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| Edmond Jabès | |
| | Auteur | Message |
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Sigismond Agilité postale
Messages : 875 Inscription le : 25/03/2013
| Sujet: Edmond Jabès Sam 7 Mar 2015 - 21:57 | |
| Edmond Jabès Né au Caire le 16 avril 1912, dans une famille juive francophone, et décédé à Paris le 2 janvier 1991. Marqué par la mort prématurée, très jeune, de sa sœur, il s'oriente ver l'écriture et commence à publier de petites plaquettes de poésie dès 1929, puis prend part à l'édition d'une revue, orientée surréalisme, La Part du sable. Rencontre, en ce Proche-Orient alors fortement francophone, avec Andrée Chedid. Par la suite il entretient une correspondance amicale et suivie avec Max Jacob, qu'il rencontrera en 1935, puis avec Paul Eluard. Puis, au fil des années, sans encore quitter définitivement son Egypte natale, il communique aussi avec André Gide, Henri Michaux, Philippe Soupault, Roger Caillois. Après 1945, et fortement commotionné par les horreurs de la Seconde Guerre Mondiale, il travaille pour plusiseurs revues dont une collaboration régulière avec la NRF. Il quitte définitivement l'Egypte à l'occasion de l'affaire du Canal de Suez. Après son arrivée en France, son cercle amical, mais également de reconnaissance littéraire, ne décroît pas, on y compte Michel Leiris, Paul Celan, Jacques Dupin, Louis-René des Forêts, Michel de Certeau, Jean Starobinski, Yves Bonnefoy, René Char et Emmanuel Levinas. Entre diverses publications et une vie de conférencier, il prend la nationalité française en 1967. Installé à Paris jusqu'à sa mort, son rythme de publication ne décroît pas, sans toutefois que son œuvre atteigne à une notoriété grand public. De lui on peut en effet dire que c'est un Poète d'accès difficile, qui a traversé plus ou moins en catimini le siècle précédent. Le succès de ses parutions, initié par Max Jacob puis par André Gide donc, puis prolongé par René Char, est surtout un succès d'estime auprès de ses pairs. En un sens, tant mieux, ceci permet à nombre de lecteurs d'aujourd'hui de recevoir son œuvre comme entièrement neuve. Pour cette réception d'œuvre-là, il faudra agréer un certain dépouillement, accepter le trait poétique suggéré (ne dit-on pas de lui que c'est un poète de l 'indicible, de l' ineffable ?), et parcourir les méandres de son cheminement. Illustration, peut-être, de son rapport à l'écriture qui peut aller jusqu'à l'inquiétude du maniement des mots, et la toute-puissance de ceux-ci, le mot questionne et renvoie de "brûlantes interrogations" par une strophe, la dernière de " Je vous écris d'un pays pesant" (dans le recueil "Le Seuil, le sable, Poésies complètes 1943-1988), écrit qui mêle (alterne) prose et forme poétique versifiée: - Citation :
- Je songe aux jouets de mes cinq ans. Une fois miens, ils furent les maîtres. Je croyais pouvoir, avant qu'on me les offrît, les manier à ma fantaisie. Je m'aperçus très vite que je pouvais les détruire au gré de mon humeur; mais si je les voulais vivants, que je devrais respecter leur mécanisme, leur âme immortelle.
