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| Jonathan Franzen | |
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Auteur | Message |
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topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Jonathan Franzen Jeu 6 Oct 2011 - 18:08 | |
| - darkanny a écrit:
- Jusque là il n'y a eu que trois avis avec le tien c'est quand même pas énorme:
. je compte bien ajouter mon avis aux vôtres prochainement , je l'ai réservé à la médiathèque, il devrait être disponible mi octobre. | |
| | | IzaBzh Agilité postale
Messages : 932 Inscription le : 19/05/2010 Age : 58 Localisation : Bourgogne/Paris
| Sujet: Re: Jonathan Franzen Jeu 6 Oct 2011 - 19:58 | |
| Le côté "bobo" venait de la famille de Patty, très à gauche en parole mais pas vraiment en actes, ainsi que de Walter, qui a une conception de l'écologie assez... curieuse. Mais peut-être que le côté protection des oiseaux et anti-chats plairait à Harelde | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Jonathan Franzen Jeu 6 Oct 2011 - 20:06 | |
| Le passage anti-chats est assez hilarant Franzen appui là où ça fait mal et montre justement l'écolo-ayatollah sous toutes ses coutures | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Jonathan Franzen Jeu 6 Oct 2011 - 22:30 | |
| - topocl a écrit:
- darkanny a écrit:
- Jusque là il n'y a eu que trois avis avec le tien c'est quand même pas énorme:
. je compte bien ajouter mon avis aux vôtres prochainement , je l'ai réservé à la médiathèque, il devrait être disponible mi octobre. Moi aussi. J'ai lu pas mal de critiques ces derniers jours et je suis maintenant très curieuse de le lire. | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Jonathan Franzen Jeu 6 Oct 2011 - 23:21 | |
| Pour ma part, je tergiverse... Je ne me souviens plus trop, mais il me semble que j'avais offert Les corrections à mon père dans le temps où le livre avait été publié pour la première fois. Et enfin, nous entendons à nouveau parler de Franzen avec Freedom. Vous dites encore que le livre est truffé de références et qu'il est moins accessible au commun des mortels. Comment démêler le vrai du faux... C'est le temps de retourner à la bibliothèque? | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Jonathan Franzen Sam 22 Oct 2011 - 21:46 | |
| Freedom
Il y a fort longtemps, je racontais souvent à mes enfants un conte africain où la mère répétait à son enfant « Épaminondas, Épaminondas, qu’as-tu fait de la conscience que je t'ai donnée à la naissance ? ». Dans Freedom, l'Amérique serine à ses personnages « Patty, Walter, qu'avez-vous fait de la liberté que je vous ai offerte à la naissance ? ». Pour s'en tenir à l'intrigue, Franzen raconte l'histoire de deux amis, aussi différents l'un de l'autre que peuvent l’être deux amis, qui sont pendant quarante ans amoureux de la même femme. Jules et Jim à l'américaine en quelque sorte, mais vraiment très américain. Un pavé subtil et tragique qui nous montre comment , bien qu'ils soient nés dans un pays démocratique, dans un milieu intellectuel et aisé, nos trois héros, gavés de bons sentiments, mais totalement immatures et égocentriques, vont écrire au fil des années leur propre malheur. Cette toile de fond est l'occasion pour Franzen de nous peindre une société américaine en pleine errance, pas une petite Amérique bêtement consumériste et sans cervelle, non, des Américains qui réfléchissent, pensent prendre du recul, mais dans un tel individualisme, un tel besoin de marquer leur territoire et montrer leur excellence, qu’ils n'arrivent pas à trouver leur place et détruisent tout sur leur passage. Cela donne un livre joyeux et sarcastique, d'une richesse foisonnante, éblouissant d'idées et de détails, riche de scènes inoubliables, un portrait sans complaisance d'une société dans l'impasse.(Impasse que refuse Franzen dans les dernières pages fâcheusement un peu trop gentillettes) Tout au fil des 700 pages, il n’y a pas une baisse de régime, toutes les phrases sont pensées , brillantes, intelligentes, indispensables. Franzen aurait eu matière à 10 romans avec ce livre, et il choisit de nous offrir sa version du Grand Roman Américain. Une chose est sûre, je vais mettre tous les Franzen précédents dans ma LAL.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Jonathan Franzen Dim 23 Oct 2011 - 7:19 | |
