Arto Paasilinna [Finlande]

shanidar a écrit:

on peut facilement passer et oublier Petits suicides entre amis mais ne surtout pas manquer Le lièvre de Vatanen, Colimasson ! ce livre écolo est tout simple, tout léger et très beau.

Exactement ! J'ai l'impression que ses livres du début de sa carrière étaient meilleurs. Le lièvre de Vatanen date de 1975 ; Petits suicides de 1990. Là où c'était encore frais, c'est devenu une recette appliquée scrupuleusement (un livre par an).
Enfin, je dis ça, mais La Cavale du Géomètre, par exemple, date de 1991. C'est moins bien que Le lièvre, mais au moins ça explose bien, ça bouge, il y a du mouvement.
Bref, tout simplement, Petits suicides n'est pas un livre très réussi, tout fait procédé, et même le titre français.

coline a écrit:

Ohlala...Il faut que je cesse de me répéter...

Mais non !
J'aurais réagi de la même façon que toi si j'avais suivi le fil depuis le début !

shanidar a écrit:

on peut facilement passer et oublier Petits suicides entre amis mais ne surtout pas manquer Le lièvre de Vatanen, Colimasson ! ce livre écolo est tout simple, tout léger et très beau.

Peut-être... Un jour...

traversay a écrit:

Bonne nouvelle pour les pro-Paasilinna : une nouvelle traduction arrive fin mai. Rien que le titre : Le potager des malfaiteurs ayant échappé à la pendaison, devrait énerver les anti !

Titre très simple et modeste... Ca n'a pas du tout l'air lourd comme programme !

Le potager des malfaiteurs ayant échappé à la pendaison

Citation :

L’inspecteur principal Jalmari Jyllänketo est envoyé par la Sécurité nationale finlandaise dans l’ouest de la Laponie pour y enquêter sur un ancien kolkhoze reconverti en une florissante exploitation agricole spécialisée dans la culture biologique d’herbes aromatiques, de sapins de Noël et de champignons, et objet des plus folles rumeurs.
L’inspecteur, promu contrôleur du ministère de l’Agriculture pour l’occasion, découvre peu à peu que les immenses champignonnières installées au fond d’une ancienne mine de fer sont en réalité un camp de travail forcé où la patronne de l’exploitation, une veuve au caractère bien trempé, séquestre de petits et gros malfrats ayant échappé aux griffes de la justice.

Arto Paasilinna a écrit quelque chose comme 35 romans en à peu près autant d'années. En France, une quatorzième traduction vient de paraître, c'est dire s'il y a de la marge, sous le titre improbable de "Le potager des malfaiteurs ayant échappé à la pendaison". Paru en 1998 en Finlande, l'ouvrage, tout en restant familier aux habitués, se distingue de pas mal de ses autres livres par un fond plutôt sérieux et un aspect philosophique plus développé qu'à l'accoutumée. Moins immédiatement loufoque que la plupart de ses autres livres, même si on y retrouve un enchaînement de situations assez hallucinant, ce potager est aussi une réflexion sur les notions du bien et du mal et sur la forme que peut ou doit revêtir la justice humaine. Le livre, écrit il y a pourtant plus de 10 ans, évoque d'autres sujets d'actualité : la culture bio, sur laquelle Paasilinna semble particulièrement bien documenté, et le manque d'enthousiasme des finlandais pour suivre les directives de l'Union européenne. De même, l'auteur, outre une amoralité qu'on lui connaît bien, montre quelques volontés anarchisantes et anti-capitalistes, n'hésitant pas à s'en prendre aux grands patrons du pays, qu'il expédie, sans autre forme de procès, trimer au fond d'une mine (pourquoi ? Ce serait trop long à expliquer). Ajoutons qu'on trouve aussi dans ce Potager, une multitude de scènes impayables, que la maîtrise du récit rend crédible, si l'on veut bien considérer qu'il s'agit d'un conte, et même un romantisme attendri, quoique mâtiné d'ironie. Un très bon cru que ce Paasilinna 98, vieilli en fût de chêne pendant 13 ans, et qui se révèle gouleyant et tannique, avec un agréable goût d'airelle en fin de bouche.

Hum, ça donnerait presque envie de se lancer dans un nouveau Paasilinna, malgré la déception des Petits suicides...

je plussoie. Je ne pensais pas que traversay se laisserait posséder par des nains ou même un potager... mais j'avoue que si le thème écolo est aussi bien traité que dans d'autres Paasilinna, il y a de quoi être tentée...

C'est sans garantie, quand même. Si on n'aime pas trop Paasilinna, il y a peu de chance que ce livre puisse changer des avis bien tranchés.

