Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Ogawa Yôko

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MessageSujet: Re: Ogawa Yôko   ogawa yoko - Ogawa Yôko - Page 11 EmptyMer 22 Avr 2009 - 19:45

LaurenceV a écrit:
Avec La Marche de Mina, j'ai découvert une autre facette de l’auteure. Elle plonge dans la douceur des souvenirs d’enfance qui construisent l’adulte en devenir. On suit Tomoko envoyée par sa mère chez sa tante et son oncle charismatique. Tomoko tombe dans une famille particulière où la vie est différente, enchanteuse et vibrante. On aime cette famille comme Tomoko l’aime. Le lecteur fait partie de la famille et vit les événements avec elle. On plonge avec nostalgie dans ce passé merveilleux entraîné par la plume poétique de l’auteure.
Je suis désormais sous le charme et conquise par Yoko Ogawa.
Je suis en pleine lecture de ce roman qui fait découvrir un autre aspect de l'écriture de l'auteure. Pour moi, La marche de Mina est proche de La formule préférée du professeur.
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MessageSujet: Re: Ogawa Yôko   ogawa yoko - Ogawa Yôko - Page 11 EmptyMer 22 Avr 2009 - 22:12

Chatperlipopette a écrit:
LaurenceV a écrit:
Avec La Marche de Mina, j'ai découvert une autre facette de l’auteure. Elle plonge dans la douceur des souvenirs d’enfance qui construisent l’adulte en devenir. On suit Tomoko envoyée par sa mère chez sa tante et son oncle charismatique. Tomoko tombe dans une famille particulière où la vie est différente, enchanteuse et vibrante. On aime cette famille comme Tomoko l’aime. Le lecteur fait partie de la famille et vit les événements avec elle. On plonge avec nostalgie dans ce passé merveilleux entraîné par la plume poétique de l’auteure.
Je suis désormais sous le charme et conquise par Yoko Ogawa.
Je suis en pleine lecture de ce roman qui fait découvrir un autre aspect de l'écriture de l'auteure. Pour moi, La marche de Mina est proche de La formule préférée du professeur.
Oui, c'est ce que la quatrième de couv' appelle "un cycle voué à la tendresse et à l'initiation".
Ca change d'Hôtel Iris...
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MessageSujet: Re: Ogawa Yôko   ogawa yoko - Ogawa Yôko - Page 11 EmptyJeu 23 Avr 2009 - 20:54

Hotel Iris que je n'ai pas encore lu Wink
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MessageSujet: Re: Ogawa Yôko   ogawa yoko - Ogawa Yôko - Page 11 EmptyLun 4 Mai 2009 - 19:11

J'ai terminé La marche de Mina....et j'avoue avoir adoré même s'il y a un petit goût d'inachevé à la fin.
Comm' bientôt
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MessageSujet: Re: Ogawa Yôko   ogawa yoko - Ogawa Yôko - Page 11 EmptyLun 4 Mai 2009 - 19:28

Chatperlipopette a écrit:
J'ai terminé La marche de Mina....et j'avoue avoir adoré même s'il y a un petit goût d'inachevé à la fin.
Comm' bientôt

J'ai lu pratiquement toute l'oeuvre d'Ogawa. Celui-ci est mon préféré. Pour une fois c'est lumineux.
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MessageSujet: Re: Ogawa Yôko   ogawa yoko - Ogawa Yôko - Page 11 EmptyDim 10 Mai 2009 - 9:12

