Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Thomas Mann [Allemagne]

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Arabella
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] - Page 5 EmptyLun 28 Fév 2011 - 18:30

Oui, on lit parfois les livres dans le mauvais ordre, et du coup on apprécie plus pareil.
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] - Page 5 EmptyLun 28 Fév 2011 - 21:21

Arabella a écrit:
Oui, on lit parfois les livres dans le mauvais ordre, et du coup on apprécie plus pareil.

N'ayant pour le moment pas lu grand chose de Mann (à part Tristan et Mort à Venise), je crois qu'il faut donc que je lise d'abord les Buddenbrook... et que je ne sois pas déçu, parce qu'il y a le risque de ne pas vouloir continuer (et de ne pas passer par Lübeck dans quelques mois, en représailles).
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] - Page 5 EmptyLun 28 Fév 2011 - 22:58

Tout à fait, eXPie, je suis aussi d’avis qu’il faut commencer par lire l’une ou l’autre des nouvelles telles que Le petit Monsieur Friedemann, Tonio Kröger, La Mort à Venise (que tu connais déjà) ou Mario et le magicien
avant de continuer par les romans Les Buddenbrook : Le déclin d’une famille ou bien Altesse Royale ou Les Confessions du chevalier d'industrie Felix Krull.
Et ce n’est qu’ensuite qu’il faut imho s’attaquer aux monuments La Montagne magique, Le Docteur Faustus et surtout Joseph et ses frères, roman en quatre tomes que j’hésite d’attaquer depuis un bon bout de temps après avoir lu et apprécié de larges extraits ange panne
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Arabella
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] - Page 5 EmptyLun 28 Fév 2011 - 23:15

Moi aussi il me reste Joseph et ses frères, mais j'attends le bon moment pour le lire.
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] - Page 5 EmptyMar 1 Mar 2011 - 9:32

Bon...
C'est donc raté pour moi. Car j'ai lu la Montagne magique avant les autres.
Dois-je laisser tomber Thomas Mann ?
jemetate

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] - Page 5 EmptyLun 27 Juin 2011 - 23:57

Thomas Mann [Allemagne] - Page 5 Mann-b10
Les Buddenbrook à Bordeaux, le 5 mai 2011.

Les Buddenbrook. Déclin d'une famille. (1901), traduit de l'allemand par Geneviève Bianquis. 632 pages.
"Compte tenu des traductions, Les Buddenbrook ont à l'heure actuelle largement dépassé les dix millions d'exemplaires. Sans être immédiat, le succès ne s'est pas fait attendre bien longtemps. Sortis de presse en octobre 1901, ils s'imposèrent dès 1902 après la publication de critiques enthousiastes, signées Rainer Marie Rilke et Samuel Lublinski. Depuis lors, la faveur du public est restée constante, ce qui a fait dire à l'auteur que Les Buddenbrook étaient sans doute la seule oeuvre qui lui survivrait." (introduction, page 271).
"Souvent à juste titre, beaucoup de Lubeckois se sont crus caricaturé et ont nourri envers ce fils dénaturé de la bourgeoisir locale une rancoeur tenace. Mais les Buddenbrook sont tout autre chose qu'un roma à clefs et l'ignorance des détails historiques ne nuit en rien au plaisir du lecteur. (introduction, page 276).

Au début de ce grand roman, nous sommes en 1835. Les Buddenbrook sont des commerçants de céréales. Nous allons suivre leur destin sur plusieurs générations.

