Manuel SCORZAné à Lima (Pérou) le 9 septembre 1928 et mort le 27 novembre 1983 (Madrid) est un poète, écrivain et militant politique péruvien. Il lutta contre le régime de Manuel A. Odría.
Après avoir effectué sa scolarité au collège militaire Leoncio Prado, Manuel Scorza entre à l'université nationale principale de San Marcos de Lima en 1945.
Il s'implique rapidement sur le plan politique et est contraint à l'exil en 1948. C'est depuis le Mexique qu'il publie ses premières œuvres.
Il devra attendre dix ans et la chute de la dictature pour revenir au Pérou en 1958.
Il poursuit son travail d'écriture et aussi d'éditeur en favorisant la diffusion d'auteurs latino-américains à destination des classes modestes.
Sa lutte politique très active au côté des mouvements paysans andins « indigéniste » ,lui vaudra une nouvelle fois l'exil en 1968. Il s'installe alors à Paris.
Il meurt à l'âge de 55 ans, lors du crash du vol 011 Avianca Paris-Bogota juste avant l'atterrissage à l'aéroport madrilène de Barajas le 27 novembre 1983 (en même temps que l'écrivain mexicain Jorge Ibargüengoitia et 178 autres personnes).
[source: wikipédia]
Avant 1970, Scorza écrit surtout des poésies:
Les Imprécations (1955),
Les Adieux (1960),
Les Désillusions du mage (1961),
Requiem pour un gentilhomme (1962),
La Valse des réptiles (1970).
C'est en 1970 qu'il écrit son premier roman “
Roulements de tambour pour Rancas” où fusionnent humour et tragédie, style novateur dans la littérature latino-américaine de l'époque.
En 1972, sans pour autant disparaître, cet humour cède un peu la place au réalisme magique dans “
Garabombo l'invisible”. Scorza utilise l'ambiance des rêves et hallucinations
pour relater l'espérance déchue de Garabombo, les illusions avortées de ses partisans confondant mythe et réalité, comme souvent en Amérique latine.
Scorza poursuivra sa saga en 1976 avec “
Le Cavalier Insomniaque” qui forgera une arme redoutable qui s'appelle la mémoire,
en 1977 “
Le Chant d'Agapito Roblès” où on retrouve le Docteur Monténégro du 1er roman,
et en 1979 “
Le Tombeau et l'éclair” dont la forme romanesque est plus dépouillée.
Scorza résumait sa tentative ainsi: “Mes romans racontent 5 rébellions paysannes qui se terminent toutes par un échec mais,
derrière cette apparente répétition, il y a une marche vers la conscience, les protagonistes évoluent vers la lucidité.”
Son dernier roman, écrit en 1983, s'intitule “La Danse immobile” n'a plus de lien avec les précédents
et relate les tribulations d'un guerillero guévariste dans la forêt amazonienne et celles des Latino-américains à Paris.
Ce qui distingue son oeuvre du roman politique est l'humour et l'ironie.