Martin Suter [Suisse]

Aucune remise en place ne sera nécessaire, j'ai juste ajouté une photo de l'auteur

Je me disais bien que je connaissais ce nom; et pour cause, j'ai un livre de cet auteur.

Mordicus a écrit:

La face cachée de la lune
Une petite descente aux Enfers pour Urs Blank, super avocat, super plein de sous, super casé avec une femme de son standing.
Pis un jour il achète de l'encens à une jeune Hippie.
Pis un autre jour ils mangent ensemble des champignons hallucinogènes et Urs et son petit monde tout Clean restent "Kéblo" (bloqués, perchés, bref, pas de descente après les champis).
Sa vie bascule...
Complétement.

bon sang, je l'avais oublié ce livre, il m'avait marqué, j'avais trouvé l'histoire assez classique mais traitée d'une manière ahurissante !! et pourquoi, pourquoi je n'ai jamais relu un bouquin de lui.... on my LAL !

Martin Suter est un écrivain qui dissèque, avec talent et intelligence, ce qui fait de nous des êtres humains : la mémoire et notre capacité à nous y référer.
Que sommes nous sans mémoire, sinon des êtres flottant dans l’illusion des apparences…seule la mémoire, cette référence réfléchie, nous donne les clés du présent.
Des clés forcément différentes d’un individu à l’autre et des clés qui peuvent être faussées par une mémoire incertaine ou trop sélective…

Que nous dit cet auteur dans ces histoires pleines de subtilité : il n’y a aucune vérité universelle, permanente ou absolue…mais lui, Suter, est absolument à lire…

Mordicus a écrit:

Queenie a écrit:

bon sang, je l'avais oublié ce livre, il m'avait marqué, j'avais trouvé l'histoire assez classique mais traitée d'une manière ahurissante !! et pourquoi, pourquoi je n'ai jamais relu un bouquin de lui.... on my LAL !

Han!
T'es obligée maintenant !

je dois signer un pacte ? au jus de pastèque ? (parce qu'avec mon sang, ça le ferait moyen je trouve... )

J'ai lu Small Word et cela m'a marquée. L'histoire décrit la lente dégénérescence de la mémoire du héros, atteint de la maladie d'Alzheimer. C'est impressionant, intéressant pour savoir reconnaître les signes de cette maladie et émouvant aussi, car l'auteur parle de son héros avec une grande tendresse.

Lila, Lila

je ne sais pas si ça va me laisser un souvenir impérissable. C'est étrange comme il survole les trucs, ne donne pas grand chose, laisse le lecteur se poser tranquillou dans sa lecture, et puis tout d'un coup quelques lignes comme cisaillée dans le mot. D'un coup, des images très très fortes.
et puis des personnages pourris jusqu'à la moelle. c'est pas beau l'humanité. et en même temps c'est touchant.

en fait, je regrette qu'il n'est pas plus appuyé sur l'évolution des perso. En même temps s'il l'avait fait ce serait un tout autre roman avec une toute autre ambiance. Là c'est presque tragiquement léger.

Citation :

« Et surtout, surtout sa réponse lorsqu'il lui avait demandé ce qu'elle était pour lui. « Je ne sais pas, David. »
Pareille réponse à une pareille question dans une situation pareille ne permettait pas n'importe quelle hypothèse. Quand une femme répond en ces termes à l'homme qui tient justement sa main entre les siennes, elle se demande tout de même s'il ne signifie pas plus pour elle. Surtout lorsqu'elle a embrassé cet homme sur la bouche un instant plus tôt. Un bisou plus qu'un baiser, certes, mais il existe tout de même d'autres endroits, sur le visage d'un homme, où l'on puisse déposer des bisous. »

Citation :