Citation :
"On s'était réuni dans le « salon des paysages », au premier étage de l'antique et spacieux hôtel que la maison Johann Buddenbrook venait d'acquérir dans la Mengstrasse et que la famille occupait depuis peu. Les tapisseries solides et souples, séparées des murs par un espace vide, représentaient de vastes paysages aux couleurs tendres, comme le mince tapis qui revêtait le sol, des idylles dans le goût du XVIII° siècle : joyeux vignerons, laboureurs diligents, bergères joliment enrubannées qui, penchées sur le miroir de l'onde, tenaient sur leurs genoux des agneaux bien peignés ou échangeaient des baisers avec de galants bergers...." (page 298).
Les invités vont arriver.
Citation :
"-A quelle date remonte la construction de la maison ? demanda M.Hoffstede par-dessus la table au vieux Buddenbrook, qui s'entretenait sur un ton jovial et quelque peu narquois avec Mme Köppen.
- A l'année... Attendez donc... vers 1680, si je ne me trompe. D'ailleurs mon fils est plus au courant que moi de ces dates...
- 1682, confirma en s'inclinant le consul, qui était assis tout au bout, sans voisine de table, à côté du sénateur Langhals. C'est pendant l'hiver de 1682 qu'elle fut achevée ; sous Ratenkamp et Cie, elle connut alors une fortune des plus brillantes. Triste, la décadence de cette firme depuis ces vingt dernières années !
Un arrêt général de la conversation s'ensuivit, qui dura une demi-minute. Chacun baissait les yeux sur son assiette, pensant à cette famille jadis si brillante qui avait bâti et habité cette maison et qui, appauvrie, déchue, s'en était allée..." (page 309).
Et on s'interroge sur le destin de certaines familles. Et on se ressaisit, on boit du vin !
Citation :
"Père... nous venons de nous réunir dans la joie, nous avons fêté une belle journée, nous étions fiers et heureux dans la conscience d'avoir atteint quelque chose... d'avoir porté notre maison, notre famille à une hauteur qui lui assurera, dans la plus large mesure, l'estime et la considération de tous..." (page 332).


On a déjà vu le pater familias, Johann Buddenbrook aîné, et son fils (le "consul") Johann ; mais les personnages principaux sont de la génération suivante, Christian, et surtout Thomas et leur soeur, Tony (Antonie).

Le consul tient le journal de la famille, journal qui a son importance, car il donne une valeur historique à tous les événements de la famille.
Citation :
"Le consul ne s'attarda pas à ces pages et commença à lire au hasard quelques lignes se rapportant à l'époque de son mariage et de sa première paternité. Cette union, à parler franc, n'avait pas été précisément ce qu'on appelle un mariage d'amour. Son père lui avait frappé sur l'épaule pour lui désigner la fille du riche Kröger qui apportait à la maison une dot imposante, et lui, acquiesçant de bonne grâce, avait désormais honoré en son épouse la compagne que Dieu lui confiait." (page 337).
Le consul a le sens du devoir, il honore Dieu, ne se pose pas trop de questions.
Citation :
"La plume courait toujours, glissait, agile, et, dessinant çà et là une fioriture toute commerciale, elle s'adressait à Dieu pendant des lignes et des lignes." (page 335).
Il y a fréquemment une petite trace d'humour.

Le consul s'adresse à sa fille Tony :
Citation :
"Nous ne sommes pas nés, ma chère fille, pour réaliser ce que notre courte vue considère comme notre petit bonheur personnel, car nous ne sommes pas des individus libres, indépendants, doués d'une existe propre ; nous sommes pour ainsi dire les anneaux d'une chaîne et, comme tels, nous ne saurions être imaginés sans la série de ceux qui nous ont précédés et nous ont frayé le chemin en suivant eux-mêmes avec rigueur et sans détourner leur regard du but, une tradition éprouvée et vénérable." (page 420)

Le consul est prudent. Il se souvient de "cette recommandation de mon aïeul, le fondateur de notre maison de commerce : « Mon fils, consacre avec joye le jour aux affaires, mais non point à celles qui, la nuit, troubleroient ton sommeil." (page 444). Cela veut dire : pas de spéculation.
Ah, que ce temps est révolu !