| J'aime beaucoup ton commentaire topocl, tu arriverais presque à me convaincre Si ce n'est que le nombre de pages me braquent beaucoup. |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Jonathan Franzen Dim 23 Oct 2011 - 10:33 | |
| - sentinelle a écrit:
- J'aime beaucoup ton commentaire topocl, tu arriverais presque à me convaincre
Si ce n'est que le nombre de pages me braquent beaucoup. Ce livre m'a scotchée: je n'ai fait que lire et travailler depuis que je l'ai commencé! Franchement c'est un livre qui doit emballer, sinon je pense qu'il est très irritant. mais si on est destiné à l'aimer, je trouve qu'il est dommage de passer à coté. 700 pages si on aime, c'est 700 pages de bonheur.Ce livre unique me fait mettre Franzen dans les GRANDS de la littérature américai ne. Ce qui est ennuyeux, c'est que quelque soit le commentaire que j'en fais, j'ai l'impression de laisser plein de choses sur le côté.De ne pas être à la hauteur du livre en somme, et de l'enthousiasme qu'il soulève en moi. J'en ai écrit pas mal de pages au fur et à mesure que je ressortirai au fur et à mesure sur la LC. J'avais envie de recopier des pages entières. Je l'ai lu dans l'urgence d'une certaine façon, je ne pouvais pas le quitter, mais je le relirai certainement plus tranquillemnet pour l'apprécier différemment. Je dirais que ce livre mériterait à lui tout seul qu'on écrive un livre sur lui tant il est riche. Franzen a vraiment gagné son pari! | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Jonathan Franzen Dim 23 Oct 2011 - 10:57 | |
| Je suis une topocl 2 en ce qui concerne tous les commentaires sur Freedom | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Jonathan Franzen Dim 23 Oct 2011 - 18:19 | |
| darkanny, | |
| | | Abigail Espoir postal
Messages : 28 Inscription le : 30/05/2011 Age : 35 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Jonathan Franzen Dim 30 Oct 2011 - 13:30 | |
| Je n'ai pas encore terminé Freedom mais j'ai lu les 500 premières pages et ce que je peux dire pour le moment c'est que le livre est assez fortement addictif... Si je ne l'ai pas encore terminé c'est uniquement parce que mon boulot m'empêche d'avoir quasi tout temps libre en ce moment mais sinon dès que j'ai une minute je le reprends.
Il peut y avoir des longueurs mais ce que j'aime (ce que j'adore même !) c'est que Jonathan Franzen ne laisse tomber aucun personnage et nous en tire un portrait d'une précision que j'ai rarement pu lire jusqu'à présent : ils sont tous décrits, décortiqués, analysés, scrutés et ce dans les moindres détails. Il n'épargne pas leurs défauts, et il y a une vraie volonté d'analyse de ces défauts, de chaque caractéristique de la personnalité des personnages : d'où vient tel trait de caractère de Patty ? pourquoi a-t-elle eu ce comportement à tel moment ? Comment cela se répercute-t-il sur la personnalité de ses enfants ?
Je trouve ça personnellement passionnant et très "moderne". Comment la société nous modèle-t-elle ? et comment essaye-t-on de s'y fondre avec nos idées, nos façons d'être sans s'aliéner ? C'est un livre sur la recherche du bonheur (même si dit ainsi, ça sonne gnan-gnan) : comment faire avec tout ce qui nous entoure et nous cogne dessus, avec toutes ses angoisses dont on ne connaît pas forcément l'origine, avec toutes nos erreurs ?