Ainsi le langage. Je dois aux mots la joie et les larmes de mes cahiers d'écolier, de mes carnets d'adulte. Et aussi ma solitude. Je dois aux mots mon inquiétude. Je m'efforce de répondre à leurs questions qui sont mes brûlantes interrogations. Mais une fois l'immersion dans sa poésie réalisée, avec un lâcher-prise non-calculateur, il est aisé d'y trouver des délices, d'autant plus abordables qu'ils sont non encodés. Présentation brève d'Edmond Jabès et lecture du poème "Avez-vous jamais" ? , extrait du Livre des questions, sur France-Culture. Bibliographie: Je bâtis ma demeure : Poèmes 1943-1957, Gallimard, Paris, 1959 Le Livre des questions, t. I, Gallimard, 1963 (ISBN 2070233243) Le Livre de Yukel (Le livre des questions, t. II), Gallimard, 1964 (ISBN 2070233251) Le Retour au livre (Le livre des questions, t. III), Gallimard, 1965 (ISBN 207023326X) Yaël (Le livre des questions, t. IV), Gallimard, 1967 Elya (Le livre des questions, t. V), Gallimard, 1969 Aely (Le livre des questions, t. VI), Gallimard, 1972 El, ou le dernier livre (Le livre des questions, t. VII), Gallimard, 1973 Le Livre des ressemblances, t. I, Gallimard, Paris, 1976 Le Soupçon le Désert (Le Livre des ressemblances, t. II), Gallimard, 1978 L'Ineffaçable l'Inaperçu (Le Livre des ressemblances, t. III), Gallimard, 1980 Du désert au livre, entretiens avec Marcel Cohen, Belfond, 1980 Récit, Fata Morgana, Saint Clément de Rivière, 1981, relié, 13 x 23,2 cm Le Petit Livre de la subversion hors de soupçon, Gallimard, 1982 Le Livre du dialogue, Gallimard, 1984 Le Parcours, Gallimard, 1985 Le Livre du Partage, Gallimard, coll. « Blanche », Paris, 1987 Un étranger avec, sous le bras, un livre de petit format, Gallimard, 1989 Le Seuil le Sable : poésies complètes 1943-1988, Gallimard, coll. « Poésie », Paris, 1990 Le Livre de l'hospitalité, Gallimard, 1991 Petites Poésies pour jours de pluie et de soleil, Gallimard Jeunesse, 1991 Désir d'un commencement Angoisse d'une seule fin, Fata Morgana, 1991 | |
| | | Sigismond Agilité postale
Messages : 875 Inscription le : 25/03/2013
| Sujet: Re: Edmond Jabès Sam 7 Mar 2015 - 22:15 | |
| Allons-y mollo, pianissimo pour une entrée en matière, prenons du basique, du dépouillé, du bref avec L'arbre volant, prévertien je trouve, assez dans la veine du début de la seconde moitié du XXème siècle, indubitablement, en tous cas:
L'arbre volant
Que les bois aient des arbres, Quoi de plus naturel ? Que les arbres aient des feuilles, Quoi de plus évident ? Mais que les feuilles aient des ailes, Voilà qui, pour le moins, est surprenant. Volez, volez, beaux arbres verts. Le ciel vous est ouvert. Mais prenez garde à l’automne, fatale Saison, quand vos milliers et milliers d’ailes, redevenues feuilles, tomberont.
(Publié dans Petites Poésies pour jours de pluies et de soleil) | |
| | | Sigismond Agilité postale
Messages : 875 Inscription le : 25/03/2013
| Sujet: Re: Edmond Jabès Dim 8 Mar 2015 - 15:41 | |
| Sur le socle des mers pour Philippe Rebeyrol Sur le socle des mers le bruit apaise le sang femme nue aux gestes accordés à l'onde femme nue aux gestes couronnés d'écume Furieuses sont les maîtresses des îles aux pins de granit douces pourtant avec les feuilles et Ies fruits Océan où finissent nos hésitations et nos blessures Une fois a marqué ma vie pour toujours Au camp des esclaves les grelots bavent comme des nouveau-nés Il faut la patience des murs pour retenir les forçats la confiance du plomb et du fer Il faut aussi la mort au collier de ruisseau perdu Sur le socle des mers le soleil est un vautour que les vents enivrent Jamais plus les larmes fleuriront sur l'eau des champs Jamais plus la révolte ne hantera les sentiers vendus La route est tracée vous dis-je et les pas des poètes sont sûrs Le souci de vivre est une fleur pressentie sa forme le parfum sont lieux précis d'exil Le rêve est assis entre ses deux bourreaux et ce sont eux qui pâlissent Extrait de L'écorce du monde (1953-1954) Non dénué d'une certaine violence, larvée et de grande potentialité, ce poème est une charge préparée dont on guette, du coin de l'œil, s'il y est joint un détonateur. L'abstraction des