William Faulkner

Oui je prendrai l'invaincu, J'ai aussi entendu du bien de -Tandis que j'agonise- quel titre fabuleux pour un livre.

Ce fut alors qu' kkemotubbe et David Hagganbeck virent la soeur d' Herman Basket.
Quels furent ceux, en effet, qui ne la virent tot ou tard, jeunes gens, vieillards, célibataires, veufs,
et certains meme pas encore veufs, qui, pour plus d' une raison, passant à portée de la hutte,
n' avaient meme pas sujet de regarder ailleurs ?
Mais qui peut dire à quel age un homme doit parvenir, ou simplement quelles infortunes il a du
subir dans sa juvénile complaisance, quand il ne lui faut plus regarder les soeurs d' Herman Basket
qui sont en ce monde et, à son tour, hélas, se mordre cruellement les pouces.
Car lorsqu' elle marchait, elle était magnifique. A moins qu' elle ne restat assise dans la hutte, et ceci
parce qu' elle ne marchait à pied que contrainte et forcée de le faire.
...Elle n' allait pas à la rivière se laver avec les autres filles et les autres femmes ou ne le faisait pas
très souvent. Mais elle n' en avait pas besoin.
Quand on est faite comme l' était à seize ans la soeur d' Herman Basket, on n' a pas besoin de se laver.

Extrait de la nouvelle Chevallerie rustique, dans le recueil Histoires diverses. - Gallimard

On y retrouve quelques uns des personnages qui peuplent les histoires de Faulkner dans son
univers mythique de Yoknapatawfa.
Faulkner a réinventé cet univers et ces personnages avec patience, cohérence et une imagination
sans doute un peu hallucinée et c' est lui qui en tenait toutes les clés.

HISTOIRES DIVERSES

Ce recueil de nouvelles est hétérogène du fait qu' il a été publié à titre posthume.
Mais c' est toujours le meme univers recréé par Faulkner et les memes personnages qu' on retrouve ailleurs et qui sont tous rattachés à ce que Faulkner nommait lui meme le "Livre".

Quelques unes de ces nouvelles sont superbes, telles : Chevalerie rustique, La broche,
d' autres moins.
Mais les 4 recueils publiés du vivant de Faulkner sont vraiment à lire :

- Treize histoires
- Le Docteur Martino
- Le Gambit du cavaleir
- Descends, Moise
-

Je n'ai lu qu'un seul livre de Faulkner : Lumière d'août dont seul Queenie parle sur ce fil (sauf erreur de ma part). Et j'ai l'impression, Queenie, que tu n'as pas beaucoup aimé.
Il me faut donc faire la promo de ce livre extraordinaire que j'ai lu l'année dernière et qui m'a profondément marqué. Je n'ai pas pu le lâcher, sinon à regret, et j'en garde encore aujourd'hui un souvenir très vif. Je suis encore sous le charme et regarde souvent du côté de cet auteur pour tenter un second livre.

Lumière d’août

Un livre superbe.
Nous sommes aux Etats-Unis, dans ces Etats du Sud qui ont soutenu le maintien de l'esclavage durant la guerre de Sécession. En 1865, lorsque les nordistes abolitionnistes ont remporté le conflit, l'esclavage est interdit (le 6 décembre). Dans la foulée, le Klux Klux Klan (KKK) est créé (1866). KKK toujours en vigueur aux USA et comptant encore plusieurs milliers de membres. Ce livre est un peu plus tardif. Il se déroule durant la Prohibition (1920-1933). Plus au Nord, Al Capone et Elliot Ness se font une guerre sans merci. L'Etat du Mississipi (où se déroule l'action) vend de l'alcool sous le manteau et continue de traiter les Noirs comme de la vermine.
Le temps n’existe pas dans ce livre. L'histoire forme un tout et on y perçoit nettement la langueur du Sud...
A cette époque, la lumière est un terme argotique qui signifie grossesse.
Léna, l'un des personnages du livre par lequel celui-ci s'ouvre et s'achève, semble donc bien le personnage emblématique.

Le problème c'est que j'avais lu Le bruit et la fureur, et j'avais été époustouflée. Lumière d'août n'avait pas tenu la comparaison. Mais il serait temps que je me replonge dans tout ça. J'étais vraiment petiote en lecturophilie à l'époque de mes lectures de Faulkner.

