Pascal Garnier

Oh non non, reste loin de Garnier. Il n'est pas pour toi effectivement!

Arabella a écrit:

Le commentaire de topocl ma confirme dans la sensation que ce n'est pas un auteur pour moi.

Non, c'est sûr, je n'ai pas pensé à toi à la lecture de ce livre!

Voilà, je le termine à l'instant, une fois de plus ébloui.
Ce bougre d'auteur a encore réussi à me surprendre dans les dernières pages. Je n'en dis pas plus à leur sujet.
Garnier est pour moi depuis longtemps un des plus grands : dans ses écrits on sent la vie qui palpite, souvent dans sa dimension la plus absurde. Il la regarde ou la vit avec cette tendresse infinie qui ne le quitte jamais, même au coeur de l'humour noir de noir. Je trouve cette distance enchanteresse ; cela correspond ici encore une fois pleinement à ce j'attends de lui.
Contrairement à Kéna, je n'ai nullement ressenti quelque prescience de sa mort prochaine. Pour moi, c'est du Garnier, point.
J'ai noté - entre mille - page 130 un passage suberbe, tout en atmosphère, entièrement dans le non-dit.
Sa langue est inimitable, émaillée presque à chaque instant de trouvailles époustouflantes et d'images fantastiques. Chapeau, la créativité !
Je regrette qu'il ne nous offriraà présent plus d'écrits, mais même si j'en ai lu 5 ou 6, il m'en reste encore passablement ; je les lirai.
Aériale, je crois que tu peux y aller

Cartons

Une nouvelle descente aux enfers, un personnage qui se retire du monde pris dans sa propre folie, qui se raccroche comme il peut , mais les dernières pages nous révèlent (je n’en dis pas plus) que cette nouvelle prise, n’était une fois de plus , pas la bonne. Brice est un faible, un perdant, et Garnier nous le raconte avec son humour cynique et discret à la fois. De la verve, un sens de l’observation et des formules certains, mais un besoin de faire du décalé un peu factice qui nuit à ma crédibilité.

Mon canard a toujours trois pattes !

Deux citations à sauver:

Citation :

Les hommes entre eux, avec leurs pauvres petits mots de rien et tout cet espace entre les lignes…

Citation :

Ils se connaissaient depuis toujours, comme tous les naufragés, les exilés, les survivants de cette catastrophe naturelle que peut être la vie. Ils se laissaient bercer dans cette parenthèse d’existence qui fait oublier pour un moment les pourquoi et les comment.

Un homme apprend que sa femme vient de décéder dans un accident de voiture.
Mais il découvre qu'elle n'était pas seule, son amant l'accompagnait, mort aussi dans l'acccident.

Fabien, veuf donc, décide de se venger: "Il a piqué ma femme, je lui piquerai sa veuve"

Bonne idée de départ pour un roman bien noir qui ne manque pas de piquant pendant les deux premiers tiers du livre.
Le récit est vif, les remarques diverses sont assez drôles, et très lucides sur le monde contemporain.

Mais car il y a un mais, j'ai eu la forte impression que Pascal Garnier ne savait pas trop quel tour faire prendre à son histoire et le dernier 1/3 devient difficilement plausible, bref, on n'y croit plus.
La succession d'événement finaux devient du remplissage, et nuit considérablement à cette histoire pourtant si bien entamée.

Cela dit, je reviendrai à cet auteur car j'aime sa façon de dresser des micro portraits de ses contemporains, lucide, un rien désabusée, mais drôle aussi.

darkanny a écrit:

Cela dit, je reviendrai à cet auteur car j'aime sa façon de dresser des micro portraits de ses contemporains, lucide, un rien désabusée, mais drôle aussi.

Bien résumé. Je n'ai pas lu celui-ci mais bien contente que tu aies apprécié son style Darkanny.

(Tu devrais tenter Lune captive dans un oeil mort ou Comment va la douleur par exemple)

Ok c'est noté !

Citation :

Martial et Odette viennent d'emménager dans une résidence paradisiaque du sud de la France, loin de leur grise vie de banlieue. Les Conviviales offrent un atout majeur : protection absolue et sécurité garantie - pour seniors uniquement. Avec beaucoup d'humour et de finesse, malgré la noirceur du sujet, Pascal Garnier brosse le portrait d'une génération à qui l'on vend le bonheur comme une marchandise supplémentaire. Une fin de vie à l'épreuve d'un redoutable piège à rêves.

Premier petit détail : à l'instar de Marko, je trouve le titre très beau, c'est ce qui m'a attirée vers ce livre. Au départ, c'est Bix (dans le fil des sorties de poches) qui a attiré mon attention vers cet auteur avec La Place du mort mais finalement, j'ai dérouté ma découverte vers ce livre à cause de son titre.

Madame B. a écrit:

Lune captive dans un oeil mort
Ce roman dénonce les dérives de notre société qui privilégie le repli sur soi.

Voilà le meilleur résumé du livre. Je suis, en effet, du même avis que Kenavo, à savoir, que je ne veux trop rien en dire de peur de vous dévoiler des éléments risquant de gâcher un peu votre potentielle lecture. D'ailleurs, j'ai réduit de moitié le résumé disponible sur Amazon. Tout ce que je peux dire - sans spoiler/spolier personne - c'est que j'ai pris du plaisir avec cette lecture !

