Nos lectures de février 2016

bix229 a écrit:

- Vivre avec une étoile : Jiri Weil, un roman terrible sur la shoah par un écrivain juif qui y a survécu.

Bix j'attends le jour où tu nous parleras d'"un roman joyeux sur la Shoah!"

La symphonie pastorale, d'André Gide, dans une édition pour adolescents (1000 soleils), avec une superbe couverture pour leur donner envie .

oui, ça a l'air festif comme visuel.

On est pas loin de l'affiche de film d'horreur... (l'autre devant, avec sa tête de travers, il me fait penser à un zombie.... )

Mon fils (qui n'est pas loin d'être un intermédiaire) à qui je montre cette couvertureme dit gentiment "oui mais il est ancien ce livre", comme si, quand j'avais 15 ans (ce qui correspond à peu près à la date de parution du livre) on était susceptible d'être attiré par un truc pareil, dans notre monde était sans intérêt.

topocl a écrit:

bix229 a écrit:

- Vivre avec une étoile : Jiri Weil, un roman terrible sur la shoah par un écrivain juif qui y a survécu.

Bix j'attends le jour où tu nous parleras d'"un roman joyeux sur la Shoah!"

C' est totalement vrai. On enfonce des portes ouvertes à répéter tout ce qu' on sait sur la barbarie qui se perd dans la nuit des temps.
On se répéte comme la violence ne cesse de se répéter. Tout ce qu' on dit est inutile parce qu' on sait déjà que jamais cette violence
est liée à la nature intrinsèque de l' espèce humaine. Et qu' elle est banale.
En fait, ça devient tellement pénible de simplemement dire qu' on a honte de se répéter.
Et c' est au point que toute lecture sur le sujet est devenue dissuasive. Sans parler des films.
Et que c' est devenu simplement difficile de vivre en écoutant les infos.

Il me semble (mais cela reste assez vague) que justement la banalisation du mal (H. Arendt), de la violence (peut-être parce que, aujourd'hui elle prend le visage du terrorisme), est de plus en plus controversée et remise en question... Bien sûr, cela ne fait que transformer le visage et pas l'horreur.

Et tout en lisant Mémoires d'Hadrien de Yourcenar, je ne peux m'empêcher de comparer l'époque romaine (100-130 ap JC) à la nôtre et me dire que finalement bien peu de choses ont changées, les Barbares sont toujours désignés par les mêmes mots, définis selon les mêmes peurs, les mêmes rejets, les mêmes frontières ; la Palestine continue d'être une terre où règne la terreur ; la Grèce ne cesse de sombrer en idéalisant les vestiges du passé ; Rome est un repère de douteux ripailleurs ; on continue à construire des murs pour délimiter des aires de sécurité ; les voies romaines ont été simplement remplacées par des autoroutes bitumées ; des gamins de 20 ans se suicident en croyant sauver ainsi ceux qu'ils aiment... Bref.

topocl a écrit:

La symphonie pastorale, d'André Gide, dans une édition pour adolescents (1000 soleils), avec une superbe couverture pour leur donner envie .

Alléché par la couverture (en fait, pour retrouver son auteur), j'ai fait une recherche sur le site gallimard, collection 1000 soleils. Le croirez-vous ou non, on ne voit qu'une seule couverture sur plus de 150 bouquins. Etonnant, non ?

Je n'ai pas accroché plus que ça à Ramuz.
Je lis à doses homéopathiques Lautréamont et Gracq, et ça fait du bien.

J'ai entamé Les exclus de Jelinek, et j'accroche très très bien.

ArturoBandini a écrit:

Je n'ai pas accroché plus que ça à Ramuz.

ça ne m'étonne pas tout à fait.

Il n'y a pas de fil sur la comtesse de Ségur ?

Si non, je lis Télémaque - Fénelon

Les classiques, sources d'éternel bonheur...

Quelle langue !

tina a écrit:

Il n'y a pas de fil sur la comtesse de Ségur ?

on dirait que non.

J'aurais bien aimé avoir vos souvenirs ou avis.
J'ai un pavé à lire sur cette dame, au curieux destin.
La comtesse de Ségur née Rostopchine, de Hortense Dufour

tina a écrit:

J'aurais bien aimé avoir vos souvenirs ou avis.
J'ai un pavé à lire sur cette dame, au curieux destin.
La comtesse de Ségur née Rostopchine, de Hortense Dufour

Sophie, Camille, Madeleine, le bon petit Paul, et Cadichon! et le général Dourakine! et le bon petit diable!
Avec les contes et légendes des héros grecs et barbares, c'est des lectures que j'ai faites et refaites au fil des années.
Et quand j'ai voulu relire ça à mes enfants, ils ont trouvé ça niais (La comtesse, pas Ulysse!): cruelle fracture générationnelle !