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| Uwe Tellkamp [Allemagne] | |
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Auteur | Message |
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tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Uwe Tellkamp [Allemagne] Sam 16 Mai 2009 - 15:24 | |
| - Citation :
- Uwe Tellkamp est un écrivain allemand né à Dresde le 28 octobre 1968 (43 ans).
Il obtient le Prix du Livre Allemand et le Prix littéraire de la Fondation Konrad Adenauer pour son roman Der Turm (La Tour) qui raconte la vie en Allemagne de l'Est dans les années 1980. source: wikipedia Der TurmJ’aimerais juste vous présenter un livre dont on parle beaucoup en Allemagne. On verra s’il va être traduit en français : probablement oui. Probablement aussi, qu'il ne va pas avoir un si grand succès en France et ailleurs : est-ce ce que sa thématique est trop « allemand », étant centré sur les dernières années dans l’ancienne RDA ? Mais il me semble bien que vous ayez une idée du contenu. L’auteur, Uwe Tellkamp, est né en 1968, justement à Dresde, dans l’ancienne RDA. Il était au service militaire, a commencé une formation de médecin. Il a vécu en grande partie ce qu’il décrit dans ce roman fleuve de 960 pages ! Par ailleurs il y a des éléments concrets de sa vie qui apparaissent, même son nom comme personnage secondaire. Signes alors d’une certaine authenticité ! L’histoire racontée débute en automne 1982, à la mort de Breshnyev et va aller jusqu’à la chute du mur. Elle joue surtout dans un quartier qui a plus ou moins existé comme cela : là où des gens cultivé pour la plupart, des médecins, des apparatchiks et autres, vivaient presque un peu à l’écart, oui dans une tour. Cela va être vrai surtout pour certains acteurs principaux : la musique, la littérature, un certain raffinement vont dans un certain sens doner sens et contenu à une vie qui est dirigée par les absurdités d’un système qui est admirablement bien décrit : tracasseries, chantages, éducation dans la propagande etc. Il y a surtout trois fils suivant ces personnes de la même famille : - Meno, lecteur dans l’édition, et par lequel on comprend mieux les chemins de la censure. - le chirurgien Hoffmann qui vit en liaison extraconjugale et va être utilisé par le chantage. - son fils Christian qui au début se trouve avide de savoir et d’une carrière de médecin à l’école et qu’on accompagne à travers les années à l’armée (cruelles…) Personne n’échappe au système, mais ils peuvent s’installer partiellement aux marges, cherchant refuge dans les muses, les occupations, un monde parallèle … Le livre est un lieu de laboratoire pour la langue allemande, styles et vocabulaires d’une richesse rarement atteints, souvent repartie sur les différentes personnes principales du roman. Mais cette composition est au même moment aussi un peu une certaine faiblesse : le flux de la lecture est partiellement très difficile et on peut penser à un certain « artifice », une certaine artificialité… Est-ce que ce livre si important est vraiment lisible pour tout le monde ? Bon, il a connu un succès énorme en librairie en Allemagne malgré cela. Donc, je peux me tromper. Mais combien on lu jusqu’au bout, ne pas sautant des passages entiers (ce qui revient souvent comme commentaires dans des forums littéraires allemands…) ? Mais il faut l’avouer que cette langue est d’une précision redoutable, et d’une grande inventivité ! Cela ne veut pas directement dire que c’est beau, car le sujet est assez grave: le récit est souvent dur, décrivant alors un système allant vers sa fin. Les personnes sont prises dans des décisions non souhaitées souvent. Ceci n’empêche pas un grand humour dans certains scènes d’une absurdité propre au système ! Il y a alors une certaine distance envers les personnages décrits comme disait quelques commentateurs. Mais à mon avis cette froideur veut montrer les gens dans une situation d’oppression, aussi bien d’extérieure qu’intérieure. Souvent on était en RDA dans des impasses, des situations ingérables : le roman le montre très bien et fait tabula rasa des nostalgies postérieures qui ont oublié ces cotés sombres. Peut-être on peut difficilement suivre ce roman si on n’a pas connu un peu cette atmosphère ? J’aurais aimé trouver encore plus explicitement des passages sur le coté positif des changements de 1989. Je vaux dire : la fin du régime totalitaire était certainement une faillite presque inhérente au système, et venant par une banqueroute, une fin, mais certainement il y avait aussi une part actif de résistance, d’opposition. Cela est dit, bien sûr, mais on aimerait bien entendre plus, comment le miracle de la chute du mur a pu se produire. Le roman finira avec un double point! Donc : une ouverture qui annonce la continuation de ce projet d’une série de romans de Tellkamp sur « die Wende », le changement. Je m’en réjouis ! Pour celui qui comprend l’allemand, j’indique l’article chez WIKIPEDIA: http://de.wikipedia.org/wiki/Uwe_Tellkamp | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Uwe Tellkamp [Allemagne] Lun 13 Fév 2012 - 10:18 | |
