Arto Paasilinna [Finlande]

Lu Petits suicides entre amis.

Je rejoins tous les avis positifs sur ce livre, et notamment ceux d'eXPie : c'est distrayant, ça se lit tout seul comme une longue goulée de vodka bien fraîche, ça fait un peu débile à tourner la tête et à sourire bêtement, et à se laisser aller à des délires de retour de jouvence.

C'est tout léger (et j'ai pas trop aimé les moments de digressions où il nous étalait des trucs sur la société, je trouvais que la description des petits travers de la vie des Mortels suffisaient au contexte "lourd"), c'est un peu attendrissant. Un peu "naïf" aussi, mais pourquoi pas.

ça m'a un peu fait penser à ces revirements tout con d'une vie, on bazarde tout; on s'en fout des choses, on est juste bien à rouler sur routes, à boire, à se raconter des histoires, à manger, à tomber amoureux, et à, finalement, aimer la vie.

Sauf que c'est vraiment naïf, et j'ai bien voulu me laisser embarquer, parce que ça me faisait du bien, mais c'est pas le gros coup de cœur. (et Bix a raison, ça manque de consistance dans le style... alors on peut pas se raccrocher à ça).


Un livre qui fait du bien au sourire, c'est déjà pas mal.

(J'essayerais quoi la prochaine fois : le lièvre ? - Il est pourri ce titre!)

Queenie a écrit:

(J'essayerais quoi la prochaine fois : le lièvre ? - Il est pourri ce titre!)

Apparemment (je maîtrise assez mal le finnois), le titre original donnerait "L'Année du Lièvre", et pas "Le lièvre de Vatanen" (qui me fait toujours penser au pilote de rallye, d'ailleurs).

ben c'est pas mieux.
ça fait trop "rural" pour moi, ça me donne pas envie de lire, alors que ce que vous en dites là, ça pourrait me plaire...

Tu devrais essayer Prisonniers du Paradis, où les survivants d'un crash aérien tentent de créer une sorte de communauté utopique 70s sur l'île déserte où ils se sont échoués. Evidemment ça part vite en sucette, et c'est très drôle et bien délirant.

Nezumi a écrit:

Tu devrais essayer Prisonniers du Paradis, où les survivants d'un crash aérien tentent de créer une sorte de communauté utopique 70s sur l'île déserte où ils se sont échoués. Evidemment ça part vite en sucette, et c'est très drôle et bien délirant.

Ah oui, le pendant de Lost et Robinson Crusoë c'est ça ? Je note ! Merci!

Queenie a écrit:

Nezumi a écrit:

Tu devrais essayer Prisonniers du Paradis, où les survivants d'un crash aérien tentent de créer une sorte de communauté utopique 70s sur l'île déserte où ils se sont échoués. Evidemment ça part vite en sucette, et c'est très drôle et bien délirant.

Ah oui, le pendant de Lost et Robinson Crusoë c'est ça ? Je note ! Merci!

Oui, c'est un livre bien sympathique, surtout en ayant Lost en tête.
Les Nordiques pensent à des moyens pour obtenir de l'aide auxquels nos Américains et autres n'ont pas songé...
Drôlement débrouillards, nos Nordiques des Tropiques !

Queenie a écrit:

ben c'est pas mieux.
ça fait trop "rural" pour moi, ça me donne pas envie de lire, alors que ce que vous en dites là, ça pourrait me plaire...

Je n'ai pas pu lire jusqu'au bout "le lièvre de Vatanen". Faut être d'humeur et moi j'avais envie de quelque chose d'un peu plus "lourd".

Sortie le 7 mai d'un "nouveau" Paasilinna : Sang chaud, nerfs d'acier (titre en finnois : ylmät hermot, kuuma veri).
Il date de 2006.

eXPie a écrit:

Sortie le 7 mai d'un "nouveau" Paasilinna : Sang chaud, nerfs d'acier (titre en finnois : ylmät hermot, kuuma veri).
Il date de 2006.

Merci, tu éclaires ma soirée !

Sang chaud, nerfs d'acier

Citation :

Linnea Lindeman – une forte femme, poissonnière, chasseuse de phoques et accoucheuse un peu chamane – a une vision : Antti Kokkoluoto, héros aux nerfs d’acier mais au sang chaud, naîtra en 1918, au moment même où la Finlande toute juste indépendante plongera dans la guerre civile, et s’éteindra un beau jour de 1990.
Entre-temps, Antti mènera une vie épique : plongé tout jeune dans les secrets du métier de commerçant et de maquignon, mais aussi de la contrebande d’alcool, on le verra tour à tour endosser l’habit d’entrepreneur, de père de famille, d’homme politique, et même de champion olympique de tir au pistolet ! La crise de 1929, les affrontements récurrents entre fascistes et communistes, la Seconde Guerre mondiale viendront ponctuer cette truculente saga.

