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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Messages : 245 Inscription le : 20/09/2007 Age : 85 Localisation : Belgique
Sujet: Edmond Rostand Dim 7 Oct 2007 - 15:47
Edmond Rostand ( 1868 - 1918 ) un poète au style romantique et fantaisiste. Il a écrit plusieurs recueils poètiques mais ceux-ci ont eu un succès limités. c'est pour Sarah Bernhardt qu'il écrit " Cyrano de Bergerac " qui obtient immédiatement un énorme succès. Il lui vaut même la légion d'honneur. A la suite, de Cyrano, c'est " L'Aiglon " également interpr^té par Sarah Bernhardt. Son " Chantecler " a déçu le public. Il meurt à 50 ans de la grippe espagnole.
Steven Zen littéraire
Messages : 4499 Inscription le : 26/09/2007 Age : 52 Localisation : Saint-Sever (Landes)
Sujet: Re: Edmond Rostand Mar 9 Oct 2007 - 22:37
J'ai été surpris de retrouver ce fil dans la catégorie poète. Je m'y suis replongé dedans et j'ai trouvé effectivement de la poésie à toutes les pages, notamment dans l'acte deux "La rôtisserie des poètes"
Citation :
Mais.... Chanter Rêver, rire, passer, être seul, être libre, Avoir l'oeil qui regarde bien, le voix qui vibre, Mettre, quand il vous plaît, son feutre de travers, Pour un oui, pour un non, se battre, - ou faire un vers ! Travailler sann souci de gloire ou de fortune, A tel voyage, auquel on pense, dans la lune ! N'écrire jamais rien qui se soi ne sortît, Et modeste d'ailleurs, se dire : mon petit Soit satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles, Si c'est dans ton jardin à toi que tu les cueilles ! ... Bref, dédaignant d'être le lierre parasite, Lors même qu'on n'est pas le chêne ou le tilleul, Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul
Belle ambition. Je ne savais pas qu'il était mort à 50 ans.
Cannelle Envolée postale
Messages : 245 Inscription le : 20/09/2007 Age : 85 Localisation : Belgique
Sujet: Re: Edmond Rostand Mer 10 Oct 2007 - 7:58
Citation :
Soit satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles, Si c'est dans ton jardin à toi que tu les cueilles ! ...
Cette phrase est pleine de bon sens et d'enseignement.
Cyrano est souvent considéré comme une belle pièce amusante et romantique. Mais si on y regarde de plus près, c'est une pièce pleine d'amour, de tendresse, de vérités, de " leçons ". Je ne trouve pas le terme exact : leçon, enseignement. Bref quelque chose qui peut nous faire réfléchir au-delà de la simple lecture.
Cachemire Sage de la littérature
Messages : 1998 Inscription le : 11/02/2008 Localisation : Francfort
Sujet: Re: Edmond Rostand Sam 28 Fév 2009 - 21:42
Je viens de lire Cyrano de Bergerac. Je suis touchée par la poésie de l'oeuvre et la réflexion qu'elle ouvre sur l'amour. En littérature, les amours les plus belles sont toujours les plus douloureuses...
mimi Sage de la littérature
Messages : 2032 Inscription le : 19/07/2007 Localisation : Auvergne
Sujet: Re: Edmond Rostand Dim 13 Fév 2011 - 14:50
Bonjour !! Tout le monde ou presque connaît la fameuse tirade du nez. J'ai une question. Qu'est-ce qu'elle vous inspire cette fameuse tirade si jamais elle vous inspire ? Et si vous deviez y coller un morceau de musique, vous choisiriez lequel ?
Est-ce qu'à l'occasion, si vous connaissez des liens vidéo ou musicaux sur Cyrano, vous pourriez en mettre ici ?
Merci d'avance !!!
mimi Sage de la littérature
Messages : 2032 Inscription le : 19/07/2007 Localisation : Auvergne
Sujet: Re: Edmond Rostand Dim 27 Fév 2011 - 12:17
Extrait du Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand avec Daniel Sorano.
Son interprétation a valu à ce Cyrano d'être considérée comme la meilleure version de tous les temps de cette célèbre pièce de théâtre !
Dernière édition par mimi le Dim 27 Fév 2011 - 21:22, édité 1 fois
mimi Sage de la littérature
Messages : 2032 Inscription le : 19/07/2007 Localisation : Auvergne
Dernière édition par mimi le Dim 27 Fév 2011 - 21:23, édité 2 fois
Maline Zen littéraire
Messages : 5239 Inscription le : 01/10/2009 Localisation : Entre la Spree et la Romandie
Sujet: Re: Edmond Rostand Dim 27 Fév 2011 - 20:34
mimi a écrit:
Extrait du Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand avec Daniel Sorano.
