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| Sorj Chalandon | |
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Auteur | Message |
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mimi Sage de la littérature
Messages : 2032 Inscription le : 19/07/2007 Localisation : Auvergne
| Sujet: Re: Sorj Chalandon Sam 20 Déc 2008 - 22:14 | |
| "Une promesse" J'ai beaucoup aimé la mise en place progressive de cette histoire. Difficile de dire si j'ai eu du mal à entrer dans le livre. Je l'ai reposé plusieurs fois mais par manque de temps et de concentration. Mais je crois que si j'avais pu rester en place, le début ne m'aurait pas dérangé. Une histoire qui commence donc à peu près normalement sauf qu'il y a quelque chose que l'on ne saisit pas très bien. Un rituel étrange et on ne sait pas pourquoi ce rituel est mis en place. Et on comprend, peu à peu. L'histoire n'est pas livrée de but en blanc. On s'interroge. Elle se dévoile donc peu à peu et les personnages sont attachants. L'écriture est souvent très belle et touchante. Ce n'est pas tellement le caractère étheré du couple Fauvette/Etienne qui m'a dérangée, je crois même que j'ai apprécié cette présence qui donne tout son charme et même sa force à ce roman, c'est plutôt l'histoire de la lampe auquelle je l'avoue je n'ai rien compris ou presque. Je pense que l'auteur aurait pu se passer de cet accessoire qui a, certes, permis à l'auteur de nous écrire de belles pages maritimes et lui a sans doute offert des ouvertures mais j'ai été un peu gênée par le côté "je suis un conte" mais "je n'en suis pas un" avec cette histoire d'âmes prisonnières un peu compliquée. Et c'est la fin que j'ai trouvé un peu longue comme si l'auteur avait du mal à conclure. C'est une très belle histoire sur le déni, sur le deuil. Mais qui aurait gagné en simplicité sur la fin surtout. Ces quelques critiques n'empêchent pas le fait que j'ai été séduite par l'écriture de Sorj Chalandon. J'ai d'ailleurs hâte de poursuivre avec cet auteur que je découvre enthousiasmée.
Dernière édition par mimi le Dim 21 Déc 2008 - 2:09, édité 1 fois | |
| | | mimi Sage de la littérature
Messages : 2032 Inscription le : 19/07/2007 Localisation : Auvergne
| Sujet: Re: Sorj Chalandon Sam 20 Déc 2008 - 22:17 | |
| Je cercle le livre, au fait !!! | |
| | | Menyne Agilité postale
Messages : 864 Inscription le : 26/04/2008 Age : 53 Localisation : dis z'y mieux !
| Sujet: Re: Sorj Chalandon Lun 6 Avr 2009 - 21:23 | |
| Je vois que je ne suis pas la seule à avoir eu du mal à entrer dans La promesse . Je ne voulais pas abandonner la lecture. Je NE pouvais PAS être déçue. J'étais certaine de mon choix. Le titre m'attirait, la quatrième de couverture me dévoilait l'essentiel ... et pourtant ... je ne comprenais rien . Je me perdais dans les personnages ... Puis peu à peu tout se construit. Les liens se tissent entre les gens, entre le présent et le passé. Je ne posais plus le livre, il fallait que je le termine ... Deux frères sont liés par une croyance d'enfant, une légende. La mort ne pourra les séparer puisqu'il suffit de faire comme si rien n'avait changé ...Il suffit d'avoir de vrais amis pour que les gens continuent à vivre... Il suffit de ne pas oublier ... Il suffit de ...
