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| Stéphane Brizé | |
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Auteur | Message |
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Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Stéphane Brizé Mar 10 Nov 2009 - 13:34 | |
| - swallow a écrit:
- Reálistes, ou pessimistes, ou même trouillards... Tu vois, Coline, je suis bien plus sévère que toi, puisque dans la vie, il faut sauter dans tant de trains en marche si on ne veut pas passer à côté, ou risquer de vivre à petit feu.
Mais ce n´est que mon point de vue! Dans le fond, je fus contente de l´instit.et de son maçon. Vu que je mets toujours du côté des enfants, et bien le père reste avec son fils, et tout va bien. C'est surtout que Lindon aime sa femme et sa vie de famille. On nous le montre clairement avec cette scène de début. Pourquoi y renoncer? Pour éprouver à nouveau cette exaltation des débuts? Pour un petit bout de passion qui retomberait de toutes façons dans la routine et le quotidien? Ils le savent très bien tous les deux et elle part sachant qu'il ne viendra pas. Elle aurait aimé évidemment puisqu'elle est disponible. Mais leur vie va continuer et ce n'est pas la fin du monde. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Stéphane Brizé Mar 10 Nov 2009 - 17:31 | |
| - Swallow a écrit:
- Reálistes, ou pessimistes, ou même trouillards... Tu vois, Coline, je suis bien plus sévère que toi, puisque dans la vie, il faut sauter dans tant de trains en marche si on ne veut pas passer à côté, ou risquer de vivre à petit feu.
Mais j'ai pas l'impression que Lindon vive à petit feu chez lui... - Marko a écrit:
- C'est surtout que Lindon aime sa femme et sa vie de famille. On nous le montre clairement avec cette scène de début. Pourquoi y renoncer? Pour éprouver à nouveau cette exaltation des débuts? Pour un petit bout de passion qui retomberait de toutes façons dans la routine et le quotidien? Ils le savent très bien tous les deux ...
C'est aussi de cette façon que j'ai vu les choses... Il y a un choix difficile à faire pour Lindon: son coeur balance vraiment entre les deux femmes, ils les aime toutes les deux... Là où il a tout de même de la chance le maçon c'est qu'aucune des deux ne lui met la pression pour faire un choix... J'aime beaucoup ce film, si bien interprété...Nuances subtiles du jeu de Sandrine Kiberlain notamment... Mais j'y repense souvent...et je me dis que les trois protagonistes sont des modèles de patience, de retenue...Presque jusqu'à l'idéalisation je trouve... | |
| | | swallow Sage de la littérature
Messages : 1366 Inscription le : 06/02/2007 Localisation : Tolède. Espagne.
| Sujet: Mademoiselle CHAMBON Mar 10 Nov 2009 - 18:41 | |
| Bien d´accord avec vous deux : ce n´est pas la fin du monde, comme dit Marko, et puis tout peut rebondir, même si le film affiche " FIN". | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Stéphane Brizé Mar 10 Nov 2009 - 22:14 | |
| - Marko a écrit:
- swallow a écrit:
- Reálistes, ou pessimistes, ou même trouillards... Tu vois, Coline, je suis bien plus sévère que toi, puisque dans la vie, il faut sauter dans tant de trains en marche si on ne veut pas passer à côté, ou risquer de vivre à petit feu.
Mais ce n´est que mon point de vue! Dans le fond, je fus contente de l´instit.et de son maçon. Vu que je mets toujours du côté des enfants, et bien le père reste avec son fils, et tout va bien. C'est surtout que Lindon aime sa femme et sa vie de famille. On nous le montre clairement avec cette scène de début. Pourquoi y renoncer? Pour éprouver à nouveau cette exaltation des débuts? Pour un petit bout de passion qui retomberait de toutes façons dans la routine et le quotidien? Ils le savent très bien tous les deux et elle part sachant qu'il ne viendra pas. Elle aurait aimé évidemment puisqu'elle est disponible. Mais leur vie va continuer et ce n'est pas la fin du monde. C'est aussi comme ça que j'ai senti les choses. Lindon est conscient du début à la fin, toujours en lutte avec cette attirance irrépressible qi'il ressent envers Kiberlain (magnifique de retenue alliée à cette pulsion qui la dépasse aussi) et l'amour qu'il a pour sa famille. J'ai vraiment été habitée par ses pensées intérieures, ses hésitations et ses souffrances qu'il est seul à devoir gérer, le poids de sa responsabilité, tout ce qu'il ne dit pas mais que l'on ressent complètement avec lui... Il est si lucide et à la fois malheureux de l'être. C'est très fort comme interprétation je trouve! | |
| | | swallow Sage de la littérature
Messages : 1366 Inscription le : 06/02/2007 Localisation : Tolède. Espagne.