Tout commence ainsi : "Quand une chamane entre en transe sur une mer en furie, le monde est pris de vertige : les mouettes heurtent les vagues et les sternes sanglotent." 13ème roman d'Arto Paasilinna à être traduit en français, Sang chaud, nerfs d'acier, est, contrairement à ce que son début laisse accroire, l'un des moins épiques et loufoques de l'écrivain finlandais. Ses lecteurs fidèles n'y trouveront qu'à petite dose l'humour et la fantaisie auxquels ils sont accoutumés, dans ce récit qui brasse l'histoire de la Finlande, de l'indépendance aux années 90. Les épisodes s'enchaînent, un peu mécaniquement, avec une sorte de fatalisme désarmant, contés par un Paasilinna au sang froid (sic). A défaut d'être un roman déjanté, Sang chaud... est pédagogique et bascule parfois dans la gravité (eh oui) comme dans les chapitres consacrés à la deuxième guerre mondiale. On peut y voir un hommage à la ténacité et au courage du peuple finlandais, peu épargné par les convulsions du XXème siècle. Un cru moins gouleyant qu'à l'habitude, certes, pour les inconditionnels de Paasilinna, mais qui se dévore néanmoins sans barguigner. C'est la moindre des choses.

traversay a écrit:

13ème roman d'Arto Paasilinna à être traduit en français, Sang chaud, nerfs d'acier, est, contrairement à ce que son début laisse accroire, l'un des moins épiques et loufoques de l'écrivain finlandais. Ses lecteurs fidèles n'y trouveront qu'à petite dose l'humour et la fantaisie auxquels ils sont accoutumés, dans ce récit qui brasse l'histoire de la Finlande, de l'indépendance aux années 90. Les épisodes s'enchaînent, un peu mécaniquement, avec une sorte de fatalisme désarmant, contés par un Paasilinna au sang froid (sic). A défaut d'être un roman déjanté, Sang chaud... est pédagogique et bascule parfois dans la gravité (eh oui) comme dans les chapitres consacrés à la deuxième guerre mondiale. On peut y voir un hommage à la ténacité et au courage du peuple finlandais, peu épargné par les convulsions du XXème siècle. Un cru moins gouleyant qu'à l'habitude, certes, pour les inconditionnels de Paasilinna, mais qui se dévore néanmoins sans barguigner. C'est la moindre des choses.

Il est différent, donc, si j'ai bien compris... et ça, c'est plutôt une bonne chose que son 13° roman traduit soit un peu différent des douze précédents, non ?
La seconde guerre mondiale, ça l'a quand même concerné directement, aussi, même s'il était petit à l'époque, mais sa famille a fuit, et donc lui aussi.

eXPie a écrit:

Il est différent, donc, si j'ai bien compris... et ça, c'est plutôt une bonne chose que son 13° roman traduit soit un peu différent des douze précédents, non ?
La seconde guerre mondiale, ça l'a quand même concerné directement, aussi, même s'il était petit à l'époque, mais sa famille a fuit, et donc lui aussi.

Absolument. Mais je l'ai trouvé un peu plat par rapport à certains autres de ses romans mais c'est un avis personnel. C'est un roman récent, également, donc plus mûr, d'une certaine façon. On verra ce qu'en pensent les Paasilinnaphiles.

Le Cantique de l'apocalypse joyeuse

ou la petite histoire d'une communauté créée secondairement par le décès d'un brûleur d'église qui en fait construire une par son petit fils. Au menus : humour rustique (mais un peu convenu) élucubrations plus ou moins drôles, dédain(s) (convenu(s))... quelques ours et un ange qui galope.

Farfelu, mais pas super drôle, on s'attache un peu mais ça devient malgré tout assez rapidement et sensiblement lourd. Parce que entre les noms "machine doyenne blabla" et "truc coupeur de bois" et "senneurs" et "vendaces" qui reviennent en (petite) moyenne 492.000 fois par pages... on respire avec les passages la menuiserie pour les manches. Et du côté des péripéties rapidement aussi, on s'en fout royalement. On ne se roule pas par terre, ce n'est pas impertinent, ce n'est pas intéressant. On tient donc sur l'alcool, un manque d'ours et sur le solide pragmatisme sauvage du solide gaillard finlandais et du finlandais en général, avec extension aux finlandaises. La peuplade d'irréductibles en somme. Tellement sympathique. et une vision tellement flatteuse par rapport à ces benêts de : bureaucrates, ecclésiastiques, écolos (végétariens que c'en est marrant quand ils bouffent de la viande ces petits cons tout gentils mais pas doués), étrangers (mais pas trop ?). avec ce beau modèle magique de communauté pour se dynamiser j'avoue douter de la recette qui semble un peu facile. (on s'imagine facilement de petits parallèles, des analogies mais on arrête tout de suite parce qu'on ne veut pas y aller, il faut rester dans le fun).

bon, ça se lit, au moins la moitié sans écœurement irréversible mais du côté de la Finlande, entre les paysages, l'humour et le bon sens j'ai, après cette lecture découverte de l'auteur, surtout envie d'en lire un autre (auteur). cependant si les fans ont des arguments solides, étant donné que c'est facile à lire je peux prendre le risque si on me motive.

Ce n'est franchement pas le meilleur Animal, Paasilinna ce n'est certes pas indispensable, mais ça peut être sympathique et en tous les cas plus drôle que dans cet opus qui à mon avis sent le fond de tiroir, ressorti à cause du succès de ses autres livres, et qui aurait pu rester enseveli sans grand perte pour quiconque. Ce serait dommage quand même de rester sur cette impression de l'auteur, même si (j'espère que les fans ne vont pas m'écharper) c'est un écrivain mineur, mais plaisant à l'occasion, et pouvant faire passer un agréable moment.

animal a écrit:

bon, ça se lit, au moins la moitié sans écœurement irréversible mais du côté de la Finlande, entre les paysages, l'humour et le bon sens j'ai, après cette lecture découverte de l'auteur, surtout envie d'en lire un autre (auteur). cependant si les fans ont des arguments solides, étant donné que c'est facile à lire je peux prendre le risque si on me motive.

Eh bien, ce n'est pas son meilleur, il est trop long, il pourrait y avoir cent pages de moins sans que ça change grand chose.
Ca reste sympathique, mais ça s'étiiiiire, oui...