Ses deux fils sont très différents (comme il se doit dans un roman exemplaire), ou plutôt ils ont pris deux chemins différents.
C'est Thomas qui parle à sa soeur :
Citation :
"« Je vais te dire une chose, reprit-il après un silence, en jetant sa cigarette dans le poêle à travers la grille en fer forgé... J'ai moi-même réfléchi parfois à cette préoccupation anxieuse, vaine et curieuse de soi-même ; autrefois, j'y étais aussi enclin. Mais j'ai remarqué que cette préoccupation vous rend distrait, incapable et inquiet ; et la tenue, l'équilibre, c'est, à mon avis, la chose essentielle. Il y aura toujours des gens autorisés à s'intéresser ainsi à eux-mêmes, à observer minutieusement leur sensation ; ce sont les poètes, qui savent exprimer, de façon précise et harmonieuse, leur vie intérieure et enrichir, par là, la vie sentimentale des autres. Mais nous, nous ne sommes que de simples commerçants, mon enfant ; les observations que nous faisons sur nous-mêmes sont d'une insignifiance lamentable." (page 519).

Christian, lui, est à l'écoute de ses états d'âme, il est un artiste sans moyen d'expression, il n'excelle que dans l'imitation. Le thème de l'artiste par opposition avec le bourgeois, on le retrouvera dans Tonio Kröger.
Parfois, comme dans un bon roman-feuilleton, Thomas Mann use de certaines facilités : "[...] n'était ni le dernier, ni le plus rude coup qui devait la frapper. Comme l'année 1859 touchait à sa fin, il arriva une chose terrible..." (page 606). Et d'embrayer sur un nouveau chapitre. Tadam ! Et le lecteur tourne les pages pour savoir ce qui va arriver...

Il y a de très belles pages sur la musique dans le dernier tiers du livre (par exemple pages 718-179), mais un des thèmes les plus importants, c'est la mort. On suit plusieurs générations, les gens passent.

Citation :
"Mme Buddenbrook, maintenue par de nombreux oreillers, était couchée sur le dos, et ses deux mains, ses belles mains veinées de bleu pâle, si maigres à présent, si décharnées, caressaient rapidement et sans arrêt la courtepointe avec une sorte de hâte frémissante. Sa tête couverte d'un bonnet blanc se tournait sans répit, de côté et d'autre, sur un rythme terrifiant. La bouche dont les lèvres semblaient rentrer en dedans s'ouvrait et se fermait avec un claquement à chacun de ses pénibles efforts de respiration, et le regard des yeux enfoncés errait comme s'il quémandait du secours et s'arrêtait parfois avec une émouvante expression d'envie sur l'une des personnes présentes, habillées, capables de respirer, maîtresses de leur vie et qui ne pouvaient rien de plus pour elle que lui donner ce dernier témoignage d'affection qui consistait à garder les yeux fixés sur ce spectacle." (pages 771-772)
. Mais il y a un peu d'humour (noir) pour faire passer tout cela, notamment avec la description des laquais qui emportent le cercueil... (page 792).

La mort, donc, mais aussi le devoir, comme on l'a vu, l'aspiration à autre chose.

Citation :
"A travers les fenêtres grillagées de son individualité, l'homme fixe un regard désespéré sur les enceintes concentriques des circonstances extérieures, jusqu'au jour où la mort vient le rendre à sa patrie, la liberté.
L'individu ? Hélas ! tout ce que l'on est, tout ce que l'on sait, tout ce que l'on a semble pauvre, terne, insuffisant et ennuyeux. Mais ce qu'on n'est pas, ce qu'on ne sait pas et ne possède pas, voilà ce qui nous inspire cette aspiration jalouse qui devient de l'amour, de peur de devenir de la haine." (page 845).

Il y a également de belles descriptions de la mer, et quelques réflexions comme celle-ci :
Citation :
"Mais de quelle trempe sont les hommes qui préfèrent la mer à la montagne ? Il me semble que ce sont ceux qui ont trop longtemps observé la complication des choses intérieures pour ne pas exiger des choses extérieures une qualité à tout le moins : la simplicité. [...] On grimpe hardiment parmi la merveilleuse diversité des formes accidentées, hérissées, ravinées, pour mettre à l'épreuve sa force vitale encore intacte. Mais on aime à se reposer devant la vaste uniformité du monde extérieur quand on est las de toutes les complications extérieures." (page 857).
A un moment, un des personnages principaux lit un Schopenhauer, qui lui fait apercevoir des horizons qu'il ignorait. Mais il se fait reprendre par les futilités de la vie quotidiennes, ses devoirs, et finalement le livre regagne la bibliothèque. Une sorte d'occasion manquée, la victoire du quotidien futile sur la profondeur. Voilà pourquoi il faudrait lire les chefs-d'oeuvres sans trop s'éparpiller sur des ouvrages de second ordre (sauf bien sûr par récréation ou pour se persuader de temps à autre qu'il y a effectivement un gouffre entre ces livres de second ordre et les chefs-d'oeuvre).


