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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Gus Van Sant Dim 15 Mar 2009 - 17:14
Jean-Marc Lalanne, critique au masque et la plume, aux inrocks et anciennement aux cahiers du cinéma, grand admirateur de Gus Van Sant devant l'éternel, s'est associé à Stéphane Bouquet pour sortir ce livre qui devrait faire des heureux!
Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
Sujet: Re: Gus Van Sant Jeu 9 Avr 2009 - 5:29
Citation :
On apprend beaucoup de choses sur des événements qu'on connait souvent mal
J'ai donc vu l'histoire d'Harvey Milk, et effectivement, c'est peu dire que c'était des évènements que je connaissais mal. J'ai trouvé que la mise en scène de ces premières luttes qui ont eu tant d'importance était pleine d'énergie, d'empathie , et de réalisme quasi documentaire, on le constate encore plus en écoutant les véritables protagonistes dans le bonus du DVD. Et j'ai trouvé Sean Penn fabuleux . Lorsqu'à certains moments on voit le vrai Harvey Milk, je ne vois aucune différence, le sourire, le regard, les gestes, tout y est. Un Harvey Milk lucide, qui savait qu'il vivait dans un pays où il ne pouvait que se faire assassiner. Très belle phrase dans l'espèce de testament qu'il dicte au magnétophone et qui rythme ce film: Si une balle doit détruire mon cerveau, que cette balle fracasse aussi toutes les portes du placard..
A voir!!
Disponible zone 1 VO sous titres français pour cerclage éventuel!
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Gus Van Sant Jeu 9 Avr 2009 - 21:11
Marie a écrit:
Disponible zone 1 VO sous titres français pour cerclage éventuel!
Je laisse le film circuler mais en bout de parcours je serais intéressé pour regarder les bonus (boni? ) ...
coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
Sujet: Re: Gus Van Sant Ven 8 Mai 2009 - 19:11
HARVEY MILK
Film de Gus Van Sant avec Sean Penn, James Franco, Diego Luna, Emile Hirsch...
Ni trop documentaire ni trop romancé, le film de Gus Van Sant dresse subtilement et avec panache un hommage au combat d’ Harvey Milk.
Le film ne tient en rien de l’hagiographie . Le portrait n’est pas celui d’un ange, non plus celui d’un démon. Il est celui d’un homme ordinaire, intelligent et passionné qui, s’engageant dans un combat pour la reconnaissance des droits civiques des homosexuels, contre les discriminations et les violences qui leur sont faites (années 70) deviendra le premier homme politique américain, ouvertement homosexuel, à détenir un mandat électoral (conseiller municipal de San Francisco). Son destin fut tragique puisqu’il fut abattu, le 27 novembre 1978, comme le Maire de San Francisco, par Dan White, un autre conseiller municipal. Un père de famille, incarnation de la soi-disant « norme », à la fois opposé et troublé par Harvey Milk.
Je ne connaissais rien de cet homme, ni de cet aspect de l’histoire américaine. Côté cruelles discriminations homophobes officielles , j’en étais restée à celles des nazis. Alors j’ai frissonné d’horreur lorsque le film de Gus Van Sant s’est ouvert sur des images d’archives terribles (années 60) : rafles policières dans les bars gay, violences, visages qui se dissimulent derrière les mains…
Harvey Milk quitte alors New York avec son amant Scott Smith, un hippie, pour s’établir à San Francisco où il est moins besoin de se cacher. C’est une libération mais il y a fort à faire pour que les mentalités évoluent … D’ailleurs le sénateur républicain John Briggs, dans sa « Proposition 6 » exige que soient exclus de l’enseignement les homosexuels!
C’est en s’opposant à Briggs que Harvey Milk entre en politique. Fragile et humain, charismatique et énergique (incarné à la perfection par un Sean Penn sidérant qui irradie tout le film), le spectateur s’attache vite et fort à cet homme qui l’entraîne à ses côtés dans son combat.
