Philippe Delerm

Bédoulène a écrit:

les livres dont vous parlez ont l'air succulents !

je note, merci

Delerm c'est tellement sucré que j'aime, à doses légères, parfois...Mais on peut lui reprocher aussi d'être un peu trop sucré...

La bulle de Tiepolo

Un sentiment bizarre :
Il y a Antoine Stalin, critique d'art, qui se remet comme il peut du décès de sa femme Marie et de sa fille Julie.
Il y a Ornella Malese, professeur, Vénitienne, auteure de Granite Café, succès littéraire inattendue.
Il y a Sandro Rossini, grand-père d'Ornella, peintre, qu'un lour fardeau a éloigné de sa famille. Pour renouer le fil, Ornella achète un tableau de son grand-père trouvé par hasard.
Il y a Vuillard, peintre préféré d'Antoine ; Antoine est persuadé qu'un lien existe entre les deux peintres.
Il y a une rencontre entre Ornella et Antoine, une relation et une séparation.
Il y a Giandomenico Tiepolo et "Il Mondo Nuovo" sont tableau ; et une énigme.
Il y a deux quêtes :
Qu'est-il arrivé au grand-père d'Ornella ?
Que fait le personnage debout sur une chaise, tenant une baguette en bois, dans le tableau "Il Mondo Nuovo".

Il y a tout ça... et il n'y a que 110 pages !

Alors? Reste-t-on sur sa faim? Je l'avais offert à mes parents et je compte bien l'emprunter tôt ou tard

Oui, je suis resté sur ma faim. Parce que chaque personnage n'est que survolé, chaque situation seulement ébauchée. A part celle qui résout l'énigme du tableau de Tiepolo, tout le reste n'a que peu de saveur. C'est dommage.

Steven a écrit:

Oui, je suis resté sur ma faim. Parce que chaque personnage n'est que survolé, chaque situation seulement ébauchée. A part celle qui résout l'énigme du tableau de Tiepolo, tout le reste n'a que peu de saveur. C'est dommage.

C'est dommage.. moi j'ai bien aimé ce livre..
Il y a des auteurs qui font des 'cercles': quand on touche une flaque d'eau au milieu - la vibration de ce geste produit des cercles sur toute la flaque.. et ben, Philippe Delerm a écrit avec ce livre pour moi ce geste, le moment initial - et à partir de là, je pouvais 'voir' tous les autres cercles
Je sais, on principe, un auteur n'est pas le donneur de mots-clé pour que le lecteur puisse terminer les idées.. mais il y en a des livres.. et celui-ci en était un de tel sorte pour moi

C'est terrible cet échange....je crois que je vais être obligée de le lire pour m'en faire une idée

Kenavo j'aime beaucoup ta théorie sur les cercles et sur l'imaginaire. Mais avec ce livre, l'auteur n'a pas su créer ces cercles pour moi ! (où je n'ai pas su percevoir les cercles après que l'auteur a lancé la pierre.)
Delerm, je l'ai découvert avec Autumn, un livre sur les peintres pré-raphaélites où il nous plonge dans l'Angleterre entre 1850 et 1870. Tous les personnages d'Autumn mêlent leurs destins, se heurtent,arrivent à se déchirer jusqu'à la drogue et à la mort. Philippe Delerm décrit un climat très romantique mais déjà très décadent. Dans ce livre-là il trouve la tonalité idéale pour écrire le roman de l'art et de la vie.
Dans La bulle de Tiepolo, je n'ai pas su saisir cette tonalité, ou l'auteur ne l'a pas trouvé. Je suis sans doute resté à côté et ce livre m'a déçu.

Steven a écrit:

Kenavo j'aime beaucoup ta théorie sur les cercles et sur l'imaginaire. Mais avec ce livre, l'auteur n'a pas su créer ces cercles pour moi ! (où je n'ai pas su percevoir les cercles après que l'auteur a lancé la pierre.)

Steven a écrit:

Delerm, je l'ai découvert avec Autumn, un livre sur les peintres pré-raphaélites où il nous plonge dans l'Angleterre entre 1850 et 1870. Tous les personnages d'Autumn mêlent leurs destins, se heurtent,arrivent à se déchirer jusqu'à la drogue et à la mort. Philippe Delerm décrit un climat très romantique mais déjà très décadent. Dans ce livre-là il trouve la tonalité idéale pour écrire le roman de l'art et de la vie.

