Guillermo Del Toro

J'ai vu également L’Echine du diable au cinéma et j'avais bien aimé Babelle !
Pas autant que Le labyrinthe de Pan mais c'est loin d'être un film mineur dans sa filmographie. L'ambiance y est très particulière et quelques personnages y sont inoubliables également.

Dans un tout autre registre, j'ai aussi beaucoup aimé Mimic

Pas vu L'Echine du diable, mais beaucoup apprécié Hellboy.
Ce n'était pas évident de transposer l'univers graphique si particulier de Mike Mignola à l'écran, anguleux et tout en clair-obscurs, et del Toro s'en est bien sorti.
Ron Perlman campe un Hellboy tout à fait convaincant avec son humour "hard-boiled" et Selma Blair est une Liz Sherman formidable...
Je le cerclerais bien, s'il y a des intéressés...

Nezumi a écrit:

Ron Perlman campe un Hellboy tout à fait convaincant avec son humour "hard-boiled" et Selma Blair est une Liz Sherman formidable...

Ah je confirme aussi, Hellboy est très bien joué par Ron Perlman mais je suis malgré tout plus fan de la BD que du film qui en a été tiré.

sentinelle a écrit:

Ah je confirme aussi, Hellboy est très bien joué par Ron Perlman mais je suis malgré tout plus fan de la BD que du film qui en a été tiré.

Ah bé oui, moi aussi bien sûr, Mignola est un génie! Je voulais juste dire que le film de del Toro était une adaptation plus qu'honorable.

C'est sûr !
Je n'ai pas de souvenir d'ailleurs que del Toro se soit planté magistralement sur un film ou l'autre, en général, j'aime beaucoup même si deux styles bien différenciés coexistent l'un à côté de l'autre.

j'espère n'avoir oublié aucun post de la discussion, je trouvais dommage qu'un tel flot d'anecdotes interessantes se noient dans la masse

Ah, Le labyrinthe de Pan ! En fait, cela faisait longtemps que je n'avais pas vu un film fantastique de cette qualité, doté d'une telle poésie. Le cinéma fantastique d'aujourd'hui préfére souvent abuser des scènes chocs et sanglantes, avec un montage speedé pour garder le public cible de ce genre de films - les ados - éveillés ! Par contre, pour ce qui est de la subtilité et du souci de créer une atmosphère envoûtante...

J'ai trouvé aussi remarquable, dans ce film, cette intrusion contre-nature du féérique avec la réalité historique la plus barbare (Sergi Lopez y est effectivement extraordinaire de crédibilité). Un peu comme si Alice aux Pays des Merveilles rencontrait La Liste de Schindler !!
Et le faune est pour moi une des plus belles créatures que j'ai vu dans le genre.
A ce propos, un détail curieux : le titre français mentionne Pan, le demi-dieu de la mythologie grecque, alors qu'il est peu probable que ce soit lui (le titre original parle d'ailleurs simplement d'un faune, sans préciser)

Pour conclure, j'aimerais dire un mot sur la fin. Elle m'a beaucoup fait penser à celle de Brazil. On ignore si le monde du labyrinthe que voit la fillette est réel ou seulement le produit de son imagination mais, si on opte pour la seconde explication, la fillette meurt en emportant avec elle cette conviction. Dans Brazil, Sam Lowry échappe à la torture de la même manière.
Le rêve comme échappatoire à une réalité insoutenable.

Très beau mouvement. Un plan fixe de la caméra démarre sur l'enfant qui semble debout, adossée à la roche. Le plan final revient sur cette même image et en déplace la vision, depuis le sol, en bordure du monde souterrain dans lequel elle va sombrer.

Queenie, tu es un amour !
J’avais envie d’ouvrir un fil sur del Torro mais le manque de temps aidant… Je suis donc ravie que tu aies eu le courage de rassembler nos posts sur ce réalisateur que j’apprécie beaucoup.

A propos du Labyrinthe de Pan, l’auteur nous dit dans une interview que le faune (que je trouve également très réussit) lui a été inspiré de ses craintes d’enfant : chaque nuit, lorsqu’il dormait chez sa grand-mère, il avait l’impression qu'une créature mi-homme mi-bouc sortait de l'armoire de la chambre où il dormait.
L’auteur a également une passion pour les peintures de Goya, ce qui se ressent dans le rendu de l’atmosphère du film.

En regardant d’un peu plus près la filmographie de Guillermo Del Toro, nous nous rendons rapidement compte qu’il réalise deux types de films.
D’un côté, des films nettement plus commerciaux (Hellboy, Blade) qui rapportent des entrées pécuniaires qu’il peut ensuite investir dans la réalisation de films beaucoup plus personnels tels que L’échine du diable ou Le labyrinthe de Pan.