| Retiré ce message du fil 'OneShot', commentaire fait à un moment où il n'y a pas encore eu de traduction Le livre vient de paraître le 1er février sous le titre La Tour, cela va donner peut-être envie à d'autres de décvourir | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Uwe Tellkamp [Allemagne] Lun 13 Fév 2012 - 11:18 | |
| Je l'ai. 900 pages, quand même ! | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Uwe Tellkamp [Allemagne] Lun 13 Fév 2012 - 11:29 | |
| - tom léo a écrit:
Le livre est un lieu de laboratoire pour la langue allemande, styles et vocabulaires d’une richesse rarement atteints, souvent repartie sur les différentes personnes principales du roman. Mais cette composition est au même moment aussi un peu une certaine faiblesse : le flux de la lecture est partiellement très difficile et on peut penser à un certain « artifice », une certaine artificialité… Est-ce que ce livre si important est vraiment lisible pour tout le monde ? Bon, il a connu un succès énorme en librairie en Allemagne malgré cela. Donc, je peux me tromper. Mais combien on lu jusqu’au bout, ne pas sautant des passages entiers (ce qui revient souvent comme commentaires dans des forums littéraires allemands…) ? Mais il faut l’avouer que cette langue est d’une précision redoutable, et d’une grande inventivité ! Cela ne veut pas directement dire que c’est beau, car le sujet est assez grave: le récit est souvent dur, décrivant alors un système allant vers sa fin. Les personnes sont prises dans des décisions non souhaitées souvent. Ceci n’empêche pas un grand humour dans certains scènes d’une absurdité propre au système ! On dirait que tu parles de Proust quand je lis ton commentaire même si le contexte est forcément très différent. | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Re: Uwe Tellkamp [Allemagne] Lun 13 Fév 2012 - 17:25 | |
| - Marko a écrit:
- tom léo a écrit:
Le livre est un lieu de laboratoire pour la langue allemande, styles et vocabulaires d’une richesse rarement atteints, souvent repartie sur les différentes personnes principales du roman. Mais cette composition est au même moment aussi un peu une certaine faiblesse : le flux de la lecture est partiellement très difficile et on peut penser à un certain « artifice », une certaine artificialité… On dirait que tu parles de Proust quand je lis ton commentaire même si le contexte est forcément très différent. Peut-être vous allez découvrir vous-mêmes! La langue ne peut absolument pas passer inaperçu! J'attends déjà avec curiosité les impressions de traversay! Attention: il faut s'accrocher!? L'autre jour j'ai lu une récension sur l'édition française (est-ce que c'était dans le "Monde des livres", ou le supplément de "La Croix"?), où on voyait les parallèles avec l'oeuvre de Thomas Mann. Il y a alors plusieurs références cachées, semble-t-il. Donc, coté langue cela donne une idée... | |
| | | Cachemire Sage de la littérature
Messages : 1998 Inscription le : 11/02/2008 Localisation : Francfort
| Sujet: Re: Uwe Tellkamp [Allemagne] Dim 19 Fév 2012 - 19:00 | |
| Un ami professeur de littérature allemande me disait de ce livre que c'était stylistiquement une espèce de phénomène parce que, chaque période qu'il aborde, il le fait à la manière stylistique qui lui correspond, changeant donc constamment de registes et de manière d'écrire, ce qui est très déroutant pour le lecteur mais se lit aussi comme une histoire de l'évolution du style de la langue allemande depuis Thomas Mann. Je trouve cette idée brillante! | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Uwe Tellkamp [Allemagne] Jeu 23 Fév 2012 - 11:38 | |
| C'est parti. Je sens bien que j'aurai du mal à livrer un avis cohérent au bout des 966 pages de La tour. Par conséquent, je vais égrener mes impressions au fur et à mesure de la lecture.
