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| Claude Miller | |
| | Auteur | Message |
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Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Claude Miller Sam 6 Oct 2007 - 12:26 | |
| Né le 20 février 1942 à Paris et mort d'un cancer le 4 avril 2012 à Paris. source : allocine Claude Miller entre à l'IDHEC en 1962. Puis il effectue son service militaire au service cinématographique des armées. A partir de 1965, il apprend son métier comme assistant aux cotés des plus grands cinéastes comme Marcel Carné (pour Trois chambres à Manhattan, 1965),ou encore Jacques Demy ( Les Demoiselles de Rochefort, 1967). Il est également directeur de production d'un grand nombre de films signés François Truffaut de 1968 à 1975. Son premier court métrage, Juliet dans Paris (1967), avec Juliet Berto, est une humoristique histoire de vampire. Son second, La Question ordinaire, dont le sujet est la torture, fut interdit plusieurs mois par la censure. Son troisième, Camille ou la comédie catastrophique, qui ridiculise l'armée, fut, lui, interdit aux moins de 18 ans. Il passe au long-métrage en 1975 avec La Meilleure Façon de marcher, puis Dites-lui que je l'aime dans lequel on retrouve la même violence. Son premier succès public et critique n'arrive qu'en 1981 avec le huis clos Garde à vue, qui obtient quatre Césars dont celui du meilleur scénario. Devenant au fil des années un réalisateur des plus attendus, il continue par la suite d'explorer des voies obscures et mystérieuses, par le biais du polar dans Mortelle randonnée (1982), ou du roman noir dans Betty Fisher et autres histoires (2001). Tout aussi fasciné par les arcanes de l'enfance, il aborde avec L' Effrontée une fascinante chronique adolescente, qu'il prolonge, toujours avec Charlotte Gainsbourg, dans La Petite Voleuse, sur un scénario inédit de François Truffaut. En 2002, il fait appel à Ludivine Sagnier pour qu'elle incarne La Petite Lili, au côté de Julie Depardieu. Quatre ans plus tard, il retrouve les deux comédiennes pour Un secret, une nouvelle exploration de l'imagination enfantine et ces mystères, dix ans après La Classe de neige.
Dernière édition par Queenie le Ven 6 Avr 2012 - 8:26, édité 1 fois | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Claude Miller Sam 6 Oct 2007 - 12:27 | |
| UN SECRET ce film est d'un classicisme ennuyant. L'histoire est trop dans l'ombre, comme sur l'affiche, les regards sont fuyants, posés sur quelque chose d'impalpable. Alors qu'il devrait y avoir une tension étouffante, comme ce moment très fort où Hannah (Ludivine Sagnier) frôle les doigts de Tania (Cécile de France) et perd tout contrôle : le contact corporel comme preuve absolu, comme point de non retour. Claude Miller a essayé de montrer le traumatisme du mensonge, de la guerre, de la mort, de l'absence, de la trahison, et finalement... n'a rien réussi à faire ressortir avec force. Peut-être qu'il y avait trop à dire, le parti pris ressemble plus à un conglomérat de compromis qui mène à la simple narration d'une histoire sans grand intérêt... Les passages avec Almaric, filmés en ville, en noir et blanc, dans un calme profond, sont pesants, très forts en émotion (malgré mon aversion définitive pour son jeu d'acteur décidemment trop théâtral pour le cinéma... Je dis ça parce que je viens juste de voir La question humaine, où en plus, il joue quasiment le même rôle). J'aurai aimé retrouver autant d'intensité dans les passages "historiques", à la place de ça on a une bleuette. Alors les images sont superbes, lumineuses, mais ça sonne creux, limite trop papier glacé. L'excuse, au départ, c'est que cette histoire est fantasmé par le petit garçon qui rêve d'une famille parfaite, mais ensuite lorsqu'il apprend leur véritable histoire, les images restent les même, aussi parfaitement insipides, alors que c'est la vérité cette fois, racontée par une femme à un adolescent de 15ans plein de rage, de jalousie, qui a toujours