"Je m'appelle Harvey Milk et je suis ici pour vous mobiliser!". Comment ne pas être bouleversé et révolté par tant d’intolérance et de violence, par ces propos qui désignent les gays comme « des déviants sociaux irrécupérables »?…
Harvey Milk « ne voulait pas gagner »…Il voulait avoir le droit de vivre librement sans « rester dans le placard». Et obtenir ce droit pour ceux de sa communauté. Sortir l’homosexualité de la marge. Il savait ce qu’il risquait : « If a bullet should enter my brain, let that bullet destroy every closet door ». ( Si une balle devait traverser mon cerveau, laissez-la briser aussi toutes les portes de placard »)
Autour de Sean Penn, des acteurs remarquables. Mentions spéciales à: James Franco (qui incarne son amant Scott Smith)
et Emile Hirsch (l’acteur qui jouait dans Into the wild
Rappel:
Marie a écrit:
A voir!!
Disponible zone 1 VO sous titres français pour cerclage éventuel!
Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
Sujet: Re: Gus Van Sant Mar 23 Juin 2009 - 11:34
Hier, je me suis fait quelques petits cadeaux ! Dont... ENFIN !
My own private Idaho
Ce que j'ai hâte de me trouver mon ti moment pour le regarder.
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Gus Van Sant Mar 23 Juin 2009 - 13:01
ah oui! pour le coup c'est du bon, du très très bon! De la galère, de l'amour au coin d'un feu, un peu de Shakespeare, un peu de road movie, un peu de narcolepsie, beaucoup de nostalgie et un énorme talent de conteur ... Et puis River Phoenix qui n'est plus là et qui était au moins aussi écorché vif que son frère. Je vais le revoir aussi pour la peine...
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Gus Van Sant Mar 23 Juin 2009 - 18:16
Queenie a écrit:
My own private Idaho
Ce que j'ai hâte de me trouver mon ti moment pour le regarder.
je serais curieuse de ton avis.. moi j'ai bien aimé, et cela faisait aussi des aaaaanées qu'on m'en parlait avant que je me suis finalement mise devant.. mais vraiment bon..
Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
Sujet: Re: Gus Van Sant Jeu 21 Jan 2010 - 16:41
kenavo a écrit:
Queenie a écrit:
My own private Idaho
Ce que j'ai hâte de me trouver mon ti moment pour le regarder.
je serais curieuse de ton avis.. moi j'ai bien aimé, et cela faisait aussi des aaaaanées qu'on m'en parlait avant que je me suis finalement mise devant.. mais vraiment bon..
'Tain j'en ai donc même pas parlé.
Film extra beau. Un chouia trop lent, enfin manquant de rythme je dirais (alors que pour les autres films plus tard, la lenteur est logique, et on s'imagine pas le film autrement). Mais vraiment chouette, poétique, tendre, complètement écorché, et délirant, et crado, de la violence et plein de trucs de gamins fous qui ont peur d'être adultes. Ce truc de la narcolepsie chez Mike est dément : ça apporte juste cette pointe de surréalisme, de rêve, de fantasme au cœur de la réalité qui fait que le film ressemble presque à un conte parfois (avec les dragons à vaincre, les kilomètres à parcourir, les princesses à retrouver).
Beau. Rebel, et doux.
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Gus Van Sant Jeu 21 Jan 2010 - 17:01
Queenie a écrit:
Film extra beau.
et un film qui n'a pas vieillit je trouve (cela fait quand même presque 20 ans qu'il a été tourné)
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Gus Van Sant Mer 26 Mai 2010 - 0:06
Gerry
Et 2 façons de filmer la chute d'un corps:
Last Days
Paranoïd Park
colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
Sujet: Re: Gus Van Sant Mer 2 Mar 2011 - 18:37
Harvey Milk (2009)
Résumé :
Citation :
Le film retrace les huit dernières années de la vie d'Harvey Milk. Dans les années 70, il fut le premier homme politique américain ouvertement gay à être élu à des fonctions officielles, à San Francisco en Californie. Son combat pour la tolérance et l'intégration des communautés homosexuelles lui coûta la vie. Son action a changé les mentalités, et son engagement a changé l'histoire.
