Pier Maria Pasinetti [Italie]

Pier Maria Pasinetti (1913-2006) reste à ce jour le moins connu des grands romanciers italiens du XXe siècle, quoique plusieurs de ses livres aient eu un succès considérable et lui aient valu des prix littéraires en Italie, aux Etats-Unis et en France. Son œuvre aurait sans doute joui d’une plus vaste reconnaissance si l’écrivain n’avait pas été dénué du souci de faire carrière et s’il avait été un peu plus facile à situer : de fait, Pasinetti vivait entre deux pays, partageait son temps entre plusieurs métiers et écrivait d’une manière susceptible de le faire percevoir comme léger par certains critiques et comme trop difficile par certains autres.

Né à Venise, il l’avait quittée relativement tôt pour achever ses études et pour enseigner la littérature à l’étranger (en Allemagne, en Suède, puis aux Etats-Unis), sans devenir pour autant un vrai expatrié ou un universitaire ordinaire : il faisait en même temps partie du monde du cinéma italien, en tant que scénariste, et publiait des articles culturels dans quelques grands journaux de son pays.

Son premier roman, Rouge vénitien (Albin Michel, 1963), eut un énorme succès aux Etats-Unis où il avait paru peu de temps après sa publication en Italie, en 1960, et fut traduit dans de nombreux pays. Il reste un des livres clés de l’univers de Pasinetti, par sa teneur comme par son écriture : la plupart de ses personnages vont réapparaître jusque dans les dernières œuvres du romancier, et même si l’on n’y retrouvera pas forcément le style de ses débuts, les voies narratives qu’il explorera par la suite sont contenues en condensé dans Rouge vénitien.

Source: Babelio

De Venise à Venise

Citation :

Présentation de l’éditeur
En toile de fond, les années 20 et la montée du fascisme. Au premier plan, les vies croisées des Balmarin, Tolotta Pelz et Bialevski, vieilles familles vénitiennes qui habitent le même palais sur les Zattere.
Au centre de ce microcosme, la jeune Giovanna Balmarin, lumineuse et lancinante présence, qui occupe une place spéciale dans le cœur du narrateur Giorgio Partibon, spectateur indulgent et implacable.
Le récit se déroule entre 1926 et les années 80 dans un entrelacs d’amitiés, d’antipathies, d’amours et de chagrins.
Et puis, il y a Dorsoduro, le plus précieux des quartiers de la lagune, et Venise «le lieu idéal» pour situer un roman d’après Pasinetti, car tout le monde y joue un rôle.

Puisque Venise me fascine autant, il y a toujours des livres concernant cette ville dans ma PAL, celui-ci étant le seul qui me reste d’un auteur italien – LC Italie oblige

Pour un lecteur français, il y a probablement Proust qui vient à l’esprit, chez moi c’était Thomas Mann et sa manière de décrire les détails des détails auquel j’ai pensé lors de ma lecture.
Pour quelques lecteurs cela peut être trop fastidieux ou bavard, pour moi c’était le pur bonheur.
Il a bien pris son temps de mettre le lecteur dans l’ambiance de cette ville, ce quartier, ce palais avec les différentes familles.

Le narrateur nous raconte en 1980 quelques mois de ses douze ans, en 1926. Par la suite il va dévoiler aussi le destin de plusieurs personnages présentés, mais la majeure partie du livre se concentre sur cette période où Giorgio fait passer tout son petit monde à la loupe.

Il y a naturellement la montée du fascisme en Italie qui constitue un des facteurs phares de ce livre, très bien rendu. Mais à côté il y a aussi cet aspect de la société bourgeoise de Venise qu’il dépeint avec plein d’humour, parfois aussi du sarcasme.

En tous les cas il est un fin connaisseur de son sujet et c’est un vrai plaisir de voyager avec lui parmi les canaux de cette jolie ville.

Avec cette sublime image de William Turner en couverture, un petit bijou sur mes étagères

Encore un beau livre qui fait envie kenavo !

Tu fais de beaux voyages Kena !

Belle couverture en effet!

Bédoulène a écrit:

Tu fais de beaux voyages Kena !

oui, les lectures me réussissent très bien ces derniers temps