vécu sa vie comme une anomalie. Les acteurs... Je pense que seule Ludivine Sagnier parvient, de temps en temps, quand on lui en laisse le temps, à faire ressortir des sentiments complexes et parfois contradictoires. Bruel et De France ont un jeu hypra répétitif : il la regarde, plein de désir, oeil en coin, sourire aux lèvres, langue pendante (ah non quand même pas...), elle s'en aperçoit, détourne les yeux, résiste, fait la gueule mais on sait bien qu'elle va craquer, inexorablement. On se demande juste où quand et comment. (Pour ne pas trop en dire, je vais tout de même souligner que lorsque tout ceci sera "consommé", ce sera lors d'une période "terrible" humainement, et pourtant ça passe comme une lettre à la poste et Miller ne s'y attarde que quelques minutes...). Est-ce que cette histoire était psychologiquement trop dense, trop complexe pour être parfaitement filmée ? En tout cas, c'est l'impression que ça donne, parce que le fond de l'histoire est vraiment très interessant humainement. La culpabilité pesant d'années en années sur les épaules du père ne transparaissaient pas du tout. La passion corporelle et fondée sur la solidarité dans le mensonge n'existe même pas alors qu'on la nomme comme un fait. Le film aurait pû être beaucoup plus sombre, plus vrai, plus au coeur des contradictions. Il n'est qu'un divertissement bien fait, une carte postale un peu ennuyante. Rajoutons à ça l'épilogue où Almaric se donne encore la joie de laisser sa voix nous faire une petite morale bien pensante sur les oubliés de la seconde guerre mondiale... | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Claude Miller Sam 6 Oct 2007 - 12:32 | |
| LA PETITE LILI Un été en Bretagne. Un jeune homme, Julien (R. Stévenin) rêvant de cinéma sans compromis, loin des codes commerciaux, organise une projection familiale dans la maison de campagne de ses parents. Sont présents : sa mère (N. Garcia), actrice connue et reconnue accompagnée de son amant réalisateur (B. Giraudeau). Ceux-là Julien ne les supporte pas, pour lui il représente tout ce que le cinéma produit de plus "vendu". Ensuite il y a Lili (L. Sagnier), muse de Julien et héroïne de son film, qui rêve de devenir actrice, qui semble prête à tout pour ça... Vient ensuite quelques membres de la famille, déchirés et déchirants ce qui leur reste d'unité à coups de tromperies et de secrets mal gardés. Ce film, le résumé n'en dévoile vraiment pas grand chose, parce que, ce qui en fait sa force, c'est essentiellement la prestation des acteurs et la réalisation de Miller. La petite Lili, ce sont des moments extrèmement poétiques, comme suspendus dans la narration, irréels, qui rappellent des films de Rohmer (Conte d'été notamment par ses plans sur une Bretagne vide, un espace en attente de...) ou La partie de campagne de Renoir. Mais Miller offre aussi un film très brut, aux sentiments exacerbés, aux paroles ciselées. Il y a des idées sur le cinéma, des idées de jeunesse qu'on voit s'étioler avec les années, des idées pourtant justes qu'il ne faudrait pas oublier. Ce film est un compromis entre le cinéma pur, esthétique, franc, et le réalisme social légèrement caricatural au discours d'adolescent. A cause de certains défauts, certaines facilités de scénario (un très long passage sur le tournage du film dans le film, limite inutile dans sa durée...) La petite Lili ne marquera pas le monde du cinéma. Mais par son originalité poétique il est une belle leçon de cinéma, la preuve que l'on peut, et que l'on doit faire ce qui nous tient à coeur, faire de beaux plans plutôt que d'en faire des efficaces. Laisser le spectateur s'embarquer dans l'imagination. Ce film est aussi magnifiquement interprété, tous dans une ligne sobre, où on sent les corps en tension, prêt à exploser, ou qui aimeraient bien. Julien (Stévenin) comme le symbole de ce que tous aimeraient être et Lili (Sagnier) comme celle que tous voudraient avoir... Nicole Garcia en actrice qui sent poindre la fin (de son succès, de