Je n’ai sans doute pas regardé le film dans de bonnes conditions (cette première phrase indique tout de suite l’opinion que je m’en suis faite…) Je lis à peu près partout des critiques élogieuses de Harvey Milk alors que ce film me fait seulement l’effet d’un bon somnifère. D’accord, le thème est brûlant et trente ans après les déboires des droits homosexuels à San Francisco, les avancées se font à petits pas. Mais que le sujet abordé soit noble ou pas, là n’est pas le problème, encore faut-il voir comment il est abordé (autrement, on pourrait se contenter du documentaire sorti sur le même personnage en 1984 ; je ne l’ai pas vu mais il semblerait qu’il soit, à bien des égards, supérieur au film de Gus Van Sant). Personnellement, ce qui m’a le plus dérangé, c’est l’utilisation mélodramatique de la musique (les sanglots longs des violons…). Les personnages, ni attachants ni détestables, seront restés de parfaits inconnus du début à la fin du film (étonnant lorsqu’il s’agit d’un biopic). Ils ne sont définis par rien d’autre que par leur sexualité, et c’est un peu dommage pour un film qui se veut ouvert d’esprit. Harvey et sa petite bande sont homos, ils traînent entre homos, ils font des fêtes entre homos, ils vont à des réunions pour les droits des homos… Mais sérieusement, je pense aussi que leur personnalité et leur vie ne se résumait pas qu’à cela… Impression d’un discours démago qui s’adresserait à un public d’un autre temps, pas encore convaincu que les homosexuels sont des êtres humains comme les autres. Gus Van Sant nous tient un peu un propos de prophète : « Je vais vous ouvrir les yeux bande d’abrutis. Je sais que vous n’aimez pas les homos et je vais vous convaincre que vous avez tort ! ». Mais, d’où te sort cette idée Gus ?
Bon, en même temps, j’aurais dû m’y attendre à ce côté pédagogique… Mais devant un biopic, je m’attendais à quelque chose d’un peu plus neutre, de moins engagé, qui permette au spectateur de penser ce qu’il veut des évènements qui se sont produits à San Francisco dans les années 70. Histoire de me rassurer peut-être ? Parce que j’aurais préféré, à la fin du film, ne pas avoir été prise pour une méchante spectatrice forcément hostile aux homosexuels.
En fouillant un peu sur le net, j’ai trouvé d’autres personnes qui ne partagent pas forcément l’enthousiasme des critiques pour ce film :
Citation :
Gus Van Sant s'appuie sur un procédé redoutablement efficace : forcer la sympathie pour le personnage, en montrant à la fois ses grandes qualités : énergie, courage, compassion et malice, mais aussi ses petits défauts, ceux de tout politicard : la roublardise (diriger une manifestation d'homos en colère contre la mairie pour lui permettre d'être le médiateur qui empêchera l'émeute), la démagogie à la Chirac (sa campagne contre les crottes de chiens) et même la duplicité (la parole donnée et non respectée à celui qui se vengera en l'assassinant).
Source : ICI
Citation :
Harvey Milk est un film à thèse à la Hollywood, c'est-à-dire assez roublard et extrêmement bien-pensant. Résultat, le spectateur s'ennuie et ne rêve dès lors plus qu'au prochain film du cinéaste, en espérant sincèrement qu'il retrouve des sentiers plus personnels...
Source : ICI
Citation :
C'est toujours difficile de critiquer un film sur la forme quand le fond est inattaquable, pourtant, le film de Gus Van Sant sur la vie d'un homme passionné ne passionne pas.
