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| Donatien Alphonse François, Marquis de Sade | |
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Auteur | Message |
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tina Sage de la littérature
Messages : 2058 Inscription le : 12/11/2011 Localisation : Au milieu du volcan
| Sujet: Re: Donatien Alphonse François, Marquis de Sade Lun 27 Oct 2014 - 10:41 | |
| Les 120 journées de Sodome
J'abandonne ! Je ne tiendrai pas 400 pages. J'en suis à 200, j'ai ma dose.
Comme je l'ai dit déjà, au-delà des horreurs (par ailleurs très infantiles du pipi-caca-prout) et de la pédophilie, qui ne saurait être tolérable sous aucune forme, même en littérature pour moi, je retiens une dimension très théorique à l'ensemble et j'ai eu la sensation que Sade ne fait qu'explorer la nature humaine.
Son rapport et sa fascination pour le mal (je parle de la nature humaine), qui excluent évidemment empathie, conscience et sentiments. On tue la mère dans ce livre, ce qui n'est pas rien. Abolition totale de toute forme de civilisation pour revenir à l'homme naturel, brut, qui est ici le contraire de l'archétype rousseauiste.
C'est l'être vierge de toute morale et narcissique. C'est à dire livré à lui-même, sans l'éducation collective. Sade immole des siècles de conditionnement ! C'est pourquoi les protagonistes du livre sont l'élite du 18ème et non de grossiers analphabètes...
Ce qui induit que le crime procure du plaisir.
"Il n'y a que deux ou trois crimes à faire dans le monde, et ceux-là faits, tout est dit; le reste est inférieur et l'on ne sent plus rien. Combien de fois n'ai-je pas désiré qu'on pût attaquer le soleil, en priver l'univers ou s'en servir pour embraser le monde ?" page 180 - d'où le titre de l'expo d'Orsay.
Les premières pages brossent un monde totalitaire, qui peut être aussi politique. Au-delà de la pornographie, il démonte très bien les systèmes clos et répressifs avec par exemple l'exposition de règlements millimétrés et absurdes où chacun constitue un chaînon déshumanisé. Ici ce sont les enfants, les servantes et les "historiennes" qui sont complètement chosifiés. Tout cela est assez allégorique pour être intéressant.
Mais la répétition des scènes lasse vite le lecteur, malgré un style vivant et fluide. Utiliser le sexe comme vecteur, pourquoi pas, on créé de l'idéologie avec tout (!), mais l'acharnement aux détails scabreux et une belle complaisance générale nuisent au texte (je trouve). Et peut-être noient et l'esprit narquois de l'auteur (qui pratique quand même un bel humour noir) et la pertinence de certaines satires (celle du clergé, de la noblesse, etc...).
Bref, Eros et Thanatos finissent par saoûler.
Sur le fond, je suis pourtant d'accord avec Sade et n'attend rien de très lumineux de mon espèce, prête à se vautrer dans la fange (ici l'excrément, question de mots) pour avoir la sensation d'exister.
A noter que les actes commis par l'auteur sur les enfants me dérangent hautement et n'ont pas facilité ma lecture. Car finalement, tout cela, c'est quoi ? Fantasmes ? Refoulements ? Rires ? Dégoût ? (parfois, il semblerait que oui...)
Enfin, j'espère... | |
| | | tina Sage de la littérature
Messages : 2058 Inscription le : 12/11/2011 Localisation : Au milieu du volcan
| Sujet: Re: Donatien Alphonse François, Marquis de Sade Ven 6 Nov 2015 - 11:04 | |
| Aline et Valcour
Influencé par C D Laclos, mais aussi Voltaire, Montesquieu ou Rousseau, Sade profite de ce pavé de 700 pages, qui a vécu d'ailleurs tout un tas d'aventures, pour livrer ses réflexions sur le monde et l'homme. Il était embastillé quand il l'a écrit.
La langue est évidemment sublime. L'auteur nous enchâsse plusieurs histoires picaresques, qui fatiguent vite le lecteur (rien à voir par exemple avec l'inénarrable Chevalier de Faublas), mais l'ensemble est tellement imprégné d'idées et de réflexions très pertinentes, qu'on accepte le voyage cahotique, amoureux et souvent mièvre de ses héros.
Tous les caractères sont personnifiés : la piété, le libertinage, la fidélité, la duplicité, les passions diverses...
Les thèmes balaient tout : colonisation, préjugés de races, éducation des enfants, moeurs, place des femmes, pulsions sexuelles, puissance et argent... Je ne peux pas tout résumer.
Oui, il est philosophe et penseur.
Désabusé, lucide, presque clinicien dans ses analyses. Il décide d'ailleurs de clore le tout par une tragédie.
C'est tout dire !