sa beauté) est très touchante tout en donnant envie de la secouer. Jean-Pierre Marielle en désabusé vieillissant, faisant du gringue à la jeunesse (un peu comme tous ses rôles, pas de bouleversement, si ce n'est sa chute desespérée à la fin du film). Robinson Stévenin parfait en cinéaste méprisant et sincère, en amoureux nerveux et voulant la révolution. Ludivine Sagnier tantôt enfant naïve tantôt femme machiavélique, est incroyablement sur la brèche. Et Julie Depardieu n'a certainement jamais joué avec autant de finesse que dans ce film, n'en faisant pas trop avec la dépression du personnage, son alcoolisme et son amour à sens unique Voilà donc La petite Lili : un film entre deux eaux (onirique et réaliste), des acteurs au jeu en équilibre constant entre la face obscure et le côté pur de leurs personnages, entre l'enfance et l'âge adulte. Du coup un très beau film vraiment, mais auquel, inévitablement il manque quelque chose... le parfait équilibre tangue parfois un peu trop vers la caricature, le dialogue facile, le dénouement attendu... | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Claude Miller Sam 6 Oct 2007 - 12:48 | |
| Tu me confirmes dans mon envie de ne pas me précipiter sur ce film (Un secret) ! - D'autant que j'avais trouvé la lecture du roman de Grimbert (Grimberg) ennuyeuse dans le genre auto-fiction -de ces souvenirs qui resurgissent sous forme de romans bien arrangés seulement parce que c'est la mode et que ça "marche". - Si la BA me semble cependant attirante, c'est en comptant sur l'attachement que j'éprouve pour ces acteurs que sont Amalric et Julie D. - Miller nous a habitués à moins de facilité avec quelques titres que tu as cités plus haut Queenie : Garde à vue, Betty Fisher, L'Effrontée et sa découverte de Charlotte Gainsbourg (écrit avec Truffaut soit) et La petite voleuse, et cette très angoissante Classe de neige tirée de notre angoissé Emmanuel Carrère avant qu'il ne se libère du poids de ses secrets de famille -Impossible de trouver un extrait vidéo du Claude Miller acteur, notamment dans L'Enfant sauvage de Truffaut... | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Claude Miller Mer 30 Sep 2009 - 22:44 | |
| Le générique de début nous informe que ce film est inspiré d'un fait divers qui avait suscité un article d' Emmanuel Carrère dans "l'évènement du Jeudi". Autant dire tout se suite qu'il ne faut surtout rien savoir de l'histoire en y allant pour en apprécier pleinement le cheminement. Juste rappeler qu'il s'agit de l'histoire d'un enfant adopté avec son petit frère qui tente de retrouver sa mère arrivé à l'âge de 20 ans... J'avais un peu peur au départ à cause d'une image très "téléfilm" et des jeux de comédiens approximatifs. Mais au fur et à mesure que l'histoire se met en place il faut bien reconnaitre qu'on est à la fois fasciné, dérangé et surtout très ému par ce nouveau portrait d'une enfance abîmée comme Miller les aime tant. Il filme ces enfants et ados comme personne même s'ils ne sont pas toujours très justes. Il y a des plans déchirants de regards, de solitude, d'attente. Et puis ce drame en gestation depuis l'enfance prend corps. J'arrête là. Sachez juste que le titre du film donne droit à une des répliques les plus violentes et les plus fortes depuis longtemps. Il filme toute cette histoire de façon réaliste, sobre, sans artifices. C'est un fait divers et il le filme comme tel en se permettant seulement une construction un peu éclatée chronologiquement avec alternance de retours en arrière et d'avancées. Certaines pistes tracées sont très troublantes et on pourra en parler quand vous l'aurez vu... | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Claude Miller Ven 2 Oct 2009 - 22:03 | |
| - Marko a écrit:
Il filme toute cette histoire de façon réaliste, sobre, sans artifices. C'est un fait divers et il le filme comme tel en se permettant seulement une construction un peu éclatée chronologiquement avec alternance de retours en arrière et d'avancées.