Dans l'article posté par Aeriale (page 1), le journaliste utilise l'expression "sens de la formule" et c'est ce qui correspond le mieux à Pascal Garnier : il a le sens de la formule. C'est fou ! "humour noir" et "désabusé" reviennent souvent dans vos commentaires, c'est également très juste. Le pire, c'est que je voulais une lecture légère pour contrebalancer avec tous les livres un peu sombres ou pessimistes que j'ai lu dernièrement... J'ai commencé ce livre audio, au hasard, juste à cause du titre, sans connaitre le sujet. Pour la joie, on repassera, ratage lamentable !

topocl a écrit:

Seulement, on se demande s'ils doivent faire rire, ou faire peur.

Je me suis posé la même question.
Un mélange des deux j'imagine et c'est ça qui est plaisant dans ce livre.



Votre émotion en apprenant sa mort a été touchante à lire et donne envie, en plus de la qualité de son écriture, de continuer la découverte de cet auteur. La récurrence des avis sur Comment va la douleur m'a poussée à lire très, très succinctement vos avis (1ère et dernière ligne) et vous m'avez convaincue, je vais l'ajouter à ma LAL.

Contente de lire que ta première lecture d'un livre de Pascal Garnier s'est si bien passée

cela me rappelle que je n'avais jamais posté la photo que j'avais pris 2009 lors de son passage au Festival Etonnants Voyageurs à Saint Malo



et je vais garder en mémoire la soirée qu'on a passé avec lui sur la terasse du restaurant Chatebriand, il avait demandé à ma copine et moi s'il porurait nous joindre pour boire son café après le repas.. extra bon moment avec lui!!

Garnier ne peut que me faire sortir de mon silence. ta remarque , Kéna, me rappelle la fois où il est venu présenter quelques une de ses livres à notre tout petit cercle de passionnés de littérature à la bibli de ma ville.

En pleine présentation, il est soudain parti quelques minutes "en cuisine", vraisemblablement pour "s'en jeter un". Ça ne l'a rendu à mes yeux que plus humain, ce sacré bonhomme qui avait pas mal bourlingué.

J'ai pu discuter hier sur un salon avec Serge Safran (Zulma et éditeur lui-même) : ce n'est pas gagné , mais il a bon espoir de sortir un livre posthume de ce mien auteur fétiche dans les 3 à 6 mois ; cool, aériale, n'est-ce pas ?

je ne suis pas Aériale, mais je suis autant excitée que vous par cette nouvelle  

monilet a écrit:

J'ai pu discuter hier sur un salon avec Serge Safran (Zulma et éditeur lui-même) : ce n'est pas gagné , mais il a bon espoir de sortir un livre posthume de ce mien auteur fétiche dans les 3 à 6 mois ; cool, aériale, n'est-ce pas ?

Yesssss Monilet, that's cool  

On va suivre l'affaire mais j'espère que cela se fera! Pour l'instant je les ai tous, de chez Zulma -superbe collection au passage-

kenavo a écrit:

Le Grand Loin

Citation :

Présentation de l'éditeur
Père placide et d'humeur conciliante, voilà Marc parti vers le sud avec sa fille Anne qu'il vient d'enlever à son hôpital psychiatrique pour le week-end. Mais la petite escapade tourne bientôt à la cavale. Anne ne veut plus rentrer, surtout pas à l'asile. Elle veut aller loin, très loin, le plus loin possible. Constellée d'incendies bizarres et semée de cadavres, la drôle d'équipée se transforme vite en un hallucinant road-movie. Avec férocité, avec fragilité aussi, les personnages de Pascal Garnier s'accrochent à leurs rêves naïfs ou dérisoires, en éclopés de la solitude fuyant le réel pour davantage s'y perdre. Ange du mal déguisé en cordon bleu ou en tueur à gages flapi, ce sont décidément des gens comme vous et moi, des monstres candides en proie à leur plus chère folie.

étrange qu'une telle faute arrive chez Zulma.. la 4e de couverture qui donne l'impression que celui qui l'a rédigé n'a pas bien lu le livre.. ce n'est pas Anne qui ne veut plus rentrer, mais c'est Marc qui a envie de continuer le voyage.. rester avec sa fille.. voir plus loin...
Mais sinon le résumé est assez cohérent  

Pascal Garnier est toujours là où on ne l'attend pas.. et avec son dernier livre il m'a -encore une fois- montré qu'il peut toujours s'inventer à nouveau et montrer à son lecteur les fins fonds de quelques âmes bien bouleversées.

Je l’ai suivi dans cette histoire parce que je voulais savoir.. je ne pouvais pas m’imaginer où il voulait en venir et comme toujours avec lui, il m’a amené à une fin qui n’était pas dans mon plan, vraiment pas.

C’est plus déconcertant comme d’habitude, c’est plus étrange comme dans ses derniers livres.. peut être aussi un peu plus ‘mélancolique’. Mais j’adore les moments qu’il crées, les images qu’il nous fait vivre.. donc, plus rien à dire d’autre, seulement: j’ai passé un très bon moment.

J'ai découvert cet auteur cet été..intriguée par son style acéré, bref mais combien efficace...En plus j'ai travaillé dans l'établissement psy où Anne, la fille était en séjour..