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| John Cheever | |
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Auteur | Message |
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églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
| Sujet: Re: John Cheever Sam 20 Sep 2014 - 22:33 | |
| Les lumières de Bullet Park . Dans la famille "tout va bien " , je voudrais le père , la mère .... Sept familles et plus encore dans cette petite bourgade de l'amérique des années 60 , bien engoncées dans leurs idées policées , justes, droites , lisses où rien ne dépassent d'un poil , où chaque chose est à sa place et chaque personne aussi , promises à une belle vie sans histoire , aseptisée , récurrée , triomphante de la mauvaise herbe (sûr que c'est le plein boum du Round up ! ) et dans une pleine autosatisfaction dans leur rôle ,ô combien sérieux et indispensable, au sein de cette classe moyenne , image d'une amérique bien portante , bien pensante et qui ira tout droit au paradis sans passer par la case départ ! Mais naturellement d'éraflures en éraflures , l'envers du décor apparait et Cheever possède un talent extraordinaire pour gratter la couche vernissée , s'approchant telle une caméra , au plus près de ses personnages , touchant jusqu'au grain de peau et d'âme pour reprendre de la distance ensuite ; par ce procédé parfaitement maîtrisé , à travers lequel il distille autant de cynisme que d'ironie franchement jubilatoire , grossissant jusqu'à outrance , caricaturant avec grande élégance ses personnages , et distillant tout au long de la narration un climat d'inquiétude grandissant au fil des pages, Cheever nous emporte dans un thriller angoissant d'une rare finesse d'analyse sociologique . Certes , le thème n'est pas nouveau mais l'humour glacé de Cheever , sa plume grinçante et hurlante dans le silence , son goût pour l'extravagance aux confins de l'hyper-réalisme flirtant avec l'absurde , apportent à ce roman une fibre particulière qui conquiert le lecteur . J'en redemande : c'est brillant .
Dernière édition par églantine le Dim 21 Sep 2014 - 8:50, édité 1 fois | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: John Cheever Sam 20 Sep 2014 - 23:30 | |
| FAudra que je le re-essaye un jour (un de ses livres sert de cale pour ma tv, c'est à la fois un honneur et un too bad pour lui), c'est vraiment étrange que je n'adhère pas à un tel univers...
Merci Eglantine pour le rappel de l'interrogation personnelle que j'oublie parfois de me faire à moi-même (yeah). | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: John Cheever Dim 21 Sep 2014 - 11:40 | |
| merci Eglantine pour ton commentaire qui sans rien dévoiler de l'intrigue en décrit l'intérêt
j'avais beaucoup apprécié ce livre | |
| | | églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
| Sujet: Re: John Cheever Dim 21 Sep 2014 - 12:11 | |
| - Bédoulène a écrit:
- merci Eglantine pour ton commentaire qui sans rien dévoiler de l'intrigue en décrit l'intérêt
j'avais beaucoup apprécié ce livre Je n'aime pas "résumer" lorsque ça a déjà été fait maintes fois et en plus l'intrigue est rarement ce qui m'attache à un texte : d'ailleurs je ne lis JAMAIS les quatrième de couverture . Mais je suis très très curieuse de la perception des lecteurs : voilà pourquoi j'aime lire les parfumés et confronter leurs ressentis et le mien : là oui j'y trouve mon compte . D'ailleurs merci à tous de m'avoir fait fait découvrir cet auteur grâce à vos commentaires . | |
| | | églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
| Sujet: Re: John Cheever Mer 22 Oct 2014 - 18:20 | |
| Déjeuner de famillePas mal mais après Alice Munro , ça parait un peu moyen ..... Et j"avais nettement préféré Les lumières de Bullet Park bien qu'on retrouve certains thèmes et une façon de traiter ceux-ci mêlant le tragique à l'absurde , et bousculant un peu le sage lecteur .....Certaines nouvelles sont plus accrocheuses que d'autres , ça chatouille désagréablement , ça devient franchement drôle , c'est toujours très élégant avec une note sensuelle et raffinée qui semble être la griffe de l'écrivain ! Sans aucun doute cependant , je continuerai avec John Cheever mais j'éviterai de le lire juste après l'immense nouvelliste Nobelisée ! | |
| | | ArturoBandini Sage de la littérature
Messages : 2748 Inscription le : 05/03/2015 Age : 38 Localisation : Aix-en-Provence
| Sujet: Re: John Cheever Lun 16 Mar 2015 - 18:27 | |
| Insomnies, un recueil de nouvelles bien sympa. En quatrième de couv' je lis: "Il se situe, dans la littérature américaine, quelque part entre Scott Fitzgerald et John Updike." Difficile de faire plus élogieux comme référence.
