LC Dostoïevski

pia a écrit:

Mince tu vas nous quitter?    Tu peux toujours prendre ton temps...

Oui, oui...Quand je dis je ne suis pas sûre de poursuivre, Pia, c'est au sujet des livres Inter!

Tu fais la liste des livres inter 2014 avec des copines de Nice?

Oui, comme chaque année! On fait ça entre nous, en parallèle.

Chacune achète un livre et on se les fait tourner. On a 10 livres à lire en 9 semaines. C'est tout à fait jouable

J'avance très vite, trop sans doute. J'attaque le chapitre X (Noël).
Excellente relecture -la première date d'il y a plus de vingt ans, et tout était à rafraîchir.
 
Dostoïevski, dans le registre d'une écriture que l'on sent longtemps mûrie (ça va de soi, en l'occurrence), et qui va à l'essentiel tout en disposant d'une matière abondante, infinie (a-t'il passé assez de temps lui même dans un bagne sibérien ?) subjugue.  

Sa plume a cette qualité d'aller à l'essentiel, de crayonner pour montrer à coup sûr et de main ferme, sans divagation, que ce soit sur les portraits, sur les ambiances, les "codes" carcéraux, les considérations sur la peine (la peine "pénale"), etc...
Mais d'aller à l'essentiel sans tomber dans l'aridité, ou le style télégraphique, ou le documentaire, tout son art est là, dans ces Souvenirs de la maison des morts.

Un style qui me semble distinct de l'Idiot, des Frères Karamazov. Plus proche du Joueur, si ma mémoire ne me fait pas trop défaut.
Quelques portraits et scènes remarquables, sans compter les évocations (comme celles des verges, ou celles de l'ébriété, les travaux -la péniche, la neige déblayée), les traits psychologiques esquissés, etc... bref: du grand art !

Parmi ces scènes, s'il faut en mettre une en exergue, va pour celle des étuves dans le chapitre IX, elle m'a époustouflé de maîtrise (de la dernière phrase de la page 233 à la page 241 dans le lien du texte intégral, voir page précédente).    

J'essaie de suivre vos impressions sur cet écrivain qui m'est si cher. J'ai lu les oeuvres complets, partiellement plusieurs fois.

Sigismond a écrit:

...Dostoïevski, dans le registre d'une écriture que l'on sent longtemps mûrie (ça va de soi, en l'occurrence), et qui va à l'essentiel tout en disposant d'une matière abondante, infinie (a-t'il passé assez de temps lui même dans un bagne sibérien ?) subjugue.

L'auteur a passé environ quatre années dans un bagne à Omsk (puis la rélégation, l'exile env. six ans). Mais sans en avoir les preuves je pense que le séjour était marqué par l'idée que "cela pourrait bien durer". Si on passe dans un régime avec une notion que cet état va nous accompagner pendant événtuellemnt notre vie, même une durée rélativement courte devient sécondaire: nous sommes sous le coup d'une condamnation plus "définitive".

Si je le raconte là, c'est que ces jours je lis un livre d'Oto Dov Kulka sur son séjour à Auschwitz, "la métropole de la mort". On est frappé par la durée (mais c'est macabre de le dire, n'est-ce pas?) rélativement court qu'il passe dans le camp de la mort, mais... à quel point ce bref lapse de temps a marqué sa vie pour toujours, a intensifier le sentiment d'une condamnation définitive et sans échappatoire aucune. Le destin avec issue de mort certain était sans appel.

Dostoïevski, avec son penchant vers l'épilepsie, a du vivre ces moments sobrement d'un coté (réalisme), mais certainement aussi marqué profondement par tous les détails de ce qu'il a vu et partagé.

En train de lire Souvenir de la maison des morts... partie pleine de bons a priori, et finalement, le courant ne passe pas tant que ça. Dosto m'ennuie. Je ne peux m'empêcher de comparer ce livre au Pavillon des cancéreux de Soljenitsyne pour la seule raison (mais pas suffisante) qu'ils sont russes et ont vécu sensiblement dans le même contexte historique et politique.

Plusieurs pages déjà que je lis en diagonale... parce que ça ne me passionne pas forcément, même si la thématique de fond mériterait qu'on s'y investisse totalement.

Pour autant, la lecture n'est pas désagréable. Le seul fait est que je m'ennuie.

Colimasson, est-ce le fait que la lecture est un peu vieille ou encore que tu éprouves un trop-plein de lectures...?

Début de la LC au 1er avril, il serait temps que je commence à y penser.

colimasson a écrit:

En train de lire Souvenir de la maison des morts... partie pleine de bons a priori, et finalement, le courant ne passe pas tant que ça. Dosto m'ennuie. Je ne peux m'empêcher de comparer ce livre au Pavillon des cancéreux de Soljenitsyne pour la seule raison (mais pas suffisante) qu'ils sont russes et ont vécu sensiblement dans le même contexte historique et politique.

Plusieurs pages déjà que je lis en diagonale... parce que ça ne me passionne pas forcément, même si la thématique de fond mériterait qu'on s'y investisse totalement.

