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| Jonathan Franzen | |
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Auteur | Message |
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Charlie Agilité postale
Messages : 970 Inscription le : 12/01/2010
| | | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Jonathan Franzen Jeu 3 Nov 2011 - 11:39 | |
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| | | krys Sage de la littérature
Messages : 2093 Inscription le : 06/09/2009 Age : 65 Localisation : sud ouest
| Sujet: Re: Jonathan Franzen Jeu 3 Nov 2011 - 20:41 | |
| Lu à toute vitesse tellement j'ai aimé. Récit très riche avec cette famille qui se déchire, vit intensément, réfléchit. Pas de temps mort et beaucoup d'humour. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Jonathan Franzen Mer 23 Nov 2011 - 21:14 | |
| Une interview de Franzen dans le Books n°27. Début de l’interview : Dans votre recueil d’essais intitulé Pourquoi s’en faire ?, vous dépeigniez la littérature comme un lieu où l’on pouvait enfin penser et exister, à l’abri du bruit d’une société régie par le consumérisme, la gadgétisation, la culture de masse. Vous l’envisagez toujours ainsi ? Oui, la littérature est un refuge, qu’il s’agisse de l’écrire ou de la lire. Prenons un exemple simple : j’envoie beaucoup d’e-mails pour régler mes affaires courantes, et cette activité peut remplir ma journée. Mais tout ce que j’aurai fait, c’est passer le temps. En revanche, quand je trouve un livre qui me plaît vraiment, où je peux m’immerger, je redécouvre le temps ; il s’ouvre à moi, prend une dimension nouvelle. Nous sommes nombreux à être bombardés par des stimuli multiples, confrontés à d’infinies possibilités de divertissement – et à apprécier le soulagement d’un livre qui vous enveloppe et vous protège. En tant que refuge à l’écart d’un monde aliéné par la technologie, le roman s’en sortira toujours. La difficulté, voilà l’ennemi.D’autres passages qui peuvent éclairer sur l’écriture de Freedom : « Selon moi, un écrivain a aujourd’hui pour devoir de créer des fictions à même de rivaliser avec le flot impressionnant des distractions que déverse notre époque, en faisant ce dont les autres médias sont incapables : seule l’écriture peut briser le mur entre l’intérieur et l’extérieur, nous permet de ressentir et non simplement de regarder, comme y invitent les écrans. C’est pourquoi la prose est moins sophistiquée dans mon dernier roman, Freedom. »(un peu facile la justification ? Il serait pas en train de nous avouer qu’il cède à la facilité là ?) Puis, Franzen revient sur son précédent roman : « […] l’auteur qui a écrit Les corrections était un homme en colère, furieux contre le sort fait à la lecture et à la littérature, et donc à la singularité et à la complexité, au sein d’une société abêtie par la télévision ; convaincu que la machine économique détruisait à la fois l’art, la culture et la planète ; désespéré par la politique et le gouvernement américains. Dans Freedom, j’ai essayé de ne pas m’ériger en juge qui regarde de haut ses personnages. »Pour terminer, un passage que j’ai trouvé très beau sur le rôle de la littérature : « La littérature ne m’aide pas à appréhender ou comprendre le monde dans lequel je vis, mais elle me donne le sentiment qu’il y existe un ordre, que quelque chose fait sens. Les livres et les écrivains ne résolvent pas les problèmes pour vous, mais ils vous disent que vous n’êtes pas seul. Aujourd’hui, nombre de personnes sont obsédées par les apparences, la présentation de soi ; la société est mue par un exhibitionnisme décomplexé. Pourtant, beaucoup de gens éprouvent de la honte, et, pour un romancier, se pencher sur cette honte, l’explorer, la travailler, comme je le fais dans Freedom, ne signifie pas l’abolir, mais la traiter de manière à la soulager. » | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Jonathan Franzen Jeu 24 Nov 2011 - 7:37 | |
| J'ai lu hier soir cet article Coli et je l'ai trouvé passionnant. J'avais moi-même l'intention de recopier des passager ici. Merci d'avoir fait le travail pour nous.