Oui, vous avez de la chance de le découvrir Faulkner... Je voudrais le relire... En attendant mieux, je relis ses nouvelles qui sont parfaites.
L' Invaincu aussi est c' est une sorte de recueil de nouvelles où Faulkner mele merveilleusement
ses souvenirs réels ou imaginaires.
Lisez le en anglais, si vous pouvez !

Queenie a écrit:

Le problème c'est que j'avais lu Le bruit et la fureur, et j'avais été époustouflée.

C'est le titre qu'on m'a conseillé pour poursuivre Faulkner, celui qui est sur ma liste.
Bon choix, donc...

bix229 a écrit:

Lisez le en anglais, si vous pouvez !

Non, je ne peux pas.

Il me faudra aller en stage chez Nezumi pendant quelques années d'abord (suis nul en langue, totalement nul).

Heureusement, il a eu de remarquables traducteurs, Faulkner : Raimbault, et surtout Maurice Edgar
Coindreau qui a collaboré directement avec l' auteur.

Queenie a écrit:

J'avais été scotchée par Le bruit et la fureur

nezumi a écrit:

J'ai été très impressionnée par Le bruit et la fureur

Ce sont les sons de cloche que j'avais.
Un très grand Faulkner.
Un bouquin qu'il me fallait donc lire après une première lecture très satisfaisante (Lumière d'août) que j'avais adoré.
J'ai donc commencé ma lecture.

Je retrouve l'écriture de Faulkner, l'ambiance et le fond général me plait beaucoup.
Mais je n'y parviens pas. Je rame. Je comprends le fond de l'histoire. Nous sommes manifestement dans une maison du vieux Sud (peut-être le Mississippi). Il y a papa et maman. La domesticité (noire évidemment) et les enfants. Enfants du couple blanc. Et aussi (probablement) enfants de la domesticité. Tout le monde se mélange et je ne parviens pas à m'y retrouver pour le moment (j'en suis à la page 60). Faulkner conte son histoire sans se préoccuper le moins du monde de son lecteur et du fait de savoir si celui-ci le suit ou non. Un peu marche ou crêve. Je tire la langue, je m'accroche mais je lutte. Beaucoup de choses restant tout à faire obscur. Beaucoup de phrases ou paragraphes dont je ne comprends pas la signification.


Je n'ai pas encore trouver la clé du code. Et j'espère la trouver avant d'exploser.

Il doit y avoir quelque chose de particulier avec ce livre (Le bruit et la fureur). Il m'a vraiment laissé une emprunte. Alors que d'avoir enchaîné (de pas loin) avec Lumière d'août m'avait un peu refroidie avec l'auteur.

l'auteur change d'époque d'un paragraphe à l'autre, c'est vrai qu'il faut suivre, mais au fur et à mesure on rassemble le puzzle familial et les évènements.

Bédoulène a écrit:

l'auteur change d'époque d'un paragraphe à l'autre, c'est vrai qu'il faut suivre, mais au fur et à mesure on rassemble le puzzle familial et les évènements.

Pas seulement. Car JCO ou Toni Morrison font de même. Mais sans perdre leur lecteur.
Là, il y a quelques chose de plus. Un manque total de transparence. J'évoluais dans le brouillard, ne comprenant qu'une phrase sur deux. Comme si j'écoutais une conversation en ne percevant que la moitié des répliques.
Je ne parvenais pas suivre. Et pas eu le courage de m'accrocher davantage.


Une autre fois peut-être.

je n'ai pas eu de souci avec les livres de JCO lus (Morrison pas lu encore) mais pour Faulkner et particulièrememnt dans ce livre c'est très criant.

Il me semble par exemple que le fils longeant le grillage, les premiers mètres sont dans une époque et au bout du grillage dans une autre.

Tanis que j'agonise et l'Intrus, beaucoup moins de confusion dans les temps

Merci Bédoulène.
Je retenterai ma chance un jour.
Pour le moment, il me faut du simple.

Harelde a écrit:

Merci Bédoulène.
Je retenterai ma chance un jour.
Pour le moment, il me faut du simple.

Essaie L' Invaincu, Harolde, c' est simple et c' est beau. Un monde vu par un enfant et une odeur de verveine...