le narrateur après s'être endormi ouvre les yeux l'artiste est là le regardant, il sait que son "ami" va le tuer et c'est ce qu'il attend, ne pouvant plus jouer sa vie avec ses mains.

Je ne crois pas, j'imagine cet acte comme un suicide par procuration (l'absolu du jeu en quelque sorte) car finalement c'est sa dernière manière de jouer contre lui-même et de gagner la partie, l'artiste se suicide mais techniquement, matériellement ce n'est pas lui qui pratique la mise à mort, il est donc lui aussi 'gagnant' de son côté, sa mise en danger totale lui apportant la fin désirée (quoi de plus libre que de se faire suicider ??). Je suis bien consciente que tout cela est très confus et j'espère être malgré tout un minimum éclairante.

OK nous sommes d'accord alors sur ce "suicide" par procuration comme tu le dis !

églantine a écrit:

Merci Shanidar pour le développement de ta perception des choses .


Pour moi , dès la première rencontre ils sont liés presque intrinséquement l'un à l'autre ...Il ne s'agit pas d'affection , c'est une relation où la raison et l'émotionnel n'ont aucun accès : tacitement ils vivent celle -ci sans se cacher l'un de l'autre , portant en eux déjà l'inscription de la tragédie qui les unit : La scène finale ressemble à une communion dans la transgression ....libération ultime incontournable ....

Eglantine je ne suis pas d'accord sur cela, le narrateur réclame un peu d'amitié, il le dit, quand à la raison, chacun a la sienne, non ou bien je ne comprends pas ce que tu veux dire.

mais nous attendons Sigismond et Marko et leur sentiment !

Bédoulène a écrit:

églantine a écrit:

Merci Shanidar pour le développement de ta perception des choses .


Pour moi , dès la première rencontre ils sont liés presque intrinséquement l'un à l'autre ...Il ne s'agit pas d'affection , c'est une relation où la raison et l'émotionnel n'ont aucun accès : tacitement ils vivent celle -ci sans se cacher l'un de l'autre , portant en eux déjà l'inscription de la tragédie qui les unit : La scène finale ressemble à une communion dans la transgression ....libération ultime incontournable ....

Eglantine je ne suis pas d'accord sur cela, le narrateur réclame un peu d'amitié, il le dit, quand à la raison, chacun a la sienne, non ou bien je ne comprends pas ce que tu veux dire.

mais nous attendons Sigismond et Marko et leur sentiment !

Effectivement à un moment il dit :

Citation :

Subitement j'en ai marre .Je demande quoi , somme toute ? un peu d'amitié, ce n'est pas le diable ! Je suis , je crois , impressionné par les déserts gris que nous traversons et par le  mauvais temps qui arrive .Le regard de l'artiste est laid : d'accord .J'ai eu le temps de le voir se promener sur les choses et sur moi . Je ne lui demande âs d'être moins répugnant .Je m'en acommode .J'aimerais ....je ne sais pas quoi !
Si je me dis que j'aimerais la gentillesse , je reconnais tout de suite qu'il a le droit de n'être pas gentil , et d'ailleurs , il l'est , à sa manière . Si je me dis que j'aimerais avoir un peu d'attention , je pense tout de suite que je suis un sacré couillon d'attacher de l'importance à des momeries qu'il pourrait très bien faire sans y penser et qu'il fait d'ailleurs .Si je me dis que j'aimerais sentir un peu d'amitié ,je me demande ce que c'est l'amitié , puisque j'en ai pour lui et ça signifie quoi ? Je ne sais pas ce que j'aimerais mais , ce que j'ai , j'en ai marre .Je voudrais qu'il trouve tout seul ce qu'il faut faudrait faire .J'ai l'impression que , si une chose semblable arrivait , le soleil et la lune se mettraient à danser ensemble .

Ce passage m'a marquée et je l'ai souligné car c'est peut-être le seul moment où sa faiblesse apparait : Il n'est plus en retrait ,  son détachement habituel semble l'avoir quitté ! L'émotionnel lui faire perdre son regard semi moqueur habituel et son sens de l'autodérision .....
Oui Bédou , à ce moment l'émotion surgit ....
Quant à l'aspect rationnel de cette histoire , je le vois pas : une rencontre fortuite et un lien obscur qui les entrainera dans cette relation qui se terminera dans une éclatante tragédie : et c'est ce qui est beau d'ailleurs sous la plume de Giono !

que cette lecture soulève d'émotion, hein Eglantine !  

Cachemire, tu restes avec nous ?

j'ai encore le goût de l'écriture sous la langue !

Bédoulène a écrit:

que cette lecture soulève d'émotion, hein Eglantine !  