La marche de Mina


Tomoko part passer un an chez son oncle: après le décès de son père, sa mère part à Tokyo parfaire sa formation professionnelle. Tomoko a douze ans et va découvrir un monde qu'elle était loin de douter qu'il puisse exister. Elle rencontre son oncle, dont la mère, Grand-Mère Rosa, est allemande, souvent absent, sa tante qui oublie sa solitude entre l'alcool et la recherche des coquilles d'impression, et sa cousine, la tendre et rêveuse Mina, souffrant d'asthme et grande collectionneuse de boites d'allumettes à partir desquelles elle invente d'incroyables histoires. Elle fait al connaissance aussi de Pochiko, l'hippopotame naine, ultime animal du zoo de l'entreprise dirigée par son oncle.
Alors que Mina est une grande lectrice et est attirée par la culture européenne, Tomoko regarde ces choses de loin, étonnée par les particularité de ce qui vient de l'étranger.
"La marche de Mina" est à inscrire dans la continuité de "La formule préférée du professeur": un roman initiatique dont les racines appartiennent à l'enfance qui lentement s'enfuit, qui doucement apporte les éléments pour accéder au monde adulte. L'admiration amoureuse pour le cousin vivant en Suisse, la tendresse éprouvée envers Pochiko, original animal de compagnie, la douceur des moments passés aux côtés de Grand-Mère Rosa et de Mme Yoneda, l'enquête secrète sur le livreur de Fressy amenant à découvrir le pourquoi des absences prolongées de l'oncle, le Noël aux parfums européens orchestré par Rosa et ses souvenirs, la complicité avec Mina dans la salle de bain de lumière mais aussi l'apprentissage de la mort. L'enfance, moments merveilleux de l'éphémère, de ce fragile éphémère que l'on regarde avec tendresse par-dessus son épaule une fois adulte. La sérénité d'un temps qui sera vite révolu, l'époque d'une génération unique: la sienne.
Ogawa nous promène dans les années 70 au Japon avec comme point d'orgue les Jeux Olympiques de Munich en 1972: "La marche de Mina" tire un fil de cette pelote, le fil de l'équipe japonaise de volley-ball, celle qui remportera le titre olympique, celle qui scande les heures de Mina et Tomoko, fervente supportrices des volleyeurs. Une pelote des souvenirs de Grand-Mère Rosa dont on déroule, subrepticement, quelques mailles: son mariage l'emmenant vivre au Japon et la sauvant de la déferlante nazie, sa capacité à ne pas oublier d'où elle vient, son attachement aux Noëls allemands, son regard chargé de tristesse devant la prise d'otages israëliens par un groupuscule palestinien, miroir lui renvoyant la disparition des siens.
Lentement, le tricot d'enfance de Tomoko s'achève, rang par rang: le monde des adultes est rempli de secrets qu'il ne fait pas bon de découvrir, l'attachement enfantin envers le cousin qui a la beauté du métissage, la découverte d'un ailleurs non japonais, une comète traversant le ciel, instant unique dans une vie, le partage virtuel de lectures avec le bibliothécaire, ouverture sur un monde inconnu mais fascinant.
"La marche de Mina" se lit comme on sirote un diabolo grenadine et se déguste comme une pâtisserie que l'on mangeait enfant: on retourne aux sources de nos souvenirs couleurs sépia et des instantanés aux couleurs devenues pâles avec le temps, sur un doux air accompagnant cette tendre plongée dans les derniers feux de l'enfance.
...Les plus beaux souvenirs sont ceux que le temps et ses transformations n'effacent pas.
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MessageSujet: Re: Ogawa Yôko   ogawa yoko - Ogawa Yôko - Page 11 EmptyMer 3 Juin 2009 - 21:47

pagesapages a écrit:
comment vous dites chez les Parfumés : "auteure" ? "écrivaine" ?
Je suis passée assez facilement à "auteure" il y a plusieurs années (je pense que ça m'est venu du Web), mais j'ai définitivement banni "écrivaine" qui est un peu à écrivain ce qu'est la bouchère à la femme du boucher... Wink
Je n'ai pas le courage de Chatpy pour évoquer longuement et si harmonieusement mes lectures en ces temps de non-compte-rendu de lecture, mais je me suis arrêtée sur La Marche de Mina.
Après La Grossesse, Le Musée du silence et Les Abeilles, je suis très surprise de découvrir un roman de cette auteure ( Wink aussi poétique. L'écriture coule en un ruisseau paisible et tiède dans le courant duquel je suis étonnée qu'un fait extraordinaire ne vienne pas maltraiter mon attention vers la chute glauque et tourmentée à laquelle je m'étais habituée...