Certaines pistes tracées sont très troublantes et on pourra en parler quand vous l'aurez vu... Il est effectivement difficile de parler du film sans déflorer des éléments importants. J'ai trouvé le dernier quart d'heure absolument saisissant, les allers et retours dans le temps superbement faits, les personnages dits secondaires très intéressants (le père, la voisine, la mère adoptive surtout), la direction du jeu des enfants remarquables (une constante chez Miller). Le film est co-signé Claude et Nathan Miller (son fils) et le premier déclare que c'est avant tout le film de ce dernier qu'il n'a fait qu'assister. Il y a quelques dialogues durs et des scènes qui ne ressemblent vraiment pas à du Claude Miller. Mais bon, c'est un film à 4 mains, et puis voilà. Quant au fait qu'il soit inspiré d'un article de Emmanuel Carrère, eh bien on le ressent presque physiquement. Un conseil quand même : n'enchaînez pas Fish Tank et Je suis heureux que ma mère soit vivant ou alors intercalez Le petit Nicolas entre les deux (pas vu mais on m'en a dit du bien). | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Claude Miller Sam 3 Oct 2009 - 0:51 | |
| Message en spoiler pour Traversay et seulement ceux qui l'auront vu... Les autres résistez à la tentation! Je vous soumets une hypothèse explicative par rapport à ce qui est clairement présenté comme un "cas" psychopathologique (sujet qui passionne Carrère depuis toujours)... - Spoiler:
La piste d'un désir incestueux entre mère biologique et fils est clairement soulignée. Le meurtre peut donc apparaître comme un substitut de l'acte sexuel (comme dans "Psychose"). J'y ai même vu une sorte de crime passionnel. Il exprime sa jalousie et sa possessivité à plusieurs reprises et passe à l'acte quand il se rend compte que sa mère entretient encore un lien ambigu avec son ex-compagnon. Ce qui est troublant c'est qu'en la retrouvant initialement il découvre finalement son premier amour et elle un nouveau partenaire désirable potentiel.
Je me souviens de certaines théories "éthologiques" qui montrent qu'il existe une inhibition du désir sexuel quand le bébé mammifère (singe par exemple) est élevé dès l'enfance par la mère durant une période déterminée. Si cette période d'inhibition est empêchée par l'éloignement de la mère, le désir incestueux peut se manifester s'ils se retrouvent à nouveau en présence à l'âge où la sexualité peut s'exprimer.
Le film est passionnant grâce à la réalité de ce fait divers qui va bien plus loin qu'un désir de vengeance par rapport à la frustration et la douleur d'avoir été abandonné durant toutes ces années et devant l'irresponsabilité et la désinvolture de cette mère.
Leur échange au procès est sidérant. Et la froideur du garçon en disant: "Je suis heureux que ma mère soit vivante" un moment inoubliable.
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| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Claude Miller Sam 3 Oct 2009 - 8:25 | |
| Je savais pas que c'était un Miller ce film, je vais me le noter dans un coin, si j'ai le temps, j'irai!
Merci les bonzhommes! | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Claude Miller Sam 3 Oct 2009 - 13:00 | |
| - Marko a écrit:
- Message en spoiler pour Traversay et seulement ceux qui l'auront vu... Les autres résistez à la tentation!
Je vous soumets une hypothèse explicative par rapport à ce qui est clairement présenté comme un "cas" psychopathologique (sujet qui passionne Carrère depuis toujours)...
- Spoiler:
La piste d'un désir incestueux entre mère biologique et fils est clairement soulignée. Le meurtre peut donc apparaître comme un substitut de l'acte sexuel (comme dans "Psychose"). J'y ai même vu une sorte de crime passionnel. Il exprime sa jalousie et sa possessivité à plusieurs reprises et passe à l'acte quand il se rend compte que sa mère entretient encore un lien ambigu avec son ex-compagnon. Ce qui est troublant c'est qu'en la retrouvant initialement il découvre finalement son premier amour et elle un nouveau partenaire désirable potentiel.
Je me souviens de certaines théories "éthologiques" qui montrent qu'il existe une inhibition du désir sexuel quand le bébé mammifère (singe par exemple) est élevé dès l'enfance par la mère durant une période déterminée. Si cette période d'inhibition est empêchée par l'éloignement de la mère, le désir incestueux peut se manifester s'ils se retrouvent à nouveau en présence à l'âge où la sexualité peut s'exprimer.
Le film est passionnant grâce à la réalité de ce fait divers qui va bien plus loin qu'un désir de vengeance par rapport à la frustration et la douleur d'avoir été abandonné durant toutes ces années et devant l'irresponsabilité et la désinvolture de cette mère.