Un chef-d'oeuvre, donc, un livre passionnant, plein de personnages vivants, profond... écrit par un homme de vingt-six ans. Ce livre fera beaucoup pour l'attribution de son Prix Nobel en 1929.
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] - Page 5 EmptyMar 28 Juin 2011 - 12:15

Merci Expie. Cela me donne très envie de le reprendre. J'avais commencé en français il y a quelques années et je n'avais pas accroché. Peut-être suis-je prête maintenant?
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shanidar
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] - Page 5 EmptyMar 20 Sep 2011 - 12:37

La Montagne magique

Thomas Mann [Allemagne] - Page 5 Davos-10

Raconter le temps. Faire le roman du temps. Tel est l'ambitieux projet de Thomas Mann dans ce roman magique, comme si Bergson décidait de transformer ses théories en romans, pour que certaines secondes durent une éternité, pour que des années se résument parfois à quelques lignes. C'est en s'interrogeant sur le Temps, cette grande inconnue mouvante, jamais présente, toujours passée ou espérée que Hans Castorp arrive à Davos. Au sanatorium de Davos. Il y vient pour visiter son cousin, ne doit y rester que trois semaines et on en rit, on se moque, parce que le temps, ici, n'est pas le même que pour ceux d'en-bas. Et cette nouvelle manière d'envisager le temps convient bien à Hans, qui va rester, un moment, le temps d'un battement de coeur à tomber amoureux des yeux de tartare d'une femme qui lui rappelle inéluctablement un autre amour, quand il était collégien. On trouve ici le motif du désir homosexuel qui nourrit l'oeuvre de Mann. On trouve ici la justification de l'arrêt du temps dans la vie de Castorp, l'amour le retient au sanatorium et le livre à de nouvelles contingences. Ici le temps est réglé comme une partition, rien n'est laissé au hasard (repos, repas, promenade se succèdent en une longue et lente et douce répétition).

Hans se laisse ensevelir par la neige, par l'atmosphère feutrée, languissante, malade du sanatorium. Paresse ? Procrastination ? Décadence d'une jeunesse ? Oui, sans doute un peu tout ça mais surtout une puissance de pensée, d'abstraction, de réceptivité sensitive qui exclut Hans du monde.

Enfant gâté, dit de lui Settembrini, l'improbable italien, enfant gâté fasciné par la maladie, amoureux de la Mort, épris du Vide. Il y a un peu de Madame Bovary chez Castorp et du Des Esseintes de Huysmans dans son alanguissement et dans sa fatuité. Nihiliste par défaut, Hans n'a rien qui le passionne en dehors de cette femme qui est là, qui part et qui revient... au bras d'un autre. D'un surhomme, d'une personnalité, un qui est à l'opposé de notre héros si peu héroïque, en d'autres termes un grand format. Mangeur, buveur et grandiloquent, Peeperkorn est un rival de poids.

Mann écrit un livre qui use les paradoxes, les contradictions, les oppositions pour en extraire la quintessence. Transformant ce qui pourrait être une forme brutale de manichéisme en intelligente réflexion sur l'esprit de son temps. A la méditation, aux contemplations orientales, il oppose l'action occidentale. Deux hommes se disputent l'esprit de Hans, l'un est un démocrate, humaniste, l'autre un jésuite au corps malfaçonné, à l'âme tordue. L'un est la vie, l'autre est la mort. Contradiction évidente aussi entre la science et la religion qui trouve sa résolution dans la maladie, soignée par la science mais qui devient pour Castorp une forme de religion (il a par exemple dans son portefeuille, non pas un portrait de Mme Chauchat mais une radiographie des poumons de l'aimée...).