Source : ICI
Et pour terminer, une tentative d’interprétation du choix de Josh Brolin dans le rôle de Dan White (un peu douteuse mais bon, je vous laisse lire…)
Citation :
Mais le choix de Josh Brolin dans le rôle de son rival conservateur chrétien Dan White est plus troublant encore. Car quelques mois plus tôt, le comédien incarnait sur les écrans George W. Bush dans le W. d’Oliver Stone. C’est donc le visage cinématographique de Bush qui se superpose à celui de Dan White et confère à cet affrontement entre progressistes et conservateurs un écho particulièrement actuel.
Source : ICI
Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
Sujet: Re: Gus Van Sant Dim 6 Mar 2011 - 14:21
colimasson a écrit:
Harvey Milk (2009)
Que tu n'aies pas aimé le film parce que trop mélo et trop superficiel, ça je le comprends, et même je suis d'accord... mais je vais souligner deux-trois points.
Citation :
[...]Ils ne sont définis par rien d’autre que par leur sexualité, et c’est un peu dommage pour un film qui se veut ouvert d’esprit. Harvey et sa petite bande sont homos, ils traînent entre homos, ils font des fêtes entre homos, ils vont à des réunions pour les droits des homos… Mais sérieusement, je pense aussi que leur personnalité et leur vie ne se résumait pas qu’à cela…
Malheureusement... si tu te mets à fréquenter des homos, tu verras que beaucoup se définissent encore essentiellement par leur sexualité. Ils se regroupent entre eux, et vont dans des lieux qui leur sont destinés. C'est un peu bizarre, mais ça reste compréhensible par le besoin d'être dans un endroit où on peut agir comme on veut. Car tous ces homos ont les 3/4 du temps l'amer souvenir de leur adolescence, cette période où il était impossible ou très difficile d'avouer ces attirances. Et à l'état adulte, beaucoup se planquent encore. Cela dit, je ne te conseille pas de faire un tour dans ces lieux et au milieu de ces gens... parce que c'est très barbant. Comme ce film : à la base ils n'ont en commun que leur sexualité, et ça se ressent dans leurs conversations. Plates, répétitives, militantes (logique).
Bref. GVS a assuré sur cette peinture du Milieu.
Citation :
Impression d’un discours démago qui s’adresserait à un public d’un autre temps, pas encore convaincu que les homosexuels sont des êtres humains comme les autres. Gus Van Sant nous tient un peu un propos de prophète : « Je vais vous ouvrir les yeux bande d’abrutis. Je sais que vous n’aimez pas les homos et je vais vous convaincre que vous avez tort ! ». Mais, d’où te sort cette idée Gus ?
Bon, en même temps, j’aurais dû m’y attendre à ce côté pédagogique… Mais devant un biopic, je m’attendais à quelque chose d’un peu plus neutre, de moins engagé, qui permette au spectateur de penser ce qu’il veut des évènements qui se sont produits à San Francisco dans les années 70. Histoire de me rassurer peut-être ? Parce que j’aurais préféré, à la fin du film, ne pas avoir été prise pour une méchante spectatrice forcément hostile aux homosexuels.
Hum. Pour moi les Biopics sont le contraire de la neutralité, en général. Et sont souvent plein de discours et de façon de montrer les choses pour nous faire adhérer à un parcours, à une vision des choses, à un art... etc... Ce qui est logique, puisque, normalement, ce genre de film est fait à partir d'une admiration.
Cela dit, je ne me souviens pas avoir senti la fin du film comme une accusation, ou une démonstration hostile envers les hétéros... Mais, c'est vrai, aussi, que GVS par ce film souligne le fait que l'homophobie a existé, et existe encore. Et il se pose un peu en faiseur de leçon. C'est tout de même le thème d'Harvey Milk, il aurait impossible de parler de ce gars, sans parler du combat et du point de vue d'Harvey Milk et de ces moments où c'était une véritable guerre que de lutter contre l'homophobie. Et ... je vais te contreduire sur "qui s’adresserait à un public d’un autre temps" : tu devrais regarder un chouia les infos, tu verrais que cet autre temps n'est pas tout à fait révolu.
