Nos lectures de mars 2015

La bouche pleine de terre de Branimir Šćepanović

silou a écrit:

Arabella a écrit:

Albert Ehrenstein : Tubutsch.

A mettre très vite en haut d'une PAL ?

Je dirais oui, j'ai eu beaucoup de plaisir avec cette lecture étonnante.

silou a écrit:

La bouche pleine de terre de Branimir Šćepanović

Tu vas nous en parler, j'espère.

Je finis le Dodds. Avec beaucoup de peine. Autant, tout ce qui relève de la synthèse descriptive, où il s'attache à comprendre comment les Grecs se représentaient l'Irrationnel, est plutôt intéressante, quoique limitée (on lui pardonnera), autant tout le reste est simplement insupportable (à la limite de la condescendance parfois). Rien que la dichotomie rationalisme (nommée parfois Aufklärung, Lumières grecques) / irrationalisme ("obscurité") m'insupporte au plus au point parce qu'on y sent une pointe de jugement ironique du moderne qui sait a posteriori   (et vas-y que je te tacle le Moyen-Âge en passant...). Certaines analyses sont même fumeuses, comme l'idée qu'une "crainte de la liberté" expliquerait le prétendu "retour à l'Irrationnel" au IIIe siècle (qu'on connaît très mal, par ailleurs) ; qu'on veuille déceler des mécanismes psychologiques pour expliquer certains phénomènes culturels, je le conçois, mais là, le monsieur récite ses mantras de freudisme mal digéré comme si de rien n'était. Je ne veux pas être trop dur, quand même, et je lui reconnais de belles intuitions, mais chercher à universaliser des systèmes de pensée modernes, c'est très douteux... Et cela dit plus de qui parle que de ce dont il parle ; Dodds admet d'ailleurs à demi mots, ce sont les dernières lignes, qu'en écrivant ce livre, il a eu "notre propre situation (ie l'Europe d'après la Seconde Guerre Mondiale) constamment à l'esprit". Tu m'étonnes !

Edit : Il y a quelque chose de positiviste, en fait, même si, certes, Dodds n'est pas aussi idiot naïf qu'un Auguste Comte par exemple et par-delà quelques oppositions très simplistes, je veux croire qu'il avait un attachement sincère à ce qu'il appelle "l'Irrationnel"...

Belle critique, sullien. J'avais même pas encore lu ce que tu lisais... je persiste à dire que tu gagnerais à avoir des lectures de plaisir et encore là, je lis les gens en diagonale... continue ton travail de moine par contre!

Après Appanah, je lis Rabhi

Un de nos auteurs du mois, L'épouse rebelle de Zsigmond Moricz.

jack-hubert bukowski a écrit:

Belle critique, sullien. J'avais même pas encore lu ce que tu lisais... je persiste à dire que tu gagnerais à avoir des lectures de plaisir et encore là, je lis les gens en diagonale... continue ton travail de moine par contre!

Merci, JHB ! Oui, je verrai comment je vais m'organiser...

Je continue Du Bellay, et en parallèle :
Pierre de Ronsard, Discours sur les misères de ce temps.
Hannah Arendt, La crise de la culture.

Arabella a écrit:

Un de nos auteurs du mois, L'épouse rebelle de Zsigmond Moricz.

Bonne lecture !

Sullien a écrit:

Arabella a écrit:

Un de nos auteurs du mois, L'épouse rebelle de Zsigmond Moricz.

Bonne lecture !

Merci. Cela commence très bien.

...

Un petit tour au Japon : Akira Yoshimura, Le convoi de l'eau

topocl a écrit:

Un petit tour au Japon : Akira Yoshimura, Le convoi de l'eau

Je l' ai beaucoup aimé celui-là !

J' en ai terminé avec les livres de la Médiathèque. Je vais commencerLe Bruit des choses vivantes :
Elise Turcotte.

églantine a écrit:

Je commence Esprit d'hiver de Laura KASISCHKE .

Deuxième tentative avec cette auteure : je passe à autre chose .
Ni le style , ni les élucubrations de cette écrivaine pour donner forme à une sorte de thriller ne peuvent me convaincre .
J'ai trouvé tout cela abominablement tiré par les cheveux .
Et longuet .

Spoiler:

Bon je reviens du fil Kasischke :
Aériale :

Spoiler:

Sullien a écrit:

Je finis le Dodds. Avec beaucoup de peine. Autant, tout ce qui relève de la synthèse descriptive, où il s'attache à comprendre comment les Grecs se représentaient l'Irrationnel, est plutôt intéressante, quoique limitée (on lui pardonnera), autant tout le reste est simplement insupportable (à la limite de la condescendance parfois). Rien que la dichotomie rationalisme (nommée parfois Aufklärung, Lumières grecques) / irrationalisme ("obscurité") m'insupporte au plus au point parce qu'on y sent une pointe de jugement ironique du moderne qui sait a posteriori   (et vas-y que je te tacle le Moyen-Âge en passant...). Certaines analyses sont même fumeuses, comme l'idée qu'une "crainte de la liberté" expliquerait le prétendu "retour à l'Irrationnel" au IIIe siècle (qu'on connaît très mal, par ailleurs) ; qu'on veuille déceler des mécanismes psychologiques pour expliquer certains phénomènes culturels, je le conçois, mais là, le monsieur récite ses mantras de freudisme mal digéré comme si de rien n'était. Je ne veux pas être trop dur, quand même, et je lui reconnais de belles intuitions, mais chercher à universaliser des systèmes de pensée modernes, c'est très douteux... Et cela dit plus de qui parle que de ce dont il parle ; Dodds admet d'ailleurs à demi mots, ce sont les dernières lignes, qu'en écrivant ce livre, il a eu "notre propre situation (ie l'Europe d'après la Seconde Guerre Mondiale) constamment à l'esprit". Tu m'étonnes !

Edit : Il y a quelque chose de positiviste, en fait, même si, certes, Dodds n'est pas aussi idiot naïf qu'un Auguste Comte par exemple et par-delà quelques oppositions très simplistes, je veux croire qu'il avait un attachement sincère à ce qu'il appelle "l'Irrationnel"...

Dommage de confier cette réflexion uniquement au bar. Cela mériterait de se retrouver sur un fil où on pourrait faire sa pelote sur le sujet, non ?