Sherlock Holmes (version 39-46 avec Basil Rathbone)

Série de 14 films avec Basil Rathbone (biographie)pour incarner le fameux détective. 11 de ces films ont été réalisés par un seul réalisateur Roy William Neill (biographie).

Un réalisateur qui a du métier, un acteur qui en avait certainement déjà aussi, et puis une autre époque...

Pas la première fois que je tournais autour, et je me suis décidé, au hasard, pour :




Le train de la mort (Terror by Night) de Roy William Neill, 1946

Format assez compact de 64 minutes pour une histoire bien remplie avec un vol de diamant et un meurtre. Le lieu est idéal : train de nuit pour l'écosse et les passagers bien typés sont tous suspects, ou presque tous. L'inspecteur Lestrade fait partie du voyage... en fait Holmes est engagé par un jeune homme pour prévenir le vol de "l'étoile de Rhodésie" le diamant appartenant à sa mère et qui voyage par ce même train.

Il semble (je vais croire la jaquette du dvd) que les inspirations sont multiples parmi les œuvres de Conan Doyle, pour y revenir en tout cas c'est parfait. Mystère, vol, atmosphère, détails visibles pour le spectateur, un lointain parfum de colonies... et déguisement et plans machiavéliques, tout est là, et l'énigme suit son chemin au fil des interrogatoires et d'un intérêt solidement maintenu.

Jusque-là, finalement ça serait pas mal. Mais, mieux ! Dès le début dépaysement supplémentaire : le langage, les accents, les articulations ça fait partie de Sherlock Holmes et là on est bien servis. Dès le début ça marque, j'ai revu un épisode avec Jeremy Brett pour voir, quarante ans d'écart certes mais il me semble qu'on est un cran au-dessus avec Basil Rathbone et ses compères. Pas forcément moins maniéré mais une manière différente.

Et si Lestrade reste benêt, un Watson plus vieux qu'ailleurs l'est copieusement aussi. Effet comique appuyé mais bizarrement qui ne casse pas le vif de l'enquête ou la noirceur de l'ambiance. Et surtout Sherlock Holmes trouve très facilement sa dimension de bonhomme froid et plutôt antipathique, bien que très poli, qui lui va tellement à merveille qu'on est obligé de l'apprécier quand même.

Efficace, prenant et dépaysant. Toutes options pour cette première tentative consciente avec cette série de film (j'ai du en voir à la tv il y a... dans une galaxie devenue très lointaine). Avec un terrible goût de reviens-y.

bande-annonce

sur TCM passe de temps à autre des Sherlock Holmes (le plaisir est souvent présent)

Je pense avoir vu celui-ci mais il y a un certain temps

j'en ai dû voir pas mal, voire toutes, de ces adaptations avec Basil Rathbone. Il était longtemps pour moi LE Sherlock Holmes... j'en ai revu quelques uns il y a quelques années et plus d'un avait pris quand même un bon bout de poussière...

aujourd'hui, je dois dire: si l'envie pour Sherlock me prend, je me mets devant la plus récente adaptation avec Benedict Cumberbatch qui est tout simplement génial  

Pour ma part, je préfère Jeremy Brett.

comme je le disais au bar (parce qu'il se passe aussi des choses au bar), j'ai de très bons souvenirs de la série avec Jeremy Brett. mais là j'hésite.

le tout neuf, je n'ai pas réussi à voir un épisode entier.   

Faudrait installer un vote.   
Le nouveau c'est autre chose. Je ne déteste pas. Mais ce n'est plus vraiment le personnage.

ah oui, j'ai bien aimé aussi quelques épisodes avec Jeremy Brett...
en ce qui me concerne, pas besoin d'installer des votes, je ne suis pas si fan de ce personnage, n'importe l'adaptation
et de toute façon, le meilleur Sherlock, c'est Docteur House  

eux aussi ils comptent (très peu de souvenirs...) ?

Spoiler:

Le chien des Baskerville (1939)

Premier film de la série de 14 films avec le duo Basil Rathbone et Nigel Bruce (en seconds rôles) réalisé par Sidney Lanfield.

Hum. j'avais du le voir. ça fonctionne beaucoup moins bien à mon goût. Le détective est moins consistant, plus dispersé (sur cette base Jeremy Brett est mieux, oui), mais au moins Watson est moins potiche, un peu empoté et en retard mais avant l'arrivée sur place de Holmes il y a des séquences où il s'acquitte bien de son rôle.

Malgré tout les fausses pistes ont l'air tièdes et le décor trop synthétique ne fonctionne pas à plein. Ça a vieilli mais est-ce plus mauvais qu'un truc moyen d'aujourd'hui ? ... probablement pas. Simple et pas exactement assez efficace mais consciencieux quand même et relativement équilibré, pas d'incohérence, pas d'effet de manche trop gratuit. (adaptation parait il très proche de la version de Sir Arthur Conan Doyle, mais ma lecture est bien trop loin pour me prononcer sur le sujet).

