La claire fontaine de David Bosc
Proposé par Shanidar (qui, si elle passe à Ornans ou dans les environs, devra impérativement me le faire savoir, je lui montrerais quelques coins estampillés Gustave Courbet, comme le Puits noir par exemple, ce sera ma façon de la remercier)
Autant dire que je me suis régalée.
Déjà rien qu'au niveau de l'écriture, travaillée et fluide en même temps, ce livre est une douceur et chaque phrase est un émerveillement.
Derrière ces phrases se cache et se découvre le personnage si attachant qu'est Gustave Courbet, que l'on suit pas à pas durant ses dernières années, exilé en Suisse à la suite des événements de la Commune, tourmenté par la justice de son pays qui lui réclame pas moins que la somme destinée à payer les dégâts occasionnés à la colonne Vendôme.
Autant dire des années de travail......Courbet ne peindra plus rien alors.
C'est douloureux et à la fois tout sauf triste ce qui lui advient durant ces dernières années car face à la contrainte de l'exil, Courbet va découvrir la Suisse du canton de Vaud qu'il ne connaissait pas, à laquelle il va s'attacher profondément ainsi qu'à ses habitants et finalement à sa nouvelle vie.
La nature, le Grand Tout qu'offrent les paysages des rives du lac, des villages environnants, les baignades dans le lac qu'affectionnait particulièrement le peintre, vont le combler et le ravir.
Mais l'ombre se rapproche, les tourments le minent, il boit énormément et se détruit petit à petit.
Jusqu'au bout pourtant, il tentera d'égayer sa vie, par son engouement pour la fête, le chant, par la compagnie des gens qu'il côtoie, les visites de son père.
Bien sûr je connais tous les lieux décrits depuis Ornans le village natal, en passant par Vallorbe, Nyon, Martigny, Vevey, et enfin La Tour-De-Peilz, le terminus, là où il finira ses jours.
C'est en terrain connu que j'ai arpenté avec le peintre ces côteaux, ces petits villages, ces bords de rivière.
On comprend d'autant mieux ses tableaux quand on lit ce texte et son rapport sans fioriture avec la nature.
Il est des sujets qui ne peuvent produire que de grandes oeuvres, écrire sur Courbet est aussi intéressant que de voir ses tableaux.
L'auteur a parfaitement réussi cette harmonie entre illustration par la magie et l'agencement des mots, et documentation d'autre part, sans jamais nuire à l'une ou à l'autre.
Bravo à lui, et respect à Monsieur Courbet.