Cette absence de moyen pour épanouir son art le fruste d’ailleurs de plus en plus, au point de vouloir parfois abandonner le cinéma pour se tourner vers la peinture

Ses films plus personnels reviennent sur une période qui l’influence beaucoup, à savoir celle où l’Espagne est sous le joug de la dictature de Franco, période durant laquelle de nombreux Espagnols immigrent au Mexique pour y échapper (pour info, le Mexique est le lieu de naissance de del Toro).

Ayant moi-même des origines espagnoles, ma mère ayant vécu le franquisme dans sa jeunesse aux Asturies, je me sens évidemment très concernée par l’atmosphère rendue dans les films de del Torro.

Mes craintes du fascisme rejoignent d’ailleurs les siennes, et je suis totalement au diapason avec lui lorsqu’il nous livre ses préoccupations actuelles : « A partir du moment où certaines personnes commencent à penser "il y a nous et il y a eux? -au lieu de comprendre que nous sommes tous dans le même bain-, et bien c'est à ce moment que les choses dérapent. » Avec ce que je vis en Belgique actuellement, je ne suis pas très loin de penser malheureusement que certains comportements d’extrémistes ne sont guère éloignés d’un fascisme larvé.

Alors voilà, lorsque je disais que la lecture d’un roman était une rencontre qui se faisait ou non entre le lecteur et l’écrivain, cela s’applique également entre réalisateur et son public. Guillermo del Torro me touche et me parle, de mon passé et de mon présent.

Pour en revenir sur Le laryrinthe de Pan, j’aimerai présenter l’extrait suivant d’une interview :

Citation :

Si je vous suis, c'est l'idée que dans la vie, on ne choisit pas son point de départ mais on peut par contre déterminer son arrivée... En d'autre termes, pensez-vous que l'on soit né avec une fatalité mais que l'on meurt avec une destinée ?

Tout à fait ! Bravo ! Et le personnage d'Ofelia exprime totalement cela. Elle est de la famille d'un pauvre tailleur, elle est victime de la guerre mais elle va tout faire pour devenir une princesse. Elle fait tout pour garder un coeur pur et être la princesse qu'elle a toujours été en elle-même. Dans la vie, vous devez toujours vous battre pour tous les rêves qui sont en vous. C'est en vous battant et en refusant votre fatalité que vous trouvez votre destinée. On a beau naître en prison, on peut mourir en homme libre. Et pour cela, il faut agir avec amour et non avec avarice et convoitise. Il y a un poème basque qui dit : "C'était un homme si pauvre que tout ce qu'il avait dans la vie c'était de l'argent". En effet, nous vivons dans une société qui vous fait croire qu'il vous faut une grande maison, une grosse voiture, un gros compte en banque. Mais vraiment, ce dont vous avez seulement besoin, c'est de l'amour. Et l'amour ne s'achète pas.

Ca y est j'ai vu Le Labyrinthe de Pan.

Sergi Lopes est extraordinaire, comme d'habitude. J'ai beaucoup aimé l'aspect "réel" du film, ce qui touche à la guerre, la résistance au régime franquiste. Pour ce qui est de l'aspect fantastique, je n'ai pas adhéré. Décidément, le fantastique est incompréhensible pour moi; les faunes, les fées et créatures magiques me passent au-dessus et m'apparaissent plus ridicules qu'autre chose. Pourtant je ne manque pas d'imagination...
Autre chose: c'est un film asez déroutant car interdit aux moins de 12 ans (on comprend pourquoi) mais avec aussi un côté très poétique et enfantin, déjà rien que parce que le personnage est une petite fille.

aériale a écrit:

J'avoue que ce n'est pas du tout le genre que j'affectionne et sans vous jamais je n'aurais visionné un truc pareil

Pareil pour moi.

K a écrit:

A ce propos, un détail curieux : le titre français mentionne Pan, le demi-dieu de la mythologie grecque, alors qu'il est peu probable que ce soit lui (le titre original parle d'ailleurs simplement d'un faune, sans préciser)

Je me suis dit la même chose; j'imagine que le titre français a été adpaté, pour que ça parle davantage au public, enfin c'est ce que je me suis dit.
Parce que réduire un faune à Pan, c'est un peu facile.

Sophie a écrit:

Ca y est j'ai vu Le Labyrinthe de Pan.

Autre chose: c'est un film asez déroutant car interdit aux moins de 12 ans (on comprend pourquoi) mais avec aussi un côté très poétique et enfantin, déjà rien que parce que le personnage est une petite fille.

J'aime beaucoup quand on mélange l'horreur à un univers enfantin. Quand on met en avant les frayeurs des enfants. C'est une des choses qui me font admirer le travail de Tim Burton Notamment.

Del Toro aurait fini d'adapter un roman de Roald Dahl, The Witches? Auriez-vous déjà vu la première adaptation des Sorcières par Nicolas Roeg (1990)? Chaperlipopette et Littel Devil sont-ils lecteurs de R. Dahl?
-Même pas un tout petit extrait de rien du tout sur Dailymotion

Babelle a écrit:

Chaperlipopette et Littel Devil sont-ils lecteurs de R. Dahl?

La réponse se trouve déjà sur le forum...