Un autre jour ça aurait pu laisser une meilleure impression (sans renverser son pandesque spectateur).

Dressed to Kill / La clef (1946)

réal. : Roy William Neill

Le dernier film  de la série. Un prisonnier construit trois petites boites à musique qui sont vendues aux enchères. L'une d'elles à une jeune femme, une autre à une autre jeune femme et l'autre à un vieil ami du Dr Watson, ce qui tombe bien car ce collectionneur se fait agresser... Sherlock Holmes et son acolyte se retrouvent donc aux prises avec un trio de malfaiteurs qui met en valeur une actrice rusée et propose une série suivie de tentatives et réflexions pour craquer un code musical.

Avec l'indispensable mélange d'atmosphères chic, populaire et trouble de chez les méchants (avec soupçon d'exotisme c'est encore meilleur), d'excellents seconds rôles et quelques passages d'une étonnante vivacité, il y a tout ce qu'il faut pour passer un bon moment.

Moins branché comédie que  Le train de la mort même si Watson est toujours empoté, le film plus sérieux conserve la légèreté de ton qui sied à merveille à la constance de son personnage principal. Ou personnage qui sert d'ancrage à tout le reste. On peut le voir comme ça aussi, et ça expliquerait pourquoi ça fonctionne si bien.

Sherlock visage taillé à la serpe et Watson le rondouillard, cette différentiation physique a bénéficié au succès de cette série en noir et blanc, scenario, acteurs, réalisation tout était bon dans cette première série tirée du livre de Conan Doyle..

Sherlock Holmes in Washington (1943)

réal. : Roy William Neill

Et oui, ça se tient bien même si pour ce premier film de la série on est plus devant un film d'espionnage coupé au carré qui ne s'autorise que quelques poussées de technicité au début et qu'un voile d'exotisme d'arrière boutique d'antiquaire sur la fin.

Malgré tout rondement mené avec ce Sherlock Holmes presque chaleureux dans cette escapade américaine. L'occasion de rappeler que ces films sont des productions américaines et de noter que celui-ci repose sur un scénario original même s'il y a des ressemblances avec la nouvelle "Les Plans du Bruce-Partington" (dixit la wikipage en et fr).

On apprécie quand même un beau jeu de passe-passe inconscient et filé sur plusieurs séquences autour du principal objet de cette enquête (téléphoné certes mais bien agréable).

The Adventures of Sherlock Holmes (1939)

Le deuxième film de la série et qui n'est pas une adaptation d'une enquête mais d'une pièce même si paraît-il les intrigues n'ont pas grand chose à voir. Le film est supposé avoir popularisé la fameuse réplique "Élémentaire, mon cher Watson.".

Le film s'ouvre sur la conclusion du procès du Pr Moriarty où celui-ci est déclaré innocent. A la frustration de Holmes Moriarty répond par un défit de crime spectaculaire devant mettre fin à la carrière du détective. On se retrouve à suivre deux intrigues en parallèle qui sont les deux ficelles du plan redoutable du professeur.

Manies excentriques du détective, rues brumeuses parcourues à tombeau ouvert, exotisme, détail des décors et éclairages, excellence des principaux interprètes (stéréotype oui mais vivant)... efficacité d'un déroulement rapide mais qui ne donne pas l'impression d'aller trop vite.

C'est vif et tout à fait dans le ton (et le pittoresque) que l'on est en droit d'attendre, j'ai passé un très bon moment à me changer les idées avec ce bien bon film.

The Scarlet Claw (1944)

Un meurtre et des événements mystérieux dans le village de La Morte Rouge au Québec. Holmes et Watson arrivent trop tard pour protéger la victime qui avait envoyé un appel au secours peu avant sa mort. La carte du surnaturel sert à planter le décor avant de passer la main à des tournures plus conventionnelles qui recèlent néanmoins quelques beau tours de passe passe. Pas le meilleur de la série mais une atmosphère compacte, une poignée de personnages secondaires bien campés et une scène d'intro dans la salle de l'hôtel qui pourrait de nos jours faire hurler au génie.

The Pearl of Death (1944)

Adaptation des Six Napoléons et certainement pas le plus réussi des films de la série. Quelques déguisement vite percés à jour et des combines plus grosses que si on ne voyait qu'elles n'aide pas à faire passer cette enquête mollassonne qui fait suite à un ratage initial de Holmes. Et une fois de plus Watson qui sert uniquement de boulet c'est dommage. Bof bof pour celui-là.