Une belle histoire d'amour ET d'amitiés. | |
| | | Eve Lyne Sage de la littérature
Messages : 1936 Inscription le : 08/08/2008
| Sujet: Re: Sorj Chalandon Ven 24 Avr 2009 - 10:50 | |
| UNE PROMESSE.Fauvette et Etienne, un couple aimant très uni, sont décédés il y a dix mois. Tenu par une promesse faite durant son enfance à Etienne, Lucien dit bosco -frère d'Etienne- organise très rapidement des visites quotidiennes dans leur maison Ker Ael afin que les âmes survivent et ne soient pas capturées par la veilleuse du grenier, dont on découvre l'histoire dans le roman. Ils sont ainsi sept amis, que le couple a aimés et aidés, à s'y relayer, chacun accomplissant un cérémonial précis : Berthevin allume et éteint les lumières, Ivan ouvre les fenêtres, Madeleine met des fleurs dans les vases, Blancheterre lit des poèmes à voix haute, Paradis remonte l'horloge suisse, etc. Une fois le cérémonial accompli, ils se retrouvent au bar pour y boire le "verre de promesse". Mais les mois passent et la lassitude s'installe. Un jour, à l'initiative du bosco, ils se réunissent tous à Ker Ael. L'auteur se donne dix mois pour dénouer les fils de l'énigme, nous offrant une belle métaphore sur la mort et l'oubli des disparus. Chaque ami retracera son parcours et son lien si ténu avec le couple défunt. Tous ont un côté écorché. Le couple défunt semble tellement parfait qu'on finit par se demander s'il n'a pas été idéalisé. C'est un roman rempli de tendresse et d'amour. La langue est sensible, poétique, intimiste. On gagne peu à peu en sérénité. Le deuil, si difficile à faire, paraît possible, les souvenirs du passé venant embellir le présent. De plus, c'est une formidable histoire d'amitié et de fraternité. L'auteur nous parle du légendaire Milon de Crotone, l'un des plus célèbres athlètes de la Grèce. Chaque protagoniste a un jour possédé un timbre le représentant. Il nous conte aussi l'Ankou, le serviteur de la mort dans le folklore breton. - Citation :
- L'Ankou convoitait le tilleul pour en faire un violon. Il voulait fendre l'arbre à l'aide de sa faux, lui arracher le cœur, sculpter une âme, polir une table d'harmonie, élever un manche, dégager une volute, vernir quatre chevilles, les éclisses, briser quatre rayons de lune qu'il monterait en cordes, tresser le crin de ses rosses pour en faire un archet.
Sans compter l'histoire de la lampe et des âmes qu'elle renferme. Et quelques vers d'Alfred de Musset, de Charles Péguy, du poète breton Hippolyte Violeau. - Citation :
Et marchant à la mort il meurt à chaque pas. Il meurt dans ses amis, dans son fils, dans son père. Il meurt dans ce qu'il pleure et dans ce qu'il espère Et sans parler des corps qu'il faut ensevelir Qu'est-ce donc oublier, si ce n'est pas mourir (Musset)
Et pour vous consoler le ciel me donnera La place de votre bon ange. Conservez avec soin tout ce que j'ai chéri ; Gardez mes vers, mes fleurs, mon oiseau favori, Je serai là, que rien ne change ! (H. Violeau)
Bref SUBLIME, MAGNIFIQUE. Subjuguée, j'ai relu certains passages à plusieurs reprises. - Citation :
- Madeleine chantonne. Elle sourit chaque mot, avec cette façon de rouler les consonnes en galets. "Le pinson", disait Fauvette lorsqu'elles étaient enfants.
Dernière édition par Eve Lyne le Ven 24 Avr 2009 - 13:13, édité 1 fois | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Sorj Chalandon Ven 24 Avr 2009 - 12:27 | |
| - Eve Lyne a écrit:
- UNE PROMESSE.
C'est un roman rempli de tendresse et d'amour. La langue est sensible, poétique, intimiste. On gagne peu à peu en sérénité. Le deuil, si difficile à faire, paraît possible, les souvenirs du passé venant embellir le présent. De plus, c'est une formidable histoire d'amitié et de fraternité.
Bref SUBLIME, MAGNIFIQUE. Subjuguée, j'ai relu certains passages à plusieurs reprises.
