Donatien Alphonse François, Marquis de Sade

Sekotyn a écrit:

En tout cas croyez mon expérience de la vie et du mal dont est capable l'homme. Écrit c'est un objet possible de discussion mais dans la réalité du monde tout ça est très laid.

Et personne n'a dit le contraire.

Heyoka a écrit:

Sekotyn a écrit:

En tout cas croyez mon expérience de la vie et du mal dont est capable l'homme. Écrit c'est un objet possible de discussion mais dans la réalité du monde tout ça est très laid.

Et personne n'a dit le contraire.

Excuse ma virulence Heyoka. Je ne voulais pas te blesser.

En plus je vais passer pour un vieux C. moralisateur...
Vieux C. je le suis sans doute mais moralisateur non. Seulement je trouve dommage qu'on oublie que la littérature est le reflet de la vraie vie.

Bon courage pour le Pasolini Heyoka. C'est le film le plus violent (moralement) qu'on puisse voir. Je l'ai vu à 20 ans et ses images restent à jamais gravées dans ma mémoire. Il faut bien avertir les futurs spectateurs que c'est une expérience assez traumatisante. Mais en tant que métaphore du totalitarisme c'est très efficace.

Sade ne m'intéresse pas...ne m'a jamais intéressée, quelques pages m'ont suffi...Un peu pour les mêmes raisons que Sekotyn.
Mais ton commentaire est superbe Heyoka!
Et l'oeuvre de Sade a bien sûr toute sa place sur un forum littéraire. Merci à ceux qui se dévouent! 

Marko a écrit:

Bon courage pour le Pasolini Heyoka. C'est le film le plus violent (moralement) qu'on puisse voir. Je l'ai vu à 20 ans et ses images restent à jamais gravées dans ma mémoire. Il faut bien avertir les futurs spectateurs que c'est une expérience assez traumatisante. Mais en tant que métaphore du totalitarisme c'est très efficace.

Y a pire >>>> A serbian film.

Pour ce qui est de la littérature reflet de la vie je pensais justement que la fiction était une extension illimitée de la vie, non son reflet...
Moi j'aime Sade pour sa capacité à transgresser, j'aime Sade parce qu'il ouvre les yeux et décrit la société dans laquelle il vit où de tels travers ont lieu, j'aime Sade parce qu'il assume.
Et j'aime également Sade parce que justement il y a des idées philosophiques pertinentes.

Je ne connais pas A Serbian film mais il semble bien répugnant. Je ne m'infligerai pas ce genre de spectacle.

Marko a écrit:

Je ne connais pas A Serbian film mais il semble bien répugnant. Je ne m'infligerai pas ce genre de spectacle.

Suis d'accord je proposais juste pire film.

eXistenZ a écrit:

Pour ce qui est de la littérature reflet de la vie je pensais justement que la fiction était une extension illimitée de la vie, non son reflet...
Moi j'aime Sade pour sa capacité à transgresser, j'aime Sade parce qu'il ouvre les yeux et décrit la société dans laquelle il vit où de tels travers ont lieu, j'aime Sade parce qu'il assume.
Et j'aime également Sade parce que justement il y a des idées philosophiques pertinentes.

Nous ne discuterons pas à l'infini mais tu devines mon désaccord.
Sade ne transgresse pas, n'assume pas. Il écrit tout ça avec grande complaisance en l'habillant d'idées fumeuses.
Il ne décrit pas la société mais une société idéale et c'est là que je tique.

J'ai professionnellement connu dans la vraie vie le vrai sadisme (pas pour moi, merci). J'ai vu plusieurs fois ce que c'est dans la réalité et crois moi je ne peux aimer Sade.

Ce seront mes derniers mots sur la question.

Tes derniers mots peut être mais pas les miens :) . Nulle question d'utopie chez Sade premier point il se base sur des observations.
Je ne peux répondre au reste vu que ce sont des affirmations sans argument. tant pis.

eXistenZ a écrit:

Marko a écrit:

Je ne connais pas A Serbian film mais il semble bien répugnant. Je ne m'infligerai pas ce genre de spectacle.

Suis d'accord je proposais juste pire film.

Oui je le comprenais bien comme ça  Mais toutes ces fictions trash et malsaines n'ont pas le même impact à mon avis parce que ce sont des films fantaisistes sans vraie réflexion ou construction artistique. Salo me dérange plus que tout autre parce qu'il est d'une grande force artistique et qu'il propose une descente aux enfers implacable d'une rare perversité. Mais une perversité maîtrisee et cérébrale comme peut être une idéologie fasciste qui déshumanise totalement la relation à l'autre dans un rapport d'emprise et de contrôle. Ce qui me traumatise le plus dans Salo ce sont les regards glacials de ces narratrices. La pire cruauté derrière le masque de la civilisation et de la culture.

Marko a écrit:

eXistenZ a écrit:

Marko a écrit:

Je ne connais pas A Serbian film mais il semble bien répugnant. Je ne m'infligerai pas ce genre de spectacle.