termes, additionnée à la forme, versifiée mais sans rimes ni même allitérations, nous livre des superpositions/juxtapositions en florilège. Jabès n'est pas tout à fait ailleurs, mais bel et bien inséré dans ces mots-là, à bien y regarder on trouve un "ma" emprunt de gravité renvoyant à sa personne, dans le vers "Une fois a marqué ma vie pour toujours". Le langage est acéré, et les images se succèdent, couplées à ce qu'il semble par densité, d'où cet effet de puissance/violence, qui ne provient pas seulement de l'élection de certains mots-clef (du moins est-ce là mon ressenti !). Enfin, qu'est-ce qui est le moins susceptible de servir de socle que l'élément liquide ? Pourtant, Le socle des mers figure en titre puis est répété à deux reprises: Dès l'entame, - Citation :
- Sur le socle des mers
le bruit apaise le sang puis là, - Citation :
- Sur le socle des mers
le soleil est un vautour A noter la force de puissante violence intrinsèque des termes "sang" et "vautour" ! Une autre répétition vient tout de suite après, et ce n'est, je crois pas un hasard, il s'agit de la formule "Jamais plus", qui passerait, si l'on veut, pour une lapidaire formule incantatoire, abolitionniste et déchaînante, si elle n'était suivie de deux propositions équivoques jusqu'à l'hermétisme. - Citation :
- Jamais plus
les larmes fleuriront sur l'eau des champs Jamais plus la révolte ne hantera les sentiers vendus On remarque à propos de ces "Jamais plus" l'emploi d'une majuscule. Jabès n'en met pourtant pas à chaque début de vers de façon systématique, non, les majuscules parsèment le poème (qui est dénué de ponctuation) et sont utilisées sur un seul mot situé à l'intérieur des vers, lui aussi doublé en l'espace de trois vers, "Il", autre répétition, dans un poème qui n'en comporte que très peu, comme on le voit. - Citation :
- comme des nouveau-nés Il faut la patience
des murs pour retenir les forçats la confiance du plomb et du fer Il faut aussi la mort Plus apaisé, plus apaisant, le final est un hymne libérant, où vient poindre un "je", non moins emprunt de gravité et renvoyant bien sûr à sa propre personne. - Citation :
- Jamais plus la révolte ne hantera les sentiers vendus
La route est tracée vous dis-je et les pas des poètes sont sûrs Le souci de vivre est une fleur pressentie sa forme le parfum sont lieux précis d'exil Le rêve est assis entre ses deux bourreaux et ce sont eux qui pâlissent
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| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Edmond Jabès Lun 9 Mar 2015 - 21:21 | |
| Il me plaît, je note. A voir s'il m'autorise son accès...
Un conseil pour bien commencer ? (quel recueil ?) | |
| | | Sigismond Agilité postale
Messages : 875 Inscription le : 25/03/2013
| Sujet: Re: Edmond Jabès Mar 10 Mar 2015 - 4:53 | |
| Comme je le disais hier en présentation, la poésie d'Edmond Jabès est d'accès difficile, ardu; peut-être vaut-il le coup de préciser, à propos du poème juste précédemment cité (Le socle de la mer), le " socle". C'est ce qui fait tenir debout, n'est-ce pas, ce qui définit un sens (de tenue). Donc l'employer sur quelque chose d'aussi inadéquat, impalpable, que la mer, ou l'élément-eau en général ne peut passer, à juste titre pour une clef de compréhension -si compréhension il doit y avoir, dès lors j'incline plutôt pour une "piste" à suivre. Dans le poème ci-dessous, que je rapproche volontairement du précédent, il utilise "le socle de l’air", on est bien dans la matière intangible permettant (à Jabès) l'acte d'écrire (de la poésie). Chanson pour mon encre fidèleSi tu étais verte, tu serais les larmes de l’arbre. Si tu étais bleue, tu serais le socle de l’air. Mais tu es moi-même et ce sont d’austères châteaux que nous élevons ensemble. Il y a une Princesse malheureuse dans chacun d’eux que je délivre. Il y a une aimée pour chaque page et c’est toujours celle que j’aime Si tu étais blanche, tu te noierais dans les yeux Si tu étais rouge, tu serais l’amante du feu. Noire, tu es à ma portée et nous faisons ensemble des miracles redoutés. - colimasson a écrit:
- Il me plaît, je note. A voir s'il m'autorise son accès...