Un beau roman, particulièrement attachant... | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Sorj Chalandon Ven 24 Avr 2009 - 14:03 | |
| - Eve-Lyne a écrit:
- C'est un roman rempli de tendresse et d'amour. La langue est sensible, poétique, intimiste. On gagne peu à peu en sérénité. Le deuil, si difficile à faire, paraît possible, les souvenirs du passé venant embellir le présent. De plus, c'est une formidable histoire d'amitié et de fraternité.
J'ai ressenti exactement les mêmes choses Eve-lyne comme je te le disais sur l'autre fil. Moi aussi je me souviens avoir relu certains passages plusieurs fois et m'être bercée de leur rythme...Un coup de coeur pour moi (je le redis car ça faisait longtemps ) | |
| | | Eve Lyne Sage de la littérature
Messages : 1936 Inscription le : 08/08/2008
| | | | Nathria Sage de la littérature
Messages : 2867 Inscription le : 18/06/2008 Age : 57
| Sujet: Re: Sorj Chalandon Mer 2 Sep 2009 - 8:32 | |
| La légende de nos pèresPierre Frémeaux est né le 14 novembre 1907. Lors de la seconde guerre mondiale, il portait le nom de Brumaire, appartenait au réseau de résistance « Vengeances », a été déporté à Auschwitz, puis Buchenwald, en porte la trace sur le bras. En parallèle, naturellement, il menait sa vie de civil et s’occupait des siens. Aujourd’hui, on l’enterre. Marcel Frémeaux, son fils, est biographe familial. Vous savez ? Les publicités que l’on lit dans les journaux : Ecrivez le livre de votre vie… Un cadeau original… Afin de fêter dignement les 84 ans de son père, Lupuline souhaite employer Marcel afin de coucher sur papier la vie de Tescelin Beuzaboc : son héros de père. Résistant dans le nord de la France, ayant vécu des drames humains, de belles rencontres ; le courage, le mérite et la bravoure de Beuzaboc méritent une place pour l’éternité. Les deux hommes se rencontrent et chaque semaine, de séances en séances, écrivent la vie de Beuzaboc. Jusqu’au jour où Marcel grince de la plume à cause d’un grain de sable dans le récit de son client. Qui est vraiment Beuzaboc ? Difficile de vous décrire ce que j’éprouve sans dévoiler l’intrigue du texte. J'ai adoré lire ce roman . A travers ces trois personnages, une belle observation de la nature humaine! Extrait : P 58 : « Je suis sorti au crépuscule. Je marche parfois la nuit pour recueillir un mot. J’ai regardé le ciel au-dessus de la grand-place. Un ciel de juin avant l’orage. Je me suis demandé si je pouvais écrire le ciel sans autre mot que ciel . Comment approcher l’évident, le simple des feuilles qui frissonnent. Parce qu’écrire « frissonner », c’est déjà s’éloigner de la feuille. Elles ne frissonnent pas, les feuilles. Elles font tout autre chose que ce qu’en dit le vent. Elles ne bougent pas, ne remuent pas, ne palpitent pas. Elles feuillent. Voilà. Elles feuillent, les feuilles. Elles font leur bruit, sans autre mot. Et le ciel, il nuage. Je me suis dit qu’un matin, au réveil, il me faudrait pour Beuzaboc quelque chose de Tescelin. Ne pas le dégrader par un prêt-à-écrire, mais prendre ses mesures et coudre un mot pour lui. » | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Sorj Chalandon Mer 2 Sep 2009 - 13:59 | |
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| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Sorj Chalandon Mer 2 Sep 2009 - 14:22 | |
| - Citation :
- Difficile de vous décrire ce que j’éprouve sans dévoiler l’intrigue du texte. J'ai adoré lire ce roman . A travers ces trois personnages, une belle observation de la nature humaine!