Leur échange au procès est sidérant. Et la froideur du garçon en disant: "Je suis heureux que ma mère soit vivante" un moment inoubliable.
Je suis d'accord avec toi. J'y ai d'ailleurs pensé pendant toute la deuxième partie du film. Et c'est d'autant plus troublant. | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Je suis heureux que ma mère soit vivante. Lun 29 Mar 2010 - 4:56 | |
| Sorti en DVD. D'accord avec vous, bien sûr sur les relations entre ce fils et sa mère biologique, mais c'est surtout l'excellente description de cette mère complètement immature (honnête d'ailleurs et pas du tout inconsciente..) qui m'a plu, il faut dire que l'actrice est excellente! | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Claude Miller Jeu 4 Aoû 2011 - 22:20 | |
| Voyez comme ils dansent - Citation :
- Une vidéaste française traverse le Canada à bord d’un train d’Est en Ouest sous la neige. Ce voyage l'amène à rencontrer la dernière compagne de son ex mari, show man internationalement connu, aujourd’hui disparu.
Mon Dieu que c'est agaçant un film qui tourne en rond et ne parvient qu'en de très rares occasions à trouver le ton juste pour raconter son histoire qui, à défaut d'être originale, aurait pu être bien plus touchante. Claude Miller filme les paysages canadiens comme un esthète, dans Voyez comme ils dansent, mais qu'est ce qu'il patine dans son intrigue, inutilement encombrée de flashbacks incessants, et parfois redondants, qui cassent complètement son rythme. Puisqu'il est question d'un artiste/show man disparu, c'est évidemment la seule solution pour le faire exister, mais ces scènes du passé sont courtes et surchargées. Paradoxalement, si James Thierrée n'a pas le temps de donner de la profondeur à son personnage dans sa sphère intime, ses prestations sur scène, impressionnantes, phagocytent littéralement tout le reste, sa relation avec Marina Hands, notamment. Cette dernière a un rôle compliqué, de faire-valoir un peu niais, qu'elle semble avoir du mal à apprivoiser. Pas de chance pour elle, dans ce qui devrait être le grand moment du film, à savoir la rencontre entre les deux ex du disparu, elle se fait voler la vedette par une Maya Sansa sensationnelle (facile, ça). Hélas, Miller rate leurs scènes communes, on ne sait trop pourquoi, excès de pudeur, peut-être, avec ces retours en arrière qui, à nouveau, parasitent l'émotion qui devrait être au rendez-vous. Le Transcanadian, un moment stoppé par un convoi dont le chargement s'est déversé sur les rails, repart avec à son bord une Marina pas tellement plus avancée par son échange avec sa "rivale" amoureuse. Nous non plus, à vrai dire. Plus que décevant, rageant ! | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Claude Miller Jeu 5 Avr 2012 - 17:26 | |
| - Citation :
- Âgé de 70 ans, Claude Miller est mort mercredi soir à Paris, sa ville natale, selon l'une de ses maisons de production. Il était malade depuis plusieurs mois.