P-S : quand j'évoque La Grossesse d'Ogawa, je ne peux m'empêcher de penser à Animal, à cause des pamplemousses.
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MessageSujet: Re: Ogawa Yôko   ogawa yoko - Ogawa Yôko - Page 11 EmptySam 6 Juin 2009 - 18:26

Ah oui les pamplemousses à toutes les sauces dans La grossesse....génial!
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MessageSujet: Re: Ogawa Yôko   ogawa yoko - Ogawa Yôko - Page 11 EmptySam 6 Juin 2009 - 20:21

Babelle a écrit:

Après La Grossesse, Le Musée du silence et Les Abeilles, je suis très surprise de découvrir un roman de cette auteure ( Wink aussi poétique. L'écriture coule en un ruisseau paisible et tiède dans le courant duquel je suis étonnée qu'un fait extraordinaire ne vienne pas maltraiter mon attention vers la chute glauque et tourmentée à laquelle je m'étais habituée...

P-S : quand j'évoque La Grossesse d'Ogawa, je ne peux m'empêcher de penser à Animal, à cause des pamplemousses.

Ce roman surprend en effet par sa quiétude. C'est une facette méconnue d'Ogawa. Une lecture agréable.
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MessageSujet: Re: Ogawa Yôko   ogawa yoko - Ogawa Yôko - Page 11 EmptyDim 7 Juin 2009 - 10:33

Fini La mer, jolies petites nouvelles avec l'écriture tranquille de ses deux derniers romans, toujours poétique.
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MessageSujet: Re: Ogawa Yôko   ogawa yoko - Ogawa Yôko - Page 11 EmptyDim 7 Juin 2009 - 13:12

Nathria a écrit:
Fini La mer, jolies petites nouvelles avec l'écriture tranquille de ses deux derniers romans, toujours poétique.

Aurait-elle pris une nouvelle orientation ?
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MessageSujet: Re: Ogawa Yôko   ogawa yoko - Ogawa Yôko - Page 11 EmptyDim 7 Juin 2009 - 17:01

Ses premiers textes sont empreints de ses "démons intérieurs", j'ai ressenti plus d'inquiétudes, de tensions sous-jacentes. Avec les trois derniers, on dirait que l'écriture s'est apaisée sans pour autant perdre sa poésie: une certaine sérénité? J'aime beaucoup lire Ogawa drunken
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MessageSujet: Re: Ogawa Yôko   ogawa yoko - Ogawa Yôko - Page 11 EmptyDim 7 Juin 2009 - 22:53

Eve Lyne a écrit:
Aurait-elle pris une nouvelle orientation ?
Oui, c'est ce que dit la quatrième de couverture de La Marche de Mina en parlant d'"un cycle voué à la tendresse et à l'initiation".
Cycle qui se poursuit apparemment...
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MessageSujet: Re: Ogawa Yôko   ogawa yoko - Ogawa Yôko - Page 11 EmptyLun 13 Juil 2009 - 15:02

La Mer (Umi, 2006), 149 pages. Nouvelles traduites par Rose-Marie Makino. Actes Sud, 2009. Ce recueil contient 7 nouvelles.

1/ La Mer. 19 pages.
Le narrateur, professeur de technique au Collège,se rend pour la première fois dans la maison familiale de sa future femme, Izumi – également professeur - pour la demander en mariage. Le lieu n'est pas facile d'accès.
Citation :
"Jusqu’à la génération du grand-père, ils avaient été producteurs de raisin, mais ayant fait de mauvaises affaires ils avaient perdu leurs terres, si bien que son père avait été obligé de devenir fonctionnaire, et son petit cadet de vingt et un ans faisait de la musique. " (page 11).
Outre les parents d'Izumi, il y a également sa grand-mère, qui perd un peu la tête, et le "petit cadet" d'Izumi, qui a dix ans de moins qu'elle. Le narrateur va partager sa chambre pour la nuit.
C'est ainsi que l'histoire va se concentrer sur ce cadet, et son étrange musique… En dire plus ne serait pas bien.
Très bonne nouvelle.

2/ Voyage à Vienne. 18 pages.
Cette nouvelle commence ainsi :
Citation :
"Parmi les quatorze participants d’un voyage organisé intitulé “Six jours de voyage à Vienne dans la brise du début de l’été - free plan type”, nous n’étions que deux, Kotoko et moi, à voyager seules, si bien que nous nous retrouvâmes tout naturellement à partager la même chambre d’hôtel. Kotoko était une veuve corpulente d’une bonne soixantaine d’années." (page 33).
Pour la narratrice, c'est le "voyage souvenir de mes vingt ans que je réalisais enfin après avoir économisé sou à sou sur mes heures de répétitrice" (page 34).
On va découvrir très rapidement la vraie raison qu'a Kotoko (un pot de colle) de faire ce voyage.
Pas mauvais, mais inférieur à La Mer. Surtout, on voit la fin arriver très longtemps à l'avance…