Un conseil pour bien commencer ? (quel recueil ?) Le NRF Poésie/Gallimard "Le Seuil Le Sable" - Poésies complètes 1943-1988: | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Edmond Jabès Jeu 12 Mar 2015 - 21:31 | |
| Il n'est pas à la bibliothèque. Le titre du Livre des questions m'interpelle... tu l'as lu ? | |
| | | Sigismond Agilité postale
Messages : 875 Inscription le : 25/03/2013
| Sujet: Re: Edmond Jabès Ven 13 Mar 2015 - 15:23 | |
| - colimasson a écrit:
- Il n'est pas à la bibliothèque. Le titre du Livre des questions m'interpelle... tu l'as lu ?
Non, Colimasson, désolé, pas encore ! Je découvre cet auteur en 2015, pour ainsi dire; auparavant, pour une "colle", un jeu, j'aurais répondu "poète français du siècle passé", son nom me disant quelque chose, et c'est tout, si l'on m'avait demandé de citer le titre d'un de ses poèmes j'aurais séché de première ! J'avance, Colimasson, avec lenteur et délectation, dans la découverte de la poésie d'Edmond Jabès, sans cacher une certaine fascination; en effet, j'ai des romans qui m'attirent à lire, certains me faisaient envie depuis des lustres et ils sont là, empilés à côté de moi, j'en ouvre un, lis quelques pages, change de roman, lis quelques pages et...retourne à Edmond Jabès. Il y a des moments comme ça dans une vie de lecteur. Et je sais qu'insister serait saccager la lecture de ces romans, alors que je me réjouis infiniment de la perspective de leurs lectures. Dans un message prochain sur ce fil, peut-être livrerais-je à votre appréciation de petits morceaux aphoristiques, qu'on trouve compilés dans le recueil "Les mots tracent" (1943-1951). En particulier certains de ceux où il évoque l'art d'écrire, les mots, etc..., parce qu'après tout c'est plutôt approprié pour tenter de situer en bref l'auteur, à usage de ceux qui tomberont sur ces lignes et ne connaissent pas ou peu sa poésie. Pour l'heure, afin d'illustrer en peu le fait qu'il est un peu hors-écoles, hors-mouvements, hors-tendance, quoique véritablement (du moins est-ce là mon avis) un poète estampillable poésie francophone de la seconde moitié du XXème, une manière de poème encore différente des trois précédemment postés sur cette page, qui s'intitule "Nous sommes invisibles" paru dans le recueil "La clef de voûte", 1949). - Spoiler:
Comme c'est un poème assez long - et que le copiste est d'humeur flemmarde aujourd'hui - j'avais dans l'idée de ne taper que le début. Mais, n'étant jamais content de l'endroit où je faisais finir l'extrait, je continuais, je continuais...et c'est ainsi que j'ai tout copié, en voulant tailler dans le poème, les vers sont partis tout seuls... Nous sommes invisiblesQuant tu es loin il y a plus d’ombre dans la nuit il y a plus de silence Les étoiles complotent dans leurs cellules cherchent à fuir mais ne peuvent Leur feu blesse il ne tue pas Vers lui quelquefois la chouette lève la tête puis ulule Une étoile est à moi plus qu’au sommeil et plus qu’au ciel distant absent prisonnière hagarde héroïne exilée Quand tu es loin il y a plus de cendres dans le feu plus de fumée Le vent disperse tous les foyers Les murs s’accordent avec la neige Il était un temps où je ne t’imaginais pas où hanté par ton visage je te suivais dans les rues Tu passais étonnée à peine J’étais ton ombre dans le soleil J’ignorais le parc silencieux où tu m’as rejoint Seuls nous deux rivés à nos rêves au large de nos paroles abandonnées Je dors dans un monde où le sommeil est rare un monde qui m’effraie pareil à l’ogre de mon enfance Tu apparais derrière mes paupières comme autrefois quand pour te dévêtir tu masquais la lampe