Pour autant, la lecture n'est pas désagréable. Le seul fait est que je m'ennuie.

Quel dommage! Je n´ai pas lu Pavillon des cancéreux. A part le fait qu'ils aient vécus dans le même contexte historique, politique et  qu'ils soient Russes tous les deux, que trouves-tu de comparable à ces deux lectures?

jack-hubert bukowski a écrit:

ou encore que tu éprouves un trop-plein de lectures...?

Je n'osais pas le dire.Tu lis tellement de choses...N'es-tu pas très vite blasée, lassée? Ton esprit critique doit être très acéré à la longue.   

Heyoka a écrit:

Début de la LC au 1er avril, il serait temps que je commence à y penser.

On est pas à un jour près. Tu sais déjà un peu ce que tu veux lire?

pia a écrit:

On est pas à un jour près. Tu sais déjà un peu ce que tu veux lire?

Je n'ai pas encore décidé entre :

- Les frères Karamazov
- L'Idiot
- Crime et châtiment

Le plus court ?   

pia a écrit:

colimasson a écrit:

En train de lire Souvenir de la maison des morts... partie pleine de bons a priori, et finalement, le courant ne passe pas tant que ça. Dosto m'ennuie. Je ne peux m'empêcher de comparer ce livre au Pavillon des cancéreux de Soljenitsyne pour la seule raison (mais pas suffisante) qu'ils sont russes et ont vécu sensiblement dans le même contexte historique et politique.

A part le fait qu'ils aient vécus dans le même contexte historique, politique et  qu'ils soient Russes tous les deux, que trouves-tu de comparable à ces deux lectures?

Je relève cette remarque de la comparabilité des époques, selon vous, du même contexte historique et politique. Pardonnez-moi si j'interviens: bien sûr - et vous avez raison - il y a eu une forme de continuité, de tradition de "bagne", de camps en Russie tsariste et puis en Union soviétique. Mais au même moment il y a eu quand même pleins de différences, justement entre le tsarisme et la dictature, la terreur rouge. Dosto était au bagne à partir de 1849, Soljenitsyne à partir de 1945! Un siècle les sépare. Bien sûr beaucoup de similitudes, mais d'autres contextes historiques et politiques, malgré tout.

Chez les détenus de Dosto il y avait partiellement encore un semblant de justice, même très dure, de "culpabilité", tandisque dans les bagnes de l'URSS il y avait absence de logique totale, cela pourrait arriver aux plus innocents... (je cherche mes mots, très pauvres)

Heyoka a écrit:

pia a écrit:

On est pas à un jour près. Tu sais déjà un peu ce que tu veux lire?

Je n'ai pas encore décidé entre :

- Les frères Karamazov
- L'Idiot
- Crime et châtiment

Le plus court ?   

Ce sont tous les trois des pavés.   L´idiot et Les frêres Karamazov se valent (à peu près 900 et quelques pages), Crimes et châtments est le plus long (1200 pages et quelques).

tom léo a écrit:

Dosto était au bagne à partir de 1849, Soljenitsyne à partir de 1945! Un siècle les sépare. Bien sûr beaucoup de similitudes, mais d'autres contextes historiques et politiques, malgré tout.

Tu fais bien de le dire, je n'ai jamais lu Soljénitsyne. D´ailleurs on a une telle réprésentation des goulags, que quand j'ai lu Souvenirs de la maison des morts, j'ai été surprise de constater que le bagne était "moins" horrible que ce que j'avais crû, que ce que j'avais imaginé. Deux époques différentes en effet. D'ailleurs j'ai été aussi très surprise par sa description de la Sibérie: "les fruits abondants et savoureux, les marchands sont riches et hospitaliers, les jeunes filles ressemblent à des roses fleuries, le gibier court dans les rues, le caviar est étonnant". j'imaginais tellement la Sibérie comme une terre froide et aride où pas une fleur ne pousse.

A titre d'infos : Les chemins de la connaissance sur FR CULT seront consacrés à Dostoievsky avec

Lundi : L'idiot ; invité André Marcowicz , traducteur des oeuvres complètes
Mardi : Crimes et chatiments
Mercredi : Les frères Karamazov
Jeudi : Les carnets du sous-sol


Bonne lecture à tous !   
Je regrette de ne pouvoir me joindre à vous , je n'ai que L'adolescent et Les possédés dans ma PAL , j'aurais du réagir un peu plus vite ! Et la lecture sur écran s'avère impossible pour moi : il me faut le support papier .

je pense qu'il y aura un de ces jours une autre LC Dostoïevski car je me souviens l'avoir lu dans ma jeunesse et une relecture à mon âge serait nécessaire   je me souviens avoir beaucoup aimé l'Idiot.

bonne continuation à tous et bon commencemement à Heyoka !

Bédoulène a écrit:

je pense qu'il y aura un de ces jours une autre LC Dostoïevski car je me souviens l'avoir lu dans ma jeunesse et une relecture à mon âge serait nécessaire   je me souviens avoir beaucoup aimé l'Idiot.

Oui Bédou , à la prochaine je participe !