Tout cela sonne assez pessimiste : on croirait par moment lire l'histoire de petites fourmis qui bataillent dur pour leur survie, qui courent partout sans vraiment de but et en faisant n'importe quoi. Des fourmis dotées d'un cerveau qui cherchent des réponses, un sens à ce qu'elles font sans jamais le trouver, ce qui les condamne finalement au malheur. Tout cela avec quelques rares éclairs de lumière par moments mais toujours teintées d'une espèce d'amertume... le livre a une "ambiance" très douce-amère par moments que je trouve personnellement superbe et très actuelle.
Je reviendrai peut-être plus tard pour en dire un peu plus... Mais je suis contente de tomber sur ce post et sur des lecteurs de Franzen (et surtout de Freedom, je n'ai rien lu d'autre de lui... mais ce n'est pas l'envie qui me manque !)
Dernière édition par Abigail le Dim 30 Oct 2011 - 15:58, édité 1 fois | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Jonathan Franzen Dim 30 Oct 2011 - 15:56 | |
| Belle analyse Abigail Quant à ceux ou celles qui hésitent encore à lire ce livre pour je ne sais quelle raison obscure, vous savez ce qu'il vous reste à faire héhé | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Jonathan Franzen Jeu 3 Nov 2011 - 0:11 | |
| Freedom
Ce qui fait la force de Freedom, ce sont ses personnages avant tout. Au centre du roman, une famille, les Berglund composée de Patty, Walter et leurs deux enfants Jessica et Joey. Et Richard, musicien, ami de fac de Walter, celui qui est au centre de tout, le personnage principal, c’est sans doute lui.
D’autres personnages apparaîtront au cours du roman, la famille de Patty, celle de Walter, leurs amis de fac, leurs voisins,et tous, même ceux qui ne feront que passer, seront magnifiquement traités par Franzen, aucun n’est bâclé, tout est maîtrisé jusque dans les moindres détails. Franzen en fait une peinture à la fois féroce – il ne nous épargne aucun de leur défauts, de leur fautes ou mesquineries - et pleine d’indulgence. Ils essaient de vivre du mieux qu’ils peuvent mais doivent faire face à des choix et souvent, ils font les mauvais. Ils se croient libres, mais le sont-ils vraiment ? Car toute la question est là : comment profiter de sa liberté sans bafouer celle des autres ? Tout simplement, comment vivre ?
Et ils ont beaucoup de mal à vivre, tous autant qu’ils sont. Ils se font beaucoup de mal, souvent. Ils ne savent pas comment s’aimer, ils sont tellement pris dans leurs obsessions qu’ils en deviennent égoïstes et maladroits. Ils feront tous des erreurs, ils les regretteront tous par la suite et essaieront tous de rectifier le tir, avec succès ou pas.
Mais ils continuent d’essayer. Patty essaiera en écrivant son autobiographie. A la troisième personne. Une idée plutôt géniale, on comprend pourquoi à mesure que l’on avance dans la lecture. Walter se jettera à corps perdu dans sa lutte écologique, ses chers oiseaux et contre la surpopulation, Richard essaiera un peu de tout, même le succès, qu’il ne supportera pas d’ailleurs.
Et ces personnages sont très justement décrits, avec beaucoup de lucidité. Ils se débattent dans leurs contradictions, dans un monde qu’ils souhaitent améliorer mais ils ne réussissent qu’à gâcher leur vie. Ce roman parle des faiblesses et des incertitudes, des erreurs, de la fragilité de l’amour, avec un grand sens du détail. C’est un véritable portrait de l’Amérique d’aujourd’hui. Les questions de l’environnement sont abordées, la politique aussi mais sans prêchi-prêcha. La longueur du roman permet d’aborder tous ces thèmes et de les développer sans qu’il y ait lassitude car, outre l’utilisation des flash-back qui donnent du rythme à l’ensemble, c’est un roman à plusieurs voix, les mêmes évènements vus par différents personnages et donc, d’opinions diverses. Il n’y a pas qu’un son de cloche et on passe sans cesse de l’un à l’autre sans jamais vraiment pouvoir prendre parti. Personne n’a tort ni raison. Ceux que l’on aime au début peuvent devenir insupportables par la suite. Personne n’est tout à fait bon ni tout à fait mauvais, juste des êtres qui se cherchent et ne comprennent pas toujours dans quoi ils s’embarquent.