A réserver à ceux qui réduisent l'auteur à un pornographe.
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| | | Obigre Plume timide
Messages : 5 Inscription le : 28/03/2016
| Sujet: 90% Mer 6 Avr 2016 - 12:12 | |
| Je viens de terminer Philosophie dans le Boudoir. Je m'étais plongé dans cette piscine de vice par exercice, puisque je ne connaissais le libertin Sade que de nom. Maintenant, je peux dire que je connaît sa façon de penser et je peux vous dire que c'est pas joli-joli. Tout d'abord j'ai vraiment été déçu du manque de cul flagrant dans toutes ces pages: je m'attendais à une avalanche de foutre, et je suis gratifié de descriptions stratégiquo-sexuelles aussi érotiques qu'une partie de Mikado. Bon, mauvaise pioche! heureusement, c'est ailleurs que le livre se révèle intéressant. Le récit est construit comme un dialogue théâtral autour de l'éducation de l'ingénue Eugénie, jeune fille de 16 ans, vierge, prude. Mme De Saint-Ange et son complice Dolmancée vont pour ainsi dire kidnapper la jeune fille, et introduire en elle la pensée libertine comme le ferait une bite dans un cul. Les cours pratiques suivent les cours théoriques, et bien que le tout soit très anatomique, l'institution se fait assez bien. C'est à peu près au tiers du bouquin que les choses deviennent sérieuses. La pratique est déjà presque maîtrisée et les participants s’essoufflent. Entre chaque scène de cul, il faut pourtant disserter. C'est donc dans un décor assez surréaliste (où on imagine assez bien tout le monde à poil sur des draps froissés, entourés de miroirs dans un décor rococo) que nos protagonistes vont sans tarder se mettre à philosopher. Qu'est-ce que la violence ? le crime ? La religion est-elle légitime ? Quelle morale pour les libertins ? Autant de sujets que le marquis aime bousculer. Son point de vue est pour le moins... différent de ce qui se pensait communément à l'époque. Voire même carrément à l'opposé. Lui et ses personnages se complaisent dans l'extrême différence de pensée qui les exclue de la société et aime à pousser son raisonnement et ses actes toujours plus loin. Bien que son avis soit intéressant à lire, de par justement son caractère extrême, il n'en est pas moins très chiant. Les arguments sont dits, pétés et répétés au travers du livre, à tel point que les personnages eux-mêmes en viennent à reprocher cette répétition au personnage le plus bavard! Rajoutez à ça le vocabulaire châtié et lourd qui caractérisait la fin du XVIIIème: le tout devient vite indigeste. Trompé par ce qui semblait être une récréation porno-littéraire, j'ai été surpris de trouver dans ces lignes cette caractéristique exécrable qu'on retrouve malheureusement trop dans l'oeuvre philophique: la répétition et la reformulation systématique des idées, sous des formes et par des personnages à chaque fois différents. On retiendra certaines formulations biens senties cependant, que j'ai oublié de noter et qui viendront servir de citation une fois que je les aurais rechoppées qui ont certainement dû ponctuer les débats de la haute curieuse à leur époque. Torchant ce livre trop sale, au propre comme au figuré, je saute quelques pages et finit l'intrigue par l'apothéose et la victoire du vice dans une scène des plus immondes. Conclusion: c'est un bouquin que je ne lirais pas à mes gosses avant d'aller les coucher. Sade écrit mal, pense et vit d'une manière peu orthodoxe. c'est intéressant de lire ce qu'il penses, mais assez dur de le faire. peut-être qu'un autre de ses bouquins serait plus intéressant! | |
| | | ArenSor Main aguerrie
Messages : 516 Inscription le : 16/11/2014
| Sujet: Re: Donatien Alphonse François, Marquis de Sade Mer 6 Avr 2016 - 21:03 | |
| - Obigre a écrit:
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Tout d'abord j'ai vraiment été déçu du manque de cul flagrant dans toutes ces pages [/i] Effectivement, le choix de Sade n'était peut-être pas le meilleur pour cela - Obigre a écrit:
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je m'attendais à une avalanche de foutre[/i] Je te conseillerais plutôt dans ce cas là "Dom b..., portier des Chartreux" - Obigre a écrit:
- Rajoutez à ça le vocabulaire châtié et lourd qui caractérisait la fin du XVIIIème: [/i]
Ah bon ! D'autres exemples ? - Obigre a écrit:
