Nos lectures de février 2016

Après Indiennes (Mahasweta Devi ; j'ai beaucoup aimé certaines nouvelles - Devi, notamment, mélange très fort de misère et d'humour - mais nettement moins d'autres, surtout la dernière ; je tâcherai d'écrire quelque chose de plus construit dans quelques jours), j'ai commencé Les Délices de Tokyo (Durian Sukegawa), accompagné de dorayaki achetés chez Kioko, avant d'aller voir le film de Naomi Kawase.

eXPie a écrit:

Après Indiennes (Mahasweta Devi ; j'ai beaucoup aimé certaines nouvelles - Devi, notamment, mélange très fort de misère et d'humour - mais nettement moins d'autres, surtout la dernière ; je tâcherai d'écrire quelque chose de plus construit dans quelques jours),.

J'ai hâte de lire ton avis, alors. Contente de lire que certaines nouvelles t'ont bien plu. Je suis curieuse de savoir si ce sont les mêmes que moi. Les recueils de nouvelles, c'est toujours inégal.
Je me souviens avoir aussi eu plus de mal avec une ou deux nouvelles, qui m'ont demandé quelques efforts ou recherches avant d'être finalement appréciées.
Mais je crains aussi de ne pas être tout à fait objective, je cherche toujours le positif, l'instructif, l'intéressant avec les livres indiens.

Je commence les " Oeuvres en prose" de Edgar Allan Poe

Défense du secret, Anne Dufourmantelle

églantine a écrit:

tom léo a écrit:

églantine a écrit:

“Someone”, d'Alice McDermott

Mais oui: cela pourrait être une bonne lecture pour toi... Tu nous diras!

topocl a écrit:

tom léo a écrit:

églantine a écrit:

“Someone”, d'Alice McDermott

Mais oui: cela pourrait être une bonne lecture pour toi... Tu nous diras!

Oui, une sur laquelle, je serais presque prête à parier (quelques sous, pas toute la main, quand même)
(c'est pas qu'on veuille te mettre la pression, hein !)

Il me reste quelques petites pages , je n'ai pas le temps de terminer ce soir mais avant de partir il fallait que je vous dise :

Spoiler:

Ah!!! J'ai adoré ce roman aussi, qu 'Arabella a découvert puis m'a fait partager. Pour l'instant c'est un sans faute.

Sinon après Ecoute le chant du vent de H. Murakami dans lequel je me suis (avouons le) quand même pas mal ennuyée, j'ai une sorte de passage à vide.

Arabella, au secours!!! Que me conseilles tu?

topocl a écrit:

Eglantine qui devient prévisible, c'est le monde à l'envers!

topocl a écrit:

je te conseille aussi une Antigone à Kandahar, de  Joydeep Roy-Bhattacharya. Les désillusions de ces jeunes soldats.
Et hop, une LAL qui grossit !

J'ai été le chercher hier à la médiathèque et la première scène me semble complètement emblématique du problème américain (ou plus largement occidental) dans les pays du Moyen-Orient. Les occidentaux pensent que les fondamentaux de leur raisonnement dual sont parfaitement transposables chez les 'barbares' afghans sans comprendre qu'en réalité la vision politique des orientaux est bien plus subtile qu'une pensée basée sur l'opposition droite-gauche ; bon-méchant... En raison des réalités tribales et claniques des pays du Moyen-Orient, les habitants ont bien plus l'habitude de raisonner en triangle et on le voit ici parfaitement illustré par la scène inaugurale du livre : une femme arrive devant un fort tenu par les américains qui ont tué tous les afghans pour s'en emparer ; dans l'esprit américain tout afghan est un méchant, cette femme est donc forcément une ennemie ; mais pour cette femme les choses sont différentes parce qu'elle a face à elle un américain mais surtout son interprète, qui parle le pachtoune (l'ethnie originale de la femme) avec un accent tadjik (une ethnie qui a combattu les Pachtounes) du coup l'interprète est à la fois un ami et un ennemi (ce que ne peut pas comprendre l'américain). Il faudra donc que la femme soit d'une double diplomatie pour dialoguer avec l'interprète, mais elle est habituée à ce genre de contorsion, elle analyse, elle calcule et elle avance ses pions...

animal a écrit:

Le documentaire Standard Operating Procedure pourrait t'intéresser.

et hop, emprunté à la médiathèque (ça a l'air rude, tu l'as vu animal, ou quelqu'un d'autre ?) (N.B. : je viens de voir le fil du réalisateur, que je lirais une fois le visionnage effectué !)

kenavo a écrit:

shanidar a écrit:

Périphérique en quelque sorte, mais c'est intéressant de lire le compte-rendu de ce que des gamins ont vécu pendant que des Cheney et des Rumsfeld imaginaient de Washington une guerre totale...

et par après tu pourrais regarder Jarhead de Sam Mendes, le film se situe lors de la guerre du Golf, mais on n'a aucun soucis de s'imaginer le tout quelques années plus tard

Il était emprunté, je vais le réserver !