| Sujet: Mademoiselle CHAMBON Jeu 12 Nov 2009 - 12:45 | |
| Cela m´embête un peu de revenir à Mademoiselle Chambon, quand vous êtes passés à de nouveaux films. Entre parenthèse, je me suis à moitié reconciliée avec " Les Herbes folles", grâce à la lecture du très riche post de Marko et le parallèlle qu´il établit entre Resnais et Lynch. Mais au sujet de MAdemoiselle Chambon, Marko, tu dis quelque chose de fondamental : - Citation :
- Pour un petit bout de passion qui retomberait de toutes façons dans la routine et le quotidien
C´est ce que je m´amuse à appeler le piège de " l´amour pot-au-feu", la routine qui guette sournoisement tout couple avec le temps!! Ce parti-pris "famille" -tout compte fait -me semble assez courageux ( de la part de l´auteur), car le spectateur/lecteur serait plus enclin a attendre la passion, la folie, une vie nouvelle qui surgirait, et puis on reçoit tout le contraire sur les quais de cette gare de Chartres. C´est courageux. Si le film etait americain, je dirais: Toujours leur manie de défendre la famille avec un grand "F". Mais cette fois, l´histoire n´est ni perçue comme leçon, ni comme propagande, ni comme morale vaticane. Ça vient d´ailleurs, des personnages. Ça fait naturel, et on y croit.
Dernière édition par swallow le Jeu 12 Nov 2009 - 19:16, édité 2 fois | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Stéphane Brizé Jeu 12 Nov 2009 - 18:44 | |
| - swallow a écrit:
- Mais cette fois, l´histoire n´est ni perçue comme leçon, ni comme propagande, ni comme morale vaticane.
Ça vient d´ailleurs, des personnages. Ça fait naturel, et on y croit. C'est cette justesse et le jeu fabuleux de Sandrine Kiberlain qui font de cette toute petite histoire un très beau film. C'est une sorte de "Sur la route de Madison" sans les effets les plus mélodramatiques. Sinon petite parenthèse je me demande si dans ces histoires les hommes ne sont pas bien souvent plus pragmatiques et conservateurs, soucieux de préserver leur confort matériel, que les femmes qui peuvent aller plus loin par passion. Mais quand les enfants sont en jeu les choses se compliquent un peu. Et dans le film l'épouse est impériale! Pas d'hystérie, pas de culpabilisation. Elle attend... Laure Atika est épatante. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Stéphane Brizé Ven 13 Nov 2009 - 12:39 | |
| - Marko a écrit:
- dans le film l'épouse est impériale! Pas d'hystérie, pas de culpabilisation. Elle attend... Laure Atika est épatante.
Toutes les épouses devraient être comme elle...Il y aurait moins de divorces sans doute!...Mais avec toutes ces hystériques!... Aure Atika (l'épouse) est une sainte... Moi dans son cas je crie, je pleure, je cogne, je casse, je balance des trucs par la fenêtre... Non mais!... Non, sincèrement, j'ai la tête à dire des bêtises...Mais ce film est vraiment bien...Allez le voir... | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Stéphane Brizé Ven 13 Nov 2009 - 14:13 | |
| - Swallow a écrit:
- C´est ce que je m´amuse à appeler le piège de " l´amour pot-au-feu", la routine qui guette sournoisement tout couple avec le temps!!
