Ruben Östlund

Waou que de réflexions intéressantes sur ce film que j'ai beaucoup apprécié.

Je n'avais pas pensé une seconde que la mère avait testé son mari dans le brouillard et la neige (je n'ai pas vu ça comme une tempête car quand il y a une tempête, la station ne prend pas le risque de faire fonctionner des télésièges), c'est du mauvais temps mais on peut skier, ça renforce juste le malaise que vivent ce couple et leurs enfants, car on n'a pas beaucoup parlé des enfants mais qu'est-ce qu'ils trinquent les pauvres!

Ce qui m'a paru très fort, et absolument maîtrisé c'est l'ambiance du ski alpin, qui peut vite devenir cauchemardesque pour peu que des éléments naturels se déchaînent (avalanche même contrôlée, mauvais temps, ski hors piste qui devrait être jouissif mais qui se révèle vite une vaine tentative pour que le mari se sente mieux)
Ces éléments naturels dans un milieu tout sauf hospitalier, car on se sent oppressé tout le long du film dans cette station, génèrent une angoisse et à mon avis agissent comme une catharsis.

Le titre snow-therapy résume à lui seul tout le propos du film.
Sans ce séjour dramatique à la neige, peut-être que ce couple n'aurait/n'aura jamais résolu ses problèmes.

Dès le début du film, le coeur n'y est pas comme on dit, et certains détails matériels qui sont le quotidien du skieur alpin font mouche.
Le gosse qui se démène pour enlever sa combinaison de ski pour faire pipi (c'est exaspérant), les skis qui tiennent jamais quand on les appuie contre la rambarde (également très exaspérant), le matériel lourd et encombrant, la barre du télésiège qu'on referme trop tôt (cause d'une engueulade entre la mère et ses compagnons de siège), le bruit agaçant des cannes du téléski quand elles passent dans la poulie, tout concourt à créer un climat à l'encontre de ce qu'ils sont venus chercher, une sorte d'apaisement et de recentrage.

Et là je trouve que le réalisateur frise la perfection dans les sons si subtilement rendus, l'extrême solitude de ce couple sur les pistes et leur absence totale de décontraction font peine à voir.

On a envie de leur dire de rentrer tout de suite.

Après je n'ai pas envie de tout analyser, mais je crois qu'on a tous compris......qu'il ne fallait pas aller faire du ski alpin pour s'éclater et s'amuser

Non sérieusement, c'est un bon film, très dur par moments, à la limite de l'insoutenable (crise du père).

Le vrai titre était bien Force majeure. Le réalisateur n'a pas choisi Snow Therapy que je trouve pourtant très bon et judicieux.

darkanny a écrit:

Sans ce séjour dramatique à la neige, peut-être que ce couple n'aurait/n'aura jamais résolu ses problèmes.

A t'il réellement beaucoup plus de problèmes que les autres? Ou n’est ce pas cette situation de 5 jours enfermés à tous les 4 avec comme devoir d'être heureux, qui fait ressortir des choses au demeurant assez banales?

Je pense qu'à la base il y a un problème, ce que confie la femme sans tralala à celle qui deviendra sa "copine" de bar.
Et la triste mine qu'ils font nous renseigne assez sur le malaise ambiant.
Quant à savoir s'ils ont plus ou moins de problèmes que les autres couples, je ne sais pas, mais ça reflète pas le bonheur en tous cas.

Qu'ils soient là ou ailleurs, il fallait un élément déclencheur, je crois que ce séjour dans une nature rendue hostile a joué ce rôle.