3/ Le bureau de dactylographie japonaise Butterfly. 23 pages
Le bureau de dactylographie japonaise Butterfly, bien que situé à un endroit très fréquenté, n'est quasiment pas remarqué par les passants. Le bureau "paraît mener une existence misérable, à l'écart de l'animation." (page 53).
Il est fréquenté par les chercheurs de l'université de médecine.
Citation :
"Le bureau toute la journée résonne du bruit des machines à écrire. Les machines occidentales qui frappent les lettres de l'alphabet montées sur des ressorts font un léger bruit de castagnettes, mais celles pour taper le japonais, où il faut soulever avec un levier un caractère en plomb pour l'imprimer sur le rouleau, résonnent d'une manière bien plus brouillée et mal dégrossie." (pages 54-55).
"Au début, j'ai trouvé que Butterfly était un drôle de nom pour un bureau de dactylographie japonaise.
- Regardez le mouvement de la main tenant le levier qui cherche un caractère sur la casse, ne trouvez-vous pas qu'il ressemble à celui d'un papillon volant à la recherche du nectar des fleurs ? disait le directeur du bureau en désignant le travail de mes aînées." (page 56).
Parfois, un caractère japonais s'abîme, il faut en changer…
Classement, travail minutieux, termes médicaux… Une fin légèrement tordue. Vraiment très bien.

4/ Le crochet argenté. 3 pages.
Assise dans un train, la narratrice voit une vieille dame, en face d'elle, faire du crochet. Elle repense à sa grand-mère.
Toute petite nouvelle, une vignette. Pas mal du tout.

5/ Boîtes de pastilles. 2 pages. Une nouvelle toute mignonne, avec une petite pointe triste quand même.

6/ La camion de poussins. 22 pages.
Citation :
"La nouvelle chambre que louait l'homme se trouvait à l'étage d'une maison particulière où vivaient seules une veuve de soixante-dix ans et sa petite-fille. […] L'homme était portier dans l'unique hôtel de la ville. Depuis son adolescence et pendant quarante ans, il n'avait cessé de se tenir dans l'entrée de l'hôtel, et il n'allait pas tarder à atteindre la limite d'âge." (pages 89-90)
"Lorsqu'il rentrait après son travail, il ne se changeait pas, et restait un moment assis à la fenêtre à regarder dehors. C'est ainsi, en redressant la tête pour regarder au lointain, qu'il mettait un point final à la journée qu'il avait passée à baisser la tête devant les gens." (page 92).
L'histoire tourne autour de la petite fille, très taciturne, pour dire le moins. Elle fait des présents étranges…
Très belle nouvelle.

7/ La guide. 37 pages.
Le narrateur est un enfant. "Maman est l'une des deux guides agréés de la ville." (page 115)
Citation :
"La ville n'est pas un endroit aussi intéressant que ça, et pourtant elle est envahie de voyageurs. Il y a une rivière une citadelle et un lac, une roseraie. C'est seulement pour ça que les gens veulent se rassembler autour du drapeau de maman pour écouter ses explications."
Au début de l'histoire, elle a perdu son drapeau de ralliement. "Depuis, il ne s'est passé que des choses malheureuses." (page 117).
Un dimanche, le narrateur doit accompagner sa mère dans son travail… Tout ne se passera pas comme d'habitude, bien sûr.
Il y a, comme souvent chez Ogawa, des gens à la profession étrange, ou bien qui l'exercent de manière originale…
Encore une très bonne nouvelle.

En conclusion, un très bon recueil, largement supérieur aux précédents de l'auteur (Les Paupières, La Bénédiction inttendue), qui semblaient parfois être des brouillons de ses romans.
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MessageSujet: Re: Ogawa Yôko   ogawa yoko - Ogawa Yôko - Page 11 EmptyDim 13 Sep 2009 - 19:21

Le prochain Ogawa à paraître, un roman de plus de 300 pages semble-t-il, s'appellera Cristallisation secrète.
Parution actuellement prévue pour novembre 2009 (cf http://www.actes-sud.fr/ficheisbn.php?isbn=9782742788293 )
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