Ca me suffit Nathria! J'ai très hâte de le lire... Volià encore un auteur qui sait parfaitement percer l'âme humaine. Vivement sa sortie en librairie | |
| | | Nathria Sage de la littérature
Messages : 2867 Inscription le : 18/06/2008 Age : 57
| Sujet: Re: Sorj Chalandon Mer 2 Sep 2009 - 15:07 | |
| - aériale a écrit:
- Vivement sa sortie en librairie
Il est déjà sur les tables, pour une fois, je parle d'un texte qui existe... J'attends vos avis!! Et je veux bien te croire Kéna, je l'ai lu en deux soirs! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Une promesse Dim 6 Sep 2009 - 17:12 | |
| Une promesse - Citation :
- Nous sommes en Mayenne, une maison à l'orée d'un village. Tout est silencieux, les volets fermés et la porte close. Nuit et jour pourtant, sept amis en franchissent le seuil. Les uns après les autres, chacun son tour et chacun sa tâche. S’accomplit ainsi le serment de sept âmes vives à deux âmes sombres : la parole donnée pour retarder le deuil. Voici l’histoire d’un mystère et d’une fraternité.
Ce roman ne s’est pas d’emblée imposé à moi au début de ma lecture, ayant eu un peu de mal à me laisser entraîner par cette histoire mais il a fini pas creuser son sillon en moi et m’a donc apprivoisée au fur et à mesure de ma lecture. Au final, j’ai trouvé ce roman plein de finesses et de sensibilités, abordant par des personnages attachants et des mots simples un sujet douloureux et des émotions complexes. Un beau roman sur le deuil, l’amitié, l’engagement, la mémoire, le respect aussi. Un roman que j’ai finalement quitté à regret et qui nous interroge sur notre propre rapport à la mort et à la perte d'êtres chers... Merci à Aériale qui m'a donné envie de découvrir cet auteur, et qui ne m'a jamais déçu jusqu'à présent |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Sorj Chalandon Mer 23 Sep 2009 - 22:11 | |
| La légende de nos pères
Nathria vous a montré la couverture et fait le résumé.. et elle a raison - on ne peut pas révéler trop pour ne pas gâcher la lecture.. mais que c'est beau.. et émouvant.. et triste.. et .. Sorj Chalandon rend hommage.. et ceci avec une histoire qui tient la route, des mots justes et après Un promesse et Mon traitre je ressors encore plus enthousiasmée de ma lecture
Extrait
On fait son deuil. C’est effroyable, mais on le fait. Après avoir été au loin, au plus profond, creusé par l’absence et le silence, sans air, sans lumière, sans souffle, sans pensée, sans rêve, sans voix, après avoir perdu la faim, la foi, les nuits, après avoir tremblé à l’infini, après avoir eu froid de tous ces jours sans l’autre, tous ces gestes sans l’autre, après avoir traversé seul les fêtes maudites, les saisons détestables, après tant de matins pour rien, on défroisse le linceul qui nous couvrait aussi. On caresse l’étoffe, on la regarde encore, on la plie avec soin, on la range dans un coin de sa vie en attendant la suite. On fait son deuil, mais on ne revient pas d’un rendez-vous manqué. | |
| | | Camille19 Main aguerrie
Messages : 484 Inscription le : 24/06/2009 Age : 34
| Sujet: Re: Sorj Chalandon Mer 30 Sep 2009 - 0:36 | |
| Une promesse, Sorj Chalandon
Je ne présente pas l'histoire, vous l'avez très bien fait, alors je vais juste vous écrire mon ressenti... Comme beaucoup d'entre vous j'ai eu un peu de mal à accrocher au début... Ce n'était pas désagréable, mais pas passionnant non plus, et puis j'avais un peu de mal avec l'écriture : des phrases très courtes, des accumulations fréquentes, des passages du plus que parfait au passé composé, et surtout les noms utilisés comme verbes, les adjectifs comme adverbes ("Léo parle triste", "il lugubre"), tout ça, je suppose, afin de faire bien ressentir au lecteur le quotidien des personnages, fait de petits riens, de petits détails, d'impressions. Je trouve qu'un style particulier comme celui-ci doit procéder par petites touches disséminées et faire attention à ne