Au début, le style est purement descriptif. Des phrases longues. Très. Des personnages commencent à sortir du lot. Après le premier chapitre, les dialogues prennent une grande place. Il y a un mélange de tons assez revigorant. L'anniversaire d'un chirurgien est célébré : nous sommes dans un petit monde cultivé et privilégié, une véritable bulle, dans cette ville de Dresde. Avec une grande liberté d'expression : les blagues sur le régime en place et sur le "grand frère" soviétique fusent. C'est l'hiver 82, Brejnev est mort depuis un mois. Andropov a le pouvoir. C'est dense, digressif et passionnant. Pour l'instant, j'aime plutôt. Un regret : l'absence de notes du traducteur qui oblige à chercher la signification de certains acronymes et d'allusions mystérieuses. J'en suis à la page 96. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Uwe Tellkamp [Allemagne] Jeu 23 Fév 2012 - 19:40 | |
| - Cachemire a écrit:
- Un ami professeur de littérature allemande me disait de ce livre que c'était stylistiquement une espèce de phénomène parce que, chaque période qu'il aborde, il le fait à la manière stylistique qui lui correspond, changeant donc constamment de registes et de manière d'écrire, ce qui est très déroutant pour le lecteur mais se lit aussi comme une histoire de l'évolution du style de la langue allemande depuis Thomas Mann. Je trouve cette idée brillante!
Ca doit être un sacré challenge pour le traducteur, aussi... Ah, l'absence de notes, c'est parfois aussi ennuyeux que l'abus de notes... Les acronymes, cela me rappelle Boulgakov qui se moquait (dans Les Oeufs Fatidiques, je crois), des acronymes innombrables et longs comme le bras de l'administration soviétique. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Uwe Tellkamp [Allemagne] Dim 26 Fév 2012 - 14:04 | |
| Page 468. Je peine, je savoure, je suis largué, je replonge, je m'accroche. Je ne me laisserai pas abattre. | |
| | | Cachemire Sage de la littérature
Messages : 1998 Inscription le : 11/02/2008 Localisation : Francfort
| Sujet: Re: Uwe Tellkamp [Allemagne] Dim 26 Fév 2012 - 16:39 | |
| - traversay a écrit:
- Page 468. Je peine, je savoure, je suis largué, je replonge, je m'accroche. Je ne me laisserai pas abattre.
J'admire! Qu'est-ce qui est le plus deroutant? | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Uwe Tellkamp [Allemagne] Dim 26 Fév 2012 - 19:01 | |
| - Cachemire a écrit:
- traversay a écrit:
- Page 468. Je peine, je savoure, je suis largué, je replonge, je m'accroche. Je ne me laisserai pas abattre.
J'admire! Qu'est-ce qui est le plus deroutant? Euh, tout. Pas déroutant, mais inattendu, en tous cas, le ton général du roman. Rien à voir avec La vie des autres, par exemple. Une partie de ce que décrit Tellkamp, avec une minutie et une précision affolantes, pourrait être valable partout dans le monde et n'importe quand dans le XXe siècle. Hormis certains détails et comportements. La difficulté de lecture vient du luxe de détails et paradoxalement de l'absence d'explications, comme si Tellkamp s'adressait à un habitant de Dresde du milieu des années 80. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Uwe Tellkamp [Allemagne] Mar 28 Fév 2012 - 22:50 | |
| Plus qu'une centaine de pages avant d'arriver en haut de La tour. Et bien embêté pour délivrer un commentaire. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Uwe Tellkamp [Allemagne] Mer 29 Fév 2012 - 16:26 | |