Cachemire, tu restes avec nous ?

j'ai encore le goût de l'écriture sous la langue !

Hé hé chère Bédou , c'est ce qui est bien de vibrer : l'art , la culture et la littérature sont des médiateurs en autres,  pour accéder à cette forme de jouissance !
Quant au goût de l'écriture , effectivement elle a du caractère et j'aime ça !
En tous cas on s'amuse bien !   (en plus vu le temps pourri , c'est pas en montagne que je vais pouvoir chercher quelque exaltation !   )

églantine a écrit:

Quant à l'aspect rationnel de cette histoire , je le vois pas : une rencontre fortuite et un lien obscur qui les entrainera dans cette relation qui se terminera dans une éclatante tragédie : et c'est ce qui est beau d'ailleurs sous la plume de Giono !

Tu as raison. c'est ce manque de rationalité qui a du faire que je ne suis pas totalemnt séduite (et galère pour faire un commentaire!)

Bédoulène a écrit:

que cette lecture soulève d'émotion, hein Eglantine !  

Cachemire, tu restes avec nous ?

j'ai encore le goût de l'écriture sous la langue !

Oui, bien sûr!

Moi aussi j'ai du mal à sortir de l'envoûtement de cette écriture et à me mettre aux récits de guerre (Genevoix: ceux de 14)...

topocl a écrit:

églantine a écrit:

Quant à l'aspect rationnel de cette histoire , je le vois pas : une rencontre fortuite et un lien obscur qui les entrainera dans cette relation qui se terminera dans une éclatante tragédie : et c'est ce qui est beau d'ailleurs sous la plume de Giono !

Tu as raison. c'est ce manque de rationalité qui a du faire que je ne suis pas totalemnt séduite (et galère pour faire un commentaire!)

aimer beaucoup ou modéremment ; même galère pour le commentaire

j'ai besoin de   

et je crois que les ressentis resteront sur ce fil   

Je me demande si finalement le narrateur guilleret, plutôt séduisant du début, attachant en tout cas, ne se révèle pas plus monstrueux, plus joueur, plus manipulateur que l'artiste... ?

Tout comme vous, j'ai été enchantée par la langue de Giono et je suis absolument d'accord pour une prochaine LC (je crois qu'églantine a déjà envisagé une suite)... Je trouve celle-ci de très grande qualité, apportant des points de vue qui se superposent et obligent à se poser des questions qui ne seraient peut-être pas apparues lors d'une lecture en solitaire.

Et j'imagine que Sigismond et Marko trouveront encore d'autres matières à discuter !!

A vrai dire cette LC a sauvé ma lecture. . j'ai lu sur quelques jours où j'étais en manque de sommeil, et des détails ont du m'échapper et je n'avais pas compris la fin. je garde dans l'idée de lire Le grand troupeau, et en LC pourquoi pas. Même si je trouve que les rythmes variables de lecture compliquent un peu l'échange, cela joue moins sur des livres pas trop longs.

shanidar a écrit:

Je me demande si finalement le narrateur guilleret, plutôt séduisant du début, attachant en tout cas, ne se révèle pas plus monstrueux, plus joueur, plus manipulateur que l'artiste... ?

Tout comme vous, j'ai été enchantée par la langue de Giono et je suis absolument d'accord pour une prochaine LC (je crois qu'églantine a déjà envisagé une suite)... Je trouve celle-ci de très grande qualité, apportant des points de vue qui se superposent et obligent à se poser des questions qui ne seraient peut-être pas apparues lors d'une lecture en solitaire.

Et j'imagine que Sigismond et Marko trouveront encore d'autres matières à discuter !!

Ah comme je suis contente de ta réaction Shanidar :
Oui une LC invite à s'ouvrir à d'autres vérités et à affiner son analyse :  j'ai trouvé cela très enrichissant !
Et ....je te rejoins sur ton sentiment un peu mitigé concernant le narrateur ....même si on aurait eu envie de lui accorder un peu plus d'humanité ....

Alors à quand la suite avec "l'ami Giono" ?   

Est-ce que vous avez lu "l'homme qui plantait des arbres"? C'est un roman très court et mon livre préféré de Giono.

Maintenant, je viens de regarder ce que je n'ai pas encore lu de lui, car vers 25 ans j'ai eu ma période Giono et j'en ai beaucoup lu!
Je ne connais pas
- solitude de la pitié
- le grand troupeau
- le chant du monde
- batailles dans la montagne
- l'eau vive
-le bonheur fou (mais il ne me dit rien)
-le deserteur
- Faust au village
- Angelo

Aucune idée de ce qu'on trouve encore en librairie!