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| cuisine et littérature | |
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Auteur | Message |
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colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: cuisine et littérature Dim 7 Juil 2013 - 20:21 | |
| Dans la Servante écarlate de Margaret Atwood : - Citation :
- « Pour le déjeuner, il y avait un sandwich au fromage dans du pain noir, un verre de lait, du céleri en branches, des poires en conserve. Un déjeuner d’écolier. J’ai tout mangé, pas vite, mais en me délectant du goût, des saveurs succulentes à la langue. Maintenant je vais faire des commissions, les mêmes que d’habitude. Je m’en réjouis même à l’avance. L’on peut trouver une certaine consolation dans la routine. »
La symbolique de l'oeuf se répète souvent : - Citation :
- « Le premier œuf est blanc. Je déplace un peu le coquetier, pour qu’il se trouve maintenant dans le rayon de soleil délavé qui entre par la fenêtre, et tombe, tour à tour brillant, puis pâlissant, sur le plateau. La coquille de l’œuf est lisse, mais aussi grenue. Le soleil accuse de petits grains de calcium, comme des cratères sur la lune. C’est un paysage aride, et cependant parfait ; c’est le genre de désert dans lequel les saints se retiraient pour éviter que leur esprit ne soit distrait par l’abondance. Je pense que c’est à cela que Dieu doit ressembler : un œuf. Il se peut que la vie sur la lune ne se passe pas à la surface mais à l’intérieur. »
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| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: cuisine et littérature Sam 13 Juil 2013 - 14:13 | |
| Dans le Dernier stade de la soif de Frederick Exley : - Citation :
- « Chez Sam l’on servait des sandwichs de fines tranches de roast-beef fondant et, en une journée, j’en avalais trois ou quatre avec salade, mayonnaise, poivre et sel. Sachant que le cancer se manifestait par une perte de poids soudaine, souvent à la fin de la maladie, je me goinfrais, afin de retarder autant que possible les trompettes de la mort annonçant le moment où j’allais devoir poser le canon du pistolet sur ma tempe. Ainsi devins-je le premier homme dans l’histoire de la médecine à prendre dix kilos tout en mourant d’un cancer. »
- Citation :
- « C’est ainsi que, faisant un pied de nez au proviseur, je me mis à boire durant la semaine (ce que je lui avais promis de ne pas faire, promesse qu’il n’aurait jamais dû me soutirer), douze, quatorze, vingt bières par soi. Dans la crainte d’une nouvelle crise d’hypoglycémie, j’accompagnais ces bières d’entrecôtes ou de côtes de porc, de pain recouvert de beurre, de spaghettis, de linguines ou de raviolis. Pour couronner ces orgies caloriques, j’y ajoutais deux ou trois cafés noirs contenant du Tia Maria, un remontant sirupeux à base de cacao que je buvais avant de me coucher. »
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| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: cuisine et littérature Dim 21 Juil 2013 - 9:46 | |
| - Citation :
Enfin, il descendit dans le fossé, s'installa sur l'herbe poussiéreuse et ouvrit son sac en papier. Saloperie de hamburger. Il avait demandé beaucoup d'oignons et il se retrouvait avec une seule rondelle tout écrasée. La tranche de tomate était jaune et très fine, le petit pain huileux, la viande imbibée de gras de porc. Mâchant avec dégoût la première bouchée, il ôta le couvercle de son gobelet de plastique et pris une gorgée de Coca, se rinça la bouche et avala. Le tout une espèce de boulette doucereuse et vaguement écœurante, descendit d'un coup. Ce qu'il fallait faire c'était économiser le Coca de façon qu'il y en ait assez pour avaler les deux hamburgers sans en sentir le goût. David Morrell, Premier sang | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: cuisine et littérature Lun 22 Juil 2013 - 20:31 | |
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| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: cuisine et littérature Lun 22 Juil 2013 - 20:32 | |
| non non snack-bar à l'améwicaine tout simple. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: cuisine et littérature Mar 23 Juil 2013 - 7:03 | |
| C'est dommage de tant souffrir en mangeant. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: cuisine et littérature Mar 23 Juil 2013 - 7:13 | |
| c'est à peine l'échauffement pour le reste du bouquin ! | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: cuisine et littérature Mer 21 Aoû 2013 - 12:31 | |