pas tomber dans le "trop". Trop d'effets poétiques, trop voyants. Parfois cette écriture m'a donc un peu agacée, au début tout du moins. Cependant, j'ai quand même apprécié dès le début la peinture d'une ambiance particulière, une véritable atmosphère se dégage de ces lignes. J'ai surtout aimé, au début, les moments de Fauvette et d'Etienne, il s'en dégage douceur et tendresse, on lit avec lenteur dans ces moments là, notre rythme de lecture épouse le rythme lent de ce couple, ce qui est dû je pense à cette écriture particulière, c'est dans ces passages là qu'elle est le mieux réussie et qu'elle nous fait vraiment pénétrer dans leur monde, c'est à dire dans leur maison faite d'obscurité et d'amour paisible. Et à partir de les pages 70-80, je me suis totalement laissée happée par cette écriture et par l'histoire. Les retours dans le passé des frères Pradon sont magiques, on à l'impression de lire un conte ou une légende tant les histoires sont chargées de symboles et de poésie... L'histoire de la lampe ne m'a pas déroutée, au contraire, je trouve qu'elle magnifie tout le récit, c'était pour moi comme un symbole de tout ce que leurs vies comporte de magie (car dans ce livre, la magie, c'est aussi l'amitié qui les lie, etc...) Ces flash-backs éclairent aussi d'une lumière très émouvante le reste du livre, on comprend peu à peu le sens de la promesse... jusqu'à la révélation finale qui l'explique totalement. L'écriture ne m'a plus dérangée à partir de ces moments là, au contraire j'ai trouvé qu'elle portait magnifiquement l'histoire... Le ton est juste. Plusieurs fois j'ai eu les larmes aux yeux (et c'est rare quand je lis !) Au-delà des problèmes et des difficultés de chacun, car ce roman met aussi en lumière que la vie de chacun comporte une bonne part de tristesse, de souffrance et de désillusion, il y a l'entraide qui existe entre tous les personnages, au fond ils sont soudés et se permettent mutuellement de faire face à leurs problèmes. Si chacun peut ressentir la solitude, elle est adoucie grâce à ce lieu commun, le café du bosco. C'est donc une vision de la vie toute en nuances qui apparaît, à la fois rude et douce, et la douceur l'emporte à la fin car c'est aussi une véritable amitié entre les personnages qui se dessine au fil du roman. Bref, lisez-le, ce roman vous entraîne avec lui et ne vous lâche plus ! Un gros coup de coeur pour moi en tout cas. Voici un passage qui m'a touchée... (j'en aurais bien mis d'autres, mais j'ai peur que ça ne dévoile trop l'intrigue pour ceux qui ne l'ont pas lu, alors j'en reste là ) "Elle regarde sa main toute abîmée d'à force. Ses ongles fatigués. Son poignet si fragile. Elle regarde les coquelicots rouges, les bulles qui percent la toile cirée. Elle les suit du doigt. Quelque chose monte en elle, qui lui serre le ventre, qui lui fait pencher la tête et fermer les yeux. Fauvette n'est pas triste, juste lasse. Elle est comme la lumière qui renonce. Elle ne pensait pas qu'elle pourrait encore pleurer. Elle se croyait à tout jamais sans larmes. Elle pleure tout au fond d'elle. Elle pleure pour répondre à la pluie qui chuchote. Elle pleure son sourire de Fauvette, sa fossette de crépuscule. Elle pleure son vieil homme qui sommeille. Elle pleure leurs pas lents dans le bourg. Elle pleure le grand soleil d'été. Elle pleure l'odeur brûlante des moissons. Elle pleure le crissant de la neige, elle pleure les bourgeons tendres et verts. Elle pleure en larmes sèches. Elle pleure un regret d'elle." | |
| | | bulle Zen littéraire
Messages : 7175 Inscription le : 02/07/2007 Age : 67 Localisation : Quelque part!
| Sujet: Re: Sorj Chalandon Mer 30 Sep 2009 - 0:52 | |
| Heureuse qu'il t'aie plu | |
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| Sujet: Re: Sorj Chalandon | |
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| | | | Sorj Chalandon | |
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