qui te gênait Nous dormons côte à côte dans la nuit qui nous forme par amour Je te donne tes mains tombées de miennes et ta voix Tu es méconnaissable La fleur t'arrive au genou accessible corolle pour ta chevelure fleur de sang Elle croît insensible parmi les cailloux lunaire où les morts pour périr dans un ultime effort défont la ceinture de poussière qu'ils portent Il était un temps où ton corps ouvrait les routes Tu te confondais avec l'horizon Je ne vois plus où tu respires Tu te défends Mes yeux ont porté les tiens mes jambes ont délié tes jambes et ma bouche tes lèvres Je te donne le nom que tes sens épellent Tu es l'écho de chair et d'os l'image fidèle de mon devenir Il était un temps où tu m'étonnais où pour te trouver il me fallait lutter contre la fatigue contre les intrigues A la lueur de nos baisers les continents émergeaient ils étaient nos complices et se révélaient à nous par carré par habitant La terre a pris feu elle s'est depuis noyée Nous nous agitons dans l'espace accrochés à l'eau pendus aux flammes brûlés noyés Tu as attendu que je te dépasse pour me suivre tu ne m'as pas trahi Je dors dans un monde où les vivants ont tort au-dessus des ruines grimpantes sur des colonnes d'agonie et de couteaux La nuit nous confronte avec nos sosies Il était un temps où pour croire à la joie j'avais besoin de tes rires Le jour est en moi tu y roules nue J'ai écrasé nos liens sans rougir serpents dont nous étions les charmeurs ingénus Tu es libre où je te consacre tu me soutiens J'ai arraché nos racines encombrantes au sol qui se soulève prêt à nous griffer L'arbre s'est affaissé il nous désignait aux autres Nous trompons le vide Nous sommes invisibles Poème d'amour, et aussi d'impermanence - "invisibles", n'est-ce pas ? A voix haute, l'"éloquence" de ce poème transmet une musicalité légère, un peu étrange, littéralement in-ouïe [en tous cas par moi]. La disposition des majuscules semble aléatoire, cependant elles reviennent souvent sur des "Je, "Tu", Il", "La" "Le", "J'", "L'". Comme ce poème n'est pas ponctué (récurrent chez Jabès) il n'est pas interdit de supposer que les majuscules sont des jalons de lecture, un bornage du poème en quelques sorte, succédané de ponctuation, permettant de reprendre son souffle et scandant la diction. Vous aurez remarqué que les deux derniers vers débutent par une majuscule, sur le même mot - "Nous"- seul cas de répétition de deux majuscules sur deux vers consécutifs du poème - comme si le dernier vers n'était pas assez signalé à notre attention, puisque qu'il est éponyme au titre du poème ! Les "où" en tête de vers ont une réelle fréquence d'utilisation (onze fois !) - mettons, simple hypothèse, qu'ils traduisent le lieu. Cela permettrait de signifier, par exemple, l'élément terre. Les quatre éléments sont concentrés dans ces cinq brefs vers: - Citation :
- La terre a pris feu
elle s'est depuis noyée Nous nous agitons dans l'espace accrochés à l'eau pendus aux flammes Même si c'est peut-être extrapoler trop loin, au vu de la date d'écriture, je me demande: les vers - Citation :
- Les étoiles complotent
dans leurs cellules cherchent à fuir ne seraient-ils pas une référence à l'étoile jaune arborée dans l'univers concentrationnaire nazi ? | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Edmond Jabès Mar 17 Mar 2015 - 20:45 | |
| Alors là... je suis passée complètement à côté... | |
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| Sujet: Re: Edmond Jabès | |
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| | | | Edmond Jabès | |
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