Merveilleux roman, d'une richesse magistrale, d'une rigueur pulsatile, d'une sensibilité intime pour le renoncement. Réflexion précise aussi sur le monde, les hommes, la politique et en grand utopiste Mann propose des solutions aux conflits qui ne cessent de détruire les hommes : au lieu de prendre les armes prennons la plume, expliquons nous à l'aide des mots, combattons par les idées. Il va plus loin encore, Castorp ira jusqu'à s'allier à la femme qu'il aime pour la seconder dans l'amour qu'elle porte à Peeperkorn. Mais ce n'est pas assez pour notre héros et il va aussi s'allier avec ce même Peeperkorn, parce qu'il s'agit d'un monstre qui fascine, qui effraie, qui génère une angoisse, une suffocation. Ne plus faire la guerre donc, trouver des intérêts communs, savoir être éblouis. En creux on pense à la théorie des jeux de von Neumann. On pense aussi aux travaux de Freud sur Eros et Thanatos, ou le concept nietzschéen de l'Eternel retour...

Un livre dont on a bien du mal à se séparer, même si la guerre arrive pour emporter avec elle ses beaux espoirs de Paix.
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] - Page 5 EmptyMar 20 Sep 2011 - 13:23

shanidar a écrit:
La Montagne magique

Merveilleux roman, d'une richesse magistrale, d'une rigueur pulsatile, d'une sensibilité intime pour le renoncement. Réflexion précise aussi sur le monde, les hommes, la politique et en grand utopiste Mann propose des solutions aux conflits qui ne cessent de détruire les hommes : au lieu de prendre les armes prennons la plume, expliquons nous à l'aide des mots, combattons par les idées. [...]
Un livre dont on a bien du mal à se séparer, même si la guerre arrive pour emporter avec elle ses beaux espoirs de Paix.

Grâce à ce commentaire, il remonte au sommet de ma PAL! content
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shanidar
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] - Page 5 EmptyMar 20 Sep 2011 - 13:44