| Dans Plexus d'Henry Miller : - Citation :
- « Quoi de meilleur qu’un sandwich au caviar sur du pain noir beurré –à deux heures du matin ? Avec un verre de chablis ou de riesling pour le faire descendre, certes. Et pour compléter le tout, peut-être une platée de fraises nageant dans la crème aigre ou, sinon des fraises, des mûres ou des myrtilles ou des framboises. Je vois également de la halvah et de la baklava. Chouette ! Et sur le rayon Kirsch, Stresa, bénédictine, chartreuse verte. Quant au whisky –nous en avons une douzaine de marques- il me laisse froid. La bière de même. Bière et whisky –c’est pour les chiens. C’est-à-dire les clients. »
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| | | Heyoka Zen littéraire
Messages : 5026 Inscription le : 16/02/2013 Age : 36 Localisation : Suède
| Sujet: Re: cuisine et littérature Mer 21 Aoû 2013 - 19:35 | |
| Rien de tel qu'une bonne indigestion à 2h du matin. | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: cuisine et littérature Mer 21 Aoû 2013 - 19:54 | |
| - colimasson a écrit:
- Dans Plexus d'Henry Miller :
- Citation :
- « Quoi de meilleur qu’un sandwich au caviar sur du pain noir beurré –à deux heures du matin ? Avec un verre de chablis ou de riesling pour le faire descendre, certes. Et pour compléter le tout, peut-être une platée de fraises nageant dans la crème aigre ou, sinon des fraises, des mûres ou des myrtilles ou des framboises. Je vois également de la halvah et de la baklava. Chouette ! Et sur le rayon Kirsch, Stresa, bénédictine, chartreuse verte. Quant au whisky –nous en avons une douzaine de marques- il me laisse froid. La bière de même. Bière et whisky –c’est pour les chiens. C’est-à-dire les clients. »
Un bec sucré le coquin... bizarrement je pense que le halva est un terme masculin... qu'il soit turc ou indien, mais je me trompe peut-être ! | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: cuisine et littérature Sam 24 Aoû 2013 - 12:40 | |
| Maintenant que tu le dis... "le" halva me semble plus correct à moi aussi. Je crois que j'aurais pu bien m'entendre avec Henry Miller (gustativement parlant au moins) car je partage aussi son goût pour le sucré, et cette indigestion nocturne m'aurait parfaitement convenue... | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: cuisine et littérature Ven 30 Aoû 2013 - 12:42 | |
| Dans Jérome de Jean-Pierre Martinet, un festin que l'on n'aimerait pas partager : - Citation :
- « Vous voyez ce tube, mon cher Jérôme ? Eh bien, par une simple pression de mon pouce et de mon index, j’en fais jaillir une superbe crème d’anchois, bien marron, bien gluante, on dirait de la merde, oui, n’est-ce pas merveilleux ? Maintenant, je dépose cette merde dans votre assiette, et je vous dis : Jérôme, mangez-la. Doussandre a tapé du poing sur la table. Mangez mangez, mon petit. Sinon. »
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| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: cuisine et littérature Jeu 19 Sep 2013 - 16:16 | |
| Robert J. Courtine, Simenon et Maigret passent à table: Les plaisirs gourmands de Simenon & les bonnes recettes de Madame Maigret - Citation :
- Quatrième de couverture
Chaque soir, en accrochant son manteau, le commissaire Maigret s'amuse à deviner ce que sa femme lui a mijoté : bœuf miroton, blanquette de veau, fricandeau à l'oseille, tarte aux mirabelles... Dans toutes ses enquêtes, on retrouve cette cuisine de famille ou de bistrot, simple et savoureuse. Fin gourmet, Simenon mitonne pour son personnage ses plats de prédilection. Et il est fort rare qu'il fasse sauter un repas au commissaire : si un interrogatoire traîne en longueur, Maigret se résigne à commander des sandwiches et de la bière à la brasserie Dauphine en attendant que le suspect «passe à table» : «Vous voyez ce bureau, n'est-ce pas ? Dites-vous que vous n'en sortirez que quand vous aurez mangé le morceau.» Les aveux obtenus, il se hâte de rejoindre son foyer, où l'attend Mme Maigret. Ami de Simenon, Courtine rappelle que cette dernière incarnait «l'idéal amoureux» du romancier. Les plats qu'elle prépare ont à la fois le goût du terroir, de la fidélité conjugale et celui, inoubliable, de l'enfance. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: cuisine et littérature Ven 4 Oct 2013 - 13:12 | |
| Plein d'extraits qui donnent faim dans La Jungle d'Upton Sinclair : - Citation :