Ce parti-pris "famille" -tout compte fait -me semble assez courageux ( de la part de l´auteur), car le spectateur/lecteur serait plus enclin a attendre la passion, la folie, une vie nouvelle qui surgirait, et puis on reçoit tout le contraire sur les quais de cette gare de Chartres. C´est courageux. Si le film etait americain, je dirais: Toujours leur manie de défendre la famille avec un grand "F". Mais cette fois, l´histoire n´est ni perçue comme leçon, ni comme propagande, ni comme morale vaticane. Ça vient d´ailleurs, des personnages. Ça fait naturel, et on y croit. C'est complètement courageux Swallow, oui! Il aurait été plus facile pour le metteur en scène, et pour Lindon dans le film de finir sur une fin passionnelle, avec le saut dans le train, les transports émotionnels et tout le bazar. Mais ça aurait été un film de plus, une histoire de plus, qu'on aurait oubliée et dont on aurait jamais su la suite... Cette passion aussi intense que sans doute éphémère (ils ne se connaissent que très peu. Elle lui a juste révélé un monde inconnu pour lui, la musique, l'art en général) ressemble plus à une pulsion, un coup de coeur subit et un peu irréfléchi comme il peut en arriver à chacun de nous. Cette histoire est belle parce qu'elle sent le vécu, et qu'elle ne montre que ce qui est impossible à partager: les tourments internes que cela provoque et cette fin si romantique magré tout... | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Stéphane Brizé Mer 19 Sep 2012 - 23:09 | |
| Quelques heures de printemps - Citation :
- A 48 ans, Alain Evrard est obligé de retourner habiter chez sa mère. Cohabitation forcée qui fait ressurgir toute la violence de leur relation passée. Il découvre alors que sa mère est condamnée par la maladie. Dans ces derniers mois de vie, seront-ils enfin capables de faire un pas l'un vers l'autre ?
C'est loin d'être le même film mais il y a quelque chose de Je ne suis pas là pour être aimé dans Quelques heures de printemps. Sur l'absence de communication et de compréhension filiale, sur la violence des rapports qui trahissent une fêlure qui ne sera réparée que bien (trop ?) tard. Stéphane Brizé demeure le cinéaste sensible et délicat que l'on connait, seulement Quelques heures de printemps est longtemps confiné dans une grande tristesse que la mise en scène effacée finit par rendre terne. Mais comme souvent chez ce réalisateur, le film s'épanouit sur la longueur et se révèle poignant dans les dernières scènes. Le thème de la mort assistée est abordée avec douceur et sans faire acte de prosélytisme. Il est le lien qui pourrait faire se rejoindre deux coeurs en hiver, pour quelques heures de printemps. Peut-être. L'affrontement entre Hélène Vincent et Vincent Lindon tient ses promesses, deux grands acteurs dans des rôles complexes de personnages frustes et rugueux, parfois haineux. Les caractères secondaires contribuent un peu à desserrer l'étau même si Emmanuelle Seigner, tendrement vibrante, n'a malheureusement pas aspect de temps et d'espace pour s'exprimer. Grâce à un dernier quart d'heure d'une intense impudeur pudique (sic), on ressort du film presque apaisé. Heureux, non, il ne faut pas exagérer. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Stéphane Brizé Sam 22 Sep 2012 - 16:02 | |
| -Quelques heures de printemps-Je ne dirais pas que j'en suis sortie apaisée, plutôt dans un état de tristesse insondable. Le rythme très lent du film ( comme si le temps était réel et que le cinéaste laissait posée sa caméra face à des acteurs libres de toute direction ) le sujet grave, et cette pesanteur qui finit par nous étreindre au plus profond m'ont réellement angoissée. J'étais partie pour voir quelques instants de printemps, je n'ai vu que du noir. Et pourtant, que de choses dites dans ces silences, que de gâchis aussi dans ces vies qui ne se rejoignent que si tard. C'est un film très intérieur, où les moindres gestes comptent au centuple, où le quotidien balise la souffrance qui ne se déploie jamais ou si peu (la scène où Hélène Vincent croit entendre son fils et pleure dans l'escalier est poignante) Parce qu'ils