Son interprétation a valu à ce Cyrano d'être considérée comme la meilleure version de tous les temps de cette célèbre pièce de théâtre !
Il se peut, mais en tout cas dans l'extrait que tu as posté, Cyrano est joué par Gérard Depardieu dans une mise en scène de Jean-Paul Rappeneau. Le film avec Daniel Sorano en Cyrano, mise en scène de Claude Barma, date de 1960 et a été tourné en noir et blanc.
Dernière édition par Maline le Dim 27 Fév 2011 - 23:36, édité 1 fois
Steven Zen littéraire
Messages : 4499 Inscription le : 26/09/2007 Age : 52 Localisation : Saint-Sever (Landes)
Sujet: Re: Edmond Rostand Dim 27 Fév 2011 - 21:02
scène du balcon
Elle n'a pas tout à fait tort, Mimi. Sauf que cette version est difficilement "trouvable" actuellement.
mimi Sage de la littérature
Messages : 2032 Inscription le : 19/07/2007 Localisation : Auvergne
Sujet: Re: Edmond Rostand Dim 27 Fév 2011 - 21:17
Ah ben c'est bizarre ça ! Désolée.
Je connais les 2 versions. Mais là, j'ai collé l'annotation de Dailymotion et le lien sans revoir l'extrait.
Vous préférez l'interprétation de Sorano ou celle de Depardieu ?
Je vais corriger !
Steven Zen littéraire
Messages : 4499 Inscription le : 26/09/2007 Age : 52 Localisation : Saint-Sever (Landes)
Sujet: Re: Edmond Rostand Dim 27 Fév 2011 - 21:32
De toutes les représentations au théâtre que j'ai pu voir ou entendre, c'est celle de Sorano qui a ma préférence. Ensuite, au cinéma, Rappeneau (avec l'aide de Jean-Claude Carrière) réalise le tour de force de rendre très vivante cette pièce, sans pour autant la dénaturer. Depardieu donne beaucoup de force au rôle, cela va bien à la version raccourcie qu'a choisi de mettre en scène Rappeneau. Pas sûr que cela conviendrait au théâtre.
Dernière édition par Steven le Dim 27 Fév 2011 - 21:41, édité 1 fois
mimi Sage de la littérature
Messages : 2032 Inscription le : 19/07/2007 Localisation : Auvergne
Sujet: Re: Edmond Rostand Dim 27 Fév 2011 - 21:34
L'interprétation de Depardieu (petit extrait)
La qualité de l'image n'est pas terrible.
mais avec la qualité du texte, de l'interprétation, on peut se contenter d'écouter.
mimi Sage de la littérature
Messages : 2032 Inscription le : 19/07/2007 Localisation : Auvergne
Sujet: Re: Edmond Rostand Dim 27 Fév 2011 - 21:38
La tirade du nez est très très euh longue, en fait. Un peu trop peut-être pour le cinéma.
J'ai vu un très bel extrait d'un Cyrano, l'autre jour. Je vais vous le retrouver.
mimi Sage de la littérature
Messages : 2032 Inscription le : 19/07/2007 Localisation : Auvergne
Sujet: Re: Edmond Rostand Dim 27 Fév 2011 - 23:17
Voilà :
Comme je n'ai vu que des extraits du film de Barma, j'ai crû qu'il s'agissait d'un autre film vec Noiret dans le rôle principal.
Ce film est un bijou, en fait. Chaque scène est surprenante. Il faudrait pouvoir le voir en entier.
colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
Sujet: Re: Edmond Rostand Ven 16 Sep 2011 - 14:21
Cyrano de Bergerac(1897)
Wojciech Wenzel
Edmond Rostand décrivait le panache de la sorte :
« Le panache, n'est pas la grandeur mais quelque chose qui s'ajoute à la grandeur, et qui bouge au-dessus d'elle. C'est quelque chose de voltigeant, d'excessif - et d'un peu frisé [...], le panache c'est l'esprit de bravoure. [...] Plaisanter en face du danger c'est la suprême politesse, un délicat refus de se prendre au tragique ; le panache est alors la pudeur de l'héroïsme, comme un sourire par lequel on s'excuse d'être sublime [...] »
Cette définition pourrait s’appliquer à Cyrano de Bergerac, le personnage, mais aussi l’œuvre. Tous autour de Cyrano paraissent fades, attendant la venue d’un évènement qui les sortira de leur torpeur habituelle : et cet évènement, c’est Cyrano. Il débarque au milieu des foules et provoque une émeute, n’hésite pas à se battre en duel en même temps qu’il débite ses poèmes, il anime les dîners trop peu spirituels, mais sait aussi s’effacer, le temps d’une idylle menée au son de la voix avec Roxanne.