Oui.. je te rejoins là dessus.. j'ai aussi aimé ce livre.. et je comprends ta déception si tu compares ces deux lectures

Steven a écrit:

Dans La bulle de Tiepolo, je n'ai pas su saisir cette tonalité, ou l'auteur ne l'a pas trouvé. Je suis sans doute resté à côté et ce livre m'a déçu.

Je crois ce livre ne pouvait que me plaire - Venise comme fond de l'histoire, que j'adore.. et il y a aussi ces moments où on ressort d'une lecture pas satisfaisante et dans le prochain livre, quelques jolies phrases nous donnent déjà envie de crier au chef d'œuvre.. il se peut que ce livre en était le 'bon' au 'meilleur' moment - pour moi..
(bien que je dois dire - en parlant de cette lecture.. j'ai des bonnes mémoires qui me reviennent .. )

coline a écrit:

kenavo a écrit:

Un livre pleins de traces.. pleins de moments.. tout comme une boîte à chocolats – mais ici on peut déguster sans modération
Et les photos qui vont avec sont une addition à des écrits déjà très beaux

Ce sont de doux moments évoqués comme dans La première gorgée de bière?...

Cet écrivain est exceptionnel pour faire ressentir les sensations dans ce livre (la première gorgée de bière). Chacun à son niveau est touché par une de ces histoires.

Je n'ai lu que "la première gorgée de bière..." mais cette ode délicieuse aux plaisirs de la vie m'a beaucoup plu et je me suis promis de lire autre chose...

Tout comme vous je me suis délectée de cette Première gorgée de bière.
J'ai eu la même idée que Chappy, offert Traces à mon père et lui ai emprunté...

la -lune-et-le-miroir- a écrit:

Cet écrivain est exceptionnel pour faire ressentir les sensations dans ce livre (la première gorgée de bière). Chacun à son niveau est touché par une de ces histoires

J'aime bien ces petits morceaux de vie que l'on peut picorer comme dans la boite de chocolat dont parle Kenavo, mais en évitant l'excés qui peut en résulter aussi, bien sûr!

Quelqu'un a-t-il lu Sundborn, ou Les jours de lumière ?
Grez-sur-Loing et Carl Larsson, Strindberg et la peinture; je le lirai

Burlybunch a écrit:

Quelqu'un a-t-il lu Sundborn, ou Les jours de lumière ?
Grez-sur-Loing et Carl Larsson, Strindberg et la peinture; je le lirai

Oui.. j'ai lu Sundborn..., c'était en effet mon premier livre de cet auteur - sans aucune connaissance de qui il s'agissait.. et surtout encore lors de ma phase - je refuse de lire en français - je l'ai lu en traduction allemande.

Hm.. je garde un souvenir d'une lecture agréable.. mais un peu.. légère..

Mais cela date depuis si longtemps.. si je considère mes sympathies pour cet écrivain que j'ai gagnées depuis et surtout le relire en français donnerait peut être un autre avis

A Garonne




Un vrai petit régal de lecture, parfait pour l'été, à lire dans un transat, et se laisser porter par les souvenirs, l'enfance de Philippe Delerm à Malause, petit village sur les bords de la Garonne. Le lecteur s'y promène, fait la "connaissance" de la maison familiale. On y rencontre ses grands-parents, ses parents, sa famille, les voisins qui sont décrits toujours de manière bienveillante.
Une écriture généreuse, ensoleillée, enveloppante.

Même les points plus noirs, comme le caractère renfermé et la non communication avec son grand-père, ou l'installation d'une centrale à proximité du village qui défigure littéralement le paysage sont racontés avec distance et sérénité.

(Pourtant, pour y être allée, il y a de quoi avoir la haine :

)

P. Delerm emploie plusieurs fois l'expression de "maison-racine", qui prend tout son sens au fil de la lecture, tant cette maison familiale baptisée "La Mascagne" lui évoque des souvenirs d'enfance. Cependant cette maison est bien plus que cela puisqu'elle porte le lien intergénérationnel...



Un livre ensoleillé et tranquille...

Li a écrit:

Un livre ensoleillé et tranquille...

merci pour ton commentaire..
c'est vrai que c'est un livre pour l'été.. tiens.. on y est.. une relecture serait pas si mal