n'ont que ça, leur petit train train, la cuisine que l'on astique et le chien qui les réunit (ou pas) Tous les personnages de Stéphane Brizé se ressemblent: même incommunicabilité, mêmes maladresses, mêmes non dits et tourments intimes, un univers morne dans lequel ils étouffent à petits feux jusqu'à ce que surgisse l'étincelle qui les fera sortir d'eux-mêmes. Ici il faut attendre l'extrême fin et c'en est encore plus dramatique. Quelle terrible sensation de vide s'ensuit. Je repense à cette question posée abruptement par le type de l'organisme d'assistance. "Avez vous eu une belle vie Madame? " Son regard perdu, son silence, sa réponse hésitante, désorientée, et la phrase de son interlocuteur, à la fois apaisante et sans appel: "c'était la vôtre, belle parce que unique. Toute vie est belle" Dire si c'est un beau film, ou s'il est réussi, je ne sais pas. Ce que je peux dire, malgré les longueurs qui m'ont paru interminables, mon impatience devant une simple étreinte, quelques mots d'amour filial, c'est que ce film m'a retournée. Il m'a mise devant un constat, celui du temps qui ne permet rien, de la finitude des choses et de la possibilité qui nous appartient de tout gâcher ou de tout prendre. Savoir parler à ceux qu'on aime quand il est temps. NB: Heureusement le Cali m'a apporté quelques respirations! Trop schtroumphy dans sa niche quand il dort ) | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Stéphane Brizé Dim 23 Sep 2012 - 10:19 | |
| Quelques heures de printemps
Étrange film. Dont les spectateurs, une lumière fois la lumière allumée, se retournent pour voir la tête que font les autres, comment ils l'ont reçu. Et on ressort, chancelant, pas près de l’oublier.
Parce qu’il parle du suicide assisté, évidemment, et que cela ne peut laisser personne indifférent. : cet acte de courage suprême pour ceux qui n'ont pas le courage d'affronter une mort « normale ». Chacun tranchera dans son ultime conviction, Stéphane Brizé ne tranche pas, il propose.
Mais ce film est surtout dérangeant car il parle de gens dont on ne parle pas habituellement au cinéma, ou du moins on n’en parle plus, alors qu'ils étaient des personnages forts dans les années 50, le prolétariat non précaire. Pas le prolétariat violent et délinquant des frères Dardenne, non, le prolétariat des petites gens, humbles, qui ont pu accéder à la propriété, par une vie de labeur et honnêteté, vivant dans de petits pavillons ternes, de petites villes, au milieu de leurs petit bibelots. Des gens qui ne demandent pas la lune, qui n'ont pas besoin d'avoir mené une «belle vie » mais simplement la leur, faite de combats mais aussi de bonheurs simples, une maison propre, du linge bien repassé et qui sent bon, de compotes qui font se pâmer les voisins, petits rituels rassurants. Hélène Vincent est excellente pour montrer cela. Mais se sont aussi des gens qui n'ont pas eu accès à la culture, qui n’ont pas appris à parler, à exprimer, pour qui le langage est un luxe inaccessible, Alors un regard extérieur et rapide pourrait nous faire croire qu'ils n'ont pas de vie intérieure, mais au contraire, celle-ci est d'autant plus riche qu’elle ne s'exprime que par paroxysmes, une colère inmaîtrisable, un acte clastique (le chien), une étreinte qui ne peut se rompre. L'expression du rejet entre cette mère et son fils prend donc la première place : la mère qui a du mal à admettre que le fils est sorti du rang, le fils qui rejette sur la mère la honte qu'il ressent de son séjour en prison. Mais évidemment, cette haine jouée n'empêche pas l’amour maternel, l'amour filial, qui reprennent le dessus, sobrement, sans pathos, devant la mort, d'autant plus que celle-ci est non pas choisie, mais aménagée avec une détermination d'autant plus surprenante que cela survient chez une femme qu'on aurait pu croire ordinaire.
Quelques heures de printemps, ce sont quelques séquences de nature rayonnante quand l'issue est certaine, alors que tout le film ne nous a montré que la laideur d'un univers humilié. C'est le choix de la mère, qui, avant la douleur finale, leur offre ces instants éphémères de bonheur lumineux.