Thomas Mann était passionné par la musique et la musique de son temps en particulier. La musique est sans doute avec l'écriture, l'un des arts qui se réfère le plus au Temps, cette affaire humaine bien subtile, bien intriguante. Pour vous donnez envie de lire Mann ou pour tout simplement découvrir ou redécouvrir ensemble quelques pages 'musicales' de La montagne magique :
Thomas Mann [Allemagne] - Page 5 Thomas10
Au sanatorium de Davos, un jour, un phonographe fait son apparition, Hans Castorp va en devenir fou. A travers son personnage, Thomas Mann nous donne à écouter les morceaux qu'il chérissait.
Il avait coutume de se reposer de ces effrois et de ces extases en écoutant un autre morceau qui était bref, mais d'une magie concentrée, d'un contenu beaucoup plus placide que le précédent l'était (il s'agit d'extraits d'Aïda), une idylle, mais une idylle raffinée, peinte et formée par les moyens à la fois discrets et compliqués de l'art le plus moderne : un morceau d'orchestre, sans chant, un prélude symphonique d'origine française, réalisé avec un appareil orchestral relativement simple par rapport aux ressources de l'époque, mais baigné de tous les fluides d'une savante et moderne technique sonore, et subtilement fait pour capturer l'âme dans un réseau de rêverie.
Prélude
Le rêve que faisait Hans Castorp en écoutant ce morceau était le suivant : Il était couché sur le dos, dans un pré ensoleillé et parsemé de fleurs étoilées de toutes les couleurs. Il avait un petit tertre sous sa tête, tenait une jambe repliée, l'autre croisée sur elle, à quoi il faut ajouter que c'étaient des pieds de boucs qu'il croisait. Ses doigts jouaient, pour son propre plaisir (car la solitude du pré était complète), sur une petite flûte de bois, qu'il tenait dans sa bouche, une clarinette ou un chalumeau, dont il tirait des sons paisibles et nasillards, l'un après l'autre, au hasard, et pourtant dans une ronde parfaite, et ce nasillement insouciant montait vers le ciel bleu, sous lequel les feuillages fins et légèrement agités par le vent de quelques bouleaux et frênes scintillaient au soleil.
Thomas Mann [Allemagne] - Page 5 Andre_10
photo : André Kertész
Mais ce sifflotement monotone et contemplatif, nonchalant et à peine mélodique ne restait pas longtemps la seule voix de la solitude. Le bourdonnement des insectes dans l'air chaud et estival, au-dessus de l'herbe, le soleil lui-même, le vent léger, le balancement des cimes, le scintillement des feuillages, toute la paix doucement agitée de l'été autour de lui devenait un mélange de sons qui donnait un sens harmonique et toujours de nouveau surprenant à son naïf jeu de chalumeau. L'accompagnement symphonique s'effaçait quelquefois et se taisait ; mais Hans Castorp aux pieds de bouc continuait de souffler et réveillait de nouveau par la naïve uniformité de son jeu la magie sonore et coloriée de la nature, qui, après une nouvelle interruption, finissait par déployer pour un instant, en se dépassant elle-même, toute sa plénitude imaginable, tenue jusqu'alors en réserve, par l'intervention successive de voix instrumentales toujours nouvelles et toujours plus aiguës, -pour un instant fugitif dont la délicieuse perfection portait en elle l'éternité. Le jeune faune était très heureux sur son pré ensoleillé.
Thomas Mann [Allemagne] - Page 5 Matthe10
photo : Matthew Barney
(...) Ici, c'était l'oubli qui régnait, la bienheureuse immobilité, l'état innocent de l'absence de temps. C'était le dévergondage en toute tranquillité d'esprit, la négation, en un rêve d'apothéose, de tout impératif occidental de l'action, et l'apaisement qui s'en dégageait rendait ce disque précieux entre tous à notre musicien nocturne.
Thomas Mann [Allemagne] - Page 5 Nijins10
Photo de Nijinski en faune
Trad. M. Betz
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shanidar
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] - Page 5 EmptyLun 26 Sep 2011 - 11:17