« Si elle revit Lars par la suite, c'est uniquement que, par principe, elle ne pratiquait pas les one-night-stand. [...]
Son mélange d'arrogance et de vulnérabilité. Comme si, au cours des 26 années de sa vie, ni Lars ni personne d'autre n'avait jamais douté de lui. Dès qu'il commençait à soupçonner qu'il puisse être possible de ne pas l'aimer et l'admirer sans réserve, il était au bord des larmes. Marie avait donc beaucoup de mal à rompre. Elle était moins froide en pratique qu'en théorie.
Elle lui fut donc reconnaissante de lui fournir le prétexte de se retirer. Il s'agissait de la Bourse. Lars lui avait expliqué en détail la différence entre un marché haussier et un marché baissier, et elle avait ostensiblement affiché son ennui. Soudain, il avait interrompu son exposé, piqué au vif, avec cette remarque :
- Excuse-moi, je suppose que cela ne t'intéresse pas.
Elle avait répondu :
- C'est peu dire. Ça me fait vomir. Je méprise les gens qui gagnent leur argent en poussant les entreprises à licencier leurs employés pour faire de plus gros bénéfices.
Il était resté un instant décontenancé. Puis il lui avait fourni le mot qu'elle attendait :
- Dans ce cas, je ne comprends pas comment tu peux sortir avec un homme de la finance !
Un homme de la finance !
- Je ne le comprends pas non plus, avait-elle constaté.
Et elle était partie.

j'aime bien ces morceaux là. Il nous embarque, on se laisse couler, submerger et bingbang il nous fout un coup de rame sur la tête et on boit la tasse.

Queenie a écrit:

Là c'est presque tragiquement léger.

C'est ce que je lui reproche le plus dans ce livre - il peut faire mieux.. et là il se contente d'une "petite histoire" (qui connaît le 'business' de la grande machinerie de la Foire du Livre à Francfort peut éventuellement comprendre qu'il s'est un peu défoulé - mais cela non plus ne me suffit).
Il a élargie une histoire qui aurait donné une nouvelle adorable de 100-150 pages à 350.. Dommage pour l'idée.. dommage pour l'effet.. dommage pour l'auteur qui est en chute libre (son nouvel roman vient de sortir en Allemagne et apparemment il y a le même problème..

kenavo a écrit:

Queenie a écrit:

Là c'est presque tragiquement léger.

C'est ce que je lui reproche le plus dans ce livre - il peut faire mieux.. et là il se contente d'une "petite histoire" (qui connaît le 'business' de la grande machinerie de la Foire du Livre à Francfort peut éventuellement comprendre qu'il s'est un peu défoulé - mais cela non plus ne me suffit).
Il a élargie une histoire qui aurait donné une nouvelle adorable de 100-150 pages à 350.. Dommage pour l'idée.. dommage pour l'effet.. dommage pour l'auteur qui est en chute libre (son nouvel roman vient de sortir en Allemagne et apparemment il y a le même problème..

sauf que je ne disais pas tragiquement léger pour dire que c'était négatif. mais que le terrible se cachait sous un semblant de légereté.

et je ne trouve pas qu'il aurait dû être plus court, en tout cas pas au point de lui enlever 200 pages !
j'ai bien aimé la façon qu'a eu Suter de me balader dans ses longues phrases, un rythme tout tranquille, qui empêche de voir venir le choc, le coup de cisaille.

Queenie a écrit:

sauf que je ne disais pas tragiquement léger pour dire que c'était négatif. mais que le terrible se cachait sous un semblant de légereté.

d'accord.. fausse interprétation de ma part surtout parce que moi je n'aimais pas..
Néanmoins je le trouve le mieux doué dans la courte forme.. mais puisque t'as aimé - son dernier paru devrait alors te plaire.. en espérant que tu ne dois pas trop attendre la traduction

Mordicus a écrit:

La face cachée de la luneUne petite descente aux Enfers pour Urs Blank, super avocat, super plein de sous, super casé avec une femme de son standing.Pis un jour il achète de l'encens à une jeune Hippie... Pis un autre jour ils mangent ensemble des champignons hallucinogènes et Urs et son petit monde tout Clean restent "Kéblo" (bloqués, perchés, bref, pas de descente après les champis).
Sa vie bascule...

Mais j'ai lu Martin Suter! La description de la w-end thérapie avec ramassage de champignons allucino me revient (superbe scène, un humour noir travaillé qui ne laisse pas indifférent). Je crois que Un ami parfait m'avait quelque peu freinée, d'ailleurs j'ai du confondre avec le recul les deux intrigues. J'aimerais bien découvrir Small world...

kenavo a écrit:

.
Néanmoins je le trouve le mieux doué dans la courte forme..

recueil de nouvelles ? t'as un titre en particulier ? en cemoment, j'ai bien envie de "formes courtes"