Un film sombre, donc, très sombre et douloureux, ne vous laissez pas abuser par le titre
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| | | mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Re: Stéphane Brizé Sam 20 Oct 2012 - 23:58 | |
| Quelques heures de printemps
Une femme rigide,déterminée où tout est propre et bien rangé chez elle; une femme d'habitude, de silence... Un fils qui a dépassé la ligne jaune, et payé sa dette à la société, et de retour à la case départ....donc chez sa mère. Un chien, entre les deux, qui fait le lien, encore que....
Quand le fils revient chez sa mère, cela ne peut faire que des étincelles. Le film s'installe à son rythme...et pourtant je n'ai pas vu le temps passer; trop absorbée par ces deux êtres enfermés dans leurs silences, incapables de se dire les choses, de s'aimer ouvertement. Et pourtant, cela crève l'écran. Malgré les coups de gueules, les paroles qui dérapent, les fuites, le fils et la mère s'aiment, et crèvent de ne pouvoir se le dire. Le temps presse pourtant, la mère a pris une décision, a choisi d'avoir le choix, et de de rester maître de sa vie jusque bout, comme elle l'entend. A chacun de faire son chemin, pas d'image choc... un regard pudique et lucide sur une question de société qui touche à l'intime, au rapport aux autres, et à soi. Un regard d'une infinie tendresse dans les dernières minutes du film, un regard poétique même . Un film qui remue... beaucoup même. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Stéphane Brizé Lun 18 Fév 2013 - 22:25 | |
| J'ai enfin vu Quelques heures de printemps. Autant j'aime le cinéma de Stéphane Brizé, tout en demi-teinte et en subtilité, autant je n'ai pas aimé ce film. En grande partie à cause d'Helene Vincent qui ne m'a jamais fait croire à son personnage. Elle "joue" en permance, semble réciter son texte, mimer chaque tic gestuel de ménagère obsessionnelle réprimant ses émotions. Et ça détruit tout ce que le film aurait pu avoir de déchirant et de pudique. Toute cette pseudo-incommunicabilite m'a semblee bien artificielle et laborieuse. Je suis resté constamment extérieur. Et dieu sait que c'est un sujet qui me touche beaucoup. Reste la musique si belle et triste empruntee au film L'assasinat de Jessie James et un final cruel et lumineux à la fois qui justifie l'entreprise et donne son titre au film. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Stéphane Brizé Mar 19 Fév 2013 - 7:38 | |
| - Marko a écrit:
- Reste la musique si belle et triste empruntee au film L'assasinat de Jessie James
C'est quoi, cette mode de reprendre des musiques de film dans d'autres films ? C'est perturbant, en plus, quand on n'est pas prévenu. C'est pour faire des économies ? Quand c'est humoristique, référentiel, je comprends, mais là, j'ai un doute (je n'ai pas vu le film de Brizé). | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Stéphane Brizé Ven 29 Mai 2015 - 13:00 | |
| La loi du marché.J'ai beaucoup aimé ce film, qui parle d' un homme de notre temps, d'une violence policée de notre temps, le chômage, la honte, le gouffre au bout du chemin et n'importe quoi plutôt que cela, n'importe quoi qui n'est autre qu'une confrontation à soi-même , et cette souffrance jusqu’à quel point. Ordinaire sans panache des hommes d'aujourd'hui, que Stéphane Brizé décide de nous montrer caméra fixe sans être fixe, en retrait, au raz des faits avec une acuité pointue et un refus de tout effet. Rien n'est dit, tout est montré, de cette chape de plomb que les faits accumulés font se resserrer, jusqu'à l'explosion,et là encore l'explosion est un non-fait, un déferlement interne, aboutissement sans appel d'une dévastation progressive. Lindon est époustouflant dans un rôle où il se tasse progressivement, où ce qu'il perd peu à peu en mots se gagne en regards. Une tragédie humaine banale et terrifiante. | |
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| Sujet: Re: Stéphane Brizé | |
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| | | | Stéphane Brizé | |
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