C'était de nouveau un morceau français, tiré d'un opéra (...). C'était le deuxième acte dans la taverne espagnole, une auberge assez vaste, une sorte de bouge décoré de châles et d'une douteuse architecture mauresque. La voix chaude, un peu rude, mais racée et prenante, déclara vouloir danser devant le sergent, et déjà l'on entendait claquer les castagnettes. Mais au même instant, trompettes et clairons sonnaient à plusieurs reprises un signal militaire qui fit sursauter le gars. "Attends un peu !" s'écriait-il, dressant les oreilles comme un cheval. Et comme Carmen demandait : "Et pourquoi, s'il te plaît", "N'entends-tu pas ?" s'écriait-il, tout étonné qu'elle n'en fût pas frappée autant que lui-même. C'étaient les clairons de la caserne qui sonnaient la retraite. "Il me semble, là-bas...", disait-il, en langage d'opéra. Mais la Tzigane ne pouvait comprendre cela, et surtout ne voulait pas le comprendre. Tant mieux, disait-elle, et c'était mi-sottise, mi-insolence ; ils n'avaient plus besoin de castagnettes, le ciel lui-même leur envoyait de la musique pour danser et donc : Lalala ! Il était hors de lui. Sa propre et douloureuse déception s'effaçait complètement devant ses efforts pour lui faire entendre de quoi il s'agissait et qu'aucun amour au monde ne pouvait l'emporter sur ce signal. Comment était-il donc possible qu'elle ne comprit pas une chose aussi fondamentale et aussi absolue ? "Il faut que je rentre au quartier, pour l'appel", s'écria-t-il, désespéré de l'ignorance de la femme qui lui faisait le coeur plus gros qu'il n'était déjà. Mais il fallait entendre la réponse de Carmen ! Elle était furieuse, elle était indignée jusqu'au tréfonds de l'âme, sa voix n'était plus qu'amour déçu et irrité. Ou ne faisait-elle que semblant ? "Au quartier ? Pour l'appel ?" et que faisait-il de son coeur ? Et son coeur si tendre, si bon, qui dans sa faiblesse, -oui, elle l'avouait : dans sa faiblesse- avait été prêt à amuser monsieur ! "Ta ra ta ta !" et en un geste de farouche moquerie elle portait sa main devant sa bouche pour imiter le clairon. "Ta ra ta ta !" Et cela suffisait ! Il sursautait, l'imbécile, et voulait s'en aller. A la bonne heure, va t'en ! Elle lui tendait son shako, son sabre, sa giberne ! "Et va-t'en, mon garçon, retourne à ta caserne !" Il implorait sa pitié. Mais elle continuait de le railler amèrement, en faisant semblant d'être lui, qui au son des clairons, avait perdu la tête. Ta ra ta ta, à l'appel ! Grand Dieu, il arriverait trop tard. Eh bien, va-t'en, puisqu'on sonne l'appel; c'est tout naturel pour toi, espèce d'imbécile, de me laisser ainsi à l'instant où j'allais daanser. "Eh voilà son amour !"
Carmen et José
Situation torturante ! Elle ne comprenait pas. La femme, la gitane ne pouvait et ne voulait pas comprendre ! Elle ne le voulait pas, car, sans aucun doute, dans sa fureur, dans ses sarcasmes il y avait quelque chose qui dépassait l'instant présent et l'élément personnel, une haine, une hostilité profonde contre le principe qui par la voix des clairons français -ou des cors espagnols- appelait le petit soldat amoureux, quelque chose dont son ambition naturelle, impersonnelle et son désir le plus ervent seraient de triompher. Elle possédait un moyen très simple : elle affirmait que s'il s'en allait, elle ne l'aimerait plus. Et c'était là justement ce que José, là-dedans, au fond du coffret, ne supportait pas d'entendre. Il la conjurait de le laisser parler. Elle ne voulait pas.Alors il la força à l'écouter : c'était un instant d'un satané sérieux, des sons tragiques s'élevaient de l'orchestre, un motif sombre et menaçant qui, Hans Castorp le savait, se prolongerait à travers tout l'opéra, jusqu'à la catastrophe finale, et qui formait aussi l'introduction pour l'air du petit soldat, le nouveau disque qui allait suivre.
Carmen et José bis
Pour illustrer les propos de Thomas Mann, j'ai choisi deux versions très différentes, la première me semble très proche des propos de Mann, la seconde est plus... charnelle et montre moins (à mon avis) le cas de conscience qui se pose au 'petit soldat'. On voit ici combien l'opéra de Bizet a pu être scandaleux quand il fut joué pour la première fois à l'Opéra-Comique, avec cette bohémienne moqueuse, libre, insensée et séductrice et surtout maîtresse de son destin. On sait ce que, plus tard, d'autres compositeurs firent des rôles féminins dans le répertoire de l'opéra (Berg en particulier avec Lulu). Carmen marque sans doute un énorme changement dans la représentation de la femme sur scène.


Dernière édition par shanidar le Lun 26 Sep 2011 - 11:57, édité 1 fois
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kenavo
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] - Page 5 EmptyLun 26 Sep 2011 - 11:29

Thomas Mann [Allemagne] - Page 5 519158 c'est terrible comment tu me donnes envie de reprendre ce livre pour une relecture Wink

merci en tout cas pour toutes ses extraits, informations, commentaires.. extra
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shanidar
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] - Page 5 EmptyLun 26 Sep 2011 - 11:51