A la lecture, je suis définitivement convaincu d'être en présence d'une grande plume, c'est ciselé, poétique à souhait et... Si frustrant. Le format de la nouvelle ne me sied guère, j'en redemande. Il faut que je me procure un roman de ce cher Cheever. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: John Cheever Ven 1 Mai 2015 - 21:19 | |
| - Falconer ( Falconer, 1977). Roman traduit de l'anglais par Michel Doury. Le Serpent à Plumes. 254 pages. Nous sommes dans la prison de Falconer. Ezechiel Farragut est un nouvel arrivant. - Citation :
- "Cela commença par un test psychologique que Farragut avait déjà passé trois fois dans les cliniques de désintoxication où on l'avait enfermé. « Craignez-vous les microbes sur les poignées de porte ? » lut-il d'abord. Puis : « Aimeriez-vous chasser le tigre dans la jungle ? »" (page 12).
Plus tard, il est conduit dans une pièce où trois hommes sont assis à un bureau. - Citation :
- "« Vous êtes professeur, dit l'homme assis à sa gauche, et qui semblait parler au nom des trois. (Farragut ne redressa pas la tête pour voir son visage.) Vous êtes professeur, et votre vocation, c'est l'éducation de la jeunesse et de tous ceux qui veulent s'instruire. Nous apprenons par l'expérience, n'est-ce pas, et tout en étant professeur chargé des responsabilités morales et intellectuelles qui sont celles d'un guide, vous avez choisi de commettre l'abominable crime de fratricide, alors que vous vous trouviez sous l'influence de drogues dangereuses. Vous n'avez pas honte ?
- Je veux d'abord être sûr qu'on me donnera ma méthadone, dit Farragut." (page 14) Sa femme vient le voir. - Citation :
- "- Je ne t'ai pas annoncé ma visite, cela ne m'a pas semblé nécessaire. Quand j'ai téléphoné pour prendre rendez-vous, ils m'ont dit que tu n'allais nulle part." (page 21)
On va suivre la vie de Ferragut en prison. Il y a du burlesque (la visite de l'évêque...), du drame, des amitiés, et beaucoup d'histoires racontées (celles d'Ezechiel, mais aussi celles d'autres détenus). Pourquoi n'ai-je que très moyennement accroché au livre ? Il y a objectivement de très nombreux bons passages, pleins de détails révélateurs (la prison de Sing Sing était toute proche de la maison qu'habitait Cheever à Ossining ; il y a donné des cours aux prisonniers au début des années 70). Ainsi, à propos des chats : - Citation :
- "Même les plus gros d'entre eux se glissaient aisément entre les barreaux : il y avait des quantités de rats et de souris pour les amateurs de chasse, et pour les sentimentaux, des hommes privés d'amour ; sans compter les saucisses de Francfort, les boulettes de viande, le pain rassis et la margarine. [...]
Bien qu'il y eût deux mille détenus à Falconer, les chats y étaient bien plus nombreux encore. Environ quatre mille. Leur odeur envahissait les bâtiments, mais tous ces chats empêchaient les rats et les souris de proliférer. Farragut avait son favori, comme tout le monde, mais certains avaient jusqu'à cinq ou six chats. D'aucuns se faisaient apporter des boîtes de Kitty Chow par leur femme. Dans cette solitude, les plus insensibles en venaient à aimer un chat, car la solitude change tout. Ces chats étaient des êtres chauds, velus, vivants, avec leurs élans d'amitié, leur intelligence, parfois leur grâce et leur beauté." (page 50). J'ai ressenti un manque de liant, comme si les bouts d'histoires ne s'imbriquaient pas tout à fait bien, mon intérêt faisant du yo-yo. J'aurais préféré un recueil de nouvelles ayant pour cadre cette prison. Mais je me trompe très vraisemblablement. Ainsi, selon une liste de Time Magazine - http://entertainment.time.com/2005/10/16/all-time-100-novels/slide/all/ - Falconer fait partie des 100 meilleurs romans écrits en anglais entre 1923 et 2005. "Great american Novel", a titré Newsweek en mettant Cheever en couverture de mars 1977. Mais il n'y a pas que Time et Newsweek. Ainsi, Saul Bellow a écrit : " Falconer is splendid. It is rough, it is elegant, it is pure. It is also indispensable, if you earnestly desire to know what is happening to the human soul in the U.S.A." Alors... | |
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| | | | John Cheever | |
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