- j'ai été surpris de trouver dans ces lignes cette caractéristique exécrable qu'on retrouve malheureusement trop dans l'oeuvre philophique: la répétition et la reformulation systématique des idées, sous des formes et par des personnages à chaque fois différents. [/i]
Heureusement, je ne suis pas philosophe - Obigre a écrit:
- Torchant ce livre trop sale, au propre comme au figuré [/i]
J'ose espérer que tu n'as pas eu un exemplaire maculé de f... Excuse-moi Obrige, je ne te connais pas et je n'ai rien contre toi. Je suis d'un naturel plutôt"taquin". Ce qui m'a fait "sursauter" c'est cette affirmation d'une langue châtiée et et lourde caractérisant la fin du 18e siècle | |
| | | Obigre Plume timide
Messages : 5 Inscription le : 28/03/2016
| Sujet: Re: Donatien Alphonse François, Marquis de Sade Dim 24 Avr 2016 - 16:03 | |
| Hello ArenSor! Quand je dis vocabulaire châtié, je montre vilainement du doigt toutes ces expressions et ce vocabulaire vieillot utilisés. Bien sûr il aurait été difficile de faire autrement de son temps, c'est comme ça qu'on causait, mais je trouve quand même ça plutôt lourd. Je ne suis pas vraiment habitué à lire des choses de cette époque, et bien que je puisse affectionner certaines tournures de phrase passées de mode, dans le cas de Sade mon cerveau était enseveli sous trop de ces tournures... C'est une appréciation personnelle arbitraire qui ne méritait peut-être pas cette formulation, effectivement Et pour le manque de cul, c'est sa réputation qui lui a fait fausse publicité je lirais autre chose si j'en veux vraiment ! | |
| | | Diogène Envolée postale
Messages : 226 Inscription le : 25/11/2015 Age : 36 Localisation : Londres
| Sujet: Re: Donatien Alphonse François, Marquis de Sade Dim 24 Avr 2016 - 20:52 | |
| Je te recommande, " Les 120 journées de Sodome", qui est beaucoup plus corsé que "Philosophie dans le boudoir" même si ce dernier est la meilleure voie d'accès pour aborder Sade. Il serait dommage de se limiter à une oeuvre de lui alors que derrière il y a une philosophie complète et une vraie réflexion.
J'ai été déçu par son " Aline et Valcour" qui est pâle par rapport à Choderlos de Laclos qui a écrit le chef d'oeuvre épistolaire érotique du 18e. | |
| | | ArturoBandini Sage de la littérature
Messages : 2748 Inscription le : 05/03/2015 Age : 38 Localisation : Aix-en-Provence
| Sujet: Re: Donatien Alphonse François, Marquis de Sade Dim 24 Avr 2016 - 21:42 | |
| Il faudra que je re-essaie Sade un de ces jours. Sa marquise de Gange m'avait plutôt ennuyé, c'était l'an dernier je crois et je n'ai aucun souvenirs de cette lecture. | |
| | | Diogène Envolée postale
Messages : 226 Inscription le : 25/11/2015 Age : 36 Localisation : Londres
| Sujet: Re: Donatien Alphonse François, Marquis de Sade Dim 24 Avr 2016 - 22:26 | |
| C'est probablement sont oeuvre la moins connue et honnêtement elle a rien d'impérissable, ça serait dommage que tu te fasses une opinion à partir de cette dernière. | |
| | | Roderick Usher Posteur en quête
Messages : 75 Inscription le : 23/10/2009 Age : 32
| Sujet: Re: Donatien Alphonse François, Marquis de Sade Ven 3 Juin 2016 - 0:03 | |
| - Diogène a écrit:
J'ai été déçu par son " Aline et Valcour" qui est pâle par rapport à Choderlos de Laclos qui a écrit le chef d'oeuvre épistolaire érotique du 18e. Aline et Valcour est pourtant un authentique chef d’œuvre d'une grande puissance narrative (par la profusion et l'entrelacement des différents récits) qui dépasse d'assez loin le cadre du roman épistolaire libertin avec une dimension épique et aventurière, assez jubilatoire. Jubilatoire aussi est le détournement de la philosophie des lumières et le jeu avec le modèle Rousseauiste du roman épistolaire (La Nouvelle Héloïse), et la mièvrerie trés ironique des amoureux ajoute au sel de l'ensemble (exactement comme la vertu caricaturale de Justine et les vices tout aussi caricaturaux de ses persécuteurs) Les liaisons Dangereuses est évidemment mais c'est tout a fait contestable d'en faire le chef d'oeuvre du roman épistolaire du XVIII éme siécle (il y a au moins La Nouvelle Héloïse qui est incontournable et je met Aline et Valcour au même niveau sans problème (mais je ne suis pas certains qu'au delà de la technique narrative on puisse vraiment comparer ce roman aux Liaisons Dangereuses, le modèle de Sade c'est bien plus Rousseau) - Obigre a écrit:
- Sade écrit mal
Non, pas plus que la langue du XVIII e n'est châtiée et lourde... | |
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