Suis d'accord je proposais juste pire film.

Oui je le comprenais bien comme ça  Mais toutes ces fictions trash et malsaines n'ont pas le même impact à mon avis parce que ce sont des films fantaisistes sans vraie réflexion ou construction artistique. Salo me dérange plus que tout autre parce qu'il est d'une grande force artistique et qu'il propose une descente aux enfers implacable d'une rare perversité. Mais une perversité maîtrisee et cérébrale comme peut être une idéologie fasciste qui déshumanise totalement la relation à l'autre dans un rapport d'emprise et de contrôle. Ce qui me traumatise le plus dans Salo ce sont les regards glacials de ces narratrices. La pire cruauté derrière le masque de la civilisation et de la culture.

A serbian film est justement une critique des moeurs post guerre de Bosnie et d'un peuple qui s'est habitué à la violence. Mais tu as raison.

Sekotyn a écrit:

Excuse ma virulence Heyoka. Je ne voulais pas te blesser.

Je ne suis pas blessée, ne t'en fais pas, il m'en faut un peu plus tout de même. Et je comprends tout à fait la répulsion que peut inspirer l'oeuvre de Sade (surtout lorsqu'on s'arrête à quelques pages donc à la forme). C'est une lecture éprouvante touchant à la dignité humaine et qui, par conséquent, fait naître de vives réactions.

C'est la façon dont tu as implicitement mis en doute ma moralité, particulièrement en tant que femme, qui m'a fait réagir. Je n'ai pas parlé d'érotisme mais de perversions abjectes, légère nuance. Avoir connu le sadisme et "aimer Sade" sont deux choses loin d'être incompatibles.

Mais encore une fois : je comprends le rejet.

D'ailleurs Coline, j'ai apprécié que tu dépasses ton aversion pour cet auteur le temps d'un petit mot.  

eXistenZ a écrit:

Pour ce qui est de la littérature reflet de la vie je pensais justement que la fiction était une extension illimitée de la vie, non son reflet... Moi j'aime Sade pour sa capacité à transgresser, j'aime Sade parce qu'il ouvre les yeux et décrit la société dans laquelle il vit où de tels travers ont lieu, j'aime Sade parce qu'il assume. Et j'aime également Sade parce que justement il y a des idées philosophiques pertinentes.

Merci d'avoir pris le relais eXistenZ ! Tu fais bien de souligner ses qualités surtout sa capacité à décrire la société dans laquelle il vit. Le sadisme, le totalitarisme et la haine de la femme existent et je n'ai encore jamais lu de livre qui démontre à ce point l'inhumanité d'une telle vision. C'est assez paradoxale qu'on l'accuse de ce qu'il dénonce. Par curiosité, tu as lu plusieurs livres de Sade ? Lesquels ?

Marko a écrit:

Bon courage pour le Pasolini Heyoka. C'est le film le plus violent (moralement) qu'on puisse voir. Je l'ai vu à 20 ans et ses images restent à jamais gravées dans ma mémoire.

Le film a très mal vieilli je trouve mais j'ai eu la même réaction que toi face aux yeux vidés de toute humanité des narratrices. Une image effrayante qui s'imprime dans la rétine...

Marko a écrit:

Je ne connais pas A Serbian film mais il semble bien répugnant. Je ne m'infligerai pas ce genre de spectacle.

Et tu as bien raison ! J'ai un seuil de tolérance à l'horreur très élevé mais celui-là, j'ai quitté la pièce au bout de 20 minutes. Pas parce que je ne pouvais plus en supporter d'avantage mais parce que ça ne m'intéresse pas de m'infliger ce genre de spectacle s'il est vide de sens. Là j'avais juste l'impression d'être devant un film misant tout sur la provocation sans autre intention que celle de choquer. eXistenZ tu as l'air de dire que le film se veut être une critique des mœurs post guerre de Bosnie, tu l'as vu en entier ?

Pour élever le débat - et non pour le dépassionner - vous pouvez lire Lautréamont et Sade et
L' Inconvenance majeure  de Maurice Blanchot.

D' accord  ou non, vous lirez de très beaux textes de deux  écrivains majeurs.

J'ai lu les 120 journées de Sodome, Justine ou les malheurs de la vertu et, philosophie dans le boudoir. le dernier est le meilleur selon moi parce qu'il y a un côté farce qui est assez drôle.

Pour ce qui est du film serbe je l'ai vu jusqu'en entier oui. La violence au cinéma ne me fait pas grand chose, c'est dû à mon vécu sans doute. Ce que désirait faire le réalisateur c'est de montrer que son pays partait à la dérive pour faire un film si horrible qui reflète hélas certaines réalités. Comme Rogerio Deaodato choqué de ce qui passait à la télévision décida de faire Cannibal Holocauste.

Merci Bix j'adore Lautréamont.

Citation :

C'est assez paradoxale qu'on l'accuse de ce qu'il dénonce.

ça dépend aussi de comment on parcourt sa biographie.