Oh, c'est peut-être le livre de l'espoir ?
Faudra que j'essaie quand même, et après ça, je pourrais trancher

Je vais peut-être me laisser tenter par ce vieux (1998) nouveau cru. Ce sont ces livres anciens que je préfère.

Les dix femmes de l'industriel Raumo Rämekorpi

L'écriture jubilatoire d'Arto Paasilinna me fait rire ou sourire, parfois même exploser et rire aux éclats, c'est selon...

En lisant ce livre, j'ai ri quelquefois, souri assez souvent mais pas ri aux éclats.
Le côté amusant de l'écriture de l'auteur m'a apporté un bon moment de lecture mais le contenu en lui-même ne m'a pas emballée outre mesure...

"C'était une jeune fille venue livrer des fleurs. Elle jaugea d'un regard expert le vieux monsieur dévêtu. Le spectacle n'était pas déplaisant: une haute silhouette musclée, des mollets et des cuisses solides, le sexe posé sur un épais paillasson de poils, une respectable bedaine, une poitrine velue, une nuque robuste et un visage typiquement finlandais, avec un front haut et large couronné d'une tignasse rêche encore humide."

"Le trépas n'était pas un ami libérateur mais un intrus malvenu, un sinistre huissier de justice dont personne ne pouvait contester les saisies."

On peut dire qu'Arto Paasilinna se renouvelle car son histoire ne ressemble en rien à celles qu'il a déjà écrites si ce n'est que ....
comme les autres fois ....
les événements sont loufoques et cocasses ...
les personnages se mettent dans des situations où ils rencontreront des soucis supplémentaires ....
à travers son humour, il glisse quelques éléments de réflexion sur des sujets importants, à savoir pour ce roman: la place du Patron face à ses employés (sont-ils "transparents", les voit-il?), la place de la femme dans un couple où l'homme a un travail à haute responsabilité, l'amitié, la société finlandaise, la solitude etc ...

En résumé, pas le meilleur opus de l'auteur, mais une lecture qui détend ...

En vous lisant, je crois que je vais redonner une chance à Paasilina, mais en commençant par les plus vieux !

J'en ai lu un y'a longtemps (chais pu le titre ) où le type faisait l'apologie de la 4L ^^ C'était 'achement bien !

IzaBzh a écrit:

En vous lisant, je crois que je vais redonner une chance à Paasilina, mais en commençant par les plus vieux !

le "Le Lièvre de Vatanen" est un concentré de bonheur !!

Les dix femmes de l'industriel Rauno Ramekorpi

Premier livre que je lis de cet auteur. Un livre en deux parties : les pérégrinations de l’industriel (patron d'une usine métallurgique, qui s'est fait"tout seul") le jour de son anniversaire, de ses soixante ans. L'industriel, conseiller à l'industrie part amener à la décharge tous les bouquets de fleurs qu'il a reçu car sa femme, asthmatique, ne les supporte pas. En chemin, avec son chauffeur de taxi, il a une idée : distribuer ces bouquets et accessoirement les restes de champagne et de caviar de la fête aux femmes de sa vie, de son entourage. S'en suit deux jours de débauche. Ca fornique à tout va, à tout âge. Il y a quelques fulgurance,s comme ce débat entre Rauno et une de ces femmes sur la prédominance du sperme finlandais sur le sperme danois. Mais dans l'ensemble, ça ne vole pas bien haut, le style reste pauvre, sans aucune invention qui pourrait pigmenter des aventures somme toute bien ternes. L'histoire n'est déjà pas très crédible, mais le style la rend inerte, sans vie.
LA deuxième partie, resucée de cette cavalcade la veille de noël, agrémentée de cadeaux et d'un déguisement de père Noël "pratique" n'a que très peu d’intérêt.

C'est clair que Paasilinna n'est pas un styliste. Quand ses livres tiennent la route, il y a du mouvement, de la picole, etc. Mais c'est sans doute un peu mécanique.
Je n'ai pas lu ce livre, je ne sais donc pas s'il fait partie de ses livres où la sauce ne prend pas, ou si, plus simplement, Paasilinna n'est pas un auteur pour toi, Steven, ce qui est probable.
La fulgurance dont tu parles, dans les Paasilinna réussis, il y en a pas mal, ou bien j'en ai vu pas mal, ce qui n'est pas toujours la même chose...

Peut-être qu'il n'est pas pour moi. Mais, influencé par ce qu'il y a écrit sur la quatrième de couverture, je m'attendais à une sorte de Rabelais moderne, un San-a en quelque sorte. Avec de la vie, plus dans les mots que dans l'histoire. Il y a de la picole dans ce livre, mais sans vie, sans liquide qui coule, dégouline le long des pages. Ca reste trop froid, les bastons n'en sont pas les colères non plus. J'essaierai plus tard un autre roman.