Dès le début, Franzen nous met dans l’ambiance et c’est plus vrai que nature, les dialogues sont percutants, les personnages prennent de l’épaisseur au fil des pages, les intrigues se multiplient et se compliquent. C’est un livre dur et poignant, passionnant de bout en bout, on rit (beaucoup), on s’agace, on s’attriste, on s’indigne mais on n’est jamais indifférent, les pages tournent à une vitesse incroyable et le livre est déjà terminé.
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| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Jonathan Franzen Jeu 3 Nov 2011 - 0:13 | |
| Freedom (suite) Ce roman est tellement riche qu’on a envie de citer plein de passages. Je me contenterai d’un seul, qui se trouve au tout début, au chapitre « De bons voisins » qui nous présente les Berglund comme « des gens bizarres ». Je choisis ce passage parce qu’il m’a fait beaucoup rire et je me suis dit à ce moment là que si tout le livre était à l’avenant, j’allais passer un bon moment. - Citation :
Il y avait également des questions plus contemporaines, comme, et ces couches en tissu ? Ca valait le coup de se compliquer la vie ? Et aussi, était-il vrai que l’on pouvait toujours se faire livrer son lait dans des bouteilles de verre ? Les scouts, politiquement, c’était correct ? Le boulgour était-il un aliment vraiment nécessaire ? Où fallait-il recycler les piles ? Comment répondre quand une personne de couleur démunie vous accusait de détruire son quartier ? Etait-il vrai que le vernis des bonnes vieilles assiettes en porcelaine Fiestaware contenait une quantité de plomb dangereuse ? Quel degré de sophistication devait avoir un filtre à eau de cuisine ? Est-ce qu’il arrivait parfois à votre 240 de ne pas passer la surmultipliée quand vous pressiez le bouton ? Que valait-il mieux, donner de la nourriture aux mendiants, ou rien du tout ? Etait-il possible d’élever des enfants brillants, confiants et heureux comme jamais, tout en travaillant à plein temps ? Pouvait-on moudre les grains de café la veille de leur utilisation, ou fallait-il le faire le matin même ? Existait-il une seule personne, dans toute l’histoire de St. Paul, qui avait connu une expérience positive avec un couvreur ? Et où trouver un bon mécano spécialiste des Volvo ? Votre 240, est-ce qu’elle avait aussi un problème, avec le câble de frein à main qui se bloquait ? Et ce bouton, sur le tableau de bord, signalé de manière fort énigmatique, qui faisait un petit clic suédois très satisfaisant mais qui semblait toutefois n’être relié rien : c’était quoi, ça ? Et ça a été le cas, j’ai passé des moments fabuleux, j’ai adoré jusqu’à la dernière page et même, je n’en ai pas eu assez. Le genre de livre que j’ai envie de relire direct après l’avoir terminé. Mais je vais me retenir quand même un peu et en attendant, j’ai hâte de découvrir Les corrections. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Jonathan Franzen Jeu 3 Nov 2011 - 8:11 | |
| Merci d'avoir partagé cette lecture, Epi. Je ne sais pas pourquoi, j'avais cru que ça ne t'avait pas trop plu. je me réjouis donc doublement. Comme toi j'ai beaucoup ri, et j'ai reconnu cette impression de vouloir citer des pages entières, de m'attacher aux personnages tout en les détestant, et qu'on ne peut rendre compte à fond de ce livre tant il est riche et multiple; la confontation de tous les commentaires sera donc particulièrement enrichissante. | |
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| Sujet: Re: Jonathan Franzen | |
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| | | | Jonathan Franzen | |
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