titine Envolée postale
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| Sujet: Alain Guiraudie Ven 27 Nov 2015 - 16:16 | |
| - Citation :
- Alain Guiraudie, né le 15 juillet 1964 à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron), est un réalisateur, scénariste et écrivain français.
Issu d'une famille d'agriculteurs, il se passionne très jeune pour la culture populaire. En 1990, il réalise son premier court métrage, Les héros sont immortels. Dans un style picaresque et sur le ton du conte, il s'efforce de représenter la classe ouvrière comme dans le moyen métrage Ce vieux rêve qui bouge, lauréat du prix Jean-Vigo et présenté en 2001 à la Quinzaine des réalisateurs. Jean-Luc Godard parle à cette occasion du « meilleur film du Festival de Cannes ». Filmant toujours dans le Sud-Ouest, Alain Guiraudie passe ensuite au long métrage avec Pas de repos pour les braves, Voici venu le temps, Le Roi de l'évasion (présenté à la 41e Quinzaine des réalisateurs lors du Festival de Cannes 2009) et L'Inconnu du lac, sélectionné dans la section Un certain regard du Festival de Cannes 2013, qui ouvre sa carrière à un public plus grand. Alain Guiraudie déclare que ce film est un aboutissement du fait qu'il « [avait] envie de se confronter à [sa] propre sexualité. » source : wikipedia.orgIci commence la nuitje poste un livre après un film. j'ai mes raisons : - le livre en question est le 1er roman du cinéaste, il n'existe pas de fil avec d'autres livres de lui, je colle au fil sur un de ses films car - même si je n'ai pas vu je film, j'en connais les péripéties, et il semblerait que le livre "recycle" des morceaux du film : le lac et les bois où draguent les homos, un homme qui en noie un autre, un homme très attirant et très dangereux temps d'en venir au livre lui-même : d'abord ce livre est très addictif. je parle un peu du livre, ça sera une façon d'expliquer cette addiction. C'est l'histoire d'un homme qui a peur d'un autre homme. C'est l'histoire d'un homme libertaire, qui vit selon ses désirs, fluctuants, "sousque" en permanence (verbe qui revient plus d'une fois dans le livre, de l'occitan, on est à Roquerolle, c'est-à-dire : rumine, brasse ses pensées : que faire ? que veut-il ? qu'a-t-il voulu dire ? est-ce ça que je veux vraiment ? etc), rêve souvent ; cet homme libertaire se fait agresser sexuellement par un homme, fort de sa qualité de représentant de l'ordre, qu'il retrouve ensuite incessamment sur son chemin. - Citation :
- Je me demande pourquoi le chef vient chez Pépé et Mariette. En fait, je me demande pourquoi il est pas couché, pourquoi il rêve pas de moi, pourquoi il savoure pas dans son lit le souvenir des heures qu’on vient de passer ensemble. Pourquoi il éprouve tant le besoin de s’occuper encore de Pépé alors qu’il sait très bien que je reviendrai plus le voir. Je doute. En me mettant à l’aimer, je croyais avoir compris quelque chose au chef, et là, d’un coup, je comprends que j’y comprends que dalle. Je me demande si on peut aimer quelqu’un à qui on ne comprend rien. .. Ou si c’est justement parce qu’on veut percer son mystère qu’on se met à aimer quelqu’un. Ça m’angoisse.
- Citation :
- J’attends l’heure d’aller voir Pépé, j’attends la nuit noire. Dans le fond, sur les hauteurs de Roquerolle, des lumières trouent les ténèbres, je distingue à peine la frontière entre le ciel et la terre et quand je la distingue plus du tout, là je me dis que j’aurai jamais une nuit plus noire que ça. Je file. En démarrant ma voiture, je me demande si je fais pas une connerie, avec la chance que j’ai ces derniers temps, je vais encore tomber sur un contrôle de police ou de gendarmerie, et là, c’en sera fini de mes espoirs de voir Pépé cette nuit. Je pense même partir à pied mais quinze bornes à pied dans la nuit je préfère encore prendre le risque en voiture. Je manœuvre pour sortir de mon créneau, la direction est très dure, j’ai un mal fou à tourner le volant. Je pense aussitôt à la crevaison. Je sors. Les quatre roues de ma bagnole sont à plat, une incision sur les valves. C’est signé.
La peur est l'émotion principale, peur diffuse, peur intense, peur infantine, peur qui met en alerte, bref la peur dans tous ses états, et on suit, un peu stressé, doutant parfois de la réalité des peurs du narrateur. C'est bien fait dans l'écriture. Cette peur omniprésente se greffe dans l'existence du narrateur, qui manifestement vit dans une sorte d'érotisme permanent, agrémenté de passages à l'acte divers, et cogite essentiellement autour de ses désirs, du décryptage de ceux des autres, de leur articulation possible ou pas. Le livre finit en apothéose par la résolution de cette rumination désirs-peurs qui court dans tout le roman, en faisant la part des choses entre les rêves, intuitions, spéculations, illusions, divagations du narrateur d'une part et la réalité, la vérité de l’homme inquiétant d'autre part. Cette fin réunit, dans l'ordre : la merde, l’amour, la connaissance de l'autre (Pépé), la mort, la violence, la connaissance de l’autre (Louis), l’amour, la mort. ma façon de raconter sans spoiler. Cette histoire est forte comme une tragédie grecque, mais dans une version contemporaine, mais qui a pour cadre l'homosexualité, le mode de vie libertaire, les désirs, et est racontée avec une écriture simple, orale, toute en douceur. Dérangeant mais réussi | |
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animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Alain Guiraudie Ven 27 Nov 2015 - 22:35 | |
| on va quand même lui faire son petit fil en tant qu'auteur. et on va mettre un lien dans les deux sens : L'inconnu du lac (film) | |
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titine Envolée postale
Messages : 228 Inscription le : 24/09/2015
| Sujet: Re: Alain Guiraudie Sam 28 Nov 2015 - 11:40 | |
| merci je ne savais pas qu'on pouvait faire des passerelles comme ça. c'est bien bj | |
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titine Envolée postale
Messages : 228 Inscription le : 24/09/2015
| Sujet: Re: Alain Guiraudie Sam 28 Nov 2015 - 11:41 | |
| et merci d'avoir fait à ma place la photo-bio de Guiraudie :) | |
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| Sujet: Re: Alain Guiraudie | |
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