Honnête avec lui-même du début à la fin, fidèle à ses idéaux de beauté et de pureté, Cyrano de Bergerac se bat pour défendre une certaine idée de la poésie. Se nourrissant uniquement de mots et de belles phrases, il en oublie presque de vivre, et lorsque les autres mangent, boivent et aiment, lui se contente de déclamer ses poèmes, se faisant l’agréable accompagnateur de ses hôtes.
Sur un ton qui s’apparente d’abord à celui de la comédie, Cyrano se bat, fanfaronne, part dans des envolées lyriques qui font de lui un homme admiré, mais ces fausses apparences de confiance et de joie s’envolent petit à petit pour nous faire découvrir l’image plus réaliste d’un homme abandonné à sa solitude et enfermé dans un rôle duquel il ne peut plus sortir. Peu à peu, le propos se fait plus mélancolique et se termine d’une façon dramatique qu’il aurait été difficile de prévoir au début de la pièce. Beau retournement de situation qui fait de Cyrano de Bergerac une pièce beaucoup moins légère et folichonne qu’il n’y paraissait au début. Le tout bercé par une musique des mots aussi agréable au sens qu’à la mélodie… « CYRANO : […] Chercher un protecteur puissant, prendre un patron, Et comme un lierre obscur qui circonvient un tronc / Et s’en fait un tuteur en lui léchant l’écorce, Grimper par ruse au lieu de s’élever par force ? Non, merci. Dédier, comme tous ils le font, Des vers aux financiers ? se changer en bouffon Dans l’espoir vil de voir, aux lèvres d’un ministre, Naître un sourire, enfin, qui ne soit pas sinistre ? Non, merci. Déjeuner, chaque jour, d’un crapaud ? Avoir un ventre usé par la marche ? une peau Qui plus vite, à l’endroit des genoux, devient sale ? Exécuter des tours de souplesse dorsale ?... Non, merci. D’une main flatter la chèvre au cou Cependant que, de l’autre, on arrose le chou, Et donneur de séné par désir de rhubarbe, Avoir son encensoir, toujours, dans quelque barbe ? Non, merci ! Se pousser de giron en giron, Devenir un grand homme dans un rond Et naviguer, avec des madrigaux pour rames, Et dans ses voiles des soupirs de vieilles dames ? Non, merci ! Chez le bon éditeur de Sercy Faire éditer ses vers en payant ? Non, merci ! S’aller faire nommer pape par les conciles Que dans les cabarets tiennent des imbéciles ? Non, merci ! Travailler à se construire un nom Sur un sonnet, au lieu d’en faire d’autres ? Non, Merci ! Ne découvrir du talent qu’aux mazettes ? Être terrorisé par de vagues gazettes, Et se dire sans cesse : « Oh, pourvu que je sois Dans les petits papiers du Mercure François ? »… Non, merci ! Calculer, avoir peur, être blême, Préférer faire une visite qu’un poème, Rédiger des placets, se faire présenter ? Non, merci ! non, merci ! non, merci ! Mais… chanter, Rêver, rire, passer, être seul, être libre, Avoir l’œil qui regarde bien, la voix qui vibre, Mettre, quand il vous plaît, son feutre de travers, Pour un oui, pour un non, se battre, -ou faire un vers ! Travailler sans souci de gloire ou de fortune, A tel voyage, auquel on pense, dans la lune ! N’écrire jamais rien qui de soi ne sortît, Et modeste d’ailleurs, se dire : mon petit, Sois satisfait des fleurs, des fruits, mêmes des feuilles, Si c’est dans ton jardin à toi que tu les cueilles ! Puis, sil advient d’un peu triompher, par hasard, Ne pas être obligé d’en rien rendre à César, Vis-à-vis de soi-même en garder le mérite, Bref, dédaignant d’être le lierre parasite, Lors même qu’on n’est pas le chêne ou le tilleul, Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul ! »
Raymond Carrance
« CYRANO : […] Déplaire est mon plaisir. J’aime qu’on me haïsse. Mon cher, si tu savais comme l’on marche mieux Sous la pistolétade excitante des yeux ! Comme, sur les pourpoints, font d’amusantes taches Le fiel des envieux et la bave des lâches ! - Vous, la molle amitié dont vous vous entourez, Ressemble à ces grands cols d’Italie, ajourés Et flottants, dans lesquels votre cou s’effémine : On y est plus à l’aise… et de moins haute mine, Car le front n’ayant pas de maintient ni de loi, S’abandonne à pencher dans tous les sens. Mais moi, La Haine, chaque jour, me tuyaute et m’apprête La fraise dont l’empois force à lever la tête ; Chaque ennemi de plus est un nouveau godron Qui m’ajoute une gêne, et m’ajoute un rayon : Car, pareille en tous points à la fraise espagnole, La Haine est un carcan, mais c’est une auréole ! »