| La tourVous avez envie de vous lancer à l'ascension de La tour ? Un seul conseil : lisez ce qu'en écrit tom léo, au tout début de ce fil. Tout est dit et expliqué sur le contenu du livre, son style, sa force, sa richesse et ... les difficultés éventuelles que va rencontrer un lecteur, disons lambda. Ce que je savais de la RDA ? Comme beaucoup, une connaissance de surface, augmentée de quelques lectures (Julia Franck) et films (La vie des autres, Goodbye Lenin et puis quelques oeuvres est-allemandes de la période 1945/1960 fort intéressantes et signées de metteurs en scène tels que Maetzig, Beyer ou Staudte). Bien peu de choses, en vérité. C'est une montagne à escalader. La tour de Uwe Tellkamp s'élève à 965 pages et l'oxygène n'est pas fourni. Comprenez qu'aucune note du traducteur ou explication quelconque des nombreux acronymes et abréviations qui figurent dans le le livre, ne viennent à l'aide du lecteur. De la mort de Brejnev à Gorbachev, c'est à dire de 1982 à 1989, l'auteur raconte de l'intérieur le pourrissement et la chute d'un système : celui de la RDA. Pour être plus exact, il décrit l'existence de trois personnages principaux, mais les "figurants" sont multiples, de la famille Hoffmann : Richard, chirurgien ; Christian, son fils, lycéen puis tankiste durant son long service militaire ; Meno, correcteur dans une maison d'édition. Sur plus de 80 pages, Tellkamp commence par détailler par le menu une fête d'anniversaire au sein d'un milieu bourgeois dresdois plutôt privilégié. Difficile alors de se croire en RDA. C'est insidieusement, en prenant son temps, il peut se le permettre, que l'auteur va disséquer les rouages et le vrai visage d'un pays fonctionnant en circuit fermé et dont il faut accepter les contraignantes règles pour survivre. L'entreprise littéraire est colossale, d'une richesse inouïe tant par sa minutie, vie publique et vie privée, que par son style qui évolue au gré des chapitres, tout en restant fidèle à une précision d'orfèvre que ce soit du point de vue psychologique ou factuel. Un portrait saisissant des sept dernières années de la RDA à travers une chronique d'"un monde englouti." Immense tapisserie aux multiples motifs, La tour est un exercice d'apnée intenable pour qui ne maîtrise pas à fond l'histoire du pays. L'asphyxie guette et il est quasi impossible de ne pas sauter quelques passages, de temps à autre, quand cette recherche du temps perdu devient ultra descriptive. A la façon d'un Proust ou d'un Mann, voire d'un Tolstoï, comme l'ont justement pointé la plupart des critiques. A l'assaut de ce livre-monstre, il est cependant possible de se choisir un thème personnel, de manière peut-être subjective, mais cela permet de ne pas se laisser emporter par le courant sans se débattre. Par exemple : le refuge que constitue la culture en temps de dictature, morale et politique. Les trois "héros" de Tellkamp s'accommodent du régime en place et se sauvent peu ou prou en se passionnant pour la musique et la littérature. Jusqu'à l'abandon. Ce n'est sans doute qu'une manière dérisoire de lutter et, vue sous un certain angle, même plutôt lâche, mais elle maintient en vie et à flot. Et ce qui vaut pour ces personnages de fiction est aussi opérant pour un lecteur au bord de balancer l'ouvrage par dessus bord. Ce qui serait dommage, eu égard au travail de titan et au talent incontestable d'Uwe Tellkamp. Mais, mein Gott, que c'est difficile de ne pas renoncer dès la deux-centième page ! | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Re: Uwe Tellkamp [Allemagne] Jeu 1 Mar 2012 - 19:17 | |
| Merci, traversay, pour toutes tes impressions précieuses! - traversay a écrit:
Un regret : l'absence de notes du traducteur qui oblige à chercher la signification de certains acronymes et d'allusions mystérieuses. . Ce n'est presque pas seulement regrettable, mais aussi un peu incompréhensible. On ne peut pas attendre d'un lecteur français (ni d'ailleurs?!) de connaître certaines significations ou/et contextes historiques. Un annexe serait une initiative fort louable! (Est-ce que quelqu'un nous lit là?) | |
| | | Maline Zen littéraire
Messages : 5239 Inscription le : 01/10/2009 Localisation : Entre la Spree et la Romandie
| Sujet: Re: Uwe Tellkamp [Allemagne] Ven 2 Mar 2012 - 0:24 | |
| - tom léo a écrit:
- (Est-ce que quelqu'un nous lit là?)
Oui, moi. Il n'y a qu'a me poser des questions précises. | |
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