Citation :
Harvey Milk est un film à thèse à la Hollywood, c'est-à-dire assez roublard et extrêmement bien-pensant. Résultat, le spectateur s'ennuie et ne rêve dès lors plus qu'au prochain film du cinéaste, en espérant sincèrement qu'il retrouve des sentiers plus personnels...
Source : ICI
Là, je suis d'accord : vivement le retour de GVS. (Même si je pense que ce sujet est très "personnel" pour le réalisateur)
Citation :
Mais le choix de Josh Brolin dans le rôle de son rival conservateur chrétien Dan White est plus troublant encore. Car quelques mois plus tôt, le comédien incarnait sur les écrans George W. Bush dans le W. d’Oliver Stone. C’est donc le visage cinématographique de Bush qui se superpose à celui de Dan White et confère à cet affrontement entre progressistes et conservateurs un écho particulièrement actuel.
Source : ICI
Pour ça, on ne peut pas trop savoir, si les films se sont tournés, ou les contrats ont été signés à quelques mois d'intervalle, possible que c'est un hasard.
odrey Sage de la littérature
Messages : 1958 Inscription le : 27/01/2009 Age : 46
Sujet: Re: Gus Van Sant Dim 6 Mar 2011 - 15:03
Citation :
Et ... je vais te contreduire sur "qui s’adresserait à un public d’un autre temps" : tu devrais regarder un chouia les infos, tu verrais que cet autre temps n'est pas tout à fait révolu.
J'allais dire la même chose. Coli, tu as l'air de penser que le problème de l’homophobie est résolu. Je n'ai pas vu le film donc je ne sais pas à quel point GVS fait le leçon mais la triste réalité, c'est que pour beaucoup de gens, il y encore besoin de faire de la pédagogie (ça donne pas forcément des bons films). Je parle pas des fous furieux qui veulent casser du pépé mais de la petite homophobie ordinaire et bien pensante. Du style, j'ai rien contre les homos mais faut pas trop qu'on les remarque, qu'ils fassent ça discrètement. Et surtout pas mon fils ou ma fille.
Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
Sujet: Re: Gus Van Sant Dim 6 Mar 2011 - 17:22
Je n'ai pas trouvé Harvey Milk démonstratif. Au contraire, Gus Van Sant choisit de se concentrer sur l'itinéraire de son personnage : le rythme de la mise en scène suit une fuite en avant, tant Harvey Milk semble s'épuiser dans l'action pure, dans une quête qui dépasse largement le cadre de l'ambition politique. Sur le contexte, il s'agit forcément d'évoquer la communauté de "Castro Street"...et comme le mentionne Queenie, c'est un univers complexe, en vase clos, réuni par l'enjeu d'une affirmation collective. Et si le film n'évite pas certaines maladresses, il cerne avec beaucoup de clarté les contradictions, la fragilité des aspirations de Milk et ses proches. Ce n'est pas rien.
colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
Sujet: Re: Gus Van Sant Mar 8 Mar 2011 - 21:26
Il est peut-être vrai que j'ai mal su appréhender la portée de ce film du fait de ma propre expérience vis-à-vis de voisins homosexuels que j'ai bien connus et qui -chanceux ? miraculés ?- ne semblaient pas subir de problèmes particuliers concernant leur sexualité dans leur vie quotidienne. Ou peut-être accusaient-ils le coup de remarques qu'ils ne relevaient même plus mais qui devaient quand même les toucher ? De même, ils ne fréquentaient pas uniquement d'autres homosexuels, d'où l'impression "cliché" que j'ai ressentie en regardant Harvey Milk. S'il existait une "exception" dans mon entourage, il doit en exister beaucoup d'autres, et je ne sais pas comment ces gens-là réagissent devant un film tel que Harvey Milk.
Après, c'est vrai que l'homosexualité n'est plus récriminée autant que par le passé mais qu'elle subit encore les petites remarques ou piques du quotidien qui peuvent user à long terme. Donc, film d'actualité, encore, dans un sens, mais je ne sais pas qu'il saura toucher les bonnes personnes ?