Peut-être Franzen dans Freedom a voulu a-t-il voulu rendre la lecture plus facile, comme il l'expliqe ici, je l'ai surtout trouvée claire, lumineuse, intelligente et qu'elle vous emporte sans vous lâcher. Franzen a pleinement réussi son grand roman populaire. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Jonathan Franzen Jeu 24 Nov 2011 - 8:59 | |
| Je comprends aussi ce besoin d'une écriture plus fluide, plus de distraction. Je trouve que c'est lié à une envie de raconter une histoire, de transporter un lecteur, plutôt que de le scotcher avec des superbes phrases, des idées et des métaphores. J'aime bien quand on me raconte des histoires sans que j'ai à m'extasier trois heures sur des mots. Mais j'aime aussi des livres d'extase de style.
Je comprends son envie de toucher l'intérieur sans y mettre trop d'artifice. Et ce n'est pas si facile à faire. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Jonathan Franzen Jeu 24 Nov 2011 - 21:47 | |
| Topocl, j'ai mis les passages de l'interview qui me semblaient les plus éclairants mais tu as peut-être d'autres extraits à faire partager ? (tu as vu, j'ai mis la même photo que celle de l'article ) | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Jonathan Franzen Ven 25 Nov 2011 - 7:37 | |
| Je vais m'y re-pencher pendant le week-end. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Jonathan Franzen Ven 25 Nov 2011 - 10:06 | |
| Ewan McGregor dans une série télé - Citation :
- 'The Corrections' est une série télévisée qui racontera les tourments d'une famille américaine des années cinquante à nos jours. Adaptée du roman de Jonathan Franzen sorti en 2001, son pilote est en préparation et devrait être diffusé sur HBO. L'acteur écossais Ewan McGregor rejoint la distribution, dans le rôle d'un professeur dont la relation avec une étudiante est révélée au grand jour. Seront également au casting, Diane West et Chris Cooper.
source evene | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Jonathan Franzen Ven 25 Nov 2011 - 13:17 | |
| Même pas lu encore Les corrections mais j'ai déjà envie de voir la série | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Jonathan Franzen Sam 26 Nov 2011 - 15:16 | |
| - colimasson a écrit:
- Une interview de Franzen dans le Books n°27.
Dans votre recueil d’essais intitulé Pourquoi s’en faire ?, vous dépeigniez la littérature comme un lieu où l’on pouvait enfin penser et exister, à l’abri du bruit d’une société régie par le consumérisme, la gadgétisation, la culture de masse. Vous l’envisagez toujours ainsi ?
Oui, la littérature est un refuge, qu’il s’agisse de l’écrire ou de la lire. Prenons un exemple simple : j’envoie beaucoup d’e-mails pour régler mes affaires courantes, et cette activité peut remplir ma journée. Mais tout ce que j’aurai fait, c’est passer le temps. En revanche, quand je trouve un livre qui me plaît vraiment, où je peux m’immerger, je redécouvre le temps ; il s’ouvre à moi, prend une dimension nouvelle. Nous sommes nombreux à être bombardés par des stimuli multiples, confrontés à d’infinies possibilités de divertissement – et à apprécier le soulagement d’un livre qui vous enveloppe et vous protège. En tant que refuge à l’écart d’un monde aliéné par la technologie, le roman s’en sortira toujours. La difficulté, voilà l’ennemi.
D’autres passages qui peuvent éclairer sur l’écriture de Freedom :
« Selon moi, un écrivain a aujourd’hui pour devoir de créer des fictions à même de rivaliser avec le flot impressionnant des distractions que déverse notre époque, en faisant ce dont les autres médias sont incapables : seule l’écriture peut briser le mur entre l’intérieur et l’extérieur, nous permet de ressentir et non simplement de regarder, comme y invitent les écrans. C’est pourquoi la prose est moins sophistiquée dans mon dernier roman, Freedom. »
(un peu facile la justification ? Il serait pas en train de nous avouer qu’il cède à la facilité là ?)