Claude Miller avait commencé sa carrière comme assistant de Marcel Carné. Elève de la nouvelle vague, il avait collaboré avec Jean-Luc Godard et François Truffaut. Il a réalisé son premier long métrage, La meilleure façon de marcher, en 1976, et son premier grand succès est venu en 1981 avec Garde à vue, où jouent Lino Ventura et Michel Serrault. Le réalisateur avait également travaillé avec Isabelle Adjani et Charlotte Gainsbourg, entre autres. Claude Miller est aussi l'auteur de L'effrontée (1985), La Classe de neige (1998) ou encore de Un Secret (2007). Il avait obtenu le Prix du jury au Festival de Cannes pour La classe de neige en 1998. L'été dernier, Claude Miller dirigeait Audrey Tautou et Gilles Lellouche dans Thérèse Desqueyroux, d'après François Mauriac. La sortie du film est prévue pour l'automne. Salut, l'artiste | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Claude Miller Lun 12 Nov 2012 - 0:42 | |
| Thérèse DesqueyrouxJ'ai vu ce dernier film de Claude Miller il y a quelques jours en avant première en présence d'Audrey Tautou. Cette dernière est arrivée avec beaucoup de simplicité et de gentillesse face à une salle comble. Elle est toute menue mais avec un visage et un regard qui irradient complètement. Un charisme évident qui hypnotisait la salle. Elle a dit quelques mots simples et touchants sur le film et sur Claude Miller qui aurait été heureux, selon elle, de voir un public aussi nombreux et varié. Applaudissements fournis puis le film démarre... Malheureusement le résultat m'a semblé d'une fadeur et d'un académisme assez ennuyeux. Je ne retrouve pas la subtilité de certains films antérieurs de Miller et pourtant le roman de Mauriac se prêtait à un portrait de femme magnifique et d'une profonde ambiguité. Rien d'indigne et Audrey Tautou est souvent juste et touchante, mais elle n'a probablement pas encore la maturité suffisante pour donner de la profondeur à son jeu. Si on ne connait pas cette histoire on peut être intrigué et y prendre un certain plaisir mais j'ai eu le sentiment d'un travail laborieux et appliqué sans âme ni nécessité. Pas grave... Mieux vaut lire le roman. | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Claude Miller Jeu 22 Nov 2012 - 1:06 | |
| Thérèse Desqueyroux
J'ai aussi eu la sensation de contempler un objet désincarné. La mise en scène cherche à dévoiler un vide intérieur et un renoncement mais reste anecdotique ou illustrative. Audrey Tautou et Gilles Lellouche s'investissent sans pouvoir exprimer les fragilités de leurs personnages respectifs. C'est frustrant car certaines séquences isolées offrent des respirations, malheureusement trop rares pour soutenir un propos trop prévisible dans sa dénonciation d'un mode de vie et de conventions sociales, assez loin de l'intensité du roman. Au final, c'est une parenthèse dans l'oeuvre de Claude Miller. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Claude Miller Lun 26 Nov 2012 - 11:11 | |
| - Marko a écrit:
- Thérèse Desqueyroux
J'ai vu ce dernier film de Claude Miller il y a quelques jours en avant première en présence d'Audrey Tautou. Cette dernière est arrivée avec beaucoup de simplicité et de gentillesse face à une salle comble. Elle est toute menue mais avec un visage et un regard qui irradient complètement. Un charisme évident qui hypnotisait la salle. Elle a dit quelques mots simples et touchants sur le film et sur Claude Miller qui aurait été heureux, selon elle, de voir un public aussi nombreux et varié. Applaudissements fournis puis le film démarre...
Malheureusement le résultat m'a semblé d'une fadeur et d'un académisme assez ennuyeux. Je ne retrouve pas la subtilité de certains films antérieurs de Miller et pourtant le roman de Mauriac se prêtait à un portrait de femme magnifique et d'une profonde ambiguité. Rien d'indigne et Audrey Tautou est souvent juste et touchante, mais elle n'a probablement pas encore la maturité suffisante pour donner de la profondeur à son jeu. Si on ne connait pas cette histoire on peut être intrigué et y prendre un certain plaisir mais j'ai eu le sentiment d'un travail laborieux et appliqué sans âme ni nécessité. Pas grave... Mieux vaut lire le roman. Il est certes vain de comparer deux adaptations aussi éloignées dans le temps mais force est de constater que la version de Thérèse Desqueyroux de Miller rejoint celle de Franju (1962) dans le portrait d'une femme présentée comme une rebelle plutôt que comme un monstre. Derrière son académisme de façade, et comment faire autrement quand on s'attaque à Mauriac, passe dans le dernier film de Claude Miller non pas un souffle romanesque mais au moins une petite brise, qui fait frissonner les pins des Landes. Si parfois le film, trop lumineux, donne l'impression d'un téléfilm de luxe, l'interprétation rehausse son niveau, notamment celle de Gilles Lellouche, impeccable en bourgeois terrien. Thérèse Desqueyroux est somme toute dans la lignée de l'oeuvre que laisse Miller, élégante, bienveillante même si l'ambigüité y a sa place. Evidemment, ici, cela l'éloigne quelque peu de la noirceur mauriacienne, mais sa facture classique est loin d'être inopérante. | |
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