"La fleur que tu m'avais jetée..."
Thomas Mann [Allemagne] - Page 5 Fleur_10
Carmen a envoyé sur José une fleur de cassie, une fleur rare d'un arbuste cousin de l'acacia
José chantant cela merveilleusement. Hans Castorp jouait parfois ce disque séparément, en dehors du contexte familier, et l'écoutait toujours avec la sympathie la plus attentive. Les paroles de cet air ne valaient pas grand-chose, mais l'expression suppliante des sentiments était émouvante au plus haut point. Le soldat chantait la fleur que Carmen lui avait jetée à leur première rencontre et qui avait été son bien le plus cher lorsqu'il fut mis aux arrêts à cause d'elle. Il avouait, profondément remué, qu'il avait à certains instants maudit son sort parce qu'il lui avait fait rencontré Carmen. Mais aussitôt il avait amèrement regretté ce blasphème et il avait prié Dieu à genoux de lui accorder de la revoir.
Thomas Mann [Allemagne] - Page 5 Carmen10
film de Jacques Feyder datant de 1926

"Te revoir" -et ce "te revoir" était dans le même ton aigu par lequel il avait commencé tout à l'heure "Et dans la nuit je te voyais."- La revoir... - et à présent toute la magie instrumentale qui pouvait être propre à peindre la douleur, la nostalgie, la tendresse éperdue, le tendre désespoir du petit soldat, éclatait dans l'accompagnement, - alors elle avait surgi devant son regard, dans tout son charme fatal, de sorte qu'il avait clairement et nettement senti qu' "elle s'était emparée de tout son être" ("emparée" avec une appoggiature sanglotée d'un ton entier sur la première syllabe), que c'en était fait de lui pour toujours. "Toi, ma joie, mon bonheur", chantait-il désespérément, sur une mélodie qui se répétait et que l'orchestre reprenait encore une fois plaintivement, mélodie qui, partant du ton fondamental, montait de deux intervalles et retournait avec ferveur vers la quinte inférieure. "Car tu n'avais eu qu'à paraitre", assurait-il d'une manière superflue et démodée, mais infiniment tendre, escaladait ensuite la gamme jusqu'au sixième degré pour ajouter : "qu'à jeter un regard sur moi", laissait retomber sa voix de dix tons et prononçait, bouleversé, son "Et j'étais une chose à toi" dont la fin était douloureusement prolongée par un accord d'une harmonie variable, avant que le "toi" se fondît avec la précédente syllabe dans l'accord fondamental.

La fleur que tu m'avais jetée...
"Oui, oui !" disait Hans Castorp avec une mélancolie reconnaissante, et il jouait encore la finale où tous félicitaient le jeune José de ce que sa rixe avec l'officier lui eût coupé toute possibilité de retour, de sorte qu'il devait déserter, comme Carmen, à son effroi, l'y avait naguère convié.
Le ciel ouvert, la vie errante,
Pour pays l'univers, pour loi, sa volonté,
Et surtout la chose enivrante,
La liberté, la liberté !
chantaient-ils en choeur (on les comprenait parfaitement).
"Oui, oui !" dit-il encore une fois, et il passa à un quatrième morceau qui lui était non moins cher.
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shanidar
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] - Page 5 EmptyLun 26 Sep 2011 - 12:04

kenavo a écrit:
Thomas Mann [Allemagne] - Page 5 519158 c'est terrible comment tu me donnes envie de reprendre ce livre pour une relecture Wink

merci en tout cas pour toutes ses extraits, informations, commentaires.. extra

c'est un plaisir ! je reviendrai un peu plus tard avec Gounod et Schubert...
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Avadoro
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] - Page 5 EmptyDim 25 Déc 2011 - 23:10

La montagne magique

Je suis sur le point de revenir du sanatorium...sacré morceau. La perception du temps dans le roman prend très vite une dimension fascinante : le séjour d'Hans Castorp apparait d'abord comme une parenthèse, puis au fur et à mesure que sa vie s'enfouit dans un quotidien immuable, les heures et les jours s'échappent jusqu'à une perte de conscience du passage des jours, mois et saisons.
La lecture offre beaucoup de surprises et de détours : certains chapitres épuisent l'attention (le face à face Settembrini/Naphta), mais l'ensemble marque par sa clarté et sa cohérence. La passivité de Hans, son obsession mortifère pour Mme Chauchat révèlent une angoisse et une tristesse d'autant plus intenses qu'elles embrassent l'obscurité d'un siècle.
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] - Page 5 Empty

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