- « Il y avait de véritables alchimistes dans cette entreprise [Durham]. Ainsi, elle faisait de la réclame pour une sauce aux champignons, alors que les ouvriers qui la préparaient n’avaient jamais vu l’ombre d’un champignon. Elle vantait les mérites de sa « terrine de poulet », que n’aurait pas reniée cette pension de famille célèbre dans les journaux humoristiques, où l’on sert un bouillon de volaille dans lequel un poulet ne fait que se tremper les pattes ; des pattes, de surcroît, bottées de caoutchouc ! Peut-être les cuisiniers avaient-ils élaboré quelque formule secrète permettant de fabriquer chimiquement ces volatiles ? Qui sait… ? […] Dans la composition de ce plat entraient des tripes, du gras de porc, de la graisse, du cœur de bœuf, et enfin, des déchets de viande de veau, quand il en restait. Dans les boutiques, ce produit était vendu sous différents labels de qualité et à des prix variés ; mais tout provenait de la même cuve. »
- Citation :
- « En Lituanie, ils mangeaient souvent des saucisses fumées. Comment auraient-ils pu savoir que celles qu’on vendait en Amérique n’étaient pas les mêmes que chez eux ? Que leur couleur et leur goût s’obtenaient par l’addition de produits chimiques ? Qu’on y incorporait une grosse proportion de « farine de pomme de terre », autrement dit ce qui reste de ce tubercule une fois qu’on en a extrait la fécule et l’alcool ? (Cette « farine » n’a pas plus de valeur nutritive que de la sciure de bois ; son utilisation dans l’alimentation étant illégale en Europe, des milliers de tonnes sont expédiées chaque années par bateau vers l’Amérique). »
- Citation :
- « Les patrons n’étaient jamais à court de pareils stratagèmes. Ils proposaient ainsi des « jambons désossés » qui n’étaient autre que des vessies farcies de déchets de porc ; des « jambons de Californie », fabriqués à partir d’épaules et autres grosses articulations d’où presque toute la viande avait été enlevée. Avec les cuisses de vieux verrats, on confectionnait des jambons « dépiautés » : pour pouvoir les vendre, on les débarrassait de leur couenne, trop épaisse et trop dure, mais qui, une fois cuite et hachée menu, était quand même commercialisée sous l’appellation de « fromage de tête » ! »
- Citation :
- « Et les saucisses… On ne prêtait jamais attention aux produits qui entraient dans leur composition. Pourtant, pour les fabriquer, on utilisait toutes celles que l’Europe avait refusées et réexpédiées en Amérique : la chair blanchâtre et moisie était traitée avec du borax et de la glycérine, puis jetée dans les trémies et proposées sur le marché national. On y ajoutait également les rognures qui avaient traîné par terre dans la sciure et la saleté, qui avaient été piétinées par les ouvriers, souillées par leurs crachats infectés de milliards de bacilles de Koch. Sans parler des monceaux de viande, stockés en d’énormes tas dans des entrepôts dont les toits fuyaient et qui grouillaient de rats. […] Les patrons luttaient contre ce fléau avec du pain empoisonné. Tout partait dans les trémies : rats morts, pain et viande. […] Quand les ouvriers chargeaient à pleine pelle la viande dans les wagonnets, ils ne prenaient pas la peine d’éliminer les cadavres des rongeurs, même s’ils les voyaient. Pourquoi l’auraient-ils fait quand, dans la fabrication des saucisses, entraient certains ingrédients en comparaison desquels un rat empoisonné était un morceau de choix ? Ainsi, comme les hommes n’avaient aucun endroit où se laver les mains avant le déjeuner, ils avaient pris l’habitude de le faire dans l’eau destinée à la saucisse. »
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| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: cuisine et littérature Lun 21 Oct 2013 - 20:03 | |
| Dans Délicieuses pourritures de Joyce Carol Oates :
« Le cassoulet était préparé avec des saucisses et du canard sauvage et je n’avais jamais rien goûté d’aussi délicieux mais, au bout de quelques bouchées, ma gorge se noua, je ne pus plus rien avaler. Sans faire attention à moi, Dorcas et Andre mangeaient avec voracité. Et buvaient avec voracité. Le visage charnu de Dorcas, bouche cramoisie barbouillée, brillait sous l’effort. Elle était plus massive que dans mon souvenir. Andre Harrow avait grossi pendant les vacances, lui aussi. Sous les yeux, la peau était bouffie. La minuscule tache de sang de son œil gauche scintillait à la manière d’une petite pierre précieuse. » | |
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