Bonne lecture à tous !

c'est rude oui, de plusieurs manières.

"Les chevaux célestes" de Guy Gavriel Kay.

shanidar a écrit:

topocl a écrit:

je te conseille aussi une Antigone à Kandahar, de  Joydeep Roy-Bhattacharya. Les désillusions de ces jeunes soldats.
Et hop, une LAL qui grossit !

J'ai été le chercher hier à la médiathèque et la première scène me semble complètement emblématique du problème américain (ou plus largement occidental) dans les pays du Moyen-Orient. Les occidentaux pensent que les fondamentaux de leur raisonnement dual sont parfaitement transposables chez les 'barbares' afghans sans comprendre qu'en réalité la vision politique des orientaux est bien plus subtile qu'une pensée basée sur l'opposition droite-gauche ; bon-méchant... En raison des réalités tribales et claniques des pays du Moyen-Orient, les habitants ont bien plus l'habitude de raisonner en triangle et on le voit ici parfaitement illustré par la scène inaugurale du livre : une femme arrive devant un fort tenu par les américains qui ont tué tous les afghans pour s'en emparer ; dans l'esprit américain tout afghan est un méchant, cette femme est donc forcément une ennemie ; mais pour cette femme les choses sont différentes parce qu'elle a face à elle un américain mais surtout son interprète, qui parle le pachtoune (l'ethnie originale de la femme) avec un accent tadjik (une ethnie qui a combattu les Pachtounes) du coup l'interprète est à la fois un ami et un ennemi (ce que ne peut pas comprendre l'américain). Il faudra donc que la femme soit d'une double diplomatie pour dialoguer avec l'interprète, mais elle est habituée à ce genre de contorsion, elle analyse, elle calcule et elle avance ses pions...

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Tu veux pas mettre ça sur le fil de l'auteur?

Je ferai peut-être un copié-collé.

Etonnant quand même le triple choix : une femme, cul-de-jatte et illettrée, pour une Antigone ça fait vraiment beaucoup. J'espère que c'est bien exploité !

@ animal, j'ai hâte de voir ça. J'ai lu pas mal de choses autour de l'essai de Coco Fusco Petit Manuel de torture à l'usage des femmes-soldats, qui parlait de la manière dont les femmes sont instrumentalisées par l'armée américaine contre les terroristes (utilisées parce qu'elles sont des femmes), réalimentant la problématique homme-femme qui aurait pu s'estomper avec le port de l'uniforme. J'y reviendrai aussi...

J'ai tenté Echenoz, avec Lac, et j'ai assez vite lâché. C'est bien écrit, mais ni le style ni l'histoire ne me plaise, je me suis endormi en route. (j'ai un peu peur de tenter Modiano car je l'imagine assez comme ça, une écriture neutre).

Pareil avec un bouquin d'Ursula Le guin, style qui ne me convient pas.

Je me lance dans Michael K, sa vie, son temps de Coetzee, et ça semble accrocher, voyons la suite ...

Diogène a écrit:

Je commence les " Oeuvres en prose" de Edgar Allan Poe

En voilà un excellent choix, même si tu en as pour un bon moment.
Par laquelle commences-tu?

J'ai commencé par " Double assassinat dans la rue Morgue", c'est l'édition Pleiade, je suis l'ordre choisi

Je suis en train de lire Chez nous de Marilynne Robinson, après Gilead (une découverte intéressante qui m'a beaucoup touché).
Puis j'enchainerai avec Des larmes sous la pluie (Rosa Montero).

shanidar a écrit:

Il était emprunté, je vais le réserver !

je suis curieuse de ton avis... je connais plus de personnes qui n'ont pas aimé que ceux qui l'ont apprécié... en ce qui me concerne, c'est un de ses meilleurs films!

ArturoBandini a écrit:

(j'ai un peu peur de tenter Modiano car je l'imagine assez comme ça, une écriture neutre).

6 heures du matin, l'estomac vide, je dois lire pareille chose... touche pas à mon chouchou