Tout cela m'a beaucoup interrogée.D'une part on a l'impression que Franzen raisonne un peu comme Umberto Ecco qui réécrit Le roman de la rose en le simplifiant, ou le traducteur d’Enid Blyton qui simplifie(édulcore) les nouvelles versions pour les adapter au public d'aujourd'hui. Essayer de s'adapter à son public. Évidemment d'une certaine façon, c'est une ouverture d'esprit : essayer de proposer à des gens qui n'y auraient pas d'accès d'entrer malgré tout dans la littérature et dans l’art. Si entrer par la petite porte et un intermédiaire qui leur permet après de faire peut-être leur chemin…D’un autre côté c'est quand même discréditer l'art, le niveler par le bas. C'est un peu comme quand on dit que ceux qui lisent Marc Levy, au moins lisent, et finiront sans doute par passer à autre chose. Je n'en suis pas si sûre… L’art (la littérature) justement pour moi doit être l'expression propre de l'auteur, doit plaire certes pour exister, mais ne doit pas chercher à plaire. Umberto Ecco, Franzen, perdent sans doute en profondeur en voulant ainsi aller chercher leur public. Ou choisissent-ils de ne pas s'enfermer dans une forteresse d’élitisme et de certitude ?Certainement un vaste débat qui n'a pas de solution unique : l'art pour l'art, l'art pour le public,… Ou l’art pour se faire une image positive auprès du public … ou gonfler ses chiffres de ventes ? Tout cela peut aller très loin En même temps je n'ai absolument pas trouvé que Freedom était un roman simple. Il n'a pas de réelle difficulté de lecture, mais je le redis il est loin d'être simple. Déjà c'est un très gros roman, et je pense donc qu'il demande une capacité à lire qui ne va pas avec le souhait de Franzen de concurrencer des médias d'accès plus facile. Son style, sans être difficile est malgré tout travaillé, intelligent, de même pour la complexité du récit. La multiplicité des personnages, leur caractère extrêmement fouillé, tout en fragilité, en complexité et en contradictions nous écarte là encore de l’idée de roman facile. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Jonathan Franzen Dim 27 Nov 2011 - 21:45 | |
| Je pense ici qu'il faut séparer la simplicité de forme et de fond. A mon avis, Franzen parlait de la facilité de forme. En même temps, ce que je dis se fonde uniquement sur des a priori (et sur vos commentaires) car je n'ai toujours pas lu Freedom (eh oui...) | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Jonathan Franzen Lun 28 Nov 2011 - 7:40 | |
| Même sur la forme. Freedom n'est aps un livre complexe, mais il ne donne pas du tout l'impression d'avoir été tiré vers le bas.(mais je n'ai pas lu les Corrections, j'attends la LC de janvier, et donc je ne connais pas le style "de départ" de Franzen). | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Jonathan Franzen Lun 28 Nov 2011 - 9:39 | |
| - colimasson a écrit:
- un peu facile la justification ? Il serait pas en train de nous avouer qu’il cède à la facilité là ?
Votre conversation m'amuse, on sent bien que vous ne connaissez pas 'le style de départ' de Franzen! Je n'ai lu que Zone d'inconfort et je pensais en rester là tant son style manquait justement de clarté, alambiqué à l'extrême et dans le souci premier de se détacher de la masse. C'est bien ce qu'il revendiquait d'ailleurs à l'époque si j'en crois l'interview et j'avoue que cela passait plutôt mal, on sentait nettement ce besoin de l'homme éclairé cherchant à élever le pauvre lecteur en déroute. Un brin prétentieux on va dire. - Citation :
- Dans Freedom, j’ai essayé de ne pas m’ériger en juge qui regarde de haut ses personnages.
Loin de niveler par le bas il a enfin compris ce qui manquait à sa prose: La simplicité, l'universalité. Comme dit Queenie, pour toucher le public nul besoin d'artifices et de métaphores, alors je crois que Franzen, sans pour autant s'abandonner à la facilité, a au contraire mûri sa patte et cette fois ci convaincu le lecteur. Mais lisez donc ses précédents et on en reparle... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Jonathan Franzen Lun 28 Nov 2011 - 9:47 | |
| Je rejoins Aeriale, dans les corrections il se produit un décalage par moments, des passages beaucoup plus fluides qui succèdent à des passages beaucoup plus obscurs, on sentait déjà une sorte d'évolution chez Franzen. |
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| Sujet: Re: Jonathan Franzen | |
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| | | | Jonathan Franzen | |
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