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| Zsuzsa Bank [Allemagne] | |
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+5Marie kenavo coline Chatperlipopette Bédoulène 9 participants | |
Auteur | Message |
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kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| | | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Zsuzsa Bank [Allemagne] Mer 20 Fév 2008 - 19:24 | |
| - Marie a écrit:
- Je l'ai, donc je le mettrai au cerclage, pas de pb, mais après lecture!
Nous en aurons donc deux exemplaires à cercler et tous les Parfumés devront le lire! | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| | | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| | | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Zsuzsa Bank [Allemagne] Jeu 13 Mar 2008 - 4:26 | |
| Et donc Le nageur... J'ai eu beaucoup de mal. Au début. Il y a plusieurs thèmes qui dominent, l'absence et le manque, l'errance continuelle à la recherche d'on ne sait quoi , dès que l'on commence à comprendre un peu de quels personnages l'auteur parle, le trio repart, et c'est très long. Volontairement long, c'est vu à travers les yeux d'une petite fille et déjà l'enfance semble longue à la merci des décisions des adultes, mais une enfance comme cela , dans laquelle aucune explication n'est donnée, c'est tragique. Ils survivent, ces enfants. ..
Vinrent les étés au cours desquels nous fîmes nos bagages toutes les semaines parce que l'on ne voulait pas de nous, parce que nous étions trop encombrants, trop bruyants, trop discrets, trop ou trop peu nombreux, et Isti et moi, nous ne regrettions pas de partir, cela ne nous dérangeait pas de nous en aller, peut être parce que nous pensions que les choses iraient mieux ailleurs.
Et c'est vrai que cette errance continuelle du père , qui pourtant sait où il va-et il y arrivera, fait tout pour augmenter l'angoisse de Kata, la narratrice. Elle n'a pas l'âge et le recul pour poser la fameuse question de Caïn, "suis-je le gardien de mon frère?". La place qui lui est attribuée dans ce drame est écrite.Comme dans toute famille. Comme était écrit l'histoire de son père Kalman , et etc...
Quand il était petit garçon aussi, Kalman se battait ,exactement comme cela, plus sauvagement encore, c'était même plus sanglant. N'importe quel prétexte était bon pour lui, et pour les enfants du bourg aussi, n'importe quel prétexte était bon pour se colleter avec lui, et il n'y avait personne pour protéger Kalman. Anna, en tout cas, ne l'avait pas fait. Elle avait dit: Un garçon sans père ne doit pas se battre, juste parce qu'il n'a pas de père qui pourrait lui barrer le chemin, et présent elle disait qu'elle avait beaucoup pardonné à son mari....Mais ce qu'elle ne lui avait pas pardonné, c'est d'être mort trop tôt et de ne lui avoir laissé qu'une croix de bois et deux paires de chaussures. Il s'était pendu à une courroie de cuir, dans le grenier à foin, au dessus de la tête d'Anna, juste pour la laisser seule, comme elle disait, avec une ferme dont elle ne voulait plus entendre parler, et un garçon qui se battait avec tous les enfants du village, et faisait honte à Anna...
Très tôt, on sait comment cela va se terminer.. Que si pour le jeune Ishti, l'eau est le seul élément sécurisant, c'est forcément dans l'eau qu'il cherchera toujours sa mère.
Un roman désespéré et désespérant. Il m'a fallu quelques jours pour remonter à la surface. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Zsuzsa Bank [Allemagne] Dim 1 Aoû 2010 - 19:39 | |
| LE NAGEUR Hongrie 1956, les habitants de Budapest manifestent en masse contre le gouvernement communiste. Ils réclament le retout d' Imre Nagy, un digigeant plus accomodant. On connait la suite : l' Armée rouge intervient et réprime dans le sang le peuple de Budapest qui s' était soulevé. 200 000 morts. 160. 000 personnes se réfugient à l' Ouest. C' est dans ce contexte tragique et quelques années après que se situe l' histoire que nous raconte Zsusza Bank. Essentiellement l' histoire d' une famille, le père, la mère, la fille et le fils. Mais aussi celle de 3 générations à l 'intérieur de cette famille et des personnages de rencontre qui gravitent autour d' elle. La mère s' est enfuie à l' Ouest sans prévenir qui que ce soit et les nouvelles qu' elle essaira de donner à sa familles sans l' inquiéter ne lui parviendront pas. Ou trop tard. Le père alors se lance dans une errance sans but avec ses deux enfants. Et quand on a dit cela, on a vraiment rien dit. Car c' est le genre de livre qui décourage toute tentative de commentaires. La fille est la narratrice. Elle entreprend quelques annés plus tard de retracer les évènements concernant sa famille et ceux qu' ils ont rencontré. Le style est essentiellement descriptif, beaucoup plus qu' analytique. La narratrice s' attache avec une minutie étrange aux gestes de chacun, aux comportements, aux silences, aux réactions personnelles. Elle déroule ses souvenirs en hate comme si elle craignait qu' ils s' effacent ou s' altèrent. Les deux enfants sont merveilleusemnt ludiques et inventifs malgré l' obsession taraudante de leur mère perdue. Le père, c' est lui, le nageur, un etre mutique ou presque, presque absent aux autres et à lui meme, s' éveillant par moments pour se chauffer auprès d' une femme, mais que les enfants suivent partout avec la crainte de le perdre lui aussi. La nuit, il se lève et va nager dans un lac, et sa fille le suit des yeux chaque fois. Les autres membres de la famille et les gens de rencontre sont eux aussi merveilleusement attachants, tous en quete d' amour et d' affection dans une période particulièrement trpoublée. La force principale du livre tient à sa sobriété, à l' émotion retenue mais toujours présente. Des phrases brèves, à peine infléchies par la douleur sous jacente, mais aussi par la beauté des choses éphèmeres, la découverte d' un bonheur faits de riens qui sont tout. Le passage du temps est monotone et imprécis. Seuls les etre ou les lieux sont des points fixes, des repères. Comment parler d' une écriture qui s' inflitre en vous lentement comme l' eau à travers la roche pour devenir stalagmite. Marie l' a dit ce livre est lent, et j' avoue que j' ai beaucoup de mal à le lire, non à cause de sa lenteur mais de ma propre fatigue, et je ne l' ai pas encore terminé. Mais j' aurai pu difficilement le passer sous silence. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Zsuzsa Bank [Allemagne] Dim 1 Aoû 2010 - 19:50 | |
| Le nageur...un roman d'une grande lenteur et d'une grande beauté... | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Zsuzsa Bank [Allemagne] Dim 1 Aoû 2010 - 19:52 | |
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| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Zsuzsa Bank [Allemagne] Dim 1 Aoû 2010 - 19:55 | |
| - darkanny a écrit:
- Je le note celui-là
Je pense que tu ne regretterais pas cette lecture... | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Zsuzsa Bank [Allemagne] Dim 1 Aoû 2010 - 20:17 | |
| - coline a écrit:
- darkanny a écrit:
- Je le note celui-là
Je pense que tu ne regretterais pas cette lecture... ah oui, tout à fait d'accord.. malheureusement depuis 2005 rien de nouveau d'elle.. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Zsuzsa Bank [Allemagne] Dim 1 Aoû 2010 - 22:03 | |
| J' oubliais les citations... Je n' en retiens que deux, un peu au hasard... Pour Isti (le fils), il n' y avait aucun motif, aucun prétexte de ne pas etre dans l' eau, il ne souciait ni du climat, ni des mises en garde ou des interdictions. D' un bond, il il attérissait dans le lac, partout, nimporte quand, et les autres commençaient à dire : il faut l' attacher à une laisse, Isti plongeait depuis une planche de bois qu' un des amis de Virag avait vissée sur une barre de fer et qui surplombait l' eau sur quelques mètres de longeur, ou bien depuis la prairie, ou encore depuis l' échelle qui descendait dans le lac.. Il se laissait tomber en arrière, en avant, les pieds d' abord, la tete la première, en vrille, en criant ou sans bruit, les bras tantot écartés, tantot serrés contre le corps. Il plongeait comme s' il courait encore un peu dans l' air, il nous donnait aussi parfois l' impression d' avoir un accident, et nous ne nous tranquilisions qu' au moment où Isti criait : Non, ça n' est rien... Isti nageait sans se lasser, et Virag et moi, nous l' observions depuis la rive. Vers minuit, sur le chemin du retour, lorsqu' il grimpait dans les jardins afin d' aller cueillir une poignée de cerises pour Virag... Isti, regardait en bas et disait : Maintenant ce serait le bon moment pour nager. Le Nageur, PP 91-92 | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Zsuzsa Bank [Allemagne] Lun 2 Aoû 2010 - 0:30 | |
| Voilà la deuxième : Isti et moi, nous nous étios imaginé plusieurs histoires sur notre mère, que nous nous racontions différemment chaque fois. Nous nous rappelions à qui nous avions dit quoi, et nous n' oubliions pas une tournure, pas un détail. Nous continuion à tisser notre histoire, nous l' ornions, y rajoutions quelque chose, en enlevions un bout. Nous excluions que l' on découvre qu' il s' agissait de mensonges, peut etre avions-nous nous nous-memes cessé de les prendre pour tels. Je pense qu' Esti commençait à croire à nos histoires, c' est un peu l' impression qu' il donnait, et il parlaii un peu comme si c' était le cas. Lorsque nous courions sur la colline voisine, ou que nous étions assis dans une cachette à proximité de la maison, parfois juste avec vue sur le lac, parfois juste avec vue sur une pile de planches qu' il avait ramassées je ne sais où, nous inventions des explications et des pretextes pour notre mère, pour son absence. Nous faisions comme s' il pouvait y avoir des raisons à cela. Nous ne voulions etre personne que l' on oublie sans peine, personne dont on peut s' éloigner sans adieux. Le Nageur, pp. 1O5-1O6 | |
| | | Maline Zen littéraire
Messages : 5239 Inscription le : 01/10/2009 Localisation : Entre la Spree et la Romandie
| Sujet: Re: Zsuzsa Bank [Allemagne] Ven 3 Fév 2012 - 14:41 | |
| Hier soir, une heure de lecture avec Zsuzsa Bánk dans une librairie d’un quartier résidentiel de Berlin. Elle lisait juste deux chapitres de son dernier roman, paru en Allemagne au printemps 2011, « Die hellen Tage » (Les jours clairs). Pas de questions, juste une table pour signer ses livres. Zsuzsa Bánk n’est pas une écrivaine prolixe : « Le nageur », roman à grand succès international paru en 2002 et pour la traduction en français en 2004, un recueil de nouvelles très mélancoliques « L’été le plus chaud » en 2005 / 2009 et donc l’année passée « Die hellen Tage » (Les jours clairs). Ce roman décrit l’enfance pendant les années 1960 dans une toute petite ville du Sud de l’Allemagne et traite des sujets récurrents comme l’amour, le hasard, le destin, la trahison, la culpabilité, le pardon. Trois enfant, deux filles et un garçon, font connaissance à l’âge de la petite enfance et restent amis pour la vie. Zsuzsa Bánk raconte les histoires des trois familles avant la rencontre des enfants et comment elles se croisent depuis. C’est souvent une histoire de triangles, 3 lieux géographiques, un homme et deux femmes, deux hommes et une femme, trois mères, et ainsi de suite. Comme les enfants se voient quotidiennement, les adultes finissent par se rencontrer, d’abaisser leurs préjugés jusqu’à se soutenir mutuellement. A se poser la question ce qui détermine un enfant à devenir l’adulte qu’il sera. … Pour l’anecdote, le libraire racontait que le nouveau roman de Zsuzsa Bánk, « Die hellen Tage » (Les jours clairs), a été le bestseller de l’année 2011 pour cette librairie avec 100 exemplaires vendus. Et le hasard voulait qu’hier fût annoncé le prix 2012 du livre audio en Allemagne, l’interprète gagnante est Doris Wolters pour sa lecture de ce dernier roman de Zsuzsa Bánk. La traduction française est dû pour quand ? | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Zsuzsa Bank [Allemagne] Ven 3 Fév 2012 - 15:03 | |
| Bon, Szusza Bank, apparemmen s' interesse à l' essentiel plutot qu' au decorum, ça la rend sympathique. J' attends la traduction de ce roman avec impatience, parce que ce qu' il y avait de meilleur dans Le Nageur, c' était les enfants. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Zsuzsa Bank [Allemagne] Ven 3 Fév 2012 - 16:00 | |
| - Maline a écrit:
- Hier soir, une heure de lecture avec Zsuzsa Bánk dans une librairie d’un quartier résidentiel de Berlin. Elle lisait juste deux chapitres de son dernier roman, paru en Allemagne au printemps 2011, « Die hellen Tage » (Les jours clairs). Pas de questions, juste une table pour signer ses livres.
[...] La traduction française est dû pour quand ?
A guetter...Je reste